Imaginée par Intel au début des années 2010, la gamme NUC a lassé le fabricant américain qui a décidé de jeter l’éponge il y a un peu plus d’un an. Conscient du potentiel de ces mini-PC, Asus a saisi la balle au bond. Une nouvelle gamme de NUC a été imaginée par la firme taïwanaise et après le ROG NUC 970 axé sur le jeu vidéo, nous posons nos mains sur le NUC 14 PRO+.
Avec quelques semaines de retard sur un calendrier visiblement pas mal encombré, Asus a été en mesure de nous faire parvenir le NUC 14 PRO+ et, dans le même temps, le petit frère NUC PRO (ou NUC 14 PRO, c’est la même chose). Il ne sera pas question de tester ce second modèle, mais nous le gardons en tête, comme preuve qu’il existe des modèles un peu différents de notre PRO+. Il faut dire que ce dernier place la barre très haut en termes de puissance et de design alors, forcément, ça risque aussi de piquer un peu côté tarifs.
Fiche Technique
Modèle | Asus NUC 14 Pro Plus |
---|---|
Dimensions | 144 mm x 112 mm x 41 mm |
Processeur (CPU) | Core Ultra 9 185H |
Puce graphique (GPU) | Intel Arc GPU |
Mémoire vive (RAM) | 32 Go |
Norme wifi | Wi-Fi 6E |
Version du Bluetooth | 5.3 |
Système d’exploitation (OS) | Microsoft Windows 11 |
Poids | 600 grammes |
Fiche produit |
Le test a été réalisé à partir d’un produit prêté par Asus.
Plus petit le PC !
À la manière de ce que peuvent faire les fabricants chinois comme Beelink ou Geekom, Asus livre son NUC dans une boîte fort élégante, aux dimensions particulièrement contenues. En revanche, la firme a essayé de faire preuve d’originalité avec un système d’ouverture radicalement différent de celui de la concurrence, voyez nos photos. Autant être clair, cela n’apporte strictement rien à l’utilisation de la machine, mais reconnaissons que cela fait son petit effet.
Moins carré que la plupart des autres mini-PC, le NUC 14 PRO+ arbore une association de couleurs que nous ne trouvons pas forcément du meilleur goût : le gris un peu argenté de la structure principale surplombe un blanc « plastique » pour la base du châssis. C’est bien sûr une question de goûts, mais la silhouette entièrement noire du NUC 14 PRO nous convainc davantage. Comme sur la plupart des mini-PC ultra-compacts en revanche, NUC 14 PRO+ et NUC 14 PRO sont « denses ».
Malgré ses dimensions ridicules, le NUC 14 PRO+ affiche effectivement environ 600 grammes sur la balance, alors, forcément, cela se ressent. Plutôt qu’une tare, cela participe de la bonne impression laissée par l’ensemble : un boîtier robuste, bien pensé et qui ne risque pas de s’envoler en tirant un peu sur un câble. Les bords arrondis donnent une touche un peu plus douce à l’ensemble alors que, de toute façon, nous sommes ici très loin du caractère agressif adopté pour le ROG NUC 970.
Une connectique riche, variée et très moderne
Après un rapide coup d’œil sur le boîtier du NUC, ce sont les connecteurs qui captent notre attention. Il faut dire qu’Asus a mis les petits plats dans les grands avec un mini-PC particulièrement bien doté… exception faite – autant commencer par le point qui « fâche » – de l’absence de prise jack 3,5 mm pour l’audio : le branchement d’un casque se fera en USB et puis c’est tout.
Pour le reste en revanche, Asus réalise un quasi sans-faute. Sur l’avant du NUC, on a de la place, mais tout de même trois ports USB tutoient le bouton de mise sous tension : un Type-C en 3.2 Gen 2×2 et deux Type-A en 3.2 Gen 2. Pas de jack audio donc, pas plus de bouton de réinitialisation ou de lecteur de cartes mémoires. Ces deux derniers points sont rares, mais puisque le ROG NUC 970 avait de quoi lire les SD, nous avons jugé bon de le relever.
Sur les côtés du mini-PC, rien à signaler en dehors de deux imposantes grilles. C’est sur l’arrière que les choses se passent. D’abord, Asus a le bon goût d’offrir du Thunderbolt 4, via deux ports Type-C. Pratique. Deux HDMI 2.1 sont présents en dessous de chaque Thunderbolt et deux USB Type-A complètent les choses : le premier en 3.2 Gen 2, le second en 2.0. Enfin, en plus du port d’alimentation, nous avons droit à un RJ45 à la norme 2,5 GbE.
Des accessoires… pour ainsi dire inexistants
Vous les aurez peut-être remarqués sur nos photos, le NUC 14 PRO+ arbore deux petits trous pour des vis sous le châssis. Deux trous qui servent en réalité à la fixation de la plaque de support du mini-PC. L’objectif d’une telle plaque ? Autoriser ensuite le montage VESA du mini-PC pour qu’il soit fixé derrière un moniteur par exemple. La solution d’Asus est simple et élégante.
En revanche, petite déception, c’est le seul accessoire livré avec le mini-PC. Cela dit, la déception est toute relative, car c’est une habitude avec tous les fabricants de mini-PC et il n’y avait pas de raison particulière de voir Asus agir autrement. En plus de la visserie et du support, Asus livre évidemment le câble secteur et la brique d’alimentation.
Cela dit, cette brique d’alimentation est l’occasion d’une autre petite déception. Nous sommes ici très loin du monstre de 330 watts que la marque livrait avec le ROG NUC 970 – carte graphique oblige – mais à 150 watts et pas loin de 220 grammes, la brique est costaude. Elle n’est d’ailleurs pas loin de représenter la moitié de la surface occupée par le mini-PC.
La suite Asus en plus de Windows 11 : le minimum côté logiciels
Comme la majorité des fabricants de PC, Asus recourt au système d’exploitation de Microsoft pour animer sa machine. C’est donc un Windows 11 dans son édition familiale qui nous est livré, préinstallé, et que nous découvrons dans toute sa superbe – mais non, qui en fait trop ? – au moment d’allumer le NUC 14 PRO+.
L’avantage de cette préinstallation et qu’il n’y a pour ainsi dire rien à faire, aucun numéro de série à entrer. Au démarrage du PC, Windows 11 est chargé en quelques secondes, après quoi il est alors possible de terminer l’installation. Opter pour un nom d’utilisateur, associer un compte Microsoft à la machine et prendre quelques autres décisions nous occupe quelques minutes avant les inévitables mises à jour système.
Une fois ceci réalisé, nous arrivons sur le bureau, accueillis par le logiciel MyASUS lequel se présente comme un centre de contrôle du PC : à partir de son interface, on accède aux informations clés de la machine ainsi qu’à une série de modules de diagnostic pour régler d’éventuels problèmes et, c’est tout. Asus ne livre aucun outil, pas de logiciel de sauvegarde, aucun soft professionnel. Un avantage, on évite au moins de payer pour des utilitaires dont on n’a pas besoin.
Et à l’usage, ça tourne comment ?
Qu’il est devenu simple d’utiliser un PC, à fortiori ces mini-machines pour lesquelles il n’y a presque plus rien à faire pour qu’elles soient fonctionnelles. La phase de conclusion de la préinstallation du NUC 14 PRO+ ne prend guère plus de quelques minutes, il est ensuite possible d’accéder au bureau de Windows et, dans l’immense majorité des cas, de réaliser encore quelques mises à jour afin, par exemple, que le contrôleur réseau ou le pilote graphique soient à jour.
Autre atout cependant de ces petites machines : leur intégration matérielle presque totale. Une carte graphique ? Non. L’unité de stockage ou la mémoire vive ? Tout est préinstallé. Problème, dans de nombreux cas, tout est tellement intégré que l’on a pu accès à rien et ça, Asus n’en voulait pas. De fait, l’ouverture du NUC 14 PRO+ est déconcertante de facilité avec son petit loquet et son verrou de sécurité : il suffit ensuite de faire glisser le fond du châssis pour que le PC s’ouvre.
Une étape est encore nécessaire – soulever le ventilateur – pour accéder aux entrailles… enfin aux composants autorisés par Asus. Il n’est pas ici question de changer le processeur, bien caché, mais de voir les slots de RAM (deux, occupés par des SODIMM 16 Go signées SK Hynix) et les ports M.2. Là, un seul SSD est en place, sur l’emplacement 2280. Le second est libre, mais il n’acceptera qu’un SSD 2242, ce qui reste une jolie ouverture pour étendre la capacité de stockage.
À ce sujet, il est d’ailleurs bon de préciser que si nous testons la plus puissante des variantes du NUC 14 PRO+, il existe une mouture moins musclée, moins chère aussi : le Core Ultra 9 185H y est troqué pour un Core Ultra 5 125H. Notez que, nous en avons parlé, Asus distribue aussi le NUC 14 PRO, un peu moins cher, il est plus volumineux et arrive en davantage de variantes : il y a plus d’options pour le choix du processeur (125H, 155H, 165H).
Cela dit, peu importe votre choix, vous aurez toujours un PC calibré pour un usage bureautique et tout à fait capable de travaux de retouche photo ou de montage vidéo. Notre 14 PRO+ profite de la puissance du Core Ultra 9 185H pour s’ouvrir à presque toutes les tâches. Il faut tout de même retenir que, par rapport au ROG NUC 970, il n’est pas question de carte graphique dédiée : la solution graphique intégrée (iGPU) au processeur Intel sera l’un des facteurs limitants.
Pour le vérifier, nous avons utilisé l’inévitable 3DMark, un outil de mesure des performances 3D très pratique grâce à ses multiples scènes plus ou moins lourdes. Eh bien, nous ne nous y attendions pas vraiment, mais l’iGPU du Core Ultra 9 185H se comporte très bien : avec 8011 points sur Fire Strike et encore 4009 points sur Time Spy, le NUC 14 PRO+ est clairement devant la plupart des mini-PC passés entre nos mains.
En confiance, nous avons peut-être été un peu trop ambitieux et si Shadow of the Tomb Raider n’est pas de la dernière fraîcheur, le faire tourner en 1920 x 1080 avec les détails graphiques sur « haut » est trop demandé : à 41 images par seconde de moyenne, ce n’est simplement pas jouable. Sachez toutefois qu’en détails « bas » ou en 1280 x 720, ça devient tout de suite bien mieux.
Pour notre second jeu, Forza Horizon 5, nous avons d’ailleurs choisi de ne vous montrer que les résultats en 1280 x 720, car, en 1920 x 1080, c’est vraiment trop faible (22 ips). En 720p en revanche, les choses sont plus correctes. On est certes à 26 ips en détails « ultra », mais on passe à 100 ips en détails « très bas » : il suffira de choisir l’entre-deux qui vous convient le mieux.
De base pas conçue pour être une machine de jeu, le NUC 14 PRO+ est donc capable de jolies choses, mais il ne faut pas s’attendre à des miracles, absence de carte graphique oblige. Cette absence est aussi préjudiciable aux performances en modélisation que nous testons toujours avec les outils Blender et Cinebench 2024 : le Core Ultra 9 185H se débrouille, mais nous sommes très loin des résultats du ROG NUC 970 et de sa GeForce.
En passant sur PCMark 10, nous évaluons les performances dans des usages professionnels plus variés. Rien à redire cette fois, les résultats obtenus par le NUC 14 PRO+ sont excellents pour une si petite machine avec, toutefois, un petit coup de moins bien sur le test de création de contenu (digital content creation) lequel dépend beaucoup de la solution graphique.
Enfin, nous terminons ces quelques mesures par une vérification du comportement du SSD, une pièce devenue très importante pour la réactivité du système. En l’espèce, il n’y a guère de souci à se faire, Asus ayant employé le même Samsung PM9A1a que sur le ROG NUC 970. Sans surprise, sur CrystalDiskMark, le SSD ne déçoit pas le moins du monde avec des débits proches de 7 Go/s en lecture séquentielle notamment.
Consommation et chauffe
Le NUC 14 PRO+ est doté d’une brique d’alimentation relativement encombrante qui assure une puissance de 150 watts. Nous restons très loin du « record » en la matière avec la brique du ROG NUC 970 et ses 330 watts, mais il ne faut pas se mentir et la consommation électrique du NUC 14 PRO+ reste élevée pour une si petite machine : le prix à payer pour de bonnes performances.
De fait, en charge, nous avons pu mesurer la gourmandise du processeur Core Ultra 185H d’Intel lequel absorbe tout de même 126 watts à lui tout seul. Cela dit, il ne faut pas non plus s’inquiéter puisque, justement, il est un peu seul dans le PC : ce ne sont pas les deux barrettes de SODIMM ou le SSD M.2 NVMe qui vont « charger la mule ».
Les 125 watts relevés au maximum de la puissance du Core Ultra 185H constituent donc plus ou moins ce que le NUC 14 PRO+ : nous avons mesuré un plus haut à la prise de 135 watts, parfaitement dans les clous par rapport à la brique d’alimentation alors que, au repos, l’ensemble chute à moins de 12 watts avec un Core Ultra 185H qui passe sous les 4 watts. Impressionnant.
Moins en faveur de la puce signée Intel : au plus fort de nos sollicitations, le Core Ultra 185H vient dépasser les 110°C relevés par HWMonitor. Oui, c’est élevé et c’est d’autant plus un problème que le throttling s’invite « à la fête » : autrement dit, un système de sécurité se met en route afin de limiter l’échauffement de la puce et éviter les pannes. Problème, cela entraîne une baisse des fréquences et on ne profite alors plus de la pleine puissance du CPU.
Heureusement, cette montée excessive de la température n’intervient que lors des sollicitations les plus lourdes – rarement donc – et cela n’entraîne pas de nuisances sonores trop importantes. Sur des tâches relativement légères, le NUC 14 PRO+ est remarquable de discrétion – sans être silencieux au sens strict du terme – en revanche, dès lors que la charge monte, la ventilation se fait entendre. Il n’est jamais question d’un gênant par son bruit, mais nous avons connu plus calme.
Prix et disponibilité
Au moment de tester le ROG NUC 970, nous avions été un peu déçus par le tarif élevé de la machine, plus vitrine technologique que véritable locomotive des ventes de la marque. Avec le NUC 14 PRO+, Asus espère toucher plus de monde et il y parviendra aisément, même si ça reste un PC onéreux.
Le prix de la machine passée entre nos mains est de 1030 euros, mais sans mémoire vive et sans SSD. De fait, la configuration complète peut grimper à 1200 voire 1400 euros. Notez qu’une version à base de Core Ultra 125H permet de réduire le prix de presque 350 euros et qu’il est aussi possible d’opter pour le NUC 14 PRO pour d’autres variantes et d’autres tarifs. Reste que les NUC ne sont pas des PC « premier prix », c’est une évidence.
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