iOS 11 : ce qui lui manque (ou pas) face à Android

 
iOS 11 est disponible en version finale pour les utilisateurs d’iPhone et iPad. Que lui manque-t-il encore par rapport à Android, et sur quoi conserve-t-il une avance ?

Même si on est soi-même utilisateur Android, il est intéressant de se pencher sur le nouveau iOS pour voir comment les deux systèmes, qui se nourrissent indéniablement de leurs idées respectives, se mesurent en 2017. En 2013, Apple a entrepris un changement assez radical d’approche avec iOS 7, en simplifiant considérablement son esthétique devenue vieillotte, et en adoptant plusieurs idées issues d’Android : la compatibilité avec des claviers tiers, l’intégration d’extensions pour les applications, les widgets (limités au centre de notification). Alors qu’on est à l’aube d’une autre évolution significative avec l’interface de l’iPhone X, sans aucun doute amenée à se généraliser dans les années à venir, que manque-t-il encore à iOS par rapport à Android ?

Toujours pas de choix des apps par défaut

Cette question n’est pas anodine : pour la petite histoire, j’avais personnellement lâché iOS en 2012, justement à la suite de trop grandes frustrations par rapport à un OS qui faisait du surplace alors que Android évoluait constamment. Et je vais commencer par quelque chose qui n’a toujours pas changé, et qui reste pour moi LA plus grosse aberration du système d’Apple : il est toujours impossible de choisir ses applications par défaut.

C’est insupportable, surtout quand on jongle entre iOS et Android et qu’on aimerait bien une fois pour toutes utiliser les mêmes apps multi plateformes des deux côtés : définir Spotify, Gmail, Google Maps ou OneNote par défaut ? Vous n’y pensez pas !

Même si on peut cacher les icônes de certaines apps Apple, il est impossible de leur désigner un remplaçant officiel. Et malgré les améliorations apportées ces dernières années à Plans, pour ne citer que lui, je ne le trouve toujours pas aussi efficace que Google Maps qui devine presque immédiatement ce que je recherche (et oui, c’est un peu effrayant, aussi).

Siri et apps tierces… des tous petits pas

iOS 11 fait au moins quelques progrès concernant l’intégration de Siri aux applications tierces. SiriKit permet désormais d’utiliser l’assistant vocal, qui se dote de nouvelles voix plus réalistes, pour dicter des tâches dans le gestionnaire de son choix (Todoist, OmniFocus…). Ca fait une catégorie de plus, mais de nombreuses autres sont toujours exclues, comme les applications de lecture audio. L’app Musique reste la seule compatible, quand on vous parlait de moyens de vous maintenir sur un service de streaming musical…

Et parlons justement de ces applications par défaut, qui révèlent un autre défaut d’iOS : son côté monolithique. En 2017, il faut toujours attendre une mise à jour système pour voir apparaître des nouveautés dans Safari, Mail, Plans ou Calendrier. Si je choisis de ne pas mettre à jour mon iPhone vers iOS 11, ou s’il n’y a pas droit – coucou les utilisateurs d’iPhone 5 et 5C – je n’ai plus droit aux évolutions des applications.

Mises à jour : Android reste à la traine

Seulement voilà : le fait est que j’ai droit à ces mises à jour, et cela reste le point principal que l’on aimerait voir évoluer du côté d’Android, tout en comprenant qu’on n’y arrivera jamais compte tenu de l’écosystème beaucoup plus varié. Et bien entendu, la situation n’est pas aussi simple qu’on le dit parfois. Comme je viens de l’évoquer, les apps Google évoluent indépendamment du système, tout comme les services Google Play et, quand les constructeurs font preuve de bonne volonté, les mises à jour de sécurité. Le projet Trebble promet également plus de granularité en matière de mises à jour.

N’empêche. Cette année, iOS 11 exclut les utilisateurs d’iPhone 5 et 5c. L’iPhone 5 est sorti en 2012, et le 5c, qui n’était qu’un 5 relooké, un an plus tard. L’iPhone 5s, sorti également en 2013, est toujours pris en charge. Il est arrivé que certains iPhone supportent mal les mises à jour système : c’était le cas du 4 et iOS 7, beaucoup trop gourmand pour un processeur simple cœur. Dans l’ensemble, tout de même, le support de iOS sur d’anciens appareils reste largement au dessus de ce qu’on voit dans le monde Android, alors que Lenovo vient de faire volte face pour finalement proposer Android Oreo sur le Moto G4 sorti en 2016.

 

Tablettes : de gros efforts sur le multitâche

Les utilisateurs de tablette Android auraient également de quoi regarder iOS 11 avec envie. Alors que le mode multi fenêtre n’a finalement pas vu le jour dans Android Oreo, la dernière version de l’OS d’Apple apporte un certain nombre d’améliorations substantielles pour l’iPad : une prise en charge du glisser/déposer entre deux applications, un « vrai » gestionnaire de fichiers (enfin !) et une nouvelle interface pour l’utilisation de deux voire trois apps sur le même écran.

C’est, certes, ce qu’on peut faire sur un ordinateur portable depuis des décennies (et les gestionnaires de fichiers existent évidemment sur Android depuis le début). Mais pour peu que l’on trouve un intérêt à travailler sur un OS mobile, on aimerait que Google fasse beaucoup plus d’efforts pour améliorer Android sur tablette, ou définitivement le fusionner avec Chrome OS.

Réalité augmentée et confidentialité

On pourrait encore parler de la prise en charge très prometteuse de la réalité augmentée pour les développeurs d’applications avec ARKit, ce à quoi Google a répondu assez promptement avec son AR Core, ou de la plus grande confidentialité garantie par Apple sur le traitement de ses données en ligne. Là encore c’est à double tranchant : Google collecte des informations plus précises sur l’utilisateur, mais renvoie également des informations plus pertinentes. L’essentiel, alors que l’on n’a vraiment plus que deux OS mobiles sur le marché, est que les évolutions de l’un suscite l’émulation de l’autre.


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