BYD est une marque chinoise, deuxième fabricant de voitures électriques derrière Tesla mais devant Volkswagen. Son rêve, c’est clairement de connaître le même succès que sur son territoire. Et pour y arriver, son nom n’est pas le seul atout. Car oui, BYD est bien l’acronyme de Build Your Dreams, littéralement « Construisez vos rêves ». Et la marque est en effet l’un des plus gros, si ce n’est le plus gros vendeur de voitures (toutes motorisation confondues) en Chine, devant le géant allemand Volkswagen qui détenait le titre depuis 15 ans. Désormais, focus sur l’Europe !
Deux ans après une introduction en Norvège, plus gros marché pour l’électrique sur le Vieux Continent, c’est désormais la France qui accueille BYD et sa gamme plutôt complète de modèles zéro émission. Après avoir pu découvrir la BYD Dolphin, sans doute le best-seller en devenir de la marque, l’anti-Model 3 Seal et le SUV compact Atto 3, nous avons pu nous glisser au volant de la berline haut de gamme de BYD, la Han.
Cette luxueuse berline qui concurrence à la fois la Tesla Model S pour sa taille et son équipement et la Model 3 pour son prix représenterait-elle le meilleur des deux mondes ? Pas impossible…
Fiche technique
Modèle | BYD Han |
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Dimensions | 4,995 m x 1,91 m x 1,495 m |
Puissance (chevaux) | 516 chevaux |
0 à 100km/h | 3,9 s |
Niveau d’autonomie | Conduite semi-autonome (niveau 2) |
Vitesse max | 180 km/h |
Taille de l’écran principal | 15,6 pouces |
Prise côté voiture | Type 2 Combo (CCS) |
Prix entrée de gamme | 71000 euros |
Prix | 70 800 € |
Fiche produit |
Cet essai a été réalisé dans le cadre d’un voyage de presse organisé par BYD.
Design : une belle berline routière
La BYD Han est une berline imposante qui flirte avec les 5 mètres de long et qui rentre dans la catégorie des routières. En réalité, deux petits centimètres la séparent d’une Tesla Model S (4,97 m).
Esthétiquement, malgré son gabarit, la berline présente un profil plutôt fin et se la joue berline coupée. D’ailleurs elle présente un coefficient de traînée aérodynamique de 0,23 Cx (un peu moins bien que les 0,20 pour la Model S). Une fois n’est pas coutume, commençons par l’arrière qui n’est pas sans rappeler la Porsche Panamera avec son bandeau horizontal à LED. Manquent les quatre sorties d’échappements, et on s’y croirait presque. Il y a pire comme comparaison ! L’avant est peut-être un peu plus singulier et s’apparenterait peut-être davantage à un style de voiture japonaise. Le regard est fin, perçant, cette BYD n’en fait pas trop et joue la carte de la discrétion.
Si ce n’est peut-être tous les monogrammes que l’on trouve autour de la voiture qui donnent un peu trop à lire. Le nom de la marque à l’avant, et sans l’ovale bleu qui l’entoure comme sur certains autres modèles, passe encore. Mais sur la poupe, le « Build Your Dreams » en toutes lettres sera la première chose à enlever à l’achat !
Petit bémol aussi sur les jantes au dessin réussi quoiqu’un peu agressif, mais qui auraient mérité visuellement d’être en 20 pouces plus qu’en 19. Pour alléger la ligne générale et gagner en dynamisme (visuel). Et on a eu beau chercher au configurateur, il n’y a pas d’autre choix !
Habitabilité : une berline luxueuse
Dès l’ouverture de porte, on sent la qualité de fabrication qui a été mise dans cette BYD Han. Pas tant pour la poignée qui se rétracte que pour le ressenti de douceur dans le mécanisme d’ouverture et fermeture. On découvre les sièges qui mélangent sportivité pour leur maintien et leurs appui-tête intégrés. Si l’on sent que l’on rentre dans une voiture de luxe, les placages façon bois sur la console centrale et les garnitures de portières matelassées évoquent immédiatement le premium. Le cuir surpiqué s’étend lui jusqu’au pare-brise. L’ambiance est accueillante, les assemblages ne souffrent d’aucun reproche, pas plus que les finitions ni les matériaux.
Si le confort est princier à l’avant, il est carrément royal à l’arrière. La Han propose trois places : celle du milieu n’est pas idéale, quoi que confortable grâce à un plancher presque plat, mais l’assise est légèrement surélevée. Quand on n’a pas besoin de cette place centrale, autant basculer en version deux places en faisant tomber l’imposant accoudoir central qui transforme l’arrière en limousine.
Déjà pour la place aux jambes qu’il offre. Et les prestations aussi : le dossier des deux sièges s’incline électriquement via une molette chromée sur la portière jouxtant les commandes de lève-vitre. Le siège passager avant s’avance (assise et dossier) grâce aux commandes déportées sur le flanc de siège avant.
Et puis il est possible de tout contrôler grâce à l’écran intégré de 7 pouces dans l’accoudoir central qui duplique les différents menus de l’écran central pour accéder aux fonctions de la voiture : climatisation, toit ouvrant, lumières d’ambiance… Ne manque plus qu’un repose-pieds et une coupe de champagne !
Le revers de la médaille de cette débauche de confort à l’arrière, c’est que les sièges ne s’abaissent pas pour augmenter le volume de coffre. De toute façon, la Han ne s’embarrasse pas d’un hayon, la malle de coffre s’ouvre au-dessus de la vitre arrière qui reste fixe. Bien moins pratique qu’une grande ouverture, comme la Tesla Model S propose et qui permet d’en faire une déménageuse, mais le volume de chargement n’en reste pas moins profond et conséquent : 410 litres. Mais il n’y pas de coffre non plus à l’avant. Une trappe à ski vient quand même à la rescousse, au cas où.
C’est toutefois un peu juste, à comparer avec les 649 litres d’une Tesla Model 3 et les 804 litres de sa grande sœur la Model S. Mais il faut dire que les voitures chinoises ont très rarement des coffres généreux.
Infodivertissement : du bon… et du moins bon
Venons-en à l’infodivertissement. Et l’on se demande si l’on ne frôle pas la perfection ici. Déjà il y a cet écran de 15,6 pouces qui trône au centre, horizontal. Comme dans les Tesla effectivement. Mais qui ici pivote pour devenir vertical sur simple pression d’un bouton. Il faut bien dire que ça en jette… mais c’est 100 % gadget !
Durant tout notre essai, nous ne sommes restés qu’en position horizontale. Et il y a de fortes chances que quand on s’habitue à l’une ou l’autre des positions, on ne s’amuse plus vraiment à faire pivoter l’écran. Sauf pour épater la galerie. Pourquoi cet écran tournant alors ? Peut-être pour satisfaire ceux qui n’auront pas su faire un choix entre une Mustang Mach-E ou un Volvo (EX90) et leurs écrans verticaux, et une Tesla !
Il n’empêche que cet écran, quelle que soit sa position, est un modèle de réactivité et de fluidité. Un smartphone géant. Et pas étonnant, car BYD a su attirer de cadres venant de toutes les plus grandes marques de la tech, Apple, Samsung, Xiaomi…De l’aveu même du Directeur Général Europe de la marque, si BYD devait se mettre à fabriquer des smartphones pour concurrencer les marques qui vendent le plus, elle pourrait presque le faire du jour au lendemain. Sauf que ce n’est pas dans les plans !
Comme sur les smartphones, des raccourcis en bas d’écran viennent aider à la navigation entre les menus : il est possible de scinder l’écran en deux pour afficher la navigation et la radio en même temps par exemple, Et on adore la possibilité de dézoomer sur toutes les pages actives en arrière-plan pour mieux naviguer de l’une à l’autre.
Comme sur les smartphones, vous avez une première page de widgets configurables, puis les pages suivantes proposent les applis de la voiture. Comme sur les smartphones, en swipant en haut de l’écran, vous faites apparaître des raccourcis permettant de modifier quelques paramètres, comme la luminosité, activer le Bluetooth…
De plus, chaque menu associé à une fonction, tout ce qui a trait à la climatisation ou le toit/velum ouvrant, est joliment présenté, lisible. Le tout avec la possibilité de passer en « dark mode ». On sent que le département UX de BYD n’a pas chômé !
En revanche, on ne dira pas la même chose pour ce qui est de l’écran d’instrumentation de 12,3 pouces pas facilement configurable et qui franchement n’affiche pas forcément les infos les plus utiles. Nous n’avons par exemple pas trouvé comment y afficher la navigation ! En revanche l’affichage tête haute affiche les infos essentielles de manière très lisible.
Dernier mot de ce chapitre sur la connectivité : Android Auto est de la partie et sans fil, tout comme Apple CarPlay. Des ports USB-C sont disponibles à l’avant et à l’arrière et un support de recharge à induction (max 15 W, 50 W sur la Emerald Edition) pour smartphone, qui maintient très bien ce dernier même quand les virages serrés s’enchaînent, fait partie de l’équipement de base.
Malheureusement, et encore plus sur une berline routière, la BYD Han n’intègre pas de planificateurs d’itinéraire, ce qui ne facilitera pas les longs trajets.
Aides à la conduite : la conduite autonome de la partie
Si vous avez saisi le type de voiture que représente cette BYD, vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’elle intègre la plupart des aides à la conduite de série. Régulateur de vitesse intelligent, avertissement de collision avant, freinage automatique d’urgence, commande de centrage dans la voie… Ce qui permet de la rendre compatible avec la conduite semi-autonome de niveau 2.
Ce que la BYD Han fait très bien, c’est qu’on a pas besoin d’aller chercher trop loin dans les menus pour modifier les paramètres ou activer ou non ces aides à la conduite. Mieux encore, les quelques boutons au pieds du levier de changement de rapport sur la console centrale permettent de déconnecter les aides les plus envahissantes. Très pratique.
Et puis quand on est une grande berline de 5 mètres de long et 2 mètres de large, les aides au stationnement ne sont jamais de trop. Et franchement, le système de cette Han n’rien à envier aux meilleurs premiums allemands… et beaucoup à apprendre à Tesla !
C’est simple, vous pouvez visualiser la voiture sous tous les angles sur l’écran central, à 360°, grâce à toutes les caméras situées tout autour à l’extérieur. Vous pouvez aussi bien visualiser le véhicule de haut, qu’en 3D avec la possibilité de bouger la voiture en temps réel sur l’écran pour modifier l’angle, le tout de manière hyper fluide. Et il y a même une fonction pour rendre la voiture entièrement transparente !
Conduite : un pachyderme rapide
De par son gabarit imposant, et son poids conséquent de 2250 kilos en ordre de marche, on ne s’attend pas à ce que cette BYD Han nous offre des sensations fortes. Mais pour autant, la marque chinoise n’a pas lésiné « sous le capot » pour la rendre très performante.
Au menu, deux moteurs synchrones à aimant permanent, envoyant la puissance total de 380 kW aux quatre roues, toutes motrices donc. Cette puissance annoncée à 517 chevaux, associée à un couple instantané de 700 Nm permet donc à cette berline de luxe d’atteindre 100 km/h en seulement 3,9 secondes ! On est un peu en dessous de la Model S qui expédie l’exercice en 3,2 secondes (voire 2,1 sec pour la Plaid !), mais c’est largement assez pour coller toute la famille à son siège de manière assez violente ! La vitesse est limitée électroniquement à 180 km/h.
Lors de la prise en main, il faut s’adapter aux dimensions conséquentes, mais lors des manœuvres, l’angle de braquage correct (12,3 m) permet de se sortir de la plupart des situations en un tournemain ! À faible vitesse, ce qui devient vite agaçant en revanche, c’est le bruit artificiel (et obligatoire) que fait la voiture pour avertir les passants de sa présence. Il rappelle le vent, fort, qui souffle (toute la nuit) entre des volets. C’est usant. Et il faut atteindre 25 km/h pour qu’il s’estompe, et 30 km/h pour qu’il disparaisse.
Quand le rythme s’accélère, cette grande berline reste très typée confort. Les sièges offrent un très bon moelleux, et un maintien tout aussi satisfaisant, les suspensions adaptatives filtrent très bien les irrégularités de la route. En revanche le ressenti de la pédale de frein n’est pas terrible malgré un système signé Bosch et Brembo, il manque de consistance, ce qui peut surprendre au début surtout avec le poids de la voiture. Mais en se baladant dans les menus, on peut modifier notamment l’assistance de freinage. Le freinage régénératif peut aussi être plus ou moins fort, ce qui peut être contrôlé directement depuis un contacteur sur la console centrale.
Un autre bouton permet de naviguer parmi les modes de conduite, de Eco à Sport en passant par Normal (et Neige) qui permettent notamment de faire varier la consistance de la direction ou encore les lois d’amortissement. À ce propos, le système de suspension baptisé DiSus-C utilise des capteurs pour faire en sorte que les amortisseurs s’adaptent à la surface de la route en temps réel.
Plus rare sur ce genre de voiture, il existe un mode Launch Control pour faire des départs canons, avec la possibilité de visualiser sur l’instrumentation les performances de la voiture. Attention quand même parce que lors d’accélération franches, notamment en mode Sport, le train avant a quand même tendance à être un peu dépassé par la puissance, avec des remontées dans le volant qu’il faut tenir fermement pour garder la trajectoire.
Autonomie, batterie et recharge
Venons-en à un domaine qui tient à cœur à BYD : les batteries. En effet c’est avec ça que le constructeur a commencé son aventure il y a presque trois décennies. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que Tesla équipe certains de ses modèles de batteries BYD !
Sur notre Han, il s’agit d’une batterie à la chimie LFP (sans cobalt) d’un poids de 592 kg, 400 volts, et de type Blade, nom qui fait référence à sa construction, en « lames » très fines, des rectangles collés les uns à côté des autres. Une architecture qui serait à la fois meilleure pour le refroidissement, mais également plus sûr, notamment pour ce qui est du test de la pénétration du clou, permettant de simuler un court-circuit résultant d’un accident de la route. Ici la batterie LFP (Lithium-Fer-Phosphate) réagit particulièrement bien, sans dégagement de feu ni de fumée. BYD parle de « l’une des batteries les plus sûres au monde » !
Revenons à nos moutons, ou à notre Han plutôt, qui offre une capacité de 85,4 kWh et est garantie 8 ans ou 200 000 km pour un état de santé de batterie de 70 %. L’autonomie est donnée pour 521 km en cycle mixte WLTP ce qui est largement suffisant pour voyager (comme on l’a déjà prouvé avec 400 km d’autonomie pour traverser la France), mais on aurait pu s’attendre quand même à atteindre voire dépasser les 600 km. Surtout pour une routière comme ça, avec une si grande capacité.
La charge est un peu décevante aussi, ne dépassant pas 120 kW, ce qui n’aidera pas à baisser les temps de parcours lors de longs trajets. Ainsi équipée, la Han annonce une recharge en courant continu de 30 à 80 % en 30 minutes. Normalement, la demie-heure c’est plutôt pour recharger de 10 à 80 %. On peut donc s’attendre à 38 minutes pour passer de 10 à 80 %.
À titre de comparaison, la Tesla Model S propose 723 km d’autonomie WLTP, et accepte 250 kW en recharge DC pour passer de 10 à 80 % en 25 minutes environ.
Lors de notre essai, la voiture affichait 95 % de recharge et une autonomie de 497 km. Si l’on rapporte ces données à 100 %, cela donne 523 km d’autonomie, deux kilomètres de plus que sur la fiche technique. Sur notre parcours de 59 km, essentiellement sur des petites routes de Provence, autour d’Aix-en-Provence, nous avons consommé 22,3 kWh/100 km pour une vitesse moyenne de 33 km/h.
Et en essayant tous les modes, et donc quelques accélérations bien senties en mode Sport. La consommation n’est donc franchement pas représentative ! La consommation mixte homologuée (en tenant compte des pertes lors de la recharge) est donnée pour 18,5 kWh / 100 km. C’est correct, puisque sa grande rivale, la Model S, est donnée pour 17,5 kWh / 100 km.
Prix et concurrence
Un rapide coup d’œil au configurateur en ligne permet de se rendre compte que la gamme de la BYD Han est plutôt très simple : il n’existe qu’une finition à proprement parler, offrant un choix parmi cinq couleurs de carrosserie (seuls le rouge et le bleu sont en option), deux teintes intérieures (aucune différence de prix), et un seul type de jantes alliage de 19 pouces. Pour un prix qui s’affiche à 71 160 euros.
Notons quand même la version Emerald Edition dans laquelle nous avons pu monter à l’arrêt et qui est tout simplement sublime dans sa teinte vert émeraude pailletée à l’extérieur, et un intérieur au diapason avec des sièges en daim et cuir vert et une garniture de la console centrale en fibre de carbone verte. C’est osé, ça ne plaira pas à tout le monde, mais c’est très réussi ! Et le tout pour un prix légèrement supérieur affiché à 74 400 euros.
Côté concurrence, de par la taille et les prestations offertes par cette BYD Han, il faut évidemment aller regarder du côté de la Tesla Model S. Sauf que cette dernière, certes meilleure en performances et en autonomie, est bien, bien plus chère : 106 490 euros pour la version « classique » Dual Motor. C’est plus de 35 000 euros de différence… soit presque le prix d’une Tesla Model 3 Propulsion !
Puisqu’il est question de la petite berline américaine, on ne peut pas vraiment comparer la version la plus chère non plus, la Performance, actuellement à 53 990 euros donc 20 000 euros moins chère, mais bien moins grande et aux prestations (sauf performances) bien moindres.
La BYD Han s’intègre finalement pile-poil entre les Model 3 et Model S niveau tarif, tout en restant plus proche de la plus grande des deux. Pour le prix, la Han offre d’excellentes prestations. On peut toutefois aller chercher du côté de la toute nouvelle BMW i5 mais qui, même dans sa version de base (340 ch), bien moins puissante, s’affiche déjà légèrement plus cher. Mais avec une autonomie supérieure (582 km), une charge plus rapide, un coffre plus grand, mais un équipement de base beaucoup moins complet.
Une autre concurrente est à chercher du côté de la Mercedes EQE, qui démarre à partir de 76 250 euros, avec 611 km d’autonomie, une recharge plus rapide, mais encore une fois, un équipement moins complet sans passer par la case option.
On peut aussi citer les Nio ET5 et ET7, mais qui ne sont pas commercialisées en France. Il est toutefois possible de les importer depuis l’Allemagne pour les plus motivés.
Se pose également le problème du service après-vente pour une marque qui se lance. Pour le moment, deux concessions sont ouvertes en France (à Paris), et BYD vise 15 à 20 concessions d’ici la fin 2023.
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