Corsair se lance avec son premier laptop gaming et a choisi de développer un produit haut de gamme pour l’occasion, qui se doit d’agir comme une vitrine pour le constructeur. Alors que l’on peut s’étonner de l’arrivée d’un nouvel acteur sur un marché qui nous semble déjà très bien occupé, le nom de Corsair a tendance à nous rassurer.
Bien connu pour ses composants et ses accessoires gaming, Corsair s’est plus récemment illustré en développant des produits pour les créateurs de contenus avec le rachat d’Elgato, mais aussi en élargissant son catalogue avec les PC gaming Corsair One. Finalement, l’expansion de la société californienne avec le Corsair Voyager a1600 parait presque naturelle. Il nous reste toutefois à évaluer ce tout premier laptop gaming commercialisé avec un tarif de lancement résolument premium.
L’exemplaire fournit par Corsair souffrait apparemment de certains problèmes de pilotes. Le constructeur a proposé de réitérer notre série de benchmarks à l’aide d’un second exemplaire cette fois-ci correctement configuré. Rien de nouveau pour la partie processeur ou stockage, ni en matière d’autonomie et de refroidissement, mais des résultats bien plus intéressants sur la partie graphique. Nous avons néanmoins conservé les anciens résultats mais avons mis à jour ce test avec ceux obtenus sur le second exemplaire du Voyager a1600.
Fiche technique
Modèle | Corsair Voyager a1600 |
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Dimensions | 286,7 mm x 19,9 mm |
Définition | 2560 x 1600 pixels |
Technologie d’affichage | LCD |
Écran tactile | Non |
Processeur (CPU) | Ryzen 9 6900HS |
Puce graphique (GPU) | AMD Radeon RX 6800M |
Mémoire vive (RAM) | 32 Go, 64 Go |
Mémoire interne | 1000 Go, 2000 Go |
Version du Bluetooth | 5.2 |
Système d’exploitation (OS) | Microsoft Windows 11 |
Poids | 2400 grammes |
Profondeur | 356 mm |
Prix | 6 155 € |
Fiche produit |
Le PC a été prêté par Corsair pour ce test.
Design et ergonomie
Le Corsair Voyager se distingue sur plusieurs points que l’on remarque d’entrée une fois l’appareil en main. Il y a d’abord son châssis intégralement réalisé en aluminium, ce qui le rend robuste, mais attrape aussi très facilement les traces de doigts. À l’ouverture, impossible de manquer l’écran et notamment son format 16:10.
Surélevé par ses deux charnières, l’écran laisse un espace assez important pour que l’on accède facilement aux dix « S-Keys ». Il s’agit de l’un des principaux éléments qui démarque le Voyager de la concurrence : une barre macros et tactile façon Stream Deck qui s’intègre au logiciel du même nom, nous y reviendrons.
La machine a clairement une allure premium et profite d’un niveau de finition irréprochable. Certes, on peut questionner le design par exemple avec un écran qui est loin d’être borderless, notamment sur sa partie supérieure et inférieure. On apprécie la sobriété qui se dégage de l’ensemble, seuls le clavier RGB et la barre tactile permettent d’identifier le penchant gaming de cet ordinateur.
Doté d’une diagonale de 16 pouces, le Voyager n’est pas tout à fait compact : il est malgré tout relativement fin et léger pour un laptop gaming avec 2,4 kg sur la balance et 19,9 mm à son point le plus épais. Le PC reste facilement transportable même s’il s’agit d’une machine assez conséquente, il est par ailleurs livré avec une sacoche de transport.
Clavier et touchpad
Corsair a parfait son Voyager en y intégrant un clavier à contacteurs mécaniques avec les Cherry MX Low Profil. Il s’accompagne d’un éclairage RGB doté de la technologie LED CAPELLIX, cette dernière est censée offrir un éclairage « plus brillant » tout en économisant de la batterie par rapport à des LED classiques.
Peu de laptops s’avancent en proposant un clavier mécanique de nos jours, comme le fait celui-ci ou les Alienware m17 et m15. Le clavier fait une drôle d’impression lors de la première rencontre avec le Voyager, il s’agit toutefois d’une question d’habitude, notamment pour taper du texte. Pour jouer, les contacteurs Cherry MX font clairement la différence par rapport à un clavier classique avec un retour franc et une belle course de touche.
De type tactile, ces switches ne sont pas spécialement discrets, ils le sont toutefois plus que de nombreux claviers mécaniques de bureau ; le clavier du Voyager occasionne peu de nuisance au quotidien. Précisons également que certaines touches conservent un contacteur à membranes, on le remarque aisément à la pression ; c’est notamment le cas du pavé directionnel et des touches de fonction.
Avec sa taille impressionnante de 154.4mm x 100mm, le touchpad en verre du Voyager a1600 est immense ! Très agréable à l’usage, il est compatible avec l’ensemble des gestes Microsoft Precision. Il embarque également deux boutons tactiles au niveau des coins supérieurs afin de proposer en un clic soit la désactivation totale du touchpad, soit la désactivation de la moitié droite seulement. Nous ne saisissons pas tout à fait l’utilité de ces deux boutons, d’autant qu’ils sont très capricieux à l’usage et ont un peu de mal à activer lesdites fonctionnalités. En revanche, puisqu’ils sont difficiles à activer, on ne risque pas de se retrouver par mégarde avec un touchpad inopérant.
La connectique
Rares sont les ordinateurs propulsés par AMD à offrir une connectique Thunderbolt 4, c’est pourtant le cas avec le Voyager a1600, via son port USB-C sur le flanc droit de la machine. Il s’accompagne d’un lecteur de cartes SD et d’un port USB-A 3.2 Gen 1.
De l’autre côté, on retrouve deux ports USB-C 3.2 Gen 1, ainsi qu’une prise combo jack. C’est également sur ce flanc que vient se connecter l’alimentation du PC. On peut pardonner l’absence de port HDMI ou d’une prise Ethernet puisque le Voyager propose un USB 4 mais nous aurions tout de même bien aimé y voir une ou deux connectiques supplémentaires.
Terminons par préciser que le Wi-Fi 6E (2.4GHz/5GHz/6GHz) et le Bluetooth 5.2 sont de la partie. Ils s’accompagnent d’un module Slipstream développé par Corsair, celui-ci permet de connecter plusieurs périphériques sans-fil de la marque sans que cela ne nécessite d’utiliser un dongle, libérant au passage un port USB.
Webcam et biométrie
Le Voyager a1600 dispose d’un capteur d’empreinte sur son bouton d’alimentation, compatible avec Windows Hello. Du côté de la caméra, elle s’annonce comme étant Full HD et capable de capture des vidéos à 60 images par seconde.
En réalité, elle gère bien mal les basses comme les hautes lumières. L’image est tout simplement médiocre et comme une photo vaut mieux qu’une longue description, vous pourrez vous en apercevoir avec notre cliché ci-dessous. Les ajustements possibles avec le logiciel Elgato Camera Hub ne changeront pas grand chose pour en améliorer la qualité.
Écran : une dalle IPS comme les autres
L’écran du Voyager a1600 est un bel atout sur le papier avec son format 16:10 et sa définition QHD+ (2560 x 1600 pixels). Avec un refresh rate qui s’élève à 240 Hz et des temps de réponse annoncés à 3 ms, les performances s’annoncent également au rendez-vous.
Nous sommes ravis de voir que Corsair a pris soin de calibrer cette dalle IPS, température de couleurs, échelle de gris et colorimétrie affichent de très bons résultats. La couverture sRGB est mesurée à 97,9 %, une valeur très proche des 100 % annoncés. Le Delta E ne compte quant à lui aucune dérive chromatique avec une valeur moyenne de 1,3 et une valeur maximale qui ne dépasse pas 2,85. Comme souvent avec les dalles IPS, la déception se trouve du côté du contraste avec des noirs qui paraissent gris et un rapport médiocre de 342:1.
La luminosité maximale est bonne, avec 359,3 cd/m² et le revêtement anti-reflet de l’écran est relativement efficace. à son seuil minimal, la luminosité est de 17,4 cd/m² avec une luminance du noir qui descend jusqu’à 0,055 cd/m², l’écran reste bien lisible dans la pénombre.
Logiciels : une offre complète mais non sans confusion à l’usage
Bien que complète, l’offre de Corsair en matière de logiciel est relativement lourde à l’usage. C’est à un véritable écosystème que nous avons affaire, une série de logiciels qui va avec son lot de lenteurs et qui mériterait, selon nous, une interface unifiée. Jugez plutôt par vous-mêmes : le Voyager a1600 a besoin de iCUE pour contrôler le clavier et son éclairage, le refroidissement ou encore le module Slipstream, du logiciel Stream Deck pour gérer les S-Keys, de Camera Hub pour ajuster les paramètres de la caméra, de Corsair Diagnostics, ou encore de Voyager Hub qui donne les raccourcis vers ses différents logiciels et vers Radeon Software. C’est beaucoup (trop) et l’expérience utilisateur en pâtit.
Par exemple, il nous a été impossible de mettre à jour l’application Diagnostics, celle-ci plante à chaque essai prétextant que .NET Core 3.1 Runtime n’est pas installé, quand bien même c’est le cas. Du côté de la barre tactile, celle-ci est inopérante si le logiciel Stream Deck n’est pas en cours d’exécution. La modification des raccourcis pour chaque S-Key se fait via ce software, mais c’est via iCUE qu’il faut gérer son éclairage ou les mises à jour firmware.
Corsair propose quelque chose d’unique avec cette intégration à Stream Deck, il faut bien l’avouer. L’usage de cette barre tactile au quotidien nous parait toutefois assez superflu, sauf peut-être pour les streameurs qui possèdent déjà un Stream Deck. De même, le fait que les dix boutons tactiles n’offrent aucun retour est assez frustrant, on ne sait jamais si une pression est bien prise en compte et dans notre cas ce n’est effectivement pas toujours le cas, quand bien même le logiciel tourne en arrière-plan.
Performances
Corsair a équipé son laptop « tout AMD » avec un processeur Ryzen 9 6900HS. Il est assez étonnant, vu le tarif affiché, que le constructeur ne soit pas allé un peu plus loin en proposant la meilleure puce AMD à l’heure actuelle, à savoir le Ryzen 9 6900HX. Le Voyager a1600 profite donc d’une puce « Rembrandt » avec 8 cœurs/16 threads, un TDP de 35 W et des fréquences comprises entre 3,3 GHz et jusqu’à 4,9 GHz.
Cinebench
Les résultats obtenus sous Cinebench R23 sont loin d’être mauvais, mais ils restent en dessous de ce que propose la concurrence, notamment les processeurs Intel de 12e génération. Les scores sont de 13 471 points en multi-core pour 1 502 en single-core. Les performances single-core évaluées avec Cinebench montrent toutefois que cette nouvelle génération de processeurs AMD gagne un peu de terrain par rapport à la précédente.
Alors qu’Intel conserve son avance ici, il faut toutefois regarder les performances par watt consommé pour se rendre compte qu’AMD est devant sur ce terrain.
PCMark 10
Le constat est le même sous PCMark 10. Le Corsair Voyager a1600 obtient un score global honorable de 6 944 points et s’avère être un bon prétendant pour certaines tâches créatives grâce à une configuration solide, aussi bien du côté de son couple CPU/GPU, que du côté de la mémoire vive et du stockage SSD qui offrent une certaine vélocité à ce laptop.
Test du SSD
Corsair a choisi Samsung pour assurer le stockage interne de son Voyager. Le SSD NVMe de 2 To s’affiche avec un stockage effectif de 1,86 To. Les performances sont au rendez-vous avec de hauts débits qu’on ne retrouve pas toujours sur les dernières configurations de laptop gaming. Nous profitons ainsi d’un débit de 6,5 Go/s en lecture séquentielle pour 4,8 Go/s en écriture séquentielle. Les débits aléatoires sont forcément moins glorieux, mais Samsung tire son épingle de jeu ici avec 512 Mo/s en lecture et 324 Mo/s en écriture.
Encodage vidéo
Nous avons également mis le Voyager a contribution pour nos tests d’encodage vidéo habituel. Nous lançons d’abord l’encodage d’une vidéo 4K d’une douzaine de minutes vers un fichier MP4 en 1080p. L’opération a nécessité 5 minutes et 46 secondes avec une moyenne de 51,2 FPS. On a déjà vu mieux, mais le Voyager se place dans la moyenne hautes des laptops testés par nos soins sur ce point. L’encodage vers le format 4K d’une vidéo d’un peu plus de 9 minutes avec Adobe Premiere Pro a de son côté demandé 4 minutes et 15 secondes. Une bonne performance dans l’ensemble.
Performances en jeu
À l’instar du processeur, Corsair n’a pas choisi la carte graphique mobile Radeon RX la plus performante du moment, la place sur le podium étant occupée par la RX 6850M XT. Le constructeur fait confiance à la Radeon 6800M que nous avons déjà vue à l’œuvre sur le ROG Strix G15 Advantage Edition. Le GPU dispose d’un TGP ajusté à 120 W (jusqu’à 147 W avec SmartShift), de 12 Go de GDDR6 et des fréquences comprises entre 2 250 MHz et 2 525 MHz.
3D Mark
Comme le montre les résultats qui suivent, cette puce graphique est capable de développer un bon potentiel en jeu et vise surtout le rapport performances/consommation. Nos différents tests sous 3DMark offrent une image cohérente des performances déployées par cette machine. Le Corsair Voyager a1600 se place ainsi en milieu de tableau avec 4 866 points sous Time Spy Extreme, un benchmark 4K avec DirectX 12 qui nous permet d’obtenir une solide base comparative pour les différents laptops que nous testons. Le résultat est assez décevant lorsque vient l’heure de comparer avec d’autres configurations sur la même fourchette de prix.
Les résultats obtenus sur le second exemplaire que nous avons testé replace le Voyager a1600 dans une position plus confortable avec 4 935 points sous Time Spy Extreme.
Ce constat est d’autant plus vrai que l’architecture RDNA 2 continue de montrer d’évidentes faiblesses lorsqu’il s’agit d’activer le ray tracing. La Radeon RX 6800M a bien du mal à s’en sortir avec les benchmarks prévus à cet effet. Elle obtient ainsi un score de 4 846 points avec Port Royal pour une moyenne de 22,44 FPS.
Une nouvelle fois, le benchmark de 3DMark nous affiche de bien meilleures valeurs avec le second exemplaire du Voyager a1600 : 5 091 points sous Port Royal, avec une moyenne de 23,57 fps.
Apex Legends
Difficile d’exploiter tout le potentiel de l’écran 240 Hz, même dans les jeux compétitifs comme Apex Legends. Forcément, la définition supérieure due au format 16:10 influe sur le nombre d’image par seconde. La fluidité est toutefois au rendez-vous avec une moyenne de 89 FPS lorsque tous les curseurs graphiques sont poussés au maximum, et de 160 FPS lorsqu’il s’agit de rogner sur la qualité pour obtenir le plus d’images par seconde possible.
Apex parvient a tourner à 95 FPS avec les graphismes poussés au maximum lors de notre second essai. Nous sommes parvenus à monter jusqu’à 172 FPS en rognant sur la qualité pour favoriser les performances.
Red Dead Redemption 2
Le titre légendaire de Rockstar peine vraiment à s’exécuter de manière fluide en ultra. Nous obtenons une moyenne de 38,36 FPS, il est nécessaire de faire quelques concessions sur la qualité graphique pour profiter d’une fréquence d’image supérieure à 60 FPS.
Ouf ! Red Dead Redemption 2 s’en sort beaucoup mieux avec le second exemplaire prêté par Corsair. Nous obtenons cette fois-ci une moyenne de 62,7 FPS
Control (avec ray tracing)
Control tourne à une moyenne de 59 FPS avec le preset graphique « élevé ». Une fois le ray tracing activé, le framerate chute à 30 FPS.
Lors de notre second essai, Control n’a que peu profité de performances revues à la hausse. Nous obtenons une moyenne de 63 FPS sans ray-tracing, et 31 FPS avec.
Watch Dogs: Legion (avec RT)
Le Voyager a1600 s’en sort bien sur Watch Dogs: Legion avec une moyenne de 67 FPS lorsqu’on ajuste les paramètres graphiques sur « très élevé ». Encore une fois, le ray tracing est une épine dans le pied d’AMD, avec seulement 23 FPS lorsqu’il est activé en ultra.
Il y a également du mieux avec Watch Dogs: Legion lors de notre second essai : 71 FPS dans le premier cas, et 37 FPS avec le ray tracing en ultra.
Dissipation thermique et bruit
Le Corsair Voyager a1600 gère bien ses températures ; le refroidissement par chambre à vapeur porte ses fruits et parvient à maintenir les températures sous le seuil critique, cela au prix d’une ventilation particulièrement dérangeante.
La ventilation ne produit peut-être pas plus de décibels que d’autres laptops gaming, mais le son sifflant qu’elle émet est loin d’être feutré ou discret. Quoi qu’il en soit, l’important reste le maintien des températures, le pari est gagné sur ce point avec un GPU qui n’a pas dépassé 84°C lors de nos différents benchmarks et pas plus de 90°C pour le processeur.
Autonomie
Corsair met en avant l’autonomie de son Voyager d’une manière assez inattendue et il faut le dire, avec honnêteté. Le constructeur évoque en effet une autonomie de près de 2 heures en jeu avec le mode de puissance extrême et le mode Radeon ECO activé. La batterie fond comme neige au soleil, comme c’est le cas de tous les laptops gaming, le Voyager profite toutefois de quelques optimisations qui lui font gagner de précieuses minutes lorsqu’il s’agit de jouer.
En suivant notre protocole habituel avec PCMark 10, le Voyager tient durant 5 heures et 10 minutes. Une performance en dessous de la moyenne compte tenu la batterie de 99 Wh intégré à ce laptop.
Prix et disponibilité du Corsair Voyager a1600
Plusieurs variantes du Voyager a1600 sont proposées à la vente. La principale différence sur trouve du côté du processeur et de la mémoire vive. Notre modèle de test équipé du Ryzen 9 6900HS est actuellement commercialisé à 3 699 €, celui équipé du Ryzen 7 6800HS se négocie contre 3 299 €.
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