Les campagnes de rappel sont monnaie courante dans l’industrie automobile. Il y a quelques jours, Audi et Volkswagen faisaient par exemple parler d’eux pour cette raison, à cause de vis manquantes dans leurs voitures électriques qui risquaient d’altérer le système de freinage.
Une vaste affaire judiciaire
Quelques semaines plus tôt, ce sont les Peugeot e-208 et Renault Zoé qui ont été rappelées pour un risque d’incendie. Ces procédures ne sont pas exceptionnelles, mais elles font souvent les gros titres, surtout lorsqu’elles concernent des modèles fortement diffusés. Et c’est justement le cas des Citroën C3 et DS 3, dont la version E-Tense que nous avions essayée l’an dernier. Ces deux voitures sont au cœur de l’actualité en raison d’une vaste campagne de rappel organisée depuis le mois de mai.
En cause, des airbags défectueux, fournis par le sous-traitant japonais de Stellantis, Takata. Pendant des années, ce dernier a caché avoir utilisé du nitrate d’ammonium pour gonfler ces derniers, alors que ce produit est connu pour se détériorer s’il est exposé trop longtemps à la chaleur et à l’humidité. Dans ce cas, il peut projeter des fragments en cas d’explosion, ce qui est déjà arrivé à de nombreuses reprises et qui a entraîné la mort de plusieurs dizaines de personnes dans le monde.
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Si l’entreprise a plaidé coupable et déposé le bilan, l’affaire est encore loin d’être terminée, et fait à nouveau parler d’elle depuis la fin de l’année dernière. Ainsi, ce ne sont pas moins de 600 000 voitures du groupe Stellantis qui doivent être rappelées, et que les propriétaires ne doivent en théorie plus conduire, en raison des risques particulièrement élevés. Ces autos, des Citroën C3 et autres DS 3 doivent passer au plus vite à l’atelier, notamment celles venues dans les territoires d’Outre-mer. Et ce en raison de la chaleur et de l’humidité, qui augmente les risques d’explosion.
Le problème, c’est que cette affaire engendre des embouteillages dans les concessions. Mais elle met aussi en difficulté de nombreux conducteurs, qui ont besoin de leur voiture pour se rendre sur leur lieu de travail et poursuivre leurs activités du quotidien. Mais comme l’explique un communiqué publié par la FNA, l’organisation représentative des Entrepreneurs Artisans de l’automobile, les délais de réparation ne cessent d’augmenter, et la solution proposée par le groupe Stellantis à ses clients est loin d’être satisfaisante.
Un souci logistique
En effet, le Directeur Général de la marque Citroën, Thierry Koskas s’est exprimé au micro de RTL le 13 juin dernier, et a expliqué qu’« il y a aujourd’hui 10 000 voitures de remplacement disponibles. Il y en aura 25 000 à la fin du mois. En plus de ça, on a donné la possibilité au réseau de prêter leurs voitures d’occasion, ce qui représente 10 000 voitures supplémentaires ». L’idée est de permettre aux automobilistes ne pouvant plus rouler avec leur auto de continuer à vivre avec un véhicule de courtoisie.
Sauf que dans les faits, les choses ne sont pas aussi simples. Car la FNA explique qu’il n’est pas possible de prêter autant de voitures issues des stocks d’occasion, car leur nombre reste assez limité. De plus, ces autos sont soumises à des règles bien spécifiques pour pouvoir circuler, avec notamment l’obligation d’arborer des plaques W garage. Ces dernières n’autorisent pas une circulation de longue durée, mais ce n’est pas le plus gros souci. Ces voitures ne sont pas non plus assurées pour être prêtées, et en cas d’accident, c’est le garage qui serait incriminé.
On comprend les réticences des professionnels, qui craignent également que ces véhicules perdent de la valeur en étant ainsi utilisés. Car ne l’oublions pas, ils sont normalement destinés à la vente. Enfin, ils doivent également être immatriculés au nom du garage pour pouvoir rouler et être prêtés dans les règles de l’art, ce qui engendre des frais importants pour les concessions et les garages.
Ils sont nombreux à avoir refusé de prêter aux clients leurs voitures d’occasion pour ces raisons, ce qui risque de poser de gros soucis aux clients lésés. Pour l’heure, la situation est donc dans une impasse, alors que Citroën ne s’est pas encore exprimé sur le sujet.
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