Les raccourcis de Tim Cook sur la fragmentation d’Android

 
Le PDG d’Apple a comme d’habitude profité lundi de la conférence d’ouverture de la WWDC 2017 pour comparer les taux de fragmentation d’Android et d’iOS. Mais la comparaison est-elle pertinente ?

Juste avant la présentation d’iOS 11, Tim Cook s’est livré au traditionnel point fragmentation. Le PDG s’est félicité que « 86 % des clients d’Apple exécutaient iOS 10 », la dernière version en date. iOS « écrase » ainsi « l’autre plateforme, qui souffre d’une horrible fragmentation ». Lundi, Android 7 plafonnait effectivement à 7,1 %.

Google a mis à jour le lendemain les parts des versions d’Android, mais la branche 7.x Nougat plafonne encore à 9,5 %.

Est-ce si grave ?

Parts de marché et segments d’Android et iOS

Pour commencer, on peut effectuer une autre comparaison éclairante, cette fois en défaveur d’Apple, les parts de marché des deux plateformes mobiles : au 4e trimestre 2016, 81,7 % des smartphones vendus exécutaient Android, seulement 17,9 % iOS (selon IDC).

Il faut effectivement souligner qu’Android est un produit de masse, qui contribue à l’essor du smartphone, et par extension d’internet, dans le monde entier, y compris sur les marchés émergents. iOS est au contraire un produit de luxe, qui s’adresse à une population au pouvoir d’achat élevé, qui renouvelle son téléphone fréquemment afin justement de rester à jour.

On peut aussi et surtout rappeler que Google déploie désormais séparément les mises à jour de sécurité et met à jour de plus en plus de fonctionnalités par le biais du Google Play Store, ce qui permet à un plus grand nombre d’utilisateurs d’obtenir les mises à jour les plus importantes.

L’ouverture, une force et une faiblesse

Android est par ailleurs une plateforme ouverte, que chaque fabricant s’approprie à sa guise. C’est justement en choisissant délibérément de ne pas consacrer de ressources au maintient à jour de certains modèles que certains fabricants parviennent à réduire leurs coûts et donc leurs prix de vente.

Libre au consommateur d’en faire un critère et de se tourner vers les marques ou les modèles appropriés.

En outre, l’ouverture d’Android permet aux fabricants concurrents de proposer des spécificités, ce qui stimule la concurrence et l’innovation. Ainsi les clients de Samsung n’ont attendu ni Google ni Apple pour profiter du multi-fenêtrage. Et qui sait quand Apple et Google auraient intégré cette fonctionnalité sans Samsung ?

À l’hôtel ou à la maison

Enfin, si iOS va de l’avant, il accélère en contrepartie l’obsolescence. iOS 11 exigera par exemple des applications 64 bits. Certes, cette mesure poussera les éditeurs à mettre à jour leurs applications les plus populaires.

Mais d’anciennes applications 32 bits, abandonnées par leurs développeurs ou considérées finalisées, ne seront donc plus utilisables, même si elles remplissent encore parfaitement leur office. Apple rendra ainsi obsolète certaines applications professionnelles ou certains classiques du jeu vidéo, tels que FlightControl ou Tiny Wings.

Ce qui m’amène, en guise de conclusion, à relayer cette analogie pertinente, que je ne sais plus à qui attribuer (aidez-moi dans les commentaires) : à l’hôtel tout est propre, tout est bien rangé, mais on n’est pas chez soi, on ne refait pas la déco. iOS est l’hôtel, Android la maison.


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