
Avec le Digital Markets Act (DMA), une loi européenne qui régule les géants du web, l’Union européenne oblige Apple à ouvrir certaines portes de son univers ultra fermé. Possibilité d’installer des apps sans passer par l’App Store, magasin d’apps tiers, pas d’obligation de passer par Apple Pay… l’Union européenne a déjà fait bouger les lignes d’Apple. Mais, l’UE n’a pas terminé.
Dès iOS 19, attendu cet automne 2025, des données comme les notifications ou les réglages Wi-Fi devront être accessibles à d’autres applications. Apple, fidèle à son image de gardien de la vie privée, voit rouge et parle de « lourdeurs administratives ». Du coup, Apple tape du poids sur la table et menace l’UE.
Ce 19 mars, comme l’explique Numerama, Apple publie donc un communiqué salé pour exprimer son mécontentement. Selon eux, la Commission européenne les force à donner trop de pouvoir à leurs concurrents, comme Meta ou Google, au détriment de la sécurité des données.
« Les décisions d’aujourd’hui nous encombrent de lourdeurs administratives, freinant la capacité d’Apple à innover pour les utilisateurs européens et nous obligeant à offrir gratuitement nos nouvelles fonctionnalités à des entreprises qui ne sont pas soumises aux mêmes règles. Cela est néfaste pour nos produits et pour nos utilisateurs européens. Nous continuerons à travailler avec la Commission européenne pour l’aider à comprendre nos préoccupations au nom de nos utilisateurs »
La marque californienne prévient : si elle doit se plier à ces règles, certaines nouveautés pourraient arriver en retard en Europe, voire carrément passer à la trappe. On a déjà vu ça avec Apple Intelligence, bloqué six mois en Europe pour des raisons similaires… l’IA d’Apple sera disponible début avril.
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À noter que Google, également sous forte pression de l’UE, a usé d’une rhétorique similaire pour exprimer son désaccord.
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Le DMA, son but est de réguler. Son but ? Empêcher les géants comme Apple de verrouiller leurs systèmes pour écraser la concurrence.
Depuis son entrée en vigueur, Apple a déjà dû lâcher du lest : on peut maintenant installer des applis hors de l’App Store ou ne pas passer obligatoirement Apple Pay.
Mais là, l’Europe va plus loin. Elle veut que des composants très techniques, comme le système de notifications, soient accessibles à d’autres marques. Par exemple, une montre Samsung pourrait bientôt lire vos messages iPhone sans passer par la case Apple. On devrait, en théorie, profiter des mêmes fonctions sur un Galaxy Watch qu’une Apple Watch. On peut aussi imaginer recevoir les notifications iOS directement sur son PC sous Windows, ce qui est possible aujourd’hui, mais loin d’être optimal (uniquement via Bluetooth).
Sauf que pour Apple, c’est une catastrophe. La firme américaine argue que partager ces données, c’est ouvrir la porte à des géants comme Meta, qui pourraient s’en servir pour bombarder les utilisateurs de pub ciblée.
L’Europe ne l’entend pas de cette oreille et exige plus d’interopérabilité – un mot barbare qui signifie juste que les appareils et applications doivent mieux fonctionner ensemble, peu importe la marque et l’écosystème.
L’UE impose à Apple d’accompagner chaque nouveauté d’une API accessible aux développeurs tiers dès son lancement, obligeant ainsi l’entreprise à ouvrir ses innovations à la concurrence.
Apple menace de freiner ses lancements en Europe
Apple ne se contente pas de râler : ils agitent le drapeau des conséquences. Si chaque nouvelle fonction doit être testée pour marcher avec les gadgets de la concurrence, ça ralentit tout.
Prenons Apple Intelligence, leur IA lancée avec les iPhone 16 : en Europe, on a attendu six mois de plus à cause des règles du DMA. La marque prévient que ça pourrait devenir la norme : des lancements décalés ou des options carrément supprimées pour les Européens. Un exemple ? Le mode miroir sur macOS. Bref, il est fort probable qu’iOS 19 arrive avec moins de nouveautés qu’aux États-Unis… Frustrant pour les utilisateurs.
Apple joue déjà cette carte, et les impacts n’ont jamais été aussi réellement dramatiques. Quand l’App Store s’est ouvert à d’autres boutiques d’applis, Apple a posé tellement de barrières que peu de monde en a profité.
Pour aller plus loin
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Alors, est-ce vraiment la fin de l’innovation ou juste une façon de faire pression sur l’Europe ? C’est loin d’être terminé, d’autant plus que la Commission européenne continue d’enquêter sur d’autres pratiques d’Apple.
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