La frénésie autour des batteries au sodium ne faiblit pas en Chine. Seulement quelques jours après le début de production de la première voiture électrique dotée de ces batteries sans lithium, BYD, le plus grand concurrent de Tesla (qui l’a d’ailleurs dépassé en chiffres de vente fin 2023), vient d’entamer la construction de son usine de production.
C’est l’administration locale qui l’a annoncé sur WeChat, l’application phare chinoise, avant d’être repris par Electrive. Et ça va vite, puisque l’accord entre FinDreams, l’entité de BYD dédiée aux batteries, et Huaihai, un fabricant local de tricycles électriques, s’est conclu en novembre 2023, il y a à peine deux mois.
De grosses espérances
Pour rappel, cette usine a nécessité un investissement colossal de 10 milliards de yuans, soit environ 1,3 milliard d’euros. La capacité de production espérée est de 30 GWh annuels, ce qui représente 10 millions de batteries de 30 kWh ! Des batteries qui pourraient atterrir dans la petite BYD Seagull, qui arrivera d’ailleurs en France fin 2024.
Une preuve supplémentaire de l’intérêt que portent les constructeurs chinois sur ces batteries d’un nouveau genre. Les investissements sont multiples, parfois par les plus grands du secteur, comme CATL. Une autre usine, appartenant à la start-up Zoolnasm, est elle aussi en construction avec une capacité de production annuelle de 20 GWh.
De réels débouchés ?
Petit rappel sur les batteries au sodium. Ces dernières ont comme pour principal avantage de n’avoir ni lithium, ni cobalt, ni manganèse : elles sont donc beaucoup plus faciles et économiques à fabriquer que les batteries au lithium traditionnelles. L’absence de ces matériaux, dont l’extraction peut causer problème d’un point de vue environnemental et humain, renforce le côté « propre » des voitures électriques.
Tout n’est pas parfait cependant : la densité énergétique des batteries au sodium n’est pas aussi bonne que leurs homologues au lithium, tandis que les puissances de charge sont également à la traîne. Des arguments qui font dire à plusieurs experts que cette technologie devrait rester minoritaire dans le mix global, mais des applications bien concrètes existent déjà.
On parlait de la BYD Seagull plus haut, et les petites voitures électriques pourraient tout à fait recevoir des batteries au sodium : elles n’ont besoin ni de grosses autonomies ni de recharges express, mais le coût d’achat est essentiel pour ces modèles d’entrée de gamme.
Le stockage stationnaire pourrait également être un débouché intéressant ; l’entreprise suédoise Northvolt travaille d’ailleurs dessus et a récemment présenté une première cellule aux caractéristiques prometteuses.
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