Une voiture électrique de plus de 300 ch, c’était, au début, un argument marketing pour les constructeurs qui s’immisçaient dans l’univers encore peu connu de l’électrique par les clients. Sur le papier, ça impressionne puisque, pour remettre les choses dans leur contexte, 300 ch, c’est aussi la puissance d’une Audi S3 thermique, ou encore d’une Cupra Leon, des modèles devenus peu accessibles du fait du malus écologique.
L’électrique a en quelque sorte démocratisé cette profusion de puissance. Le meilleur exemple, c’est sans doute la Tesla Model S Plaid qui coûte, certes, plus de 100 000 euros, mais qui développe 1 020 ch. Pour avoir le droit à une voiture thermique avec cette puissance et ces performances, il faut débourser au minimum huit voire dix fois plus.
Avec l’avènement de l’électrique de ces dernières années, on a vu les constructeurs revenir à des puissances plus consensuelles, semblables à leurs homologues thermiques, en témoignent la nouvelle Renault 5 E-Tech dont les niveaux de puissance sont quasiment calqués sur la Clio. Logiquement, quand une voiture électrique sort avec plus de 300 ch aujourd’hui, on en revient à des chiffres plutôt costauds, et les marques rejouent sur le côté sportif.
C’est le cas notamment avec la Cupra Born, cousine technique de la Volkswagen ID.3, qui a reçu récemment une version sportive baptisée VZ et que nous sommes partis essayer du côté de Barcelone, sur les terres de Cupra, en Espagne.
Fiche technique
Modèle | Cupra Born |
---|---|
Catégorie | Berlines |
Puissance (chevaux) | 204 chevaux |
0 à 100km/h | 7 s |
Niveau d’autonomie | Conduite semi-autonome (niveau 2) |
Prise côté voiture | Type 2 Combo (CCS) |
Prix | 44 500 € |
Essayez-la | Fiche produit |
Essai réalisé dans le cadre d’un essai organisé par le constructeur.
Design : rien de nouveau sous le soleil
Sur le plan esthétique, la Cupra Born VZ se distingue par l’ajout de deux nouvelles jantes forgées de 20 pouces permettant un gain de poids de 3 kg par roues, ainsi que des détails distinctifs tels que le logo VZ et deux nouveaux coloris : « Vert Esterel » (uniquement pour la version VZ) et « Noir Minuit ».
Pour rappel, la Cupra Born est une compacte plutôt grande pour son segment, avec une longueur de 4,32 mètres, soit 6 centimètres de plus que la Volkswagen ID.3. Elle revendique une largeur de 1,81 mètre, une hauteur de 1,54 mètre et un empattement de 2,77 mètres, soit, à quelques millimètres près, les mêmes cotes que l’ID.3.
Habitacle : quelques excentricités supplémentaires
À l’intérieur, l’ambiance sportive est palpable avec l’introduction de nouveaux sièges « Cup Bucket » de série, plutôt esthétiques et qui sont vraiment bien intégrés à l’ambiance plus sportive de la voiture. Les dossiers ne sont pas en carbone, mais en fibre de lin pour le côté « écolo ».
Les palettes au volant permettent de contrôler facilement le système de récupération d’énergie au freinage, et rappelleront peut-être de bons souvenirs à ceux qui jouaient de la palette pour passer les rapports sur leurs anciennes voitures thermiques. Les temps changent, les plaisirs aussi.
Les matériaux sélectionnés sont de qualités et un peu plus originaux qu’à bord de l’ID.3, avec notamment des panneaux de portes à motifs 3D, ou encore la présence d’une console centrale qui donne un aspect plus « cocon » une fois installé à bord, là où l’ID.3 préfère laisser un grand espace vide.
Concernant l’espace à bord, la Cupra Born est plus grande que l’ID.3, mais donne moins cette impression d’espace. Pourtant, la Born ne manque pas de volume, avec une habitabilité digne du segment supérieur et une banquette arrière plutôt confortable pour transporter deux passagers, et même un troisième grâce à l’absence de tunnel de transmission qui vient habituellement entraver l’espace aux jambes.
Enfin, en ce qui concerne le volume de coffre, la Cupra Born fait exactement comme l’ID.3, avec un volume de 385 litres, et qui peut grimper jusqu’à 1267 litres une fois la banquette arrière rabattue.
Infodivertissement : tout le nécessaire
La Born VZ bénéficie d’un nouveau système d’infodivertissement avec un écran de 12,9 pouces (+0,9 pouce par rapport à la Born actuelle) et inclut une nouvelle barre tactile rétro-éclairée, qui permet de régler directement la climatisation et le volume. C’est le même système que l’on trouve sur la Volkswagen ID.3 restylée.
L’écran tactile, compatible avec Apple CarPlay et Android Auto, ne bénéficie pas d’une qualité graphique exceptionnelle, mais les menus sont plutôt jolis bien qu’assez mal agencés, on s’y perd très rapidement avec une multitude de sous-menus pour gérer différentes fonctions, à commencer par la ventilation.
Même si le système d’info-divertissement souffre d’une ergonomie compliquée, les menus sont très nombreux et plutôt pratiques, notamment ceux liés à l’électrification, avec notamment une planification de recharge lors de vos longs trajets via le GPS. Un système de commande vocale, que l’on interpelle avec les mots-clés « hola, hola », est aussi de la partie.
Aides à la conduite : copié collé
Comme sa cousine ID.3, la Cupra Born bénéficie d’un catalogue d’aides à la conduite particulièrement fourni, avec le régulateur de vitesse adaptatif prédictif, le système de lecture des panneaux, le détecteur d’angles morts ou encore la caméra à 360°.
La voiture peut aussi être connectée avec les infrastructures urbaines, si elles le sont elles aussi évidemment, mais aussi avec les autres voitures grâce à la fonction Car2X. La technologie n’utilise pas le réseau de téléphonie mobile, ce qui signifie qu’elle offre une couverture étendue dans les limites du système.
Conduite : dynamique, mais certainement pas sportive
Sous son capot, elle abrite un groupe motopropulseur électrique capable de délivrer 325 chevaux et un couple de 545 Nm. Contre 204 ch et 310 Nm de couple pour l’ancienne version, grâce au nouveau moteur AP550. À la lecture de la fiche technique, les performances semblent tout juste correctes. La marque annonce 5,7 secondes pour l’exercice du 0 à 100 km/h (des petites GTI moins puissantes font tout aussi bien) et 200 km/h en vitesse de pointe (+40 km/h par rapport à une Born de 230 ch).
Outre la cure de chevaux supplémentaire, les ingénieurs ont revu la suspension afin de la rendre légèrement plus ferme. À l’arrière, la Cupra Born VZ est équipée de nouveaux amortisseurs et de nouveaux ressorts associés à des réglages optimisés des amortissements avant ainsi qu’à de nouvelles barres antiroulis. De quoi rendre le comportement de la voiture plus dynamique, mais aussi plus confortable en améliorant la filtration des aspérités de la route, toujours d’après les ingénieurs.
La bonne idée surtout, ça a été de ne pas greffer un second moteur électrique sur le train avant pour augmenter la puissance et, surtout, l’alourdir. Car pour une compacte sportive avec des jantes allégées, le poids n’est pas son point fort : Cupra annonce 1 999 kg sur la balance.
325 ch sur les seules roues arrière, ça fait envie évidemment, surtout sur les jolies routes de l’arrière-pays barcelonais. À la moindre sollicitation sur la pédale de droite, force est de constater que ça envoie, notamment sur le 0 à 50 km/h, tandis que le comportement en virage est plutôt sain, même si on aurait aimé que la voiture soit moins fainéante à la remise des gaz quand les roues sont encore légèrement braquées. On repassera pour les jolies glisses, d’autant plus que les béquilles électroniques sont un peu intrusives.
Le travail sur les suspensions pilotées à amortissement réglable sur quinze niveaux est toujours excellent au sein du groupe Volkswagen, avec la possibilité d’avoir une voiture vraiment confortable au quotidien, et mieux maintenue en conduite dynamique. Aujourd’hui, personne ne fait mieux dans cette gamme.
Autonomie, batterie et recharge
Et en termes d’autonomie, contrairement aux performances, c’est plutôt pas mal pour un véhicule annoncé comme sportif. La Cupra Born VZ est capable de parcourir entre 508 et 599 km selon le cycle WLTP (cela dépend des options choisies). La batterie a, elle aussi, été améliorée et offre désormais une capacité nette de 79 kWh (+2 kWh).
L’accumulateur peut être chargé à domicile à l’aide d’une wallbox en courant alternatif 11 kW permettant de passer de 0 à 100 % en 8h30, ou sur une borne de recharge rapide en courant continu de 185 kW permettant de passer de 10 à 80 % en 26 minutes. Même si la voiture n’a que trois ans, elle commence déjà à « souffrir » de son architecture un poil vieillissante en matière de recharge, la plupart des concurrentes, notamment asiatiques, faisant mieux à ce niveau.
De notre côté, malgré une conduite plutôt dynamique sur routes sinueuses et sans ménagement, la consommation ne s’est pas forcément envolée tant que ça, avec 23 kWh/100 km (environ 380 km d’autonomie à cette allure), mais certains de nos collègues ayant eu le pied moins lourd sont parvenus à descendre sous les 17 kWh/100 km (environ 470 km d’autonomie). Pas mal pour une voiture dynamique.
Prix, concurrence et disponibilité : peu de rivales
À l’heure où nous écrivons ces lignes, le tarif de cette version VZ n’est pas encore connu, mais d’après Cupra, elle devrait être éligible au bonus écologique de 4 000 euros, pour s’afficher autour des 42 000 euros au final.
Un rapport qualité/prix plutôt convenable au vu des prestations, même si la Born VZ est quand même assez éloignée de la MG4 X-Power de 435 ch en termes de sportivité, d’autant plus que la compacte sino-britannique s’affiche à seulement 35 490 euros après la déduction d’une remise commerciale de 5 000 euros suite à la perte du bonus écologique chez MG.
La Cupra Born VZ sera lancée au troisième trimestre 2024 et sera disponible à la commande à partir du mois de juin en France. Toujours chez Volkswagen, la Volkswagen ID.3 GTX pourrait être une belle alternative, avec certes quelques chevaux de moins (286 équidés annoncés) et sans doute un tempérament moins sportif, mais arrivant à dépasser les 600 km d’autonomie en restant compatible avec le bonus écologique.
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