Vélos électriques : Cowboy veut réussir là où beaucoup sont en train d’échouer

 
Dans le cadre d’un entretien accordé à CNBC, Adrien Roose, cofondateur de la marque Cowboy, s’attend à ce que la société atteigne le seuil de rentabilité sur une année complète à l’issue du troisième trimestre 2024. Le patron de la marque belge aborde également la conjoncture délicate du secteur.
Cowboy Core Classic
Source : Cowboy

En juillet 2023, Cowboy a atteint pour la première fois de son histoire le seuil de rentabilité. Fondée en 2017, celle qui s’est fait une réputation dans les vélos électriques connectés est ainsi parvenue à trouver un équilibre entre ses coûts de production, son chiffre d’affaires et ses bénéfices, sur une période estivale record en termes de ventes.

Cela pourrait paraître anodin, mais ce nouveau cap franchi par Cowboy intervient dans un contexte financier délicat pour le secteur du vélo électrique. En 2023, les entreprises ayant déclaré faillite ou traversant une période tourmentée sont nombreuses : citons Mate BikeFlyerGleamRevonteQWIC ou encore Kiffy, sans oublier les plateformes Probikeshop et Bikester.

Des optimisations financières essentielles

Évidemment, la plus symbolique des déroutes reste celle de VanMoof, le plus gros concurrent de Cowboy, qui a depuis été racheté par McLaren Applied. En clair, Cowboy est parvenu à dégager de l’argent, quand d’autres ont tout bonnement sombré. Et le groupe ne compte pas s’arrêter là, avec un objectif 2024 clair.

Adrien Roose, PDG et co-fondateur de la société, s’est entretenu avec CNBC pour présenter le but précis de Cowboy : être rentable sur une année fiscale entière, en se basant sur l’indicateur de rentabilité EBITDA (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization, soit Bénéfice avant Intérêts, Impôts, Dépréciation et Amortissement).

Cowboy
Source : Frandroid

L’EBITDA est un indicateur américain qui mesure la rentabilité financière du cycle d’exploitation d’une entreprise. « Nous sommes convaincus que, d’ici 2024, nous aurons un EBITDA rentable et un flux de trésorerie positif sur l’ensemble de l’année », espère l’intéressé. Pour ce faire, Cowboy compte notamment sur la reprise de la demande.

« En 2023, il y a eu un léger ralentissement, mais la demande à moyen et long terme pour la micromobilité en général est plus forte que jamais et nous sommes très optimistes. » Il sera intéressant d’observer avec attention les chiffres de ventes de 2023, après des années records en matière de ventes de vélos électriques.

L’entrepreneur revient également sur la récente stratégie de Cowboy qui lui a permis de goûter à la rentabilité. La société a baissé son coût d’exploitation de 19 %, augmenté ses marges de 40 % (en partie avec des hausses de prix), pour des revenus en hausse de 38 %. Cela s’appelle tout simplement de l’optimisation financière à différents niveaux.

Maintenir un bon rythme de croisière

Pour Cowboy, il conviendra désormais de maintenir un solide rythme de croisière pour arriver à ses fins. Alors même que « les gens achètent essentiellement des vélos en été, et moins en hiver », estime Adrien Roose. Même si la période de Black Friday – Cowboy a d’ailleurs dégainé une énorme promotion de 800 euros – peut booster la fin d’année.

Adrien Roose aborde enfin les raisons selon lesquelles « la demande a globalement ralenti vers 2022 et 2023 ». Pour lui, et comme de nombreuses entreprises nous l’ont confirmé en 2023, la forte demande post-Covid a entraîné des commandes massives de composants… suivis de retards de livraison importants.

Conséquences : lorsque les fabricants ont enfin reçu leurs commandes de pièces, la demande a entre-temps chuté. Ce qui « s’est immédiatement traduit par des niveaux de stocks très élevés et un manque de liquidités ». Malheureusement, certaines sociétés n’ont pas réussi à sortir la tête de l’eau.


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