
« On a la main-d’œuvre, la population et les ressources pour le faire ». À écouter la porte-parole de la Maison-Blanche, Apple n’aurait presque qu’à appuyer sur un bouton pour délocaliser toute la production d’iPhone aux États-Unis. Répondant à la question d’un journaliste sur les droits de douane qui feront mécaniquement augmenter le coût des appareils technologiques, iPhone en tête, l’administration Trump a une solution toute trouvée.
Mais est-il vraiment réaliste d’imaginer un iPhone 100 % américain ? Apple et ses montagnes de milliards aurait-elle vraiment les moyens de se la jouer bon élève auprès du nouveau président des États-Unis ? Comme l’ont relevé de très nombreux médias anglo-saxons (404 Media, The Verge et 9to5Mac en tête), la réponse est assez définitivement non.
Près de 200 fournisseurs
Le problème est d’abord logistique. Comme Apple l’affiche fièrement sur son site, l’iPhone (comme tous les appareils Apple) est « conçu par Apple en Californie. Fabriqué dans le monde entier. » À consulter la liste des fournisseurs de la pomme, l’affirmation est on ne peut plus vraie.

Disponible publiquement, cette dernière liste quasiment 200 entreprises différentes qui balaient le globe en passant par la Corée du Sud, le Vietnam, l’Autriche, l’Allemagne, le Mexique et, bien évidemment, la Chine. Réussir à rapatrier toute cette chaîne logistique aux États-Unis serait déjà un défi, sans même parler des expertises qui vont avec. Et c’est sans même compter sur les fournisseurs de métaux et de terre rare qui sont situés pour leur grande partie en Afrique, dans des pays tristement ravagés par les conflits armés (avec le Congo en tête de liste).
Steve Jobs n’y croyait déjà pas
Ensuite viennent les témoignages des premiers concernés. Dans sa biographie, Steve Jobs expliquait déjà il y a 10 ans qu’il manquait environ 30 000 ingénieurs suffisamment formés ne serait-ce que pour encadrer les centaine des milliers de petites mains nécessaires à la fabrication d’un appareil Apple.
Son successeur, Tim Cook, soulevait un problème différent, mais connexe. Dans un entretien au journal Fortune en 2017, il expliquait que la Chine était plus un choix tactique pour la qualité de la main-d’œuvre que pour les coûts. « les produits que nous fabriquons nécessitent un outillage très avancé […] et les compétences en matière d’outillage sont très approfondies ici », expliquaient-ils lors d’un voyage en Chine.
Pour aller plus loin
Apple déploie les grands moyens pour esquiver les frais de douane : cinq avions cargos remplis d’iPhone
Il semblerait donc que le rêve d’un iPhone 100% américain ne soit rien de plus qu’un fantasme de l’administration Trump. Sans même parler des coûts qui exploseraient sans aucun doute. On se souvient que Foxconn a d’ailleurs tenté de construire une usine sur le sol étasunien avant d’abandonner son projet par manque de mains-d’œuvre qualifiées.
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