« Comment peut-il être produit à un coût aussi bas ? » : quand les japonais s’extasient sur les voitures électriques chinoises

 
Plusieurs entreprises japonaises ont entrepris de démonter des voitures électriques chinoises, dont le BYD Atto 3. Le but ? Comprendre le secret de son prix très bas, afin d’appliquer les méthodes du géant asiatique et permettre aux marques nippones de rattraper leur retard dans le domaine. Une expérience riche en surprises.

Les voitures chinoises envahissent le marché, avec pas moins de 150 marques dans l’Empire du Milieu. Et forcément, une grande partie a désormais pour but d’envahir le monde, et notamment l’Europe, au grand dam de Bruxelles.

Des prix très bas

Et pour y arriver, la plupart de ces marques misent sur des prix particulièrement attractifs, ce qui est considéré par la Commission Européenne comme de la concurrence déloyale. Elle accuse en effet le gouvernement chinois de subventionner ses constructeurs, leur permettant de tirer leurs tarifs vers le bas. Cependant, ce coup de pouce, qui a valu une augmentation des droits de douane sur le Vieux Continent, n’est pas la seule explication aux prix abordables des autos venues de Chine. Et ça, les Japonais l’ont bien compris.

Source : Marie Lizak

Plusieurs entreprises nippones ont ainsi décidé de s’associer afin de percer les secrets des voitures électriques chinoises. Le site Nikkei explique qu’elles ont démonté plusieurs véhicules de l’Empire du Milieu. Parmi eux, la Nio ET5 ainsi que le BYD Atto 3, qui a particulièrement attiré l’attention des ingénieurs présents sur place. Il faut dire que le SUV, également vendu en France, est proposé à un prix particulièrement attractif.

S’il démarre actuellement à partir de 37 990 euros, il ne coûte que l’équivalent de 15 600 euros en Chine selon le taux de change actuel. Et forcément, cela attise la curiosité, puisque les constructeurs japonais accusent encore un important retard dans le domaine de la voiture électrique.

L’un des secrets de l’Atto 3 réside dans le fait que BYD produit quasiment l’intégralité des pièces de ses voitures, avec un important taux de partage entre les différents modèles de sa gamme, permettant de réduire les coûts de développement et de production.

On parle évidemment des batteries (BYD étant le second producteur mondial de cellules, notamment avec sa technologie Blade), mais cela inclut également les moteurs, qui regroupent 8 composants en un bloc dans le cas de l’Atto 3, et même « 12-en-1 » dans les derniers modèles. Ce nombre réduit de composants est un autre ingrédient de ces faibles coûts de production.

Un secret bien gardé

Une méthode qui n’est pas inédite, et surtout que BYD, le nouveau numéro 1 des ventes en Chine, n’est pas le seul à appliquer. En effet, c’est aussi le cas de Tesla, comme l’avaient relevés des ingénieurs japonais de Toyota qui avaient procédé au démontage d’une Model Y. Ces derniers l’avaient même qualifié de véritable « œuvre d’art » et avaient décidé de s’en inspirer pour développer leurs futurs véhicules zéro-émission (à l’échappement).

Plateforme technique du BYD Atto 3 // Source : BYD

De son côté, Mercedes avait récemment démantelé une Zeekr 001, afin là encore de mettre au jour le secret de son prix si bas. Et ici aussi, toute la conception avait été passée au crible, de l’assemblage au nombre de composants utilisés par le constructeur chinois. Le but ? Utiliser des méthodes similaires pour réduire à son tour les coûts de développement et de production et proposer des voitures moins chères. Et ce alors que la guerre des prix se poursuit, mais que les tarifs continuent paradoxalement de grimper chez certains.

Car si les coûts des matières premières sont en baisse, et notamment celui du lithium, certains constructeurs comme Mercedes et BMW ont fortement fait grimper les prix de leurs autos depuis quatre ans. Espérons qu’en s’inspirant des méthodes utilisées par les marques chinoises, ils seront en mesure de faire chuter ces derniers. À moins qu’ils préfèrent plutôt augmenter leurs profits en abaissant les coûts de production. En parallèle, les entreprises japonaises pourraient combler leurs lacunes, puisque certaines comme Toyota ou Suzuki sont encore en retard.


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