Les plus observateurs savent déjà que le rêve d’intégrer un PC portable gamer dans le format d’une console portable plus traditionnelle n’est pas nouveau. La marque chinoise GPD en a fait sa spécialité depuis 2017, et la petite tendance n’a cessé de grandir depuis lors dans les milieux fermés. Mais avec la sortie du Steam Deck, Valve a fait en sorte que le grand public soit conscient de l’existence de ce nouveau format. Et si des acteurs comme Ayaneo, OneXplayer ou encore AOKZOE se sont engouffrés dans la brèche depuis lors, ils restent des petites entreprises fonctionnant sur base de crowdfunding qui ne parlent vraiment qu’aux connaisseurs. Avec la ROG Ally, Asus confirme que ce marché est prêt pour le grand public. Mais réussir à convaincre face à un Steam Deck ultra accessible n’est pas une mince affaire…
Fiche technique
Modèle | Asus ROG Ally Z1 Extreme |
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Dimensions | 24 cm x 11,3 cm x 3,9 cm |
Définition maximale | 4K |
Wifi | Wi-Fi 5 (ac), Wi-Fi 6 (ax) |
Bluetooth | Oui |
Poids | 608 g |
Fiche produit |
La machine est prêtée par Asus pour ce test.
Vidéo
Design
Si Valve a fait le choix d’intégrer deux pavés tactiles pour plaire aux joueurs de jeux de stratégie, la ROG Ally s’en éloigne complètement et fait la promesse d’offrir la même prise en main qu’une manette classique. Une promesse tenue, puisque la console se pose dans la paume des mains naturellement, sans qu’on y réfléchisse à deux fois. Toute la mémoire musculaire que vous avez accumulée sur une manette depuis des années se transmet directement.
Reste qu’il s’agit d’une console. Contrairement à des Ayaneo ou des OneXplayer, Asus a su gérer son poids. Ici, nous ne sommes qu’à 608 grammes sur la balance, soit 61 grammes de moins qu’un Steam Deck. Grâce à cela, même utilisée avec les avant-bras levés, la ROG Ally ne devient pas inconfortable avec le temps et peut être utilisée sur de longues sessions sans aucun souci. C’est la meilleure surprise du produit, qui pourrait paraître massif sur un simple visuel, mais réussit à garder son confort. Elle est aussi dans un format un peu plus menu de 28 x 11,12 x 2,12 cm qui est plus relatif à la Switch OLED qu’au Steam Deck.
Mais à cela se couple un petit sacrifice : la qualité du plastique utilisé par la coque. Celui-ci n’est pas particulièrement mauvais, mais n’est pas particulièrement bon. Légèrement texturé pour faciliter l’adhérence, particulièrement au dos, il donne tout de même l’impression de sonner un peu creux et ne pas être particulièrement résistant. Les plus maniaques devront donc bien prévoir d’avoir une sacoche de protection dans les transports, d’autant que celle-ci n’est pas fournie avec l’appareil contrairement au Steam Deck.
Croix, gâchettes et boutons
Pour réussir une console, il faut réussir ses boutons. C’est aussi simple que ça. La ROG Ally fait confiance au style Xbox et place la quasi-intégralité de ses éléments aux mêmes endroits naturels que la manette traditionnelle de Microsoft, tout autant qu’elle en garde les mêmes dimensions. Elle y ajoute par contre l’intégration de gâchettes à effet hall, dont le positionnement est mesuré par un système d’aimant.
Les sticks eux-mêmes sont aussi hauts que sur une manette traditionnelle, ce qui favorise la précision de la visée, et sont entourés d’un bandeau LED facilement personnalisable. Les gâchettes ont aussi une distance d’activation assez large pour plaire aux amateurs de courses automobiles. Mais la meilleure surprise provient de la croix directionnelle. Les visuels officiels de la marque ne lui rendent pas vraiment crédit, puisqu’on a l’impression qu’il s’agit du pire point de la manette : une sorte de rond sur lequel la croix est à peine visible et qu’on devine pénible à utiliser. Il n’en est rien : elle s’inspire en réalité des « fightpads » de l’univers des accessoires de jeu de combat, où ce design circulaire est souvent plébiscité pour réussir ses manipulations de shoryuken avec précision. Ce qui est bien le cas ici, puisque la croix de la ROG Ally est ici rigide pour appuyer avec précision sur chaque recoin de la croix, tout autant qu’elle est assez fluide pour réaliser ses manipulations en paix. Du bonheur.
Tout n’est pas parfait ceci étant. Les boutons A/B/X/Y en façade sont plutôt bons, mais manquent un peu de retour. Surtout, le bouton X est légèrement plus enfoncé que le reste, une faute du design de la machine, et le bouton Y est un peu plus mou que le reste. Seul le bouton A est parfait. Attention cependant sur ce point : il faut reconnaître que c’est du gros chipotage. 99 % des personnes qui utiliseront la ROG Ally ne s’en rendront même pas compte. Mais pour les 1 % restants, cela demandera un petit temps d’adaptation.
Le plus gros point négatif de la configuration est à voir du côté des raccourcis M1/M2 situés au dos. Si ces derniers ont un clic très bref et solide, leur placement n’est pas aussi parfait que la marque l’aimerait. Dans une position où l’on a les indexes posés sur les gâchettes, ce qui concerne 95 % des jeux aujourd’hui, ils ont au contraire tendance à se placer entre le majeur et l’annulaire, forçant un petit repositionnement en cours de jeu pas toujours très agréable. Du chipotage encore, mais pour qui pensait utiliser ces touches, c’est à prendre en considération.
L’un dans l’autre tout de même, la philosophie « on ne change pas une équipe qui gagne » de ROG sur cette Ally est gagnante. Rien n’est plus naturel que de jouer sur cette console, puisque nous sommes en terrain conquis. Les rares ajouts du produit, notamment le lecteur d’empreintes en guise de bouton d’allumage ou les deux boutons propres à son interface, sont tous bienvenus et bien pensés. Et bien sûr, l’intégration de gâchettes à effet Hall rassure sur l’attention portée au discours des joueurs sur ces dernières années par Asus lors de la conception du produit.
Connectique
Sur le papier, c’est très bon. La ROG Ally intègre tout bêtement un connecteur micro SD compatible UHS-II, un port combo jack, et son connecteur maison XG Mobile qui intègre le plus simple port USB-C. Le connecteur XG Mobile permet de profiter des cartes graphiques externes de la marque, qui vous promettent de connecter à votre machine jusqu’à une RTX 4090 et donc jouer à vos jeux à pleine puissance sur un écran externe.
Tout cela est très bien, mais il existe tout de même une petite déception : cette promesse est celle des eGPU, une catégorie normalement plutôt libre qui utilise le Thunderbolt 3/4 avec une bande passante de 40 Gb/s pour cela. Or, sur la ROG Ally, vous serez absolument obligé d’utiliser la solution propriétaire de la marque : le port USB-C est compatible avec la norme USB 3.2 (jusqu’à 10 ou 20 Gb/s uniquement), alors que l’intégration d’un USB 4 aurait permis cet usage.
La solution XG Mobile accède à une plus large bande passante (PCIe Gen 4 x8) et offre donc de meilleures performances, mais les boîtiers externes d’Asus ne peuvent pas être mis à jour et sont très coûteux (2 499 euros pour la version RTX 4090). Il est donc un peu triste de ne pas avoir accès aux alternatives ouvertes sur cette machine.
Vous pourrez toujours malgré tout profiter d’un hub USB classique pour connecter n’importe quel écran externe. La console intègre aussi le Bluetooth 5.2 pour connecter des accessoires (casque, manettes) comme vous le souhaitez, et le Wi-Fi 6E pour profiter de la meilleure connexion sans fil actuellement disponible pour tous.
Audio
Les haut-parleurs présents sur la ROG Ally sont tout simplement les meilleurs jamais entendus sur cette catégorie de console. Qu’il s’agisse du Steam Deck, du OneXplayer ou des Ayaneo. Au placement en façade de ceux-ci s’ajoutent un large volume et une scène stéréo parfaitement rendue qui étonne à l’utilisation. C’est bluffant pour un si petit appareil.
À l’ouverture
Il suffit de dévisser 6 petites cruciformes au dos de la machine, dont une reste captive, et de passer un petit médiator de guitare dans les rainures de la ROG Ally pour l’ouvrir. On peut dès lors y observer ses fameux filtres à poussière au dos et ses doubles ventilateurs, en prime de sa batterie séparée en deux.
Pour accéder au slot M.2-2230 qui accueille la mémoire de stockage, il suffit de soulever le petit volet noir au dos. Changer cela est donc d’une facilité déconcertante, mais tout n’est pas rose. On peut en effet remarquer qu’en termes de réparation, rien n’est vraiment accessible au commun des mortels. Les sticks sont logés sous les cartes filles à gauche et à droite des ventilateurs, et la batterie utilise un format propriétaire.
C’est d’autant plus décevant que la marque ne proposera pas à l’achat ces composants aux particuliers. Les réparations sont pourtant plutôt simples à réaliser : tout n’est que petites nappes à déconnecter et vis cruciformes à dévisser. Mais hélas, il faudra forcément faire appel au SAV Asus.
Notez que si vous ouvrez la machine pour simplement changer le stockage interne, tout cela restera couvert par la garantie… tant que ce changement n’a pas conduit à la panne d’autres composants. Sans quoi, la garantie sautera.
Écran
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L’un des points les plus différenciants de la ROG Ally face à tous les autres compétiteurs du marché est qu’elle intègre une dalle 7 pouces IPS LCD compatible avec une définition maximale de 1920 x 1080 pixels supportant un taux de rafraîchissement maximal de 120 Hz. L’écran est tactile.
Sous notre sonde et avec le logiciel DisplayCal, on peut confirmer que la console atteint bien ces 500 cd/m². Même 503 cd/m², précisément, ce qui rend la console ultra lisible même en plein soleil. Plusieurs modes d’affichage sont disponibles grâce à l’interface Armoury Crate SE, mais ces derniers sont ceux « optimisés pour les joueurs » : on parle bien plus de surbooster la visibilité des zones de noir pour voir les campeurs que nous offrir un calibrage plus précis. Même le mode cinéma empire l’étalonnage.
En mode par défaut donc, nous pouvons voir que l’écran du ROG Ally couvre 97,1 % de l’espace sRGB pour 68,8 % de l’espace DCI-P3. Le ratio de contraste mesuré à 1206:1 est très bon, et la température de couleurs moyenne à 7156K favorise les couleurs un peu plus froides popularisées par les smartphones. Toujours est-il que le calibrage par défaut est bon : nous trouvons un Delta E00 moyen de 1,63, bien meilleur qu’on ne pouvait l’imaginer.
Nous sommes sur une console, où les attentes sont loin d’être les mêmes que sur des PC faisant des clins d’œil aux graphistes. Ici, la couverture du sRGB suffit amplement, et les couleurs magnifiques données par l’écran du ROG Ally font plus que plaisir. Le mode « Vivid » permet même de les rendre encore plus éclatantes, au mépris de la calibration.
À l’usage, on se rend vite compte que l’écran 120 Hz est plus utile qu’on ne pourrait le croire. Si seuls les titres plus modestes dépasseront vraiment les 120 images par seconde, le support de Freesync permet à tous les titres de se passer de la synchronisation verticale et donc de la petite latence que le mode ajoute. En prime de totalement éradiquer les déchirements de l’écran (ou tearing). Un allié parfait pour cette console portable.
Logiciel
La ROG Ally fait confiance à Windows 11 pour propulser sa console portable. Le grand avantage de cela, contrairement au Steam Deck, est une totale compatibilité avec n’importe quel jeu PC. Pour résumer sans aller trop loin dans la technique : c’est un PC traditionnel, tout bêtement, qui peut donc lancer n’importe quoi compatible Windows pour peu qu’il ait la puissance nécessaire. Cela signifie Steam, mais aussi et surtout le PC Game Pass, Epic Games Store, ou encore les jeux Riot Games.
Mais Windows n’est pas particulièrement bien adapté. Pour permettre à l’expérience d’être un peu plus intuitive, nous profitons donc de l’interface maison Armoury Crate SE : une version optimisée pour la ROG Ally du logiciel de gestion déjà bien connue d’Asus sur ses PC gamers. Elle se lance automatiquement en plein écran à l’allumage de la machine, et peut intégralement être contrôlée à la manette.
En termes de fonctionnalités attendues, presque tout y est. Nous pouvons par exemple choisir entre trois niveaux de performances en jeu (Turbo/Performance/Silencieux) et même créer trois paramètres personnalisés en retouchant la consommation du SoC. Il est possible de régler la distance d’activation des gâchettes, des sticks, la couleur des LED, définir des raccourcis sur les touches M1/M2 facilement, gérer sa bibliothèque de jeu qui se rafraîchit automatiquement à chaque installation, mettre à jour ses pilotes, etc.
À côté de ça, nous avons également le droit à un volet de configuration rapide que l’on peut activer à tout moment en jeu. Celui-ci est personnalisable et permet de retrouver les réglages de performance, de la luminosité de l’écran, des raccourcis d’enregistrement vidéo ou photo de l’écran… Encore une fois, tout ce qu’on attend.
Quelques défauts sont présents sur cette interface. En termes d’optimisation, celle-ci a tendance à subir quelques ralentissements, par exemple. Le cycle des niveaux de performance n’est pas particulièrement compréhensible à l’usage non plus : parfois, cliquer ramène à Turbo, et parfois, on revient à Silencieux, sans trop savoir pourquoi. Asus a aussi fait deux gros oublis : la possibilité d’émuler le bouton Xbox d’une quelconque manière, et tout simplement la possibilité d’éteindre l’appareil en passant par son interface plutôt que de devoir revenir au bureau. Mais si perfectible qu’elle soit, elle reste la meilleure interface que nous avons observée sur une console portable sous Windows.
Maintenant, c’est Windows. Et Windows n’est vraiment pas optimisé pour cette utilisation. Il est possible d’émuler une souris automatiquement grâce à Armoury Crate, que vous contrôlez avec le stick droit de la machine et dont vous émulez les clics de gauche et de droite avec RB/RT. Mais il faudra forcément passer de temps à autre par l’écran tactile, qu’il s’agisse de taper sur le clavier ou de revenir sur la barre des tâches pour retrouver un jeu qui s’est lancé derrière les fenêtres déjà actives. Et ce n’est pas rare, loin de là.
SteamOS 3.0 conserve un avantage conséquent sur ce point. La ROG Ally est à 75 % de la facilité d’usage d’un Steam Deck, et les 25 % restants ne seront jamais réglés tant que Windows ne proposera pas une interface optimisée. Ou que les launchers du monde PC, comme GOG Galaxy ou Epic Games Launcher, n’auront pas un mode « Big Picture » à l’égal de Steam, que vous pouvez retrouver sur la ROG Ally.
Performances
Le ROG Ally est le premier appareil à mettre en avant le Z1 Extreme, une puce dédiée aux consoles portables qui est développée par AMD avec le support de ses technologies Zen 4 et RDNA3. Nous sommes devant un APU 8 cœurs et 16 threads pouvant turbo jusqu’à 5,10 GHz. À ceci est couplé une partie GPU Radeon compatible Resizable BAR à 12 CU dont la fréquence peut monter en turbo jusqu’à 2,7 GHz. Tout cela est supporté par 16 Go de RAM LPDDR5 6400 MHz et un stockage de 512 Go en PCIe Gen 4.
Les trois modes de jeu Turbo/Performance/Silencieux correspondent en réalité à quatre puissances différentes. Le Turbo envoie 30W à l’APU lorsque branché au secteur, et 25W sur batterie. Le mode Performance envoie 15W. Et enfin, le mode Silencieux envoie 9W.
Benchmarks théoriques
Nous nous sommes concentrés sur deux benchmarks théoriques ici : Cinebench R23, qui mesure les performances CPU, et Time Spy de 3DMark, pour les performances GPU. Nous allons les comparer à des mesures faites sur le Steam Deck sous Windows.
Asus promet que sa ROG Ally est deux fois plus puissante que le Steam Deck. Nous prenons donc la console à 15W, soit à sa puissance maximale sans overclock, comme base de comparaison avec les quatre modes de performance de la console qui sont 30W/25W/15W/9W.
En faisant la moyenne de tous les pourcentages, on peut observer que la ROG Ally est théoriquement 46 % plus performante que le Steam Deck sur les tâches 3D à pleine puissance. Son CPU est cependant 67 % plus puissant, ce qui n’est pas très étonnant en considérant que nous passons de l’architecture Zen 2 à la Zen 4 ici. Le plus intéressant est qu’à son plus bas, la ROG Ally est théoriquement aussi performante que le Steam Deck.
Le ROG Ally a donc bien sur le papier le potentiel d’être « deux fois plus puissant » que le Steam Deck… si on compare son mode de consommation le plus haut à celui le plus bas du Steam Deck. À consommation égale, soit 15W, il n’empêche que l’augmentation est intéressante : 32 % de performance en plus côté GPU et 49 % en plus côté CPU, ce n’est pas rien. Surtout lorsque l’on considère que le stockage est lui aussi beaucoup plus rapide (Gen 4 contre Gen 3) et que l’APU est plus optimisé pour les technologies modernes type ReBAR.
Benchmarks en jeu
Les benchmarks théoriques ne font pas tout. Pour retrouver un point de comparaison équitable, nous nous tournons donc vers Cyberpunk 2077. L’un des jeux PC les plus gourmands de cette génération, mais aussi celui qui suit au plus près les évolutions technologiques de ce monde. Le Steam Deck est capable de passer Cyberpunk 2077 à 60 FPS, pour peu que l’on soit à 15W, en 800 p, en réglage Bas, avec le FSR2 activé en mode performance et que l’on ne soit pas dans des conditions de nuit avec de nombreux reflets.
Le benchmark intégré à Cyberpunk 2077 nous offre en mode 30W et en réglage moyen 52 FPS de moyenne dans sensiblement les mêmes conditions. Mais plus encore, en mode 9W, soit la plus basse configuration possible pour le jeu, nous arrivons toujours à atteindre 34 FPS de moyenne une fois la définition baissée à 720p et avec le préréglage Steam Deck activé. En somme, même à la plus basse consommation possible, Cyberpunk 2077 reste jouable sur la ROG Ally, ce dont ne peut pas vraiment se targuer le Steam Deck.
Le benchmark de Cyberpunk 2077 n’étant pas le plus représentatif de l’expérience réelle en jeu, nous avons lancé nos tests dans de multiples réglages de puissance tout en chargeant les pires conditions possibles. Nous sommes ici de nuit avec de multiples réflexions au sol, en véhicule, et en plein centre-ville où les piétons et les voitures affluent. À 25W, soit le mode de performance le plus haut sur batterie, nous conservons 30 FPS de moyenne en 1080p et en configuration moyenne, qui remonte bien vite à plus de 50 FPS lorsque les conditions s’améliorent. Les 30 FPS sont eux facilement tenus en 720p et réglage bas à 15W, là encore dans les pires conditions possibles de l’expérience. Deux conclusions sont à tirer de cela : la ROG Ally peut se targuer de jouer à 60 FPS avec les réglages moyens en 720p, ou de proposer une expérience comparable au Steam Deck, mais en 1080p.
Une réflexion qui est appuyée par The Witcher 3, que la ROG Ally peut aisément faire tourner dans de multiples configurations. Notez toutefois que nous réalisons tous nos benchmarks sans modifier une seule ligne des performances par défaut que les jeux nous offrent. Toutefois, en utilisant vraiment la console, nous avons pu atteindre 25 FPS de moyenne à 9W en passant les reflets de l’espace écran en qualité basse, pour une expérience de jeu sensiblement semblable à la version Switch.
Les mêmes conditions sont tenues pour Spider-Man Miles Morales, qui en balade en ville arrive à tenir les 40 FPS en 1080p en qualité moyenne. Un score qui n’est pas si différent du Steam Deck… à ceci près que celui-ci le tient en 800 p. Ces mesures rassurent quant à la capacité du ROG Ally à suivre les tendances des jeux modernes.
Fall Guys nous montre également que les jeux 3D plus modestes pourront dépasser les 60 FPS sans problème sur la console, et toujours conserver les 60 FPS à consommation égale. En prime, il s’agit d’un titre qui est tout simplement incompatible avec le Steam Deck, faute de support de son anti-cheat et du login Epic Games.
Que les plus compétitifs d’entre vous se rassurent : la démo de Street Fighter 6 tient bien ses 60 FPS sur une multitude de configurations différentes en plein match. Il est même possible de retrouver les 60 FPS à 9W en baissant l’échelle de rendu de 4/5 à 3/5, et la démo de Capcom n’a pas même encore été optimisée par les développeurs.
Les jeux de combat de la génération actuels ne posent d’ailleurs absolument aucun problème au ROG Ally. Même en conservant la définition 1080p à seulement 9W, il est possible de retrouver 60 FPS constant sur Guilty Gear Strive.
Enfin, un petit tour sur l’émulation. Avec une telle configuration, il ne fait absolument aucun doute que la ROG Ally est capable de faire tourner des jeux 3D en émulation sans rencontrer la moindre difficulté, même à 9 W. Avec les profils de performances plus élevés, on peut également se laisser à de l’émulation sur des consoles plus récentes.
Souvenez-vous que dans ce test, nous n’avons fait absolument aucun effort d’optimisation des titres testés. Aussi, il sera très certainement possible de tirer une expérience encore plus fluide de la machine après quelques réglages plus fins, comme c’est le cas sur le Steam Deck aujourd’hui.
Ah, et aussi : pour le fun, on a essayé de lancer Jedi Survivor. Il plante au démarrage, évidemment, mais pourra très certainement être lancé une fois qu’EA aura réglé ses soucis.
Refroidissement et bruit
Voici la partie la plus impressionnante concernant la ROG Ally. La gestion thermique créée par Asus ici est tout simplement excellente. On sent que le constructeur a fait attention aux critiques sur le bruit des ventilateurs du Steam Deck et s’est immédiatement penché sur le sujet. Avec ses deux ventilateurs, la ROG Ally ne fait pas plus de bruit qu’un excellent ultrabook du marché, lorsque lancé à plein régime. Un bruit qui sera couvert par la moindre petite série lancée en fond de votre appartement.
Sur la chauffe, même constat. Les zones chaudes ne sont absolument jamais ressenties par l’utilisateur, à moins de passer sa main au-dessus de la console. Les 51 °C maximum relevés sur l’air chaud expulsé par la console sont relatifs à n’importe quel PC gamer et sont donc loin d’être inquiétant.
Reste tout de même un point important à noter. À 30W, l’APU en interne atteint bien facilement les 83 °C. Nous ne vous conseillerons donc pas de tenter d’aller au-delà des réglages de performance proposés par Asus sur cette machine : la marge de manœuvre pour overclocker cette console est beaucoup trop faible sans risquer de l’endommager irrémédiablement.
Autonomie
La ROG Ally intègre une batterie de 40 Wh. Le constructeur promet d’offrir une autonomie sensiblement similaire au Steam Deck. La console utilise un chargeur 65W en USB-C à la norme Power Delivery : vous pourrez donc brancher votre console sur toutes sortes de chargeurs pour retrouver votre autonomie, même si le mode Turbo à 30W ne sera vraiment disponible qu’avec un chargeur 65W ou plus.
En jouant à The Witcher 3 et avec l’écran réglé à 50 % de luminosité (ce qui correspond à 117 cd/m²), nous avons relevé une autonomie de 1 heure et 2 minutes en mode Turbo à 25 W. En mode Performance à 15W dans les mêmes conditions, nous atteignons 1 heure et 36 minutes. En mode Silence à 9W, nous arrivons à 2 heures et 44 minutes. Pour toute optimisation, il est possible de passer l’écran à 60 Hz, passer la définition de l’appareil en 720p et/ou d’activer une limite de framerate à 30, 40 ou 60 FPS.
En somme, à consommation égale, la ROG Ally offre sensiblement la même autonomie pour une puissance améliorée. En utilisant le mode Turbo, elle fond comme neige au soleil. Et en mode Silencieux, on peut facilement se rajouter une heure de jeu. Nul doute que quiconque l’utilisera principalement pour des jeux indépendants en 2D sera ravi de son autonomie de 6/7 heures une fois quelques optimisations faites, quand les plus exigeants joueront sur le secteur ou retrouveront la même autonomie que le Steam Deck ou la Nintendo Switch. Ces mesures nous font tout de même nous dire qu’une balance idéale entre performance et autonomie se trouve aux alentours des 12W, une consommation que l’on peut aisément atteindre en créant un profil manuel. Car c’est là la plus grande force de l’APU Z1 Extreme : sa flexibilité sur la consommation.
Hélas, Windows a une dernière faiblesse face à SteamOS : la qualité de la veille. Si le système d’exploitation de Valve est capable de conserver un tant soit peu la batterie de l’appareil, ce n’est pas le cas du ROG Ally : en une heure de veille, nous avons pu mesurer la batterie chuter de 47 à 39 % en laissant The Witcher 3 de côté. Là encore, le problème incombe à Microsoft dont la qualité du mode veille a toujours été décriée. Nous n’avons cependant pas observé de souci sur la reprise des jeux eux-mêmes.
Prix et disponibilité
La ROG Ally est vendue uniquement dans notre configuration de test en France au prix de 799 euros. Avec la même capacité de stockage, bien qu’en PCIe Gen 3 plus lent, le Steam Deck est, lui, vendu à 679 euros.
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