Cowboy 4 : retards de livraison et déperdition d’énergie, la marque s’explique

 
Entre retards de livraison et anomalies énergétiques, le Cowboy 4 subit quelques déboires depuis son annonce en mai 2021. Frandroid s’est entretenu avec Tanguy Goretti, cofondateur de la marque, pour tenter d’éclaircir la situation.
Cowboy 4
Source : Cowboy

Après un Cowboy 3 favorablement reçu par la critique, le constructeur belge s’est attelé à concevoir la prochaine génération de son vélo électrique : le Cowboy 4, officialisé le 4 mai 2021. Pour cette nouvelle mouture, l’entreprise a peaufiné une formule déjà bien huilée tout en ajoutant pour la première fois de son histoire un modèle à cadre ouvert, la version ST.

Initialement attendus pour l’été 2021, les Cowboy 4 et Cowboy 4 ST se sont longtemps fait attendre. Et une fois arrivés dans les mains des premiers utilisateurs, plusieurs phénomènes énergétiques étranges ont pointé le bout de leur nez. Pour mieux comprendre la situation, la rédaction a pu échanger avec l’un des cofondateurs du groupe, Tanguy Goretti.

« Une crise violente à plusieurs niveaux »

Au sein des communautés Cowboy, il n’est pas rare de croiser des clients désarmés face aux multiples reports de leur commande. Pour certains, le retard ne se compte pas en semaines, mais bien en mois. Aujourd’hui (février 2022), acheter un Cowboy 4 revient à patienter jusqu’à mai/juin pour recevoir son sésame, soit quatre à cinq mois.

Des délais terriblement longs – que ce soit pour les anciens ou nouveaux clients – qui s’expliquent par une raison relativement simple : une violente crise industrielle, qui fait forcément écho à la pénurie de composants inhérente à la pandémie mondiale du Covid-19. Cowboy a été touché de plein fouet, bouleversant alors son calendrier originel.

Source : Cowboy

« C’est une crise violente à plusieurs niveaux », prévient d’emblée Tanguy Goretti. « Il s’agit tout d’abord d’une pénurie de matières premières, comme l’aluminium, que nous utilisons pour le cadre de nos vélos ». Ces circonstances particulières ont alors torpillé la chaîne de production, elle-même perturbée par d’autres contretemps.

« Il existe de vrais problèmes de capacités de production chez les fournisseurs. Par exemple, nous commandons 2000 pièces, mais nous n’en avons le droit qu’à 1000 », poursuit Tanguy Goretti, qui pointe aussi du doigt la crise des microcontrôleurs. « Aujourd’hui, il faut commander les pièces électroniques 18 mois à l’avance ».

Un retour à la normal attendu

À tout ce remue-ménage s’ajoute une crise logistique à double effet : « Une augmentation des coûts et un ralentissement global des arrivages et livraisons. Au lieu de 4 semaines, il faut compter le double, voire le triple de temps », précise notre interlocuteur. « Chez Cowboy, ça nous a forcément impacté ».

Pendant un temps, la marque belge pensait voir le bout du tunnel, avant qu’un énième imprévu ne la rattrape. « On avait réussi à avoir toutes nos pièces… sauf les freins. Notre fournisseur a rencontré des problèmes de capacité. Donc aujourd’hui, on travaille en flux tendu, et on se bat pour augmenter les capacités de nos partenaires ».

Cowboy 4
Source : Cowboy

Pour autant, les livraisons des Cowboy 4 et Cowboy 4 ST ont progressivement débuté à partir du mois de novembre 2021, bien que de nombreux clients doivent encore prendre leur mal en patience. Une donne qui devrait changer à partir du mois de mai, nous assure Tanguy G. « Pour une commande effectuée en mai, la livraison aura lieu en juin ou juillet ».

« À moins qu’il y ait de nouveau une grosse crise ou des fermetures d’usines. Mais sinon, tout est en place. La levée de fonds (NDLR : Cowboy a récemment levé 80 millions d’euros, notamment pour s’implanter sur le marché américain) facilite aussi les choses », admet l’ancien cofondateur de Take Eat Easy.

Un nouveau cockpit capricieux

Les premières livraisons effectuées ont néanmoins laissé place à des anomalies énergétiques inattendues. Nous en avons fait le constat à deux reprises, sur chaque modèle Cowboy 4 ST confié à la rédaction. D’autres témoignages sont venus confirmer nos doutes et nos craintes.

« On ne comprenait pas pourquoi, mais le niveau de batterie diminuait » sans que le vélo ne soit utilisé. Cette déperdition était conséquente : jusqu’à 5 % d’autonomie en moins en à peine 24h, avec ou sans l’Auto Unlock ou la connexion Bluetooth activée. Quoi qu’il en soit, une perte était recensée.

Cowboy 4
Source : Cowboy

Tanguy Goretti apporte une explication claire et transparente à cette problématique : « C’est lié au nouveau cockpit du Cowboy 4, et à ses nouvelles pièces électroniques. Sur certains vélos, on n’arrivait tout simplement pas à éteindre ce cockpit correctement ». Ce qui pompait alors de l’énergie de manière continue.

Ce défaut est dû « à une petite variation au sein des composants électroniques, un taux de réponse différent qui se compte en milliseconde ». Suffisant pour semer la zizanie, en somme. « On ne l’avait pas détecté : aujourd’hui, ça a été identifié et résolu. Cela fait 10 jours (NDLR : interview réalisée le 09/02) que la nouvelle mise à jour est en test ».

Cowboy n’a pas instantanément repéré le problème, car toute la flotte n’était pas concernée, nous a-t-on assuré : un peu plus de 10 % de son parc l’était. Et par effet boule de neige, ce pépin en a crée un autre : « Cette perte a perturbé le calcul du niveau de batterie restante du vélo », explique Tanguy Goretti.

Connecter un VAE, une fausse bonne idée ?

« Ce qu’il se passait, c’est que le niveau de batterie indiqué n’était pas correct : mais cela n’arrive qu’au début. Après plusieurs cycles de recharge, tout rentre dans l’ordre », tient-il à rassurer. Si des mises à jour vous sont proposées d’ici les prochains jours, un conseil, installez-les rapidement.

Plus généralement, l’ensemble de ces événements permet de remettre en question la nécessité de connecter nos vélos électriques. Ajouter de l’électronique et du logiciel peut parfois entraîner des complications incongrues, certes corrigibles, mais tout de même enquiquinantes sur l’instant T.

Des modèles conçus dans la plus grande simplicité et sans aucune connectivité remplissent bien souvent leur rôle à la perfection, en témoignent le Vélo Mad Sport+ ou le Moustache Lundi 27.3 testés par la rédaction. Car après tout, un vélo, qu’il soit électrique ou musculaire, sert avant tout à nous déplacer d’un A à un point B : un point c’est tout.

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