Une simple virée au parc et ce sont des milliers d’informations personnelles qui se retrouvent collectées pour recomposer le puzzle de sa vie. C’est le message, et l’exemple, dévoilés par Apple en ce 28 janvier, Journée mondiale de la protection des données. Ou comment apprendre à vivre en toute tranquillité en ligne, en pouvant bientôt ne plus être traqué par des entreprises sans notre consentement.
La confidentialité, une lubie devenue sacerdoce
Depuis plusieurs années, la firme de Cupertino martèle son message sur la confidentialité des données et de la vie privée. Que ce soit pour les iPhone, les Mac ou les derniers HomePod mini, il n’y a pas une keynote sans son passage obligé pour rassurer les utilisateurs sur le chiffrage de leurs données, le non-partage et la confidentialité en tous genres. Dès 2005, Steve Jobs avait fait de la protection des données une lubie et voulait inculquer cela dans les mentalités d’Apple. C’est devenu un sacerdoce pour l’entreprise qui veut à la pointe de la lutte contre le tracking.
La firme californienne est toujours prompte à rappeler les quatre principes qui régissent la conception de ses produits et services :
- Une collecte de données a minima : le strict nécessaire pour faire fonctionner un service ;
- Des données gérées au maximum sur un appareil et pas par les serveurs Apple pour éviter la collecte et protéger la confidentialité ;
- Transparence et contrôle des données : pour toujours savoir ce qui est partagé et utilisé ;
- Sécurité du matériel et du logiciel de concert.
Pour aller plus loin
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La confidentialité, « un droit humain fondamental« , à en croire Craig Federighi, le responsable de l’ingénierie logicielle chez Apple. L’entreprise a multiplié ces derniers temps les mesures pour appuyer la sécurité des données personnelles, que ce soit à travers l’option « Se connecter avec Apple » qui vous octroie notamment une adresse mail privée plutôt que de donner la vôtre, les mots de passe sécurisés renforcés depuis l’iPhone, les pop-ups pour signaler l’usage intempestif du Bluetooth ou du Wi-Fi par une app, etc.
Fin 2020, la marque a aussi demandé à ses développeurs d’être plus transparents sur les données qu’ils récupèrent à travers leurs apps et de l’afficher clairement. L’App Store a été remodelé pour faire apparaître ces informations sur chaque fiche et mieux informer ainsi l’utilisateur avant qu’il ne télécharge. Une sorte d’acte militant de part et d’autre pour inciter les développeurs à plus de sérieux dans leur rapport aux utilisateurs et offrir « une paix de l’esprit » à ces derniers.
Une journée dans la vie de vos données
Et pour se mettre au diapason de la 15e édition de la Journée mondiale de protection des données, initiative de l’Union européenne de 2007, Apple met à jour son mini-site dédié à la confidentialité des données personnelles et de la vie privée.
La marque à la pomme y rappelle quelques chiffres inquiétants (des profils reconstitués à partir de 5000 caractéristiques récupérées, 20 % des apps pour enfant collectent des données et les partagent…) et les mauvaises méthodes parfois employées par une « industrie vaste et opaque » qui veut vous ficher publicitairement. Une industrie qui affiche tout de même 227 milliards de dollars par an en récoltant, agrégeant, partageant et monétisant les informations récupérées par tous les biais possibles, des courtiers en données aux sociétés de technologie publicitaire, en passant les réseaux sociaux ou simplement les apps qui se trouvent sur votre smartphone.
Bref, rien de joyeux et un smartphone devenu Big Brother. Pour illustrer tout cela, Apple met en scène une « Journée dans la vie de vos données » au travers de l’exemple d’un père désireux d’emmener sa fille au parc. Une illustration de tous les moyens possibles de laisser filer inconsciemment des informations qui vont concourir à reconstituer numériquement votre vie avec des milliers de données personnelles accumulés (adresse, numéro de téléphone, âge, métier, statut social, préférences politiques, hobbies, destination, recherches, etc.). Tout cela en recherchant des infos sur une app, prenant une photo géolocalisée, utilisant une app rigolote…
On pourrait y voir un rabâchage, mais la majorité des personnes ne savent pas qu’il y a souvent un loup derrière ces apps. Et ce loup en a après vos données qu’il peut monnayer. Alors, il faut prévenir plutôt que guérir, ce qu’Apple fait en décryptant chaque situation avec sa bonne solution (qui passe parfois évidemment par l’utilisation des services maison qualifiés de « sûr »…). Mais aussi en donnant les bons outils pour s’en sortir et rendre le suivi plus transparent. Et cela, Apple a bien compris que c’était sa part du deal.
Le ciblage publicitaire bientôt encadré
« Demandez-leur à chaque fois. Faites-leur dire d’arrêter de leur demander s’ils en ont assez que vous leur demandiez. Faites-leur savoir précisément ce que vous allez faire de leurs données« , avait avancé Steve Jobs lors de la conférence All Things Digital en 2010. Toujours demander pour être sûr et, quelque part, se protéger ainsi de toute accusation.
Attendue de longue date, promise à l’été 2020 et ayant déjà donné quelques sueurs froides à Facebook, la fonction de contrôle du suivi publicitaire App Tracking Transparency est enfin annoncée par Apple. Dès le printemps 2021, une mise à jour d’iOS 14 obligera les apps à demander l’autorisation à l’utilisateur pour suivre ses données sur des applications ou sites web d’autres entreprises. Un pop-up apparaîtra pour que vous validiez l’autorisation ou non. Il sera même possible de dire non à toutes les demandes.
Dans la partie Réglages de l’iPhone, de l’iPad ou même de votre Apple TV, il sera ensuite possible d’accéder à une liste d’apps qui ont fait leur demande de suivi et d’ajuster votre décision de ciblage autorisé ou non. Une façon d’avoir le contrôle sur ses données et, pour les apps, de se montrer plus transparentes. Et Apple a déjà annoncé qu’il ne serait pas possible pour les développeurs d’échanger l’utilisation du service contre vos données.
Tous ces sujets devraient aussi être abordés par Tim Cook. Le patron d’Apple prendra la parole à l’occasion de la conférence CPDP (Computers, Privacy and Data Protection) ce jeudi 28 janvier à 17 h 15 depuis Bruxelles. Une nouvelle occasion pour Apple de ne rien cacher de son message.
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Sauf que c'est déjà bien expliqué mais personne ne lit quoi que se soit, lit les conditions de tous et on verra si tu valides à la fin et on en reparle. Et il faut pas oublier quand c'est gratuit c'est le client le produit, la seule chose que je vois pour les petits développeurs c'est de mettre un coup a l'achat ou passer à l'abonnement voir quitter la plateforme si elle rapporte plus...
C'est très drôle de voir FB pleurnicher et se faire passer pour le pourvoyeur des petites entreprises alors qu'Apple n'offre rien d'autre qu'un choix aux utilisateurs, qui pourront activer le tracking s'ils le souhaitent. FB ment aussi en disant qu'Apple n'applique pas les mêmes règles pour ses applis, alors qu'ils le font.
Je pense surtout que ça va emmerder les gros groupes. Les indépendants et les petites boites employant peu de développeurs ne se gavent pas autant sur le ciblage publicitaire.
Ça ne me dérange pas qu'ils soient refroidis: le recueil et la revente de données obtenues sans consentement explicite devrait être interdit.
Ça va refroidir pas mal de développeurs, surtout ceux qui vibe des données recueillies mais c'est pas plus man de savoir.
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