Fiche technique
Ce smartphone nous a été prêté par la marque dans le cadre de ce test.
Un smartphone à clavier physique
BlackBerry est peut-être la seule marque du marché à proposer encore des claviers physiques sur ses smartphones. La marque, derrière laquelle se cache aujourd’hui le chinois TCL, continue cette stratégie avec le BlackBerry Key2 LE, le petit frère un peu moins cher du KEY2 déjà testé sur FrAndroid. De but en blanc, les deux smartphones utilisent le même design, avec ce clavier complet surplombé par un écran 4,5 pouces au format 3:2 sur lequel nous reviendrons. L’écran est entouré de marges plutôt larges pour un smartphone de 2018, avec des touches capacitives, ce qui se fait de moins en moins.
En grattant la surface, on découvre une première différence entre les deux appareils. Le métal du châssis a ici été troqué pour du plastique polycarbonate qui reste assez agréable en main. Le dos en plastique, avec effet caoutchouc texturé au dos, rappelle un peu du kevlar. Sur les côtés, on retrouve 4 boutons, dont un dédié à Google Assistant, un port jack et un port USB Type-C. Le logement hybride double cartes SIM peut également faire lecteur de carte micro SD.
Attardons-nous plutôt sur le clavier physique, l’attraction principale de ce smartphone. Il s’agit d’un clavier AZERTY complet, avec en plus, la touche espace, une touche pour effacer, le retour à la ligne, un bouton majuscule, un bouton alt, un bouton sym, un bouton raccourci et un bouton reconnaissance vocale. Même après plus d’une semaine à utiliser le BlackBerry comme mon smartphone principal, je n’ai jamais réussi à m’habituer à ce clavier, alors que je suis du genre à m’adapter facilement. Mon premier smartphone était un Motorola Milestone, également équipé d’un clavier physique.
On ne retrouve tout simplement jamais l’efficacité d’un clavier virtuelle : les touches sont dures, il manque une ligne dédiée aux chiffres (ce qui oblige à utiliser le bouton alt pour chaque chiffre d’un nombre), et les accents et caractères spéciaux sont également difficiles d’accès. Heureusement, les suggestions du clavier virtuel sont toujours là, mais le moteur de suggestions proposé par BlackBerry n’est pas au niveau des autres claviers (qui peuvent également prendre en charge les claviers physiques, c’est le cas de Swiftkey).
Dans l’ensemble, le BlackBerry Key2 LE est donc très agréable à prendre en main, et son design plutôt réussi, mais son principal élément de différenciation, le clavier physique, ne m’a pas convaincu.
Écran : noir c’est gris
Le Key2 LE est donc équipé d’un écran LCD IPS de 4,5 pouces au format 3:2 avec une définition de 1620 x 1080 pixels. Dès le premier coup d’œil, on note une tendance de l’affichage à tirer vers le bleu, un défaut classique sur les smartphones milieu de gamme. Heureusement, BlackBerry propose des options pour régler l’écran et redonner un peu de chaleur aux couleurs.
Format 3:2 oblige, l’affichage n’est pas du tout optimisé pour les vidéos et les jeux vidéo qui s’expriment beaucoup mieux sur des écrans larges 16:9 ou 18:9. Le pire, c’est bien sûr les vidéos (comme sur YouTube) qui s’affichent en 16:9 et laissent donc apparaître deux larges bandes noires sur un écran déjà assez petit, l’image apparaît donc comme minuscule. La diagonale affichée en paysage sur 16:9 est de 11 cm, soit 4,3 pouces.
Une fois testé avec notre sonde colorimétrique, on note que la luminosité maximale de l’écran est de 370 cd/m² avec un contraste très médiocre oscillant entre 900:1 et 1000:1. La température moyenne à 9200K confirme que l’affichage est très froid par défaut. Le spectre obtenu est très proche du sRGB.
Une interface riche en suppléments
Le smartphone tourne sous Android 8.1 Oreo avec la mise à jour de sécurité du 1er septembre 2018. BlackBerry intègre en plus une interface qui se mêle à celle de Google. Ainsi les paramètres du smartphone, ou le volet des notifications sont identiques à ce que l’on peut trouver sur un appareil Android One, mais la marque ajoute des options et des applications supplémentaires ainsi qu’un lanceur d’application spécial.
Dans l’ensemble, l’interface de BlackBerry se veut orientée vers l’amélioration de votre efficacité lors du temps que vous passez sur votre smartphone. Avec le Hub, la marque veut par exemple réunir tous vos services de chat (Discord, Slack, Twitter), mais aussi plus globalement vos messages avec les mails et les SMS.
Le problème, c’est que l’interface a tendance à multiplier des solutions à un même problème, au point de rendre le tout trop chargé. Par exemple, il est possible de déclencher un raccourci vers une application depuis le clavier physique, mais aussi en faisant glisser un tiroir apparaissant sur la droite de l’écran, et enfin en utilisant le bouton dédié sur la tranche du téléphone, et j’oublie peut-être d’autres méthodes.
On peut également mentionner le « rédacteur » et le Privacy Shade, qui sont censés rendre l’usage du smartphone un peu plus privé (en masquant par exemple une partie de l’écran), mais là aussi, l’intégration des fonctions laisse à désirer (le Privacy Shade met plutôt en lumière une partie de l’écran) et l’appareil force vraiment la main avec une notification permanente particulièrement horripilante. Dernier point, BlackBerry propose une mise à jour de « personnalisation opérateur » quand l’appareil détecte une carte SIM. Dans le cas de Sosh, cette mise à jour a eu pour effet de configurer le site d’Orange comme page par défaut dans chrome, et ajouter le logo de l’opérateur au démarrage du téléphone. Un peu comme si l’appareil avait été acheté chez l’opérateur.
Appareil photo médiocre
Le BlackBerry KEY2 LE revoit à la baisse les caractéristiques du double appareil photo installé au dos, par rapport au KEY2 classique. On se retrouve avec un capteur principal de 13 mégapixels avec objectif f/2,2, et un capteur secondaire de 5 mégapixels avec un objectif f/2,4.
De jour, l’exercice le plus simple pour un appareil photo, le Key2 LE produit un résultat moyen. Les photos manquent un peu de piqué et les clichés sont un peu ternes, mais dans l’ensemble ça reste correct. Dès que la situation est un peu plus complexe, comme sur un contre-jour, l’appareil ne parvient plus à conserver les détails des objets à l’ombre, malgré un mode HDR activé par défaut. En intérieur, les couleurs manquent de vibrance, et confirment que les photos prises par le téléphone sont généralement un peu trop ternes.
De nuit, les choses se compliquent gravement. Les photos affichent un bruit criant, les lumières sont toutes brûlées et le tout manque de détails. Les autres smartphones commercialisés à ce prix font mieux dans cette catégorie.
Le capteur photo de 8 mégapixels à l’avant ne sauve malheureusement pas la situation. De jour, le résultat est tout juste correct, avec une partie du mur brûlée, et un manque de détail criant sur mon visage, mais de nuit, je n’ai jamais été capable de produire une photo avec une mise au point correcte.
Une expérience saccadée et une mémoire vive trop vite saturée
Le Key2 LE est équipé du SoC Snapdragon 636 de Qualcomm, avec 4 Go de RAM, là où le Key2 classique proposait un Snapdragon 660 avec 6 Go de RAM. Cette mémoire vive en moins se ressent beaucoup à l’usage puisqu’il est très fréquent de voir une notification nous indiquer une mémoire presque pleine. Pire, on se rend rapidement compte que ce sont des applications système comme la « barre d’état » ou le Blackberry Launcher qui consomment le plus de mémoire vive.
D’une manière générale, l’interface du smartphone est lente, on se surprend à devoir attendre quelques fractions de seconde de trop pour sortir d’une vidéo YouTube ou passer d’une application à une autre. S’il y a encore quelques années on avait pu l’excuser sur le milieu de gamme, ce n’est plus le cas en 2018 où la concurrence se montre exemplaire, même à des prix bien inférieurs.
Blackberry KEY2 LE | Huawei Mate 20 Lite | Honor 10 | Nokia 7+ | |
---|---|---|---|---|
SoC | Snapdragon 636 | Kirin 710 | Kirin 970 | Snapdragon 660 |
AnTuTu 7.x | 116 174 | 137 975 | 197 690 | 140 565 |
PCMark 2.0 | 5 798 | 6 746 | 7 118 | 6 132 |
3DMark Slingshot Extreme | 953 | 954 | 2 908 | 1 330 |
3D Mark SSE (Graphics) | 816 | 807 | 2 993 | 1 159 |
3D Mark SSE (Physics) | 2 319 | 2 619 | 2 644 | 2 754 |
GFXBench Car Chase (onscreen / offscreen) | 7,4 / 6,3 FPS | 7 / 8 FPS | 21 / 22 FPS | 8,6 / 9 FPS |
GFXBench Manhattan (onscreen / offscreen) | 18 / 16 FPS | 19 / 21 FPS | 49 / 50 FPS | 21 / 23 FPS |
Lecture / écriture séquentielle | 306 / 198 Mo/s | 307 / 217 Mo/s | 830 / 197 Mo/s | 277 / 212 Mo/s |
Lecture / écriture aléatoire | 24k / 4,9k IOPS | 19,2k / 12,8k IOPS | 37k / 41,4k IOPS | 14,4K / 4,6K IOPS |
Avec nos tests synthétiques, face à d’autres smartphones commercialisés au même prix, ou moins cher, on peut une nouvelle fois constater le retard de BlackBerry en termes de performances. L’ambition de la marque est clairement d’offrir un outil de travail avec le Key2 LE. Or, un outil de travail doit avant tout vous faire gagner du temps, ce ne sera pas le cas avec une interface et un multitâche lents.
Le Key2 LE n’est clairement pas un smartphone fait pour le jeu, avec son petit écran et le clavier physique qui prend une part importante de la façade, mais dans Arena of Valor, l’appareil s’en est plutôt bien sorti. Les paramètres par défaut sont sur « élevés » et le jeu ne propose pas le mode IPSE avec cet appareil, mais l’affichage était parfaitement stable à 30 images par seconde tout au long des parties de jeu.
Usage modéré recommandé
Avec une batterie de 3000 mAh, on pourrait avoir peur concernant l’autonomie, mais le SoC et l’écran de taille réduite devraient aider à diminuer la consommation. Dans les faits, j’ai pu facilement tenir plus d’une journée sans jamais avoir une utilisation intensive du smartphone (Screen on time de 5h et 36 minutes avec surtout de la vidéo et un peu de navigation web).
Avec notre protocole de test ViSer, qui simule une utilisation polyvalente du smartphone, le smartphone obtient un score médiocre de 7 heures et 44 minutes, le plaçant parmi les plus mauvais smartphones que nous avons testés en 2018.
Heureusement, le téléphone est quand même fourni avec un chargeur USB Type-C 18W compatible avec la charge rapide. Cela permet de faire remonter le téléphone de 1 à 51 % en 30 minutes, et d’atteindre 91 % en une heure. Il faut en tout 1 heure et 18 minutes pour passer de 1 à 100 %. Notez que BlackBerry propose un « mode boost » derrière lequel se cache tout simplement l’activation de l’économie d’énergie pendant la charge, dans le but d’augmenter la vitesse de cette dernière. L’effet est négligeable puisque le smartphone et passé de 13 % à 94 % en une heure.
Prix et disponibilité
Le BlackBerry KEY2 LE est commercialisé à 399 euros en France. Cela place le smartphone face au cœur de gamme des autres fabricants, comme le Samsung Galaxy A7 (2018), Nokia 7 Plus ou le Huawei Mate 20 Lite.
De plus, des smartphones bien moins chers comme les Nokia 7.1 et Xiaomi Redmi Note 6 Pro proposent le même SoC que ce BlackBerry, avec un meilleur écran, une meilleure autonomie et un meilleur appareil photo.
Nos photos du BlackBerry KEY2 LE
Pour aller plus loin
BlackBerry ou BlackBerry ? Pour elle, le clavier physique est une obligation
[…] By frandroid.com on November 26, 2018 SCORE: 50 […]
4Gb = 512 Mo
Si on veut être précis, 4 Go = 4 GB alors que 4 gb = 512 Mo.
4gb=4go ;)
C'est ce que je voulais dire merci d'avoir éclairci tout ça
Les applis (comme l'OS) sont sensé prendre plus de RAM quand elle est dispo, prend un produit avec 3Go de RAM et le même avec 8Go, les mêmes applis etc, celui de 8 aura plus de RAM utilisé.
4Go plutôt * Mais ouais c'est mal optimisé, avec 4Go de RAM est un OS bien foutu ça tourne du tonnerre normalement, j'ai encore mon OP2 et OOs est vraiment ultra fluide et réactif alors que j'en prend pas vraiment soin (+150 appli, jamais nettoyé le cache ou quoi que ce soit, ROM saturé etc, ça reste toujours agréable)
le hic c'est que blackberry ne propose pas vraiment de surcouche c'est un android quasi natif, avec des applis BB utilisables ... ou non ... mais c'est lent ... de base en l'occurence ( vive android quoi )
Les applis profitent de la ram sur les nouveaux smartphones( si il y en a plus , pourquoi ne pas l'utiliser?) , les applications deviennent donc plus gourmande et on augmente la ram ect... cercle vicieux
Idem c'est abusé alors que quelques années avant c'était fluide sur un 2 go RAM
Wtf comment reussir à rendre un appareil pas fluide avec un s636 et 4gb de ram ? Quelles idées pourries ces surcouches ultra lourdes.
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