Il y a des machines que l’on est plus impatient que d’autres de recevoir à la rédaction pour un test. Le Zenbook 17 Fold en fait forcément partie. Il s’agit du premier PC à écran pliable commercialisé par Asus et l’un des premiers du marché avec son concurrent Lenovo.
C’est donc un produit unique en son genre, capable grâce à un large écran Oled pliable de proposer un usage tablette ou ultraportable. Nous allons voir cela en détail. Avec un prix de lancement de 3999 euros, il s’agit clairement d’une vitrine technologique pour la marque.
Fiche technique
Modèle | Asus Zenbook 17 Fold OLED (UX9702) |
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Dimensions | 378,5 mm x 8,7 mm |
Définition | 2560 x 1920 pixels |
Technologie d’affichage | OLED |
Écran tactile | Oui |
Processeur (CPU) | Core i7-1250U |
Puce graphique (GPU) | intel Iris Xe |
Mémoire vive (RAM) | 16 Go |
Mémoire interne | 1000 Go |
Version du Bluetooth | 5.2 |
Système d’exploitation (OS) | Microsoft Windows 11 |
Poids | 1500 grammes |
Prix | 3999 |
Fiche produit |
L’exemplaire a été prêté par Asus pour le cadre de ce test.
Un design impressionnant et imparfait
Par quel bout prendre un produit si unique ? Ce n’est pas simple d’évaluer le design d’un tel produit. Commençons par la tablette elle-même : le Zenbook 17 Fold est avant tout un écran géant de 28,76 par 37,85 cm.
Le grand écran de 17,3 pouces propose un ratio 4:3 pour une définition de 2560 x 1920 pixels et une occupation de 87 % du châssis. C’est un format que l’on n’est plus trop habitué à voir dans un monde de tablette 16:9 ou 2:3.
Les bordures autour de l’écran sont relativement larges pour un appareil haut de gamme de 2022 avec un centimètre sur chaque bordure. Surtout, la matière utilisée est un plastique mou qui ne donne vraiment pas un toucher satisfaisant.
Cela fait partie des éléments qui nous rappellent qu’il s’agit ici d’une première génération d’un produit amené à évoluer avec les années. C’est aussi le cas de l’arrière du Zenbook, où Asus a intégré une couverture à son châssis. Au premier abord, on peut croire à l’accessoire, mais la couverte est bien fixée à l’appareil. Cela donne un sentiment très étrange, à la limite du prototype.
Au niveau du design, cet élément est là pour tenir le rôle de charnière permettant à l’écran de se plier. Il intègre également un pied pour le mode desktop de l’appareil.
Asus a eu la bonne idée d’intégrer des patins sur certains côtés de l’appareil permettant de repérer d’un coup d’œil dans quel sens poser la machine. Cela évite de boucher l’aération ou de se reposer sur les boutons d’alimentation et de volume.
Cette charnière flexible avec plusieurs interstices n’inspire pas confiance quant à la solidité du produit. C’est un élément que l’on imagine facilement évoluer ou disparaitre dès la 2e génération de l’appareil.
Malgré ces éléments importants à mentionner, le Zenbook 17 Fold impressionne. Sa capacité à se transformer pour s’adapter à plusieurs usages est très plaisante. On passe ainsi d’un format ultraportable avec le clavier Bluetooth pour de la mobilité, au mode desktop où la tablette est étendue sur toute la largeur.
Asus propose aussi d’autres modes moins intuitifs, mais tout de même intéressants comme le mode lecture où l’on tient le PC comme un livre, ou le mode étendu où le Zenbook prend la forme d’un ultraportable, mais sans le clavier physique. Nous reviendrons sur l’usage de chacun de ces modes. Pour l’heure, les finitions et le design général de la machine sont tout de même très bons. On regrette seulement les bordures autour de la dalle et la conception de la charnière.
Une fois entièrement refermé, le Zenbook 17 Fold laisse apparaitre un gap, à l’instar des premiers smartphones pliables de Samsung. Pour compenser ce défaut de design, qui permet sans doute d’être plus généreux avec la pliure de l’écran, son point de fragilité, Asus a une astuce.
Le clavier Bluetooth fourni avec l’appareil se glisse parfaitement dans le gap laissé par la charnière, créant ainsi un format livre fermé assez plaisant à porter. En revanche, le tout pèse son poids : 1,8 kg et un bon 3,5 cm d’épaisseur.
Pour un ultraportable « 12 pouces » (quand il est replié), cela se fait sentir sous le bras et dans le sac.
Clavier et touchpad
Le ZenBook 17 Fold est une grande tablette, mais Asus propose un clavier Bluetooth avec son produit pour le transformer en ultraportable. On a littéralement l’impression d’avoir la partie basse de l’un des PC de la marque, avec le clavier, le touchpad et les rebords.
La synchronisation se fait automatiquement avec le Zenbook 17 Fold, mais il s’agit bien d’un clavier Bluetooth autonome. Cela signifie notamment qu’il faudra le recharger indépendamment par son port USB-C. On aurait aimé une recharge magnétique pour ne jamais y penser.
Pour ce qui est de la frappe, le clavier offre un bon confort semblable à celui d’un ultraportable dans un format assez compact, de 12 ou 13 pouces. Le clavier étant très fin, on peut sentir au niveau des touches centrales l’armature se plier très légèrement, mais rien d’inquiétant pour autant.
Le pavé tactile est un peu plus décevant, spécialement au niveau du clic, particulièrement bruyant. Dans l’ensemble, cet accessoire remplit bien son office. Nous avons pu taper l’intégralité de ce test avec ce clavier sans peine.
Connectique
On ne s’attend pas à grand-chose niveau connectique pour un appareil type tablette ou ultraportable. Asus intègre tout de même deux ports Thunderbolt 4 et un port jack 3,5 mm.
Le port USB-C du clavier permet seulement de le recharger. On aurait aimé que cela ajoute une capacité supplémentaire à l’appareil.
En mode ultraportable, le placement des ports peut laisser à désirer. Ils sont en effet situés là où se situeraient les côtés de l’écran sur un PC classique. Si vous avez un dock USB-C avec un câble un peu court, ce qui est souvent le cas, il va donc pendouiller sur le côté de l’écran.
Écran
Le plat de résistance de notre Zenbook 17 Fold : son écran Oled très imposant de 17,3 pouces de diagonale avec un format 3:4. Ne vous laissez pas berner par la diagonale que vous avez l’habitude de manipuler sur un format 16:9. Ici, la tablette est vraiment grande.
Pas de Samsung aux commandes ici, Asus a fait confiance au Chinois BoE pour fournir une dalle fOled. Au-delà de sa belle définition de 2560 x 1920 pixels, cette dalle est annoncée comme couvrant 100 % du DCI-P3. L’écran propose aussi une certification DisplayHDR 500 True Black. Attention toutefois, Windows désactive automatiquement l’affichage HDR quand la machine est sur batterie.
C’est un affichage très agréable à l’œil qui permet de profiter du contenu des services vidéo comme YouTube ou Netflix avec beaucoup de confort. En revanche, le revêtement brillant de l’écran pliable est extrêmement sensible aux reflets. Vous ne profiterez pas de ce superbe affichage en extérieur.
Écran Oled oblige, on peut s’inquiéter de la durabilité de l’affichage vis-à-vis du burn-in. Tout d’abord, la technologie est plus mature aujourd’hui. Pour prévenir les dégâts, Asus indique également que Windows est configuré en thème sombre par défaut et propose une baisse de la luminosité après 5 minutes sans utilisation.
Le logiciel Asus Oled Care permet également de préserver la qualité de l’écran en agissant sur les images persistantes. La marque a notamment prévu un écran de veille spécial au bout de 30 minutes pour animer les pixels. Le logiciel va par ailleurs augmenter l’intensité électrique des pixels dont les couleurs pourraient commencer à se dégrader.
Caméra et son
À défaut d’un lecteur d’empreintes sur le clavier, Asus propose une caméra compatible Windows Hello pour la reconnaissance faciale. Côté qualité d’image, avec ses 5 mégapixels et une assistance par IA intégrée dans la puce Intel, elle fait ce qu’elle peut sans faire de miracles.
Asus intègre plusieurs effets par IA développés avec Intel comme la possibilité d’ajouter un flou dynamique en arrière-plan. Le genre d’options pratiques et toujours bonnes à prendre.
Côté son, Asus intègre quatre haut-parleurs Harman Kardon et une certification Dolby Atmos. C’est très bien pour regarder les dernières séries à la mode sur Netflix ou Disney+, mais vous ne profiterez pas d’un incroyable concert avec cette solution.
Logiciel
Ne nous attardons pas sur Windows 11, ni sur le logiciel MyAsus que nous avons présenté dans d’autres tests. Il permet de gérer la machine, mettre à jour les pilotes et toucher aux options de quelques fonctions comme l’écran ou le ventilateur.
Le plus important ici est plutôt de commenter l’adaptation du logiciel aux particularités de notre PC pliant. Le moins que l’on puisse dire c’est que le travail a été très bien fait. Tout d’abord, dès que vous posez le clavier sur la partie basse de l’écran en mode ultraportable, Windows 11 s’adapte automatiquement pour déplacer la barre des tâches juste au-dessus du clavier. L’illusion est parfaite.
À l’inverse, retirer le clavier réactive automatiquement la moitié de la fenêtre et déplace les éléments à l’écran de façon appropriée. La gestion du Windows Snap est également de la partie, laisser le curseur sur l’icône de redimensionnement laisse apparaitre plusieurs options qui permettent de réorganiser très vite les fenêtres selon le format de la tablette.
Le tout est vraiment très intuitif. Nous n’avons pour ainsi dire rien à redire sur la partie logicielle de ce produit. On sent que Microsoft a travaillé ce type de produit pour Windows 10X et Windows 11 avant l’annulation de la Surface Neo et qu’Asus et Intel ont collaboré sur l’intégration logicielle de cette tablette pliable. On aurait seulement aimé que l’indicateur de batterie du clavier soit davantage mis en évidence.
En revanche, c’est l’écosystème applicatif qui est toujours à la traîne pour Windows. L’usage tablette est beaucoup moins pertinent que sous Android ou avec un iPad. D’autant qu’en France, les applications Android ne sont toujours pas disponibles. Pour les tablettes sous Windows, il y a aussi l’argument du stylet pour la prise de notes. Malheureusement, ce Zenbook 17 Fold ne prend pas en charge un tel accessoire.
Performances
Le Zenbook 17 Fold est sous le capot un PC portable plutôt classique. Il embarque un processeur Intel Core de 12e génération, plus précisément le Intel Core i7-1250U. C’est un processeur misant sur la très basse consommation, de la série U avec un TDP de base à 9 W. Il intègre 2 cœurs haute performance et 8 cœurs basse consommation pour une fréquence capable de monter à 4,70 GHz.
Il est épaulé par jusqu’à 16 Go de RAM et 1 To de stockage SSD PCIe 4.0 NVMe. Conçue avec Intel, cette machine propose aussi une certification Intel Evo.
À l’usage
Le Zenbook 17 Fold est conçu comme un ultraportable basse performance. Dans les faits, c’est une machine avec laquelle vous allez pouvoir faire de la bureautique ou de la navigation web sans aucun problème. Nous avons pu écrire ce test, faire de la manipulation de documents, avoir de multiples onglets, sans souci. En revanche, ce n’est pas une machine de jeu ou de travail intense. Vous ne ferez donc pas de montage vidéo ni de programmation sur ce type d’appareil.
Au quotidien, cela reste malgré tout une machine très agréable à utiliser.
Benchmarks
Avec un processeur à très basse consommation, on ne s’attend pas à des miracles dans les benchmarks. Un passage par Cinebench nous affiche un score de 1490 points sur un seul cœur et 5239 points en multicœur. Ce premier résultat illustre les capacités du processeur, très bon en performance sur un seul cœur face aux autres puces puisqu’il va être capable de fortement monter en fréquence. En revanche, sur des logiciels multicœurs, le surnombre de cœurs économes en énergie ne permet pas de faire de miracles. Précisons que ces tests ont été réalisés avec le mode de performance équilibré par défaut par Asus. Il serait possible d’obtenir de meilleures performances en mode « haute performance », mais ce n’est pas vraiment le reflet de l’usage courant du produit. De plus, ce mode ne permet pas de débloquer de nouveaux usages pour la machine. Vous n’allez pas pouvoir faire du montage vidéo de façon très efficace simplement en activant le mode performance d’un processeur très basse consommation.
Sur PC Mark 10, on observe un score de 4824 points qui le place parmi les machines les plus faibles du secteur, en concurrence avec le Surface Laptop Go 2 de Microsoft. Il est clair qu’Asus a fait le choix de privilégier une faible consommation à la puissance brute pour son ultraportable.
Cela posera surtout un problème pour celles et ceux qui aimeraient utiliser des logiciels lourds comme nous l’avons expliqué plus haut. Pour de la navigation web, de la bureautique ou de la consommation de médias, cela fera son office.
Refroidissement
Ce PC intègre une ventilation active. Nous ne l’avons pas souvent entendu se déclencher lors de notre utilisation bureautique et navigation web. En revanche, le châssis devient très chaud au contact, en particulière derrière le haut de l’écran, proche de la caméra. Pendant les sessions de benchmarks, le ventilateur s’est fait entendre, mais sans jamais devenir bruyant. On aurait toutefois aimé une sonorité plus grave et douce pour le ventilateur. Les pièces mécaniques utilisées par Asus produisent plutôt un son portant dans les médiums, voire dans les aigües. S’il avait été plus fort, il aurait été clairement dérangeant, mais ce n’est pas le cas ici.
Autonomie
Le Zenbook 17 Fold intègre une large batterie de 75 Wh. Cela sera nécessaire pour propulser un si large écran pendant de longues heures. Nous avons pu sans peine utiliser la machine durant une journée de travail sur une dizaine d’heures en mêlant streaming de musique et navigation web.
Un résultat plutôt impressionnant pour un ultraportable sous Windows. L’autonomie n’atteint pas celle de notre MacBook Air M2, mais elle permet d’assurer une solide journée de travail.
Comme souvent avec Windows, c’est sur les tâches plus gourmandes que la batterie va commencer à fondre. Il faut donc prendre soin de vérifier les applications lancées sur son PC pour maximiser l’autonomie.
La recharge se fait rapidement en USB-C avec le chargeur de 65 W fournis avec l’appareil. Comme la plupart des PC haut de gamme Asus, le Zenbook 17 Fold accepte n’importe quel type de chargeur USB-C à partir de 4,5 W. Clairement insuffisant pour charger la machine pendant son utilisation, mais toujours bon à prendre.
Alors un PC pliable, c’est pratique ?
Pour un produit si nouveau sur le marché, le test mérite de faire un paragraphe dédié aux usages du produit que l’on n’aurait pas abordés dans les précédents paragraphes. Une fois que l’on a abordé son design, son écran, son optimisation logicielle, est-ce que ZenBook 17 Fold marque une évolution importante pour le PC portable ? Est-ce que l’expérience utilisateur se voit transformée ou bouleversée ?
Au fond, il s’agit toujours d’un PC portable sous Windows 11. Il n’y a rien que le Zenbook 17 Fold fait que vous ne pourriez pas faire avec un autre ultraportable sous Windows en soi. Pour autant, son design pliable apporte une réelle plus-value. Ce n’est pas une fonction gadget.
Nous nous sommes ainsi surpris à préférer écrire des articles depuis le Zenbook 17 Fold plutôt qu’un MacBook Air M2. Et pour cause, il suffit de déplier l’écran pour profiter d’un très large PC de 17 pouces, un vrai avantage sur le multitâche. Une fois replié, même si on a trouvé à redire sur ce point, il s’agit d’une machine relativement compacte et facile à emporter dans un sac. Beaucoup plus que si l’on emportait un PC portable équipé d’un écran de 17 pouces. Ce confort supplémentaire est très appréciable.
Quand il vient le temps d’écrire dans un espace plus contraint, sur ses genoux par exemple, on repasse en quelques gestes sur un PC portable de 12 pouces plus classique. Le tout se fait facilement lorsqu’on a pris le coup de main. Dans ces conditions, vous remarquez que l’on n’utilise pas réellement la capacité tablette de la machine. On confesse que ce n’est pas une fonction que l’on a réussi à intégrer dans nos usages. Peut-être avec de futures évolutions de Windows 11.
Prix et disponibilité
L’Asus Zenbook 17 Fold est lancé à 3999 euros en France. C’est clairement une machine qui se place dans un segment « hors de prix » pour le commun des mortels. C’est une vitrine technologique que la marque fait payer très cher.
Avec ce tarif, Asus se place bien au-delà de la concurrence. C’est plus cher qu’un MacBook Pro 16 pouces Apple M1 Max avec 32 Go de RAM et 1 To de stockage (3849 euros sur le site d’Apple).
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