
BYD continue son offensive. Le constructeur chinois est actuellement le numéro 2 mondial de la voiture électrique, et il est bien décidé à ne pas le rester longtemps. Il est désormais à deux doigts de dépasser Tesla, dont les ventes ont chuté en 2024 et continuent à s’effondrer dans le monde entier. En parallèle, les immatriculations de la firme de Shenzhen ne cessent de grimper.
Une usine sous surveillance
Celle-ci ne compte pas ralentir le rythme, alors qu’elle ne cesse en plus d’élargir sa gamme, notamment en Europe. Elle avait ainsi levé le voile au mois d’octobre 2024 sur sa nouvelle Sealion 7, puis elle avait profité du salon de Bruxelles pour officialiser son Atto 2. Le constructeur dépose par ailleurs plus d’une trentaine de brevets chaque jour et emploie plus de 110 000 ingénieurs. Et voilà qu’il veut désormais envahir le marché européen.


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Pour cela, il souhaite produire ses voitures électriques sur place. C’est ainsi qu’il prépare la construction de sa première usine dans l’Union Européenne. Celle-ci sera installée en Hongrie et elle y produira certains modèles, dont le nouvel Atto 2 justement. Les travaux ont commencé en fin d’année 2024 et elle démarrera dès la fin 2025. Mais voilà que l’Union Européenne a décidé de venir y mettre son grain de sel.

Celle-ci se penche sur la manière dont cette usine a été financée et elle vient d’ouvrir une enquête à ce sujet. Elle soupçonne BYD d’avoir bénéficié de subventions de la part du gouvernement, ce qui s’apparenterait à de la concurrence déloyale. À vrai dire, cela fait déjà un moment que Bruxelles en a après les constructeurs chinois. C’est d’ailleurs pour cette même raison qu’elle a mis en place des droits de douane plus élevés. Car selon elle, les marques profiteraient d’aides de la Chine afin de pouvoir tirer les prix vers le bas.
Désormais, c’est donc le site de production qui est dans son viseur, comme l’explique The Financial Times. L’Europe affirme que ce dernier a été construit à l’aide de main d’œuvre chinoise et qu’il utilise majoritairement des pièces importées. Le problème, c’est que l’entreprise n’utilise aucune ressource européenne, ce qui ne rapporte rien à Bruxelles. Et cela l’agace au plus haut point, même s’il n’y a rien d’illégal. L’Union Européenne veut trouver un moyen de sanctionner indirectement BYD.
Une lourde amende ?
Pour le moment, l’enquête n’en est qu’à un stade préliminaire. Mais s’il s’avère que les résultats sont concluants, alors l’Union Européenne pourrait sévir. Tout un tas de sanctions sont d’ores et déjà évoquées. BYD pourrait être forcé de réduire sa capacité de production dans cette usine, mais également de rembourser l’éventuelle subvention perçue. De plus, la marque pourrait être contrainte de payer une amende à Bruxelles pour « non conformité ». Un coup dur pour le constructeur, qui ne s’est pas exprimé sur le sujet.
Rien non plus de la part gouvernement chinois, qui avait déjà vivement réagi à l’annonce de la hausse des droits de douane. Enfin, du côté de la Hongrie, cette nouvelle met en colère Janos Boka, le ministre de l’Europe. Ce dernier semble résigné et estime qu’il est « fréquent que les investissements qui ont lieu en Hongrie ressortent dans le radar de la Commission ». Il précise que le gouvernement reste calme, estimant sans doute que BYD n’a rien à se reprocher. L’installation de cette usine dans le pays devrait contribuer à créer environ 10 000 emplois.

En parallèle, le constructeur chinois possède aussi un site de production en Turquie qui sera opérationnel en 2026, et il ne veut pas s’arrêter là. Car il envisage désormais d’implanter une troisième usine en Allemagne au cours des prochaines années. Et cela malgré les coûts élevés de la main d’œuvre et de l’énergie, ainsi que le manque de flexibilité du pays. Pour l’heure en revanche, rien n’a été dit sur le lieu choisi par l’entreprise. Celle-ci prévoit de fabriquer environ 500 000 voitures électriques par an en Europe.
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