On a roulé avec le VTT électrique Canyon Spectral:Onfly : sa légèreté le rend très joueur

 
Présent à la compétition VTT du Roc d’Azur à Fréjus, Frandroid en a profité pour prendre en main le Canyon Spectral:Onfly dans sa version CF 9. Un VTT électrique homogène se jouant des pierres tout en vous mettant plus à contribution que d’autres trails.
Source : Paul-Émile CASSORET pour Frandroid.

En tant que cycliste venant de la route en compétition, bien souvent, je trouve un problème aux VTT électriques : les constructeurs s’entêtent à faire des vélos avec des moteurs puissants et de grosses batteries.

Mon problème avec les VTT électriques

Ces moteurs, proposant environ 85 Nm de couple voire plus selon les marques pour des puissances allant jusqu’à 600 W en pic, sont « lourds ». En comptant la batterie avec une capacité de 600 à 800 Wh qui les accompagne, ils dépassent facilement les 25 kg et s’approchent parfois des 30 kg. La maniabilité en pâtit, et les gabarits légers comme moi ont souvent du mal à rendre le vélo mobile. Ceci est un avis purement subjectif, précisons-le bien.

De plus, ces moteurs surpuissants et ces batteries importantes ne demandent pas au cycliste lambda de gérer sa consommation d’énergie lors de sa sortie dominicale. Il est possible de parcourir les 30 km habituels autour de chez soi sans quitter les modes les plus puissants. Résultat : on se met à pédaler en force, à aller le plus vite possible, et on est content d’avoir tout avalé en un peu moins de deux heures.

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Dans ces conditions, le cycliste est faiblement mis à contribution en comparaison d’un vététiste utilisant un vélo musculaire.

Le cycliste musculaire que je suis dans mon utilisation personnelle est toujours frustré de me faire déposer par un eMTB dépassant 20 km/h en montée sans important effort physique du pilote. Pendant ce temps, je pédale en cadence pour garder ma vitesse, je cherche la trajectoire optimale en montée pour passer sans mettre pied à terre alors que mon cœur approche les 180 BPM.

Le Canyon Spectral:Onfly, lui, se rapproche justement d’un vélo musculaire tout en apportant l’aide d’un moteur électrique, permettant de se concentrer sur le pilotage. Un compromis intéressant pour ceux qui souhaitent une pratique sportive tout en profitant des avantages d’un VTTAE.

Prise en main du Canyon Spectral:Onfly

Quand le technicien Canyon a sorti le vélo du camion sur le stand de la marque au Roc d’Azur, je me suis exclamé : « Mais ce n’est pas un VTT électrique… ». Grand sourire, Simon m’a répondu : « Justement si ! C’est un VTT électrique léger qui se veut naturel dans son utilisation. »

Et si l’on ne remarque pas tout de suite qu’il s’agit d’un VTTAE, c’est parce que le moteur et la batterie sont particulièrement bien intégrés. La batterie de 360 Wh est compacte, intégrée dans le tube oblique, sans nécessiter de surdimensionner celui-ci. Le moteur TQ, développant une puissance de 300 W et un couple de 50 Nm, est caché dans le boîtier de pédalier. Seul un œil averti pourra remarquer que vous roulez en VTT électrique lorsque vous le doublez.

Source : Paul-Émile CASSORET pour Frandroid.

Pour le reste de l’équipement, notre version d’essai CF 9 est équipée d’un cadre en carbone offrant légèreté et rigidité, d’une suspension avant Fox 36 Performance avec un débattement de 160 mm et d’un amortisseur arrière Fox DPS Performance de 150 mm. La transmission est confiée à Shimano avec un dérailleur Deore XT M6100 à 12 vitesses et une cassette 10-51. Enfin, le freinage est assuré par un kit Shimano DEORE XT M8120 avec des disques de 203 mm.

Source : Paul-Émile CASSORET pour Frandroid.

Au total, ce Canyon Spectral:Onfly pèse 18,8 kg. Un poids contenu, offrant un véritable avantage en pilotage.

Presque les sensations d’un VTT musculaire

Je vous l’ai dit plus tôt, je viens de la route. Mais j’ai déjà fait des compétitions de VTT cross-country, notamment au Roc d’Azur. Je connais donc particulièrement bien le comportement d’un VTT musculaire sur les chemins du massif des Maures et de l’Estérel, deux magnifiques terrains de jeu pour les vététistes cherchant soleil, vue sur mer et chênes-lièges.

En quittant le Roc d’Azur sur la base nature de Fréjus, il est nécessaire de parcourir quelques kilomètres sur le goudron et des pistes de gravier roulantes. Lorsqu’un compétiteur emmène un VTTAE sur ce type de tracé, il est souvent frustré car l’assistance électrique se coupe à 25 km/h, et dépasser cette vitesse demande une énergie importante.

Source : Paul-Émile CASSORET pour Frandroid.

Avec le Canyon Spectral:Onfly, atteindre 30 km/h sur le plat ne demande pas le même effort que sur les autres VTTAE. Son poids léger nécessite moins de watts pour rouler vite sans assistance, et le moteur TQ ne semble presque pas gêner le pédalage. Bon, ce n’est tout de même pas aussi facile qu’avec un VTT musculaire pesant une dizaine de kilos, car lors du retour du Delta Plus Roc Trophy #5, où nous avons essayé le vélo, maintenir 30 km/h s’est avéré plus difficile.

Efficace en montée

Après avoir parcouru les quelques kilomètres de plat pour atteindre le massif des Maures depuis Fréjus, il est temps de tester le Canyon Spectral:Onfly dans les premières côtes. Sur les pistes roulantes, on remarque le déficit de puissance du moteur TQ par rapport à un Bosch Performance Line CX, par exemple. Le cycliste doit s’employer davantage pour mener la machine, et il est conseillé de maintenir une cadence de pédalage élevée pour conserver une bonne vitesse. Les sensations se rapprochent ici de celles d’un VTT musculaire.

Dans les montées techniques, avec pierriers et racines, le moteur TQ montre tout son intérêt. Il permet de franchir des obstacles qui seraient difficiles à passer en musculaire, sans nécessiter une technique exceptionnelle. Avec mon gabarit d’une soixantaine de kilos, je n’ai pas besoin de dépasser le niveau intermédiaire d’assistance (2/3). La suspension arrière fait bien son travail, évitant les rebonds de la roue sur les pierres. La roue arrière reste toujours en contact avec le sol, permettant de transmettre la puissance sans aucun problème.

Source : Paul-Émile CASSORET pour Frandroid.

En revanche, si je veux dévorer la difficulté, c’est possible. Pour cela, il suffit de passer au niveau d’assistance 3/3. La configuration Mullet (29 pouces à l’avant, 27,5 à l’arrière) permet de franchir les plus grosses racines, ornières et pierres sans problème. Il est rare de mettre pied à terre en montée dès lors que l’on maîtrise un minimum la technique. Et si cela arrive, le mode Walk du moteur permet de pousser le vélo électrique sans trop ressentir son poids, car le moteur aide à le faire avancer.

Le plus jubilatoire est alors de dépasser les autres cyclistes, parfois eux aussi assistés, dans les montées, sans qu’ils ne se rendent compte qu’il s’agit d’un VTT électrique. Pas de gros compteur sur le guidon, l’interface est intégrée au tube supérieur du cadre, ce qui rend la lecture de la vitesse moins facile puisqu’il faut pencher la tête. Mais le Spectral:Onfly est un VTTAE discret. Un participant de l’épreuve du dimanche, qui me suivait depuis un moment, m’a même lancé : « Tu marches fort, gamin ! » Ce à quoi j’ai répondu : « Je triche un peu, j’ai l’aide d’un moteur électrique. »

Impérial en descente

Après avoir monté, il est indispensable de descendre, surtout quand la ligne d’arrivée du parcours se situe au niveau de la mer. Les pistes du Roc d’Azur offrent une grande diversité.

Le Canyon Spectral:Onfly m’a tout de suite mis en confiance. Je ne suis pas un vététiste dans l’âme, j’apprécie pratiquer le vélo sur les chemins, mais je manque de technique. Je me souviens avoir toujours descendu avec prudence lorsque je courais au Roc. Ce n’a pas été le cas ici.

Source : Paul-Émile CASSORET pour Frandroid.

Le grand débattement de suspension du Canyon Spectral:Onfly inspire immédiatement confiance. La roue avant de 29 pouces survole les obstacles, réduisant le risque de soleil, et le guidon large offre une stabilité remarquable.

On apprécie la présence d’une tige de selle télescopique avec commande au guidon. En un instant, il est possible de baisser la selle, ce qui permet de se reculer sur le vélo et d’abaisser le centre de gravité. Le vététiste est alors plus libre dans ses mouvements, idéal pour améliorer son pilotage.

Mais ces caractéristiques sont communes à la plupart des VTTAE de type Trail ou Enduro. Ce qui différencie le Spectral, c’est son poids réduit. Le pilotage est plus naturel, et je me suis surpris à jouer avec le transfert de masse pour mieux aborder les virages serrés. Le vélo se place facilement en courbe, et en utilisant la puissance du frein avant, il est possible de délester la roue arrière pour la faire légèrement survirer de manière naturelle.

Là encore, j’ai passé mon après-midi à crier « à gauche » pour prévenir les autres cyclistes que je m’apprêtais à les dépasser.

Mais attention à l’autonomie

Mais voilà, à force de rouler à toute allure sur les pistes sinueuses et vallonnées de la côte varoise, le niveau de batterie a fortement chuté lors de notre sortie. En 40 km et 1 000 m de dénivelé, nous avons consommé la totalité des 360 Wh. Nous avons au moins pu vérifier les affirmations de Canyon, qui assure la possibilité de réaliser des sorties avec 1 000 mètres de dénivelé. Pour aller plus loin tout en profitant de l’assistance électrique, deux solutions s’offrent à vous : soit limiter l’utilisation du moteur, soit opter pour la batterie additionnelle de 180 Wh, permettant d’augmenter, en théorie, l’autonomie de 50 %.

Source : Paul-Émile CASSORET pour Frandroid.

Maintenant, le prix

Le Canyon Spectral:Onfly est déjà disponible sur le site du fabricant allemand. Notre version d’essai CF 9 est proposée à 6 349 euros. Le CF 8 débute à 5 649 euros pour un poids à peine plus lourd de 100 grammes (18,9 kg). Enfin, la version haut de gamme CF LTD est affichée à 9 049 euros pour un poids de 18,1 kg.

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