Audi (et les marques allemandes, de façon générale) est connue pour exploiter la moindre niche possible de la production automobile. Partant de là, il fallait bien combler l’espace entre les deux SUV électriques de la marque, à savoir le Q4 e-tron (4,59 m de long) et le Q8 e-tron (4,91 m).
Un trou comblé, sans aucune surprise, par les 4,77 m du Q6 e-tron. Nous vous avons déjà longuement présenté la dernière voiture électrique de la marque, il est maintenant l’heure de passer à la pratique.
Pour cela, je me suis rendu en Allemagne pour découvrir ce nouveau concurrent du Tesla Model Y. Au programme, une découverte statique en studio… et un petit tour à son volant en avant-première !
Extérieur : un style sans surprise, des optiques bluffantes
À la découverte des deux Q6 e-tron dans le studio (les deux versions de lancement, le quattro et le SQ6), je dois bien avouer que je n’ai pas eu de grosse surprise.
Les designers d’Audi ne sont pas payés pour réinventer la roue à chaque génération, et cela se confirme avec ce Q6 e-tron : aucun doute, nous sommes face à une Audi. Que ce soit au niveau de la calandre « Single Frame », des volumes ou des épaules très marquées, l’air de famille est évident.
Des clins d’œil à la gamme électrique sont également présents, notamment au niveau du profil. On y retrouve les « e-tron blisters » sur le bas de caisse, déjà vus sur le Q8 e-tron, mettant en scène la batterie – et permettant d’animer un peu ce profil, autrement bien calme.
Bref, dans le global, aucune surprise. Je pense qu’on peut dire que c’est une bonne chose : le Q6 e-tron n’est pas laid, il est même assez élégant ; sans compter que ce classicisme est recherché par la clientèle. Mission réussie, donc.
Dans le détail, il faut par contre parler des optiques. Pour le coup, j’ai été assez bluffé par la sophistication de ces « Digital Lights », aussi bien à l’avant qu’à l’arrière.
À l’avant, plus que les phares matriciels, bien cachés dans le bouclier, c’est « l’étage supérieur », composé de 122 petits pixels au total, dont il faut parler. Huit schémas sont disponibles, chacun disposant d’une animation spécifique au verrouillage / déverrouillage.
À l’arrière, c’est encore mieux, puisqu’on passe à l’OLED. Là, on a six modules de 60 pixels chacun (sous la forme de petits triangles). Là aussi, huit schémas au choix, dont un scintillant ! De fait, même en roulant, les petits triangles font leurs vies, c’est assez fascinant.
Ils peuvent de plus être dynamiques et s’adapter à une situation donnée. Par exemple, si les warnings sont déclenchés ou si une voiture s’approche un peu trop vite, des petits panneaux d’avertissement peuvent apparaître, afin de faire réagir les conducteurs.
J’ai interrogé un responsable de la marque sur la conformité d’un tel éclairage, mais il m’a rassuré : l’homologation n’exige qu’une luminosité minimale à atteindre. Les développeurs se sont donc attachés à l’atteindre en toute situation, en contrôlant chacun des petits triangles. Et voilà !
Découvrez enfin une carte bancaire de prestige : la World Elite Mastercard de Fortuneo est conçue pour vous offrir des services adaptés à votre style de vie et toutes vos envies
J’entends bien que c’est gadget, mais sur une voiture dépassant largement les 80 000 euros de base, il faut trouver des solutions pour épater le chaland. Audi a trouvé un excellent moyen d’y arriver.
Infodivertissement : technologique et ergonomique
Autre moyen d’épater le client en 2024 : multiplier les écrans. Là aussi, c’est mission réussie, puisque ce Q6 e-tron peut en proposer jusqu’à trois, rien que sur la planche de bord.
On retrouve sur toutes les versions deux écrans regroupés dans une dalle incurvée : un « virtual cockpit » de 11,9 pouces derrière le volant et un écran tactile central de 14,5 pouces. Cela vous rappelle quelque chose ? On peut effectivement penser au Peugeot E-3008, qui offre une configuration similaire, mais avec un seul et même écran sur toute la largeur de la dalle.
L’Audi électrique diffère pourtant du Peugeot sur plusieurs points. Le premier, c’est l’ajout d’un troisième écran en face du passager (option sur le Q6, de série sur le SQ6), afin de lui donner la main sur la navigation, les médias, ou de regarder un film. On peut également penser à la vision tête-haute à réalité augmentée, indisponible sur le 3008 électrique.
L’autre différence, et pas des moindres, c’est le système d’exploitation. Audi a cédé aux charmes de Google et équipe son Q6 e-tron de Google Automotive, le nouveau nom d’Android Automotive.
Même si la marque allemande préfère utiliser des solutions internes pour la navigation ou la synthèse vocale, l’arrivée de cet OS permet de profiter de toute une flopée d’applications tierces. Que ce soit pour la musique, les podcasts, les services ou le streaming vidéo, vous trouverez sûrement chaussure à vos pieds.
Même si Audi a préféré utiliser un magasin d’applications développé en interne plutôt que le Play Store de Google, la marque se veut confiante sur le choix d’applications.
Un responsable me confiait ainsi en disposer d’environ 40 au lancement du Q6 e-tron cet été, avec une volonté de proposer plus d’une centaine à terme. L’idée : retrouver les applications préférées de son smartphone directement dans l’écran de son Audi, sans passer par Apple CarPlay ou Android Auto.
Ça, c’est la théorie. Que dit la pratique ? J’ai donc pu découvrir ces écrans… et j’en suis ressorti plutôt satisfait. Les menus sont clairs, les transitions fluides et rapides, les personnalisations permettent de retrouver ses fonctions favorites rapidement, bref, et quand bien même cela reste à valider sur une plus longue durée (et notamment en conduisant), ce fut une bonne première impression.
Ces écrans s’avèrent être également très agréables pour le passager. Déjà parce que l’écran central est parfaitement accessible depuis le siège de droite (ça change du Peugeot E-3008), mais aussi parce que le troisième écran m’a paru vraiment réussi. Il se trouve à distance idéale du passager, facilement accessible mais suffisamment loin des yeux, et l’ergonomie spécifique à cette dalle m’a paru être de très bon niveau.
Vous l’aurez compris, cette (courte) découverte m’a convaincu. À confirmer lors des essais !
Habitabilité : bien mais pas top
Avec 4,77 m de long, on pourrait s’attendre à ce que Q6 e-tron soit des plus spacieux pour ses passagers et ses bagages.
Pour les bagages, aucun problème : le coffre propose 526 litres, tandis qu’un frunk à l’avant permet de proposer 64 litres supplémentaires – soit 590 litres au total. C’est bien… mais la concurrence fait souvent mieux.
Le Porsche Macan, qui partage sa plateforme avec le Q6 e-tron, propose ainsi 624 litres (540 litres à l’arrière + 84 litres à l’avant). Quant au Tesla Model Y, c’est un peu particulier, puisque Tesla communique un volume jusqu’au plafond. Difficile, donc, de comparer les 854 litres du coffre arrière, mais sachez que 117 autres litres vous attendent sous le capot avant sur l’américaine.
Un constat qui se prolonge sur la banquette arrière : aucun problème en termes de garde au toit, mais j’aurais apprécié un peu plus d’espace aux jambes. Rien de catastrophique en soi, d’autant plus qu’on peut facilement glisser ses pieds sous les sièges avant, mais le grand empattement aurait pu laisser penser à mieux. En parallèle, le siège central, m’a semblé être très ferme – un constat malheureusement partagé sur beaucoup de voitures actuelles.
Pour parler matériaux et finitions, Audi a fait un bon travail. Les différents exemplaires dans lesquels je suis monté proposaient différentes ambiances (un très zen cuir clair associé à du bois, un esprit plus sport avec de la suédine ou un mélange entre du tissu recyclé et du similicuir), mais avec une qualité et un sérieux dans le choix des surfaces et des assemblages de très bon niveau.
S’il fallait chipoter, dommage pour la console centrale en noir laqué, qui a tendance à se rayer et à marquer très facilement, tandis que l’aspect du similicuir ne m’a vraiment pas impressionné. Mais dans l’ensemble, ça fait largement le travail.
Un petit tour ?
La bonne surprise de cette découverte, c’est que j’ai pu prendre en main un prototype de ce Q6 e-tron. Bon, ne nous affolons pas : il s’agit d’un tour de parking plutôt qu’un réel essai, mais ne boudons pas notre plaisir.
L’objet : un SQ6 e-tron, encore camouflé. Puissance : 489 ch, accélération : 4,3 s pour passer de 0 à 100 km/h. Quelques tours du circuit improvisé ne m’auront bien évidemment pas permis d’avoir un avis définitif sur cette voiture électrique, mais quelques points sont tout de même à remonter.
Le premier, c’est la patate de la voiture. Ce SQ6 e-tron dispose d’un launch control, permettant d’optimiser les accélérations, et les 4,3 s promises semblent tout à fait atteignables.
L’autre point, c’est la partie freinage. On le sait, une voiture électrique doit jongler entre le freinage régénératif, qui transforme l’énergie cinétique en énergie électrique pour la renvoyer dans la batterie, et le freinage « mécanique », via les disques et plaquettes de frein.
Concernant la partie régénérative, des palettes au volant permettent de régler l’intensité sur trois niveaux, de la roue libre à une décélération plus marquée. Si vous voulez aller plus loin, notons l’arrivée d’un mode « one pedal », permettant de s’affranchir totalement de la pédale de frein jusqu’à l’arrêt – une nouveauté sur une voiture électrique du groupe Volkswagen.
Des modes qui m’ont paru être bien mis au point, même si la conduite à une pédale pourrait être un peu plus franc dans ses décélérations. Notons enfin, et c’est une excellente nouvelle, que le ressenti de la pédale de frein est parfaitement naturel lorsqu’on la presse.
Ce n’est pas toujours le cas, notamment dans le groupe VW, avec une gestion pas idéale du mix entre les deux freinages, résultant en un ressenti spongieux et franchement pas agréable. Un défaut qui semble avoir disparu, et c’est une très bonne chose.
Conclusion : une bonne première impression
Vous l’aurez compris : cette première rencontre avec l’Audi Q6 e-tron fut globalement positive. Tout n’est pas parfait (habitabilité pas extraordinaire, quelques petits détails de matériaux), mais la nouvelle voiture électrique d’Audi garde de réels points forts.
Parmi eux, la qualité des écrans et la fluidité apportée par Google Automotive rend l’expérience à bord très plaisante. La nouvelle plateforme semble promettre des prestations routières en hausse, tandis que les recharges rapides permettront de faire de longs trajets sans souci.
Rendez-vous aux essais officiels pour se faire un avis définitif, mais cette première impression est encourageante.
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix