Après une rapide prise en main à la Gamescom, le voilà arrivé à notre rédaction. Le Corsair Xeneon Flex en impose dès l’ouverture et nous avons pu le tester plusieurs jours dans tous ses détails. Depuis quelques années, le marché des moniteurs est en pleine transformation sur PC. On se dirige vers des écrans de bien meilleure qualité : ultrawide, meilleure définition, plus de couleurs, HDR et dalle Oled y sont au cœur.
Le Corsair Xeneon Flex intègre tous ces changements et en propose un tout nouveau : la possibilité de courber l’écran ou de le remettre à plat au besoin.
Fiche technique
Modèle | Corsair Xeneon Flex 45WQHD240 |
---|---|
Dimensions | 35,3 cm x 99,4 cm |
Écran incurvé | Oui |
Taille de l’écran | 45 pouces |
Facteur de forme | 21:9 |
Définition | 3440 x 1440 pixels |
Fréquence d’affichage | 240 Hz |
Temps de réponse | 0,03 ms |
Luminosité maximale | 1000 cd/m² |
Nombre de ports HDMI | 2 |
Nombre de ports DisplayPort | 1 |
Hauts-parleurs intégrés | Non |
USB | Oui |
Poids | 10 kg |
Prix | 2 399 € |
Fiche produit |
Ce moniteur nous a été prêté par Corsair dans le cadre du test.
Design
Avec sa diagonale de 45 pouces au format 21:9, le Xeneon Flex est un écran très imposant sur un bureau. Il offre heureusement des bordures plutôt fines et un design robuste. L’installation se fait assez facilement, même s’il vaut mieux être deux pour le sortir du carton.
Le design du Xeneon Flex est intéressant. La marque a choisi une construction ou le pied vient attraper la dalle par des bras situés à l’arrière. C’est grâce à cela que l’utilisateur peut courber l’écran. Sur les côtés, le constructeur propose deux poignées rétractables pour faciliter la manipulation. Une troisième poignée est placée sous l’écran pour gérer l’inclinaison.
Pour le reste, tout se base au niveau du pied où la marque intègre à la fois la connectique vidéo, mais aussi un hub USB complet.
Courber ou aplanir l’écran
La particularité de cet écran « Flex » est donc de pouvoir se courber selon les envies de l’utilisateur. Pour cela, on se saisit des deux poignées rétractables sur les côtés de l’écran et l’on tire l’écran vers soi pour le plier. L’effet impressionne forcément, on a l’impression de tordre le métal.
Il est également effrayant au premier abord, car on n’a pas l’habitude de pouvoir plier une telle dalle, et quand on a en tête le prix de l’écran, on peut qu’être effrayé à l’idée de faire un faux pas.
Heureusement, cette impression disparait assez vite quand on prend l’habitude de changer la position de l’écran. En réalité, le changement de mode déclenche un « clic » assez audible qui permet de s’assurer que l’on ne pourra pas davantage courber l’écran ou l’aplanir. L’action se fait en demandant un petit effort physique tout de même, ce qui est plutôt rassurant quant à la résistance des bras qui tiennent la dalle.
Tout cela se fait en une poignée de secondes.
Mais à quoi ça sert ?
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C’est la question la plus récurrente en découvrant ce moniteur : à quoi ça sert de pouvoir le courber ou non. La réponse est assez simple, mais pourrait ne pas convaincre tout le monde. Lorsqu’un écran est courbé, les lignes affichées sont forcément déformées, ce qui le rend inadapté pour un usage professionnel tel que le montage vidéo ou la retouche d’image. À l’inverse, cette courbure peut renforcer l’immersion dans le jeu vidéo.
Plutôt que de choisir entre deux types d’écran, Corsair propose avec cet écran de trancher définitivement la question en vous laissant adapter l’affichage en fonction de vos besoins.
Connectique
Corsair a plutôt fait les bons choix en ce qui concerne la connectique. On retrouve deux ports HDMI 2.1 et un DisplayPort 1.4 pour la vidéo exclusivement. En plus de cette connectique, la marque propose un port USB Type-C intégrant à la fois le transfert de données (pour les ports USB du hub), la vidéo (via le protocole DisplayPort) et même l’énergie. En effet, il sera capable de charger votre PC portable.
L’écran intègre également un port USB-C plus classique pour gérer le hub USB si votre PC utilise déjà un des ports vidéo comme le HDMI.
Support
C’est à la fois une qualité et un défaut de ce moniteur. Le Corsair Xeneon Flex intègre un pied avec toute la connectique et ne propose donc pas une compatibilité VESA. Vous ne pourrez donc pas remplacer le pied par un bras ou un système alternatif.
Le pied fourni par Corsair est très simple à monter : on enfonce l’écran sur le pied et l’on tourne une petite vis à la main.
À l’usage, on est déçu que le pied ne propose pas un réglage de la hauteur de l’écran. Il faudra donc surélever le pied si vous trouvez que l’écran n’est pas assez haut. Pas de mode portrait non plus, mais ce n’est pas surprenant pour un écran aussi imposant.
Une excellente dalle LG Display
Corsair est allé chercher LG Display pour la dalle Oled de ce moniteur. On a le droit à un écran cochant toutes les cases d’une dalle haut de gamme en 2023 pour PC : définition 3440 x 1440 pixels, certification HDR1000, contraste infini et taux de rafraichissement à 240 Hz avec Freesync Premium et G-Sync. Cerise sur le gâteau, la surface de l’écran n’est pas sujette aux reflets.
Nous avons longuement testé le moniteur à l’aide de notre sonde colorimétrique pour le mettre à l’épreuve. Sur le HDR, nous avons pu atteindre un pic de 700 cd/m² pour une zone occupant 1 % de l’écran. Le pic de luminosité tombe à 600 cd/m² quand la zone blanche affichée est plus large. Sur des jeux vidéo comme Ori and the Will of the Wisp, l’effet est pour le moins saisissant.
Malheureusement, le support du HDR dans Windows laisse encore à désirer. Impossible par exemple, dans notre cas, de lancer une vidéo en HDR sur YouTube et de profiter pleinement des capacités de l’écran. Quoi qu’il en soit, ce pic de luminosité est parfaitement adéquat pour un moniteur de PC qui va être positionné très proche de nos yeux. En revanche la luminosité en plein écran, à moins de 200 cd/m2 d’après nos mesures, est un peu trop légère à notre goût. C’est sans doute le prix à payer pour une dalle à l’aspect mat, peu sujette aux reflets de lumière.
Sans surprise, LG Display a fait un excellent travail avec cette dalle Oled. On mesure une calibration d’usine très réussie avec un DeltaE moyen de 2,62 et une couverture à 98 % du DCI-P3.
Son taux de rafraîchissement à 240 Hz et la certification FreeSync Premium et G-Sync en font un écran de choix pour les joueurs de jeu vidéo. Nous avons mesuré un input lag de seulement 2,5 ms en mode 240 Hz, ce qui est tout simplement excellent. Il n’y a donc peu ou prou aucune latence entre votre action en jeu et la réaction de l’écran.
Un petit déficit de pixels
La seule ombre au tableau concernant ce Xeneon Flex est sans doute sa plus faible densité de pixel. Habituellement, la définition de 3440 x 1440 pixels est plutôt utilisée sur des diagonales de 34 pouces. Ici Corsair fait le choix d’une diagonale de 45 pouces ce qui limite forcément la densité, à définition égale. Avec un regard à seulement quelques centimètres de l’écran, les pixels deviennent plus facilement apparents.
C’est d’autant plus marqué que la dalle utilise une matrice de sous pixels WRGB en lieu et place de l’habituel RGB sur PC. Ce sous pixel blanc ajouté tous les trois sous pixel va également nuire à la lisibilité du texte. Ce n’est pas totalement la faute du constructeur : Microsoft n’a pas mis à jour Windows 11 pour mieux gérer les nouvelles générations d’écran qui utilisent des matrices différentes. Nous avions rencontré le même problème lors de notre test de l’écran Alienware QD-Oled.
Interface
L’écran offre deux interfaces pour ses réglages. Il y a tout d’abord l’OSD, c’est-à-dire l’interface que l’on peut manipuler grâce aux boutons physiques sur l’écran et qui apparait en surimpression de l’image envoyée par votre appareil. On y retrouve les réglages classiques de qualité de l’image, le choix des sources ou encore un mode Picture in Picture permettant d’afficher deux sources simultanément à l’écran. On ne croule pas sous les options et les menus ont le mérite d’être plutôt clairs.
Les boutons à l’avant du moniteur sont plutôt simples d’accès et assez clairs. Il y a un bouton dédié à l’alimentation et un autre au changement de source. Le bouton permettant d’accéder au menu cache en réalité un système de joystick qui va permettre de se déplacer et de valider ses choix.
Corsair propose aussi une interface de gestion de l’écran depuis son logiciel iCue qui permet notamment de régler précisément la calibration de l’image avec le confort d’une interface sous Windows ou macOS.
Consommation
Dans un usage classique du moniteur, avec un PC de bureau sans utiliser la recharge Power Delivery du port USB-C, l’écran consomme entre 60 et 70W, ce qui est assez élevé pour une dalle Oled. En veille, la consommation tombe à 0,3W, ce qui est raisonnable.
Quid du burn-in sur un écran Oled ?
Nous avons désormais quelques années de recul sur l’arrivée de l’Oled sur PC. Malheureusement, cela reste insuffisant pour mesurer à quel point les écrans Oled de PC seront sensibles au phénomène de marquage « burn-in ». On pense en particulier à la barre des tâches de Windows qui est à une position fixe.
Pour rassurer le consommateur, Corsair propose une garantie de 3 ans contre le burn-in et les pixels morts. Il faut aussi savoir que la technologie Oled a connu beaucoup d’évolutions pour être moins sensible à ces problèmes. Enfin, LG Display et Windows proposent des techniques de déplacement des pixels pour limiter les risques.
Prix et disponibilité
L’écran Corsair Xeneon Flex 45WQHD240 Oled est commercialisé à partir de 2399,99 euros en France. On peut notamment le trouver sur le site du constructeur, mais aussi sur Amazon.fr.
Sans être totalement hors de prix, c’est un tarif très élevé pour un moniteur de PC. L’un des concurrents principaux de cet écran est l’Alienware 34 QD-OLED (AW3423DW) commercialisé à 1299 euros. Dell a même lancé une version encore moins chère de cet écran à 1099 euros. Il propose là aussi une dalle Oled, mais avec une courbure fixe et une fréquence d’affichage plus limitée.
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