Prise en main de l’Apple Watch, que vaut-elle face à Android Wear ?

 
Nous avons pu passer quelques jours avec l’Apple Watch, la nouvelle montre connectée de la firme de Cupertino. L’occasion pour nous de réaliser une rapide prise en main et de la comparer à l’offre existante sous Android Wear.
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L’Apple Watch a été dévoilée en septembre dernier, alors que les premières montres sous Android Wear étaient disponibles depuis la Google I/O en juin de l’année dernière. Mais il aura fallu attendre sept longs mois avant la commercialisation effective de la montre d’Apple. Pendant ce temps, les montres sous Android Wear ont eu le temps de se perfectionner, comme par exemple avec la dernière mise à jour de l’OS qui permet de supporter le Wi-Fi en plus du Bluetooth. Nous avons pu tester, à leur sortie, plusieurs montres sous Android Wear : la LG G Watch, la Gear Live de Samsung, la Moto 360 de Motorola ou encore la G Watch R de LG. Ces montres se révèlent être de parfaits compagnons aux smartphones mais sont encore perfectibles. Parfois, l’ergonomie laisse à désirer mais dans certains cas, c’est carrément certaines fonctionnalités qui manquent à l’appel. En arrivant un peu plus tard que les concurrents sur le marché des montres connectées et à un prix plus élevé, Apple se doit de faire un sans-faute. Pari réussi ?

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L’Apple Watch (42mm) est la plus petite

L’expérience Apple passe par le packaging. Dès qu’on reçoit le paquet, on se rend compte qu’une partie de l’argent de R&D et de celui du consommateur passe dans la conception de l’emballage. Une petite sensation haut de gamme ressort alors de l’ouverture du coffret, même avec le modèle Sport, le moins cher, vendu pourtant à partir de 399 euros. Une expérience que l’on n’a pas sur les autres montres connectées. Mais est-ce vraiment nécessaire puisque l’ouverture ne dure que quelques secondes et n’intervient qu’une seule fois dans la vie du produit ?

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Sur Watch OS, un rond rouge permet de savoir lorsqu’une notification est en attente. Tout à droite, le mode économie d’énergie d’Android Wear

Vient ensuite l’appairage de la montre avec le smartphone. Comme sur Android Wear, tout passe par l’application dédiée, ici appelée Apple Watch. C’est cette même application qui permet de configurer la montre, depuis son téléphone, encore une fois à la manière d’Android Wear. On choisit alors les applications qui auront le droit, ou non, d’interagir avec la montre, que ce soit par le biais de notifications, de coup d’œil, ou d’applications à part entière.

Les notifications ont à peu près le même fonctionnement que sous Android Wear, en venant avertir l’utilisateur d’un appel, d’un SMS, d’un message Skype, etc. et en venant se stocker dans un centre de notifications qui apparaît en tirant l’écran de l’horloge vers le bas. Les coups d’œil peuvent faire penser aux cartes d’Android Wear, puisque les applications peuvent afficher certaines informations, de manière rapide, après avoir fait glisser l’écran vers le haut lorsque la montre affiche l’heure. Enfin, la troisième manière d’interagir avec la montre est classique puisqu’il s’agit de lancer les applications depuis un menu spécial, accessible avec un appui sur la couronne numérique.

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Les mails, les applications et un coup d’oeil météo

Les applications … non natives

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Le lancement des applications est bien plus pratique sur l’Apple Watch avec son menu à la forme étrange. C’est plus simple et plus rapide que d’aller fouiller dans le menu Démarrer d’Android Wear (pour ceux qui n’ont pas installé de launcher). Malheureusement, les applications ne sont pas natives pour le moment, sauf pour certaines livrées par Apple. Mais ce n’est par exemple pas le cas d’Apple Plans ou des applications à installer par la suite comme City Mapper ou encore Instagram. C’est donc l’iPhone qui réalise les calculs et affiche le résultat sur l’Apple Watch sous forme de stream. Si cette technique a l’avantage de ne pas trop faire travailler le SoC S1 de l’Apple Watch, elle dispose de deux inconvénients majeurs. Tout d’abord, ces applications ont un temps de chargement lors de leur lancement -(mais une fois à l’intérieur de celles-ci, tout semble instantané). L’autre point négatif, c’est l’autonomie de l’iPhone qui n’apprécie pas de devoir réaliser autant de calculs.

Les coups d’oeils pour accéder rapidement aux informations

Les coups d’œil sont peut-être légèrement plus instinctifs sur l’Apple Watch puisqu’ils sont constamment disponibles, contrairement aux cartes Google qui s’affichent, en théorie, lorsque Google sait que l’utilisateur en a besoin. Ainsi, si on souhaite consulter la météo, relever son rythme cardiaque ou consulter le calendrier, il suffit de glisser son doigt vers le haut sur la montre d’Apple. Sur Android Wear, il faudra attendre que la météo s’affiche ou la demander de vive voix. Pour le calendrier, il sera toujours possible de dérouler le menu Android Wear pour le faire apparaître. Finalement, aucune des deux solutions n’apparaît comme pleinement ergonomique puisque sur l’Apple Watch, le nombre de coups d’œil (une dizaine avec notre configuration) peut vite donner le tournis, avec du mal à trouver le bon rapidement. Heureusement, il est possible de n’en laisser que quelques-uns, les plus importants. Un bon point tout de même puisque sur Android, il est impossible de rajouter des cartes supplémentaires.

 

Les notifications et les vibrations

Pour les notifications, les deux systèmes se ressemblent mais disposent chacun de leurs particularités. Ainsi, sur Watch OS, lorsque la montre reçoit une notification, on a la possibilité de l’ignorer, si on ne réalise aucune action. Elle ira alors se ranger dans un tiroir à notifications. Sur Android Wear, la dernière notification s’affiche en permanence en bas de l’écran. Il faut alors réaliser une action pour la faire disparaitre. Il est possible de voir les notifications plus anciennes en tirant l’écran vers le haut. Mais chaque notification s’affiche en plein écran, c’est donc moins lisible.

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Le système de vibrations est vraiment bien pensé et réalisé. Différentes vibrations ont été créées (avec une intensité et un schéma unique) qui permettent de connaître, sans regarder l’écran, le type de notifications reçu. Les vibrations sont douces, ce qui les rend agréables. Elles ne sont pas comparables au vibreur d’un smartphone puisqu’elles sont beaucoup plus feutrées et inaudibles.

De nombreuses applications dès le départ

Pour le moment, l’Apple Watch réalise donc les mêmes actions que les montres Android Wear, parfois de manière différente. Pour aller plus loin que la concurrence actuelle, Apple s’appuie sur deux pans de Watch OS. C’est tout d’abord l’écosystème iOS. En effet, dès la sortie de la montre, de nombreux développeurs avaient déjà mis en ligne une version de leur application compatible avec l’Apple Watch. C’est par exemple le cas de Voyages SNCF, Capitaine Train, Uber, Instagram, Twitter ou encore Skype. Il est ainsi possible de remonter son flux Instagram ou Twitter, réaliser un RT ou un fav, en une poignée de secondes. Skype va un peu plus loin puisqu’il est même possible d’avoir une conversation, avec la reconnaissance vocale. Pour prendre l’exemple de Capitaine Train, disposer d’une « véritable » application permet d’afficher quelques détails supplémentaires comme par exemple le temps restant du voyage lorsqu’on est installé dans le train, ou encore d’offrir la possibilité d’afficher le trajet à pied jusqu’à la gare grâce à la carte d’Apple présente dans l’application. Un autre exemple est celui d’Uber, qui permet d’avoir des notifications sur Android Wear lors de l’arrivée du chauffeur, alors que la montre d’Apple permet aussi de commander un véhicule puis de suivre le trajet.

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L’autre pan de l’Apple Watch important dans la guerre contre Android Wear est relatif aux communications. Tout d’abord, l’Apple Watch permet de décrocher directement depuis la montre, voire de passer des appels. La tocante dispose à ce titre d’un micro et d’un haut-parleur. Pratique pour un cycliste afin d’avoir une discussion courte, même si on passe tout de suite pour David Hasselhoff dans K2000. Le large bouton latéral permet de lancer la Digital Touch, un endroit qui regroupe les 12 contacts favoris, pour les contacter rapidement, que ce soit par téléphone, SMS ou même envoyer des dessins, tocs et pulsations à un autre contact doté d’une Apple Watch. Il est également possible de consulter l’ensemble de ses SMS et de ses emails, sans passer par le téléphone. On apprécie aussi le moteur de prédiction qui propose les réponses adaptées au contexte.

Comme sur Android Wear, Watch OS permet d’être piloté à la voix, pour lancer une application, envoyer un SMS, programmer une réunion, un rappel, etc. Pas de grosse différence de ce point de vue. Les deux écosystèmes permettent aussi d’être connecté en Bluetooth mais aussi en Wi-Fi. Petit plus pour Android Wear, puisqu’une montre connectée sur Internet avec un réseau local différent du téléphone (par exemple la montre à Paris et le téléphone à Bordeaux) continuera de recevoir les notifications, via Internet. Chose impossible actuellement avec l’Apple Watch.

Une autonomie correcte

Au niveau de l’autonomie, l’Apple Watch est plutôt une agréable surprise. Certes, le modèle de 42mm intègre une batterie d’une capacité de 205 mAh quand une Gear Live grimpe à 300 mAh mais au quotidien, l’autonomie est bonne. Avec des journées qui commencent à 8h et qui se terminent à minuit, il reste encore plusieurs dizaines de points de pourcentage. Il ne m’est pas encore arrivé de finir la journée sur le mode réserve, qui peut s’activer automatiquement à partir de 20 %. En revanche, l’iPhone semble consommer davantage d’énergie, avec le Bluetooth et le calcul des applications.
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A noter tout de même une différence de taille entre Android Wear et Watch OS. Par défaut, Android Wear laisse constamment l’écran de la montre allumé, mais avec un affichage dégradé, au niveau des couleurs et de la fréquence de rafraîchissement. La qualité redevient normale lorsque l’utilisateur active la montre, soit avec une tape soit en tournant le poignet. Il est également possible de décider de couper totalement l’affichage au lieu de le dégrader. Sur Watch OS, le seul comportement possible est ce dernier, avec un écran soit éteint, soit allumé.
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Une très bonne qualité de fabrication

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Un petit mot sur la montre en elle-même. Nous disposons du modèle Sport 42mm couleur argent avec un bracelet blanc. La qualité des matériaux est très bonne et semble supérieure aux modèles premiers prix d’Android Wear. Le cadran en aluminium donne une impression de solidité et de sérieux et il faudra voir si la LG G Watch Urbane ou la Huawei Watch réussira à se placer au même niveau. Le bracelet est en fluoroélastomère, un genre de caoutchouc doté d’une résistance théorique aux attaques du quotidien. Ce matériau fait moins cheap que le bracelet qu’on trouve, par exemple, sur la Gear Live, qui est beaucoup plus dur et semble plus cassant.

Le pari n’est pas totalement réussi

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Au final, l’Apple Watch n’est pas parfaite. Certains petits défauts (comme l’absence d’applications natives qui devraient arriver en fin d’année) viennent gâcher la fête. Certains seront aussi déçus par son format rectangulaire. Mais au poignet, il en ressort une sensation de qualité. On a l’impression de porter un bel objet, et pas seulement une montre connectée. Il faudra, à ce titre, comparer avec la LG G Watch Urbane qui pour 350 euros, dispose d’un boîtier en aluminium et d’un bracelet en cuir. Apple a aussi démontré la qualité de son interface, aboutie et ergonomique même si tout n’est pas encore parfait, à l’image des coups d’oeil beaucoup trop nombreux, mais utiles. Finalement, il manque à Android Wear des applications capables d’exécuter des actions légèrement complexes comme par exemple afficher une carte et naviguer dedans de manière fluide.

L’Apple Watch aura donc le mérite de pousser l’industrie des montres connectées vers le haut, que ce soit au niveau de l’interface mais aussi de la qualité des matériaux utilisés sur les produits. Apple s’impose toutefois clairement sur le segment haut de gamme, un marché sur lequel Android a du mal à percer. Espérons que les futures montres connectées premium sous Android Wear nous prouvent le contraire.

Il faudra également attendre de savoir si les montres Android Wear seront bel et bien compatibles avec iOS, ce qui pourrait diminuer l’intérêt de l’Apple Watch. Mais on voit mal Apple accepter dans l’immédiat l’application sur l’App Store puisque cela risquerait de porter préjudice aux ventes de sa montre connectée qui viennent tout juste de débuter.


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