Audi est à la traîne sur la voiture électrique et prend deux décisions radicales

 
Audi traverse une période de turbulences, liée notamment à ses faibles ventes de voitures électriques. À tel point que le constructeur allemand envisage de nombreux licenciements afin de réaliser des économies drastiques. Mais aussi de continuer à lancer de nouveaux moteurs essence jusqu’en 2030.

Le marché automobile mondial n’est pas à la fête, loin de là. Globalement, les ventes de voitures neuves stagnent, et c’est également le cas pour les autos électriques. Même si tous les constructeurs ne sont pas logés à la même enseigne, puisque certains cartonnent comme BYD. Quand d’autres sont en recul, à l’image de Tesla.

De grosses difficultés pour Audi

De son côté, le groupe Volkswagen a passé une année 2024 très compliquée. Et ce alors que ses voitures zéro-émission (à l’échappement) ont eu beaucoup de mal à se vendre. La firme allemande a en effet écoulé seulement 744 800 exemplaires, contre 1 764 992 pour la firme d’Elon Musk, qui reste le leader mondial dans le domaine. Et malheureusement, tout le groupe basé à Wolfsburg est concerné. C’est notamment le cas d’Audi, qui subit de plein fouet la crise.

À tel point que la marque aux anneaux a été contrainte d’annoncer en novembre 2024 la fermeture de son usine de Bruxelles. Celle-ci produisait le Q8 e-tron que nous avions essayé, et dont les ventes étaient en berne. Mais cette décision n’a pas suffi à remettre le constructeur sur les rails. C’est ce qu’explique le média allemand Handelsblatt, qui relaie les déclarations du patron d’Audi, Gernot Döllner. Celui-ci ne mâche pas ses mots, puisqu’il affirme vouloir réduire considérablement les dépenses de la marque.

Audi Q8 e-tron // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Ainsi, l’entreprise vise une réduction de 8 milliards d’euros jusqu’à 2030. Ce montant concerne uniquement les coûts liés aux matériaux, mais ce n’est pas tout. Car Audi vise aussi à s’attaquer aux frais de personnels, en les rabotant d’un milliard d’euros par an. Cela se traduira inévitablement par des suppressions de postes. Une mesure déjà mise en place chez Volkswagen, qui a annoncé sa volonté de supprimer pas moins de 35 000 emplois. Et cela pourrait aller encore plus loin.

Mais si la firme a mis fin à l’accord sur l’emploi en vigueur depuis 30 ans, ce n’est pas le cas d’Audi. Ce qui exclut de fait les licenciements purs et durs, puisque la garantie court jusqu’en 2029 sur l’ensemble de ses sites situés en Allemagne. En revanche, le constructeur va notamment supprimer certaines prestations et externaliser divers services. Il est aussi probable que les départs à la retraite ne soient tout simplement pas remplacés, comme c’est le cas dans de nombreuses entreprises.

Vers un retour aux voitures thermiques ?

Qu’est-ce qui explique cette situation catastrophique pour Audi ? En fait, il y a plusieurs facteurs à prendre en compte. Déjà, cela est en partie lié à la concurrence grandissante, et notamment de la part des constructeurs chinois. Et pour cause, les ventes de la marque aux anneaux se sont effondrées dans ses plus gros marchés que sont la Chine mais aussi les États-Unis. De plus, elle s’est laissé dépasser par Tesla, notamment sur la voiture électrique. En effet, selon un récent communiqué, ses ventes de VE ont chuté de 8 % en 2024.

Au total, ce ne sont que 164 000 unités qui ont été vendues dans le monde, contre plus d’1,7 million pour la firme d’Elon Musk. Heureusement, le succès du Q4 e-tron a porté la marque, avec 108 000 exemplaires écoulés à elle seule. Si Audi a prévu de ne plus vendre de modèles thermiques en Europe à partir de 2033, il est cependant désormais possible qu’il fasse marche arrière sur cet objectif. La direction l’aurait d’ailleurs évoqué, sans le confirmer officiellement. Ainsi, une nouvelle voiture essence pourrait être produite en Allemagne.

Celle-ci serait lancée en 2030, mais il s’agirait de la toute dernière du genre, avant qu’Audi ne devienne enfin 100 % électrique. Selon le Handelsblatt, « le directoire et les salariés discutent actuellement d’un aplatissement de la courbe de démarrage de l’électromobilité ». Mais si Bruxelles pourrait assouplir les règles pour 2035, les constructeurs devront dans tous les cas électrifier massivement leur gamme. Et la firme aux anneaux n’est évidemment pas exemptée. Reste à savoir si son plan d’économies portera ses fruits…


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