« Les constructeurs chinois sont les bienvenus en France » : Bruno Le Maire fait du pied au plus grand concurrent de Tesla

 
En parallèle de la signature du contrat avec la filière automobile pour définir la stratégie du secteur jusqu’en 2027, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a déclaré être tout à fait favorable à l’implantation en France d’usines de constructeurs chinois. Et vise en particulier BYD, le plus grand concurrent de Tesla.
Bruno Le Maire // Source : Vincent Isoré/IP3 Press/MAXPPP

Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie, semble jouer à un double jeu. D’un côté, il appelle les acteurs de l’industrie automobile française à se serrer les coudes lors de la signature du contrat stratégique visant à déterminer les grands objectifs pour 2027, sur fond de « guerre des prix » menés par les constructeurs chinois de voitures électriques.

De l’autre, un appel du pied à ces derniers pour implanter des usines sur notre sol. C’est en tout cas ce qu’il a déclaré aux dirigeants du secteur, et rapporté par une dépêche Reuters. Avec une cible bien particulière en tête : BYD, le numéro deux mondial de la voiture électrique et plus grand concurrent de Tesla.

Une annonce stratégique

Une annonce qui tombe à point nommé puisque, en parallèle de cette signature stratégique avec les acteurs de l’industrie automobile française, s’opère une visite d’État du président chinois, Xi Jinping.

Une partie de la gamme BYD actuelle // Source : BYD

« La France accueille tous les projets industriels. BYD et l’industrie automobile chinoise sont les bienvenus en France », a ainsi déclaré Bruno Le Maire. Un appel du pied à des constructeurs étrangers qui n’est pas le premier, puisque la France s’est longtemps battu pour recevoir une Gigafactory de Tesla sur son sol.

Un pari gagnant-gagnant ?

Et si cette usine pouvait être bénéfique aussi bien à la France qu’à BYD ? D’un côté, la France cherche à se réindustrialiser. Les projets d’usines de batteries sont légion, mais une usine d’assemblage supplémentaire est toujours souhaitable, puisque le gouvernement a fixé un objectif de production de 2 millions de voitures électriques et hybrides par an sur le sol français à l’horizon 2030.

BYD Seal U // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Pour BYD, une usine européenne pourrait être bénéfique pour son appétit dévorant concernant le marché européen. Un premier site est déjà en construction en Hongrie, mais un second permettrait d’atteindre plus facilement ses objectifs.

Une production européenne d’autant plus souhaitable vu le climat actuel, avec une montée des politiques protectionnistes (le bonus écologique français, dont le score environnemental élimine les voitures électriques made in China de l’incitation, en est un bon exemple) et une enquête en cours de l’Union européenne sur d’éventuelles aides illégales versées par la Chine à ses constructeurs, qui pourrait mener à des frais de douane en forte hausse.


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