L’usine Apple que Trump prétend inaugurer… existe depuis 6 ans et n’appartient pas à Apple

En visite au Texas chez un sous-traitant d'Apple, Donald Trump a combiné gaffes et mensonges avec un certain brio...

 
L’usine Apple que Donald Trump a prétendu sur Twitter avoir inaugurée au Texas, est en réalité un site d’assemblage de Mac Pro ouvert en 2013 (sous la présidence Obama) et détenu par Flex Ltd, l’un des nombreux sous-traitants d’Apple.

« Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est le début d’une usine très puissante et importante », indiquait Donald Trump ce 20 novembre, durant la visite, au Texas, d’une usine d’assemblage de Mac Pro. « Tous ceux qui ont suivi ma campagne [savent que] je parlais toujours d’Apple, et que je voulais voir Apple construire des usines aux États-Unis. Et c’est ce qui se passe », a-t-il ajouté en compagnie d’un Tim Cook gêné, qui a rapidement embrayé sur les performances du nouveau Mac Pro, annoncé en juin.

Quelques heures plus tard, sur Twitter, Donald Trump en remettait une couche, indiquant avoir inauguré une usine Apple au Texas. Seulement problème : l’usine visitée n’appartient pas à Apple, mais à Flex Ltd (un sous-traitant de la firme). Pire, elle est en activité depuis 2013… et a donc été inaugurée sous l’ère Obama. En réalité, si Apple ouvrira bien un site au Texas, à Austin, il ne s’agira pas d’une usine mais d’un campus, similaire à celui que le groupe détient déjà en son fief de Cupertino (Californie). Ce nouveau site recrutera des ingénieurs « en col blanc », comme les décrit The Verge, et non les ouvriers américains que Trump et sa politique cherchent à cibler en priorité.

Une usine d’assemblage texane qui coûte cher à Apple… à cause de Trump

Plus loin dans son allocution, Donald Trump revient également sur sa politique en matière de taxes et d’impôts, destinée à encourager les investissements de grands groupes aux États-Unis. Le président américain insiste alors lourdement sur l’exonération dont Apple aurait bénéficié pour construire son usine d’assemblage texane. « Et le meilleur dans tout ça, c’est qu’il [Tim Cook] n’a pas à se soucier de taxes. Quand vous construisez ici [aux États-Unis], vous n’avez pas à vous soucier de taxes », a assuré le président Trump. Une assertion là aussi erronée dans le cas du site visité.

Comme le précise The Verge, Donald Trump met sans le vouloir le doigt sur un paradoxe généré par sa propre politique. Apple paie en effet d’importantes taxes pour faire importer de Chine les pièces servant à l’assemblage du Mac Pro au Texas. Pourquoi ? Parce que les taxes mises en place par Donald Trump s’appliquent aux composants et non aux appareils assemblés. En clair, il est donc plus intéressant pour Apple de faire assembler ses produits à l’étranger. Les iPhone sont d’ailleurs montés dans les sites chinois du géant taïwanais Foxconn, avant d’être expédiés partout dans le monde.

En l’état assembler un Mac Pro au Texas coûte cher à Apple, et ce en grande partie à cause des taxes qui s’appliquent à l’import des composants. Le coût de la main-d’oeuvre américaine n’est donc pas nécessairement le principal frein pour Apple, qui a déjà songé à délocaliser sa production de Mac Pro en Chine… avant de se raviser. L’objectif était-il de rester en bons termes avec l’administration Trump ?


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