Ce graphique prouve à quel point les voitures électriques chinoises sont plus chères en Europe qu’en Chine

 
En passe de dépasser Tesla en termes de vente de voitures électriques, BYD a mis au point une stratégie particulièrement agressive. Le numéro 2 mondial mise notamment sur des prix très bas, et cela semble déjà porter ses fruits.
BYD Sea Lion 07

Il y a quelques années encore, personne ou presque n’avait entendu parler de BYD. La firme chinoise, dont la division automobile a été fondée en 2003 n’est en fait arrivée qu’en 2023 en Europe et donc en France. Et depuis, elle s’est lancée dans une grande offensive avec un objectif : détrôner Tesla.

Une stratégie tarifaire agressive

Cela semble d’ailleurs déjà fonctionner, puisque le constructeur chinois est au coude à coude avec son rival. En 2024, les deux ont vendu quasiment autant de voitures électriques dans le monde, même si BYD a conservé sa 2ème place dans le classement mondial. Et il est maintenant très probable qu’il finisse par dépasser Tesla, dont les immatriculations ont fortement chuté en début d’année en Europe. D’autant plus que la firme de Shenzhen ne lésine pas sur les moyens. En plus d’avoir une armée d’ingénieurs, elle mise aussi et surtout sur des prix cassés.

Une stratégie très agressive, qui a déjà porté ses fruits, comme l’indique un article publié par le média américain Bloomberg. Dans plusieurs pays, le constructeur cartonne et arrive sur la plus haute marche du podium en termes de ventes. C’est par exemple le cas à Singapour ou encore en Thaïlande. Au Brésil, BYD a vendu 50 % plus de voitures que Ford en 2024. Cependant, tout n’est pas rose non plus. Car si le constructeur casse ses prix dans certains pays, dont la Chine, ce n’est pas le cas partout.

Crédit : Bloomberg

Par exemple, au Royaume-Uni, l’Atto 3, qui chasse sur les terres du Renault Scénic E-Tech coûte environ 180 % plus cher que dans son pays natal. Chez nous, le SUV démarre à partir de 38 990 euros dans sa version restylée, contre 37 990 euros pour son rival au losange. Et c’est aussi la même chose pour la nouvelle BYD Sea Lion 7, concurrente de la Tesla Model Y. Outre-Manche, elle coûte environ 130 % plus cher qu’en Chine. En France, le crossover est affiché à partir de 46 990 euros. Et globalement, c’est la même chose partout en Europe selon le graphique de Bloomberg.

À titre de comparaison, la BYD Atto 3 est vendue entre 116 800 et 144 800 yuans en Chine (soit environ 15 500 à 19 200 euros).

On peut voir sur le graphique que la tendance à la hausse est moins marquée dans les pays asiatiques que sur le Vieux Continent. Et cela s’explique en grande partie par les droits de douane qui ont été fortement augmentés pour les voitures électriques produites en Chine. Ainsi, BYD est soumis à une taxe de 27,4 % s’il veut vendre ses autos sur notre territoire. Ce qui explique la nécessité d’augmenter un peu les prix pour les clients. Cela n’empêche cependant pas la marque de cartonner et même de dépasser Tesla au Royaume-Uni, en Espagne et en Irlande.

Bientôt numéro 1 ?

D’ailleurs, cette taxe à l’importation fait en réalité pas trop de mal à BYD, qui mise également sur une conception particulièrement simple de ses voitures. Le but ? Réduire au maximum les coûts de production, grâce notamment à un nombre de pièces réduit. Ce qui avait d’ailleurs attisé la curiosité d’un groupe d’ingénieurs japonais qui avaient démonté un Atto 3 pour tout comprendre. De plus, la firme de l’Empire du Milieu va bientôt produire ses voitures électriques en Europe, et plus précisément en Hongrie.

Outre l’Atto 3, la Seal ainsi que la Seagull, citons également le nouvel Atto 2, qui sera donc exempté de droits de douane et qui devrait être éligible au bonus écologique en France avec une production en Europe d’ici la fin de l’année 2025. De quoi le rendre encore plus compétitif, et ainsi aider BYD a détrôner une bonne fois pour toutes son rival américain. En tout cas, cela semble déjà bien parti, alors que la firme est déjà numéro 1 de la voiture électrifiée (hybride et électrique) dans son pays natal. Et elle continue encore sa progression à l’échelle mondiale.

Crédit : BYD

Et pour cause, l’entreprise est actuellement le 3ème groupe automobile mondial juste derrière Volkswagen, alors qu’elle a vendu pas moins de 4 millions de voitures électriques et hybrides en 2024. Et il est désormais tout à fait probable qu’elle atteigne la 2ème marche du podium sous peu. Elle devrait en revanche avoir encore un peu de mal à dépasser le numéro 1, Toyota, qui a écoulé pas moins de 9 millions d’autos l’an dernier, toutes motorisations confondues.


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