BYD n’est pas encore un nom qui résonne sur le marché automobile français. Pourtant, pour qui s’intéresse aux quatre roues au-delà de notre marché, le constructeur chinois qui se propose de construire vos rêves (BYD est l’acronyme) « Build Your Dreams » les a déjà réalisé pour plusieurs millions de personnes sur son propre marché. Et dans le monde, en plaçant pas moins de quatre de ses modèles dans le top 10 des voitures électriques vendues sur la planète. Car oui, BYD est le numéro 2 mondial de la voiture électrique, derrière Tesla et devant Volkswagen.
Si c’est l’arrivée après l’été de la BYD Dolphin qui devrait donner un vrai souffle à la marque sur notre territoire national, pour l’heure le catalogue se compose de trois modèles : un SUV compact baptisé Atto 3 que l’on croise déjà sur nos routes, la berline luxueuse Han et le grand Tang, un imposant SUV 7 places. C’est ce dernier que nous avons pu tester sur les petites routes provençales, autour d’Aix-en-Provence et de la majestueuse montagne Sainte-Victoire.
Fiche technique
Modèle | BYD Tang |
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Dimensions | 4,87 m x 1,95 m x 1,725 m |
Puissance (chevaux) | 516 chevaux |
0 à 100km/h | 4,6 s |
Niveau d’autonomie | Conduite semi-autonome (niveau 2) |
Vitesse max | 180 km/h |
Prise côté voiture | Type 2 Combo (CCS) |
Prix entrée de gamme | 72000 euros |
Prix | 70 800 € |
Fiche produit |
Design : un gros SUV
Avec 4,87 mètres de long, 1,95 m de large et 1,72 m de haut, on ne peut pas dire que le Tang passe inaperçu sur nos routes. D’ailleurs, lors de précédents essais sur les routes de Norvège, où le Tang roule déjà depuis plus de deux ans, on se souvient l’avoir immédiatement remarqué en se demandant de quel véhicule il s’agissait. Et avant de voir la marque et donc connaître la provenance, on penchait plutôt du côté de l’Amérique du Nord…
Car oui, ce BYD Tang ne manque pas d’allure et sa poupe n’est pas sans faire penser à certaines Dodge. Plus qu’un SUV, ce nouveau venu sur nos routes s’apparente à un break surélevé. Si la ceinture de caisse haute lui donne une certaine robustesse visuellement, les jantes de 22 pouces (!) et le toit qui semble flotter à l’arrière grâce à des montant cachés affine la silhouette.
Quant à l’avant, il est dans l’air du temps avec cette énorme calandre, béante, qui ferait d’ailleurs presque plus penser à un véhicule thermique qu’à une électrique. Ceux qui ne se font pas à l’absence de calandre ou aux calandres fermées des véhicules zéro émission apprécieront…
Habitabilité : au top
L’empattement de presque trois mètres (2,82 m) du BYD Tang promet un bel espace intérieur. Et c’est effectivement le cas. Mais avant de se pencher sur l’espace en tant que tel, c’est le luxe intérieur qui interpelle en premier.
Sous l’immense toit vitré et ouvrant, de très beaux sièges en cuir, surpiqués, avec passe-poil, ventilés et chauffants vous accueillent dans un habitacle aussi soigné visuellement que sur la qualité des matériaux et les détails de finition.
La banquette arrière n’est pas en reste, suivant l’exemple de l’avant, même si elle offre un moins bon maintien latéral, ce qui s’explique par la modularité 2/3-1/3 pour basculer la banquette. Les dossiers s’inclinent plus ou moins et peuvent s’avancer et se reculer. La place au centre reste bien moins confortable que les deux autres, mais elle bénéficie d’un plancher entièrement plat. L’espace aux jambes reste très bon quand la banquette est reculée au maximum.
Et puis évidemment il y a la troisième rangée puisque c’est un peu la raison d’être de ce Tang, la possibilité d’accueillir jusqu’à 7 passagers à son bord. Car oui, il y a bien deux petites places cachées dans le plancher (néanmoins plat) du coffre, pour y mettre des enfants de préférence car l’accès n’est pas aisé, et l’espace aux jambes limité. Comme souvent sur ces véhicules, ce sont surtout des places d’appoint. Mais en cuir, quand même !
Le coffre selon sa configuration peut offrir un espace de chargement gigantesque. On commence par la configuration sept places qui n’offre que 235 litres derrière les deux strapontins. On tire depuis le coffre sur les languettes situées dans le dossier des places 6 et 7, elles se rabattent immédiatement et laissent place à un coffre beaucoup plus conséquent de 940 litres. Et en rabattant la banquette, on grimpe à 1655 litres. Un vrai déménageur ce Tang !
On se serait bien tenté à la comparaison avec le Tesla Model X 7 places qui offre 957 litres derrière la deuxième rangée (troisième rangée rabattue). Mais c’était vite oublier le rajout de 183 litres sous le capot avant (frunk)… Et on a eu beau chercher sous le capot du Tang, BYD n’a visiblement pas trouvé de place pour y rajouter un espace supplémentaire. Heureusement, un double-fond permet de glisser les câbles de charge dans le coffre arrière.
Infodivertissement : Android à la barre
Plutôt horizontal ou vertical ? On ne parle pas de la position du siège optimale pour conduire ce Tang mais bel et bien de son grand écran de 12,8 pouces sur la planche de bord qui peut pivoter à 90°. À l’usage, il est fort à parier que les conducteurs de ce Tang restent dans l’une ou l’autre des positions. Mais ça a le mérite de répondre aux envies de chacun !
Plus que cette rotation gadget, c’est davantage la fluidité du système d’exploitation développé en interne sur une base Android par BYD qui nous a bluffé. Clair, lisible, hyper réactif, on sent qu’il a fait l’objet de soins particuliers. Ce qui facilitera d’autant la navigation à travers les menus et les fonctions pour le conducteur ! Android Auto et CarPlay font évidemment également partie de la dotation de série.
Face au conducteur, derrière le volant, vient se loger un écran LCD de 12,3 pouces. Vous avez le choix entre deux configurations, moderne et classique (compteurs ronds), pour afficher les données de conduite. Si les informations sont lisibles, la configuration et la navigation entre les différents menus possibles à afficher s’avère être un peu moins intuitive.
Le BYD Tang se dote d’un très bon système audio à 12 haut-parleurs signé Dirac, tandis qu’une application permet de pouvoir surveiller depuis votre smartphone l’état de charge de la batterie, de déclencher la climatisation ou d’ouvrir/fermer le toit ouvrant ou encore de verrouiller les portes.
Et puisqu’il est question de téléphone, celui-ci peut être rechargé à induction sur la console centrale, tandis que sous l’accoudoir central, on trouve deux ports USB, de même qu’à l’arrière.
Gros point noir pour la BYD Tang : elle n’intègre pas de planificateur d’itinéraire. Ce qui rendra les longs trajets bien moins simples et rapides.
Aides à la conduite
Avec pas moins de 11 radars extérieurs et une caméra à vision panoramique haute définition à 360 degrés, le BYD Tang s’offre de série une panoplie complète d’aides à la conduite. Et quand on mesure près de 5 mètres, ce n’est pas du luxe. Notamment pour ce qui est du stationnement rendu étonnamment facile grâce à l’excellent système (très bonne définition à l’écran !) qui permet de visionner l’extérieur tout autour de la voiture sur l’écran central pour aider les créneaux.
Pour le reste, en plus de la panoplie d’airbags (conducteur et passager, latéraux sièges avant, rideaux intégrés avant et arrière), on retrouve les aides à la conduite comme l’avertissement de collision avant et arrière, le freinage automatique d’urgence automatique, l’alerte de circulation transversale arrière, l’avertissement de sortie de voie, l’assistance au changement de voie…Tout y est, ou presque !
De quoi permettre à la voiture de proposer une conduite semi-autonome de niveau 2, avec la régulateur adaptatif et le centrage dans la file.
Conduite : un paquebot ultra-rapide
Le BYD Tang n’est proposé que dans une seule motorisation, comprenant deux moteurs : un de 180 kW à l’avant, et un de 200 kW à l’arrière. Donc quatre roues motrices, non permanentes, qui permettent de jongler entre la traction seule, pour jouer la carte de l’efficience, ou la transmission intégrale en cas de nécessité, notamment lors des fortes accélérations. Tout est évidemment géré de manière électronique.
Sous ses airs de voiture familiale, ce BYD Tang n’en est pas moins puissant avec 516 chevaux, et un couple impressionnant de 680 Nm. De quoi expliquer en tout cas les 100 km/h atteints en moins de cinq secondes. 4,6 secondes pour être précis ! La vitesse maximale n’excède en revanche pas les 180 km/h.
Sur la console centrale, deux contacteurs permettent soit de modifier la puissance du freinage régénératif, soit de passer du mode de conduite Eco au mode Sport, les deux seuls disponibles. En revanche, il n’y a pas de possibilité d’aller jusqu’à l’arrêt, dommage. Pas de conduite à une pédale, donc.
Non loin de là, on apprécie particulièrement ces deux autres boutons qui donnent la possibilité d’activer, ou plutôt de désactiver, les bruits souvent les plus ennuyants à bord des voitures modernes (quoique très pratiques dans nombre de situations !), à savoir celui de l’aide au stationnement, et celui qui se déclenche quand on mord sur les lignes de la route. Ce qui n’est pas du luxe quand on fait deux mètres de large !
Une fois grimpé à bord de ce Tang, on fait les premiers tours de roues au son quelque peu agaçant choisi par BYD pour avertir les piétons. À défaut d’être agréable à l’oreille (jusqu’à 30 km/h), ce bruit de blizzard hurlant, au moins, sera efficace pour annoncer que vous vous déplacez.
Il n’empêche que la position de conduite surélevée est très agréable, les réglages électriques permettant de trouver la position idéale. Mais l’assise du siège se montre un peu ferme à la longue.
Pas de miracle, on sent le poids (2489 kilos en ordre de marche) de ce BYD Tang dès que le rythme s’accélère et que la route devient sinueuse. Les suspensions étant plutôt fermes, le roulis reste relativement maîtrisé et de toute façon le gabarit de l’engin n’engage pas à y aller trop fort en virage.
La direction offre un bon feeling au volant. En revanche le freinage est moins facile à sentir. Non pas que le système confié à Bosch avec des étriers Brembo ne soit pas mordant, mais c’est la sensation de la pédale qui est trop molle en début de course.
Autonomie, batterie et recharge
Dans le cœur de ce grand SUV chinois, on retrouve les fameuses batteries « Blade » développées et produites par BYD, dont on rappelle qu’il fabriquait des batteries bien avant de faire des voitures ! De technologie Lithium-Fer-Phosphate, autrement appelée LFP, elle a l’avantage de moins dégager de chaleur, et de par sa configuration en « lames » (configuration Blade en rectangles fins disposés contre les autres), elle résiste mieux à d’éventuels accidents.
Positionnée sous le plancher, la batterie du Tang dispose d’une capacité de 86,4 kWh. L’autonomie en cycle WLTP mixte annoncée est de 400 kilomètres. Un peu faible pour en faire un voyageur au long cours, surtout si l’on y met toute la famille dedans ! Autre point noir qui ne l’aidera pas lors de trajets longs, la vitesse de charge en courant continu qui plafonne à 120 kW, BYD annonçant 30 minutes pour recharger de 30 % (oui, 30 %) à 80 %. Ce qui donne 35 à 40 minutes pour passer de 10 à 80 %.
À titre de comparaison, une Tesla Model X annonce plus de 600 km d’autonomie et une recharge de 10 à 80 % en 25 minutes.
Rappelons toutefois qu’une autonomie WLTP de 400 km permet de traverser la France, grâce à la recharge rapide, comme on l’a montré sur un Paris – Marseille. Mais l’autonomie du Tang devrait en prendre un coup sur autoroute, à cause de son format, et sa recharge rapide plus lente que la moyenne ne l’aidera pas sur l’exercice.
Lors de notre essai, sur une boucle de 114 km sur les petites routes de Provence, nous avons consommé 30 % de la batterie (89 % au départ, 59 % à l’arrivée). Ce qui, rapporté à la capacité de la batterie, donne une autonomie totale de 380 km, donc pas très loin des 400 annoncés par BYD.
Quant à la consommation, elle aura été de 22,73 kWh/100 km sur notre trajet, là non plus pas loin du cycle mixte annoncé par BYD de 23,8 kWh/100 km. Même un peu mieux qu’annoncé, en dépit de quelques accélérations et d’une conduite agressive sur certaines parties pour tester les limites de la voiture.
Sachez que la Tesla Model X annonce une consommation de 19,1 kWh / 100 km.
Prix, concurrence et disponibilité
Le SUV 7 places 100 % électrique de BYD qui arrive sur notre marché est disponible à partir de 70 800 euros. Pour ce prix là, vous pouvez le choisir dans différentes teintes au configurateur, du blanc au noir, en passant par le gris et le bleu. Seul le rouge, comme sur notre voiture d’essai, est en option à 360 euros (10 fois moins cher que le rouge du Tesla Model X, facturé 3200 euros !).
La carrosserie rouge est d’ailleurs la seule et l’unique option puisqu’à l’extérieur, les jantes de 22 pouces sont de série, tout comme le cuir Brun à l’intérieur, sans choix alternatifs.
Pas facile de trouver de concurrents à ce BYD Tang. Il faut aller chercher du côté des véhicules 7 places, électriques, et ils ne sont pas encore nombreux. On peut quand même citer le Mercedes EQB, bien qu’une vingtaine de centimètres plus petit, et dont les prix démarrent bien plus bas : à partir de 59 200 euros. Mais si l’on va chercher la version équivalente à notre BYD Tang avec quatre roues motrices et une autonomie similaire (406 km), on se retrouve avec un EQB 350 4MATIC à peine moins cher (68 150 euros) et surtout bien moins puissant (292 ch). Cochez l’option des (très belles) jantes de 20 pouces, et vous vous retrouvez avec un EQB au tarif exact de notre Tang. Et pourtant, la liste d’options de Mercedes est encore longue.
Sinon, en attendant une alternative peut être plus réaliste avec le futur grand SUV 7 places de Skoda, on peut toujours aller voir du côté du Volkswagen ID.Buzz, certes pas SUV ni quatre roues motrices, mais qui embarque autant de passager à son bord avec sa nouvelle version.
Plus petit d’une quinzaine de centimètres, avec « seulement » 204 chevaux et une autonomie de 416 km similaire à celle de notre Tang, son prix débute bien en dessous : 59 450 euros. Mais attention, il s’agit ici de la version 5 places. Le prix de la version 7 places n’est pas encore connu, mais son autonomie devrait se situer entre 450 et 500 km. Si son look est irrésistible, les options, nombreuses, font vite grimper la facture pour se rapprocher du prix du Tang.
Enfin il ne faudrait pas oublier Tesla. Et si le Model Y dans nos contrées n’est pas proposé en configuration 7 places, le Model X y remédie (sauf en version Plaid). Plus grand que le Tang, il est surtout bien plus cher : à partir de 114 490 euros. Et pour ce prix là, l’autonomie est aussi bien meilleure : 625 km annoncé.
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