“Ça met toute la structure financière de l’entreprise en danger” : pourquoi cette nouvelle marque de Volkswagen est déjà menacée

 
Alors que l’Union européenne a mis en place des droits de douane plus élevés pour les voitures électriques produites en Chine, Cupra, appartenant au groupe Volkswagen, pourrait être particulièrement menacé en Europe. Son SUV électrique, le Tavascan est assemblé dans l’Empire du Milieu et pourrait être fortement pénalisé. Ce qui aurait un impact désastreux pour la firme espagnole.

Les voitures chinoises sont dans le viseur de Bruxelles, qui voit d’un très mauvais œil leur arrivée massive sur son territoire. D’autant plus qu’elles sont parfois affichées à des prix inférieurs aux modèles européens.

Une mesure inquiétante

Cela s’expliquerait selon la Commission européenne par l’attribution de subventions aux constructeurs par le gouvernement lui-même, leur permettant de baisser leurs tarifs. Pour lutter contre cette concurrence jugée déloyale, Bruxelles a décidé de mettre en place des droits de douane plus élevés, pour toutes les voitures électriques fabriquées en Chine. Même les marques européennes sont concernées si elles assemblent des véhicules dans l’Empire du Milieu. C’est par exemple le cas de Dacia avec sa Spring, aussi privée de bonus écologique.

Mais ce n’est pas tout, car une autre marque est aussi touchée par cette mesure, fortement contestée par le gouvernement chinois. Il s’agit de Cupra, dont le SUV électrique Tavascan est, lui aussi, produit en Chine depuis son lancement en juin dernier. Et cela ne plaît pas du tout à l’Union européenne, qui impose désormais une taxe fixée à 38,1 %, en plus des 10 % déjà en vigueur. Un chiffre qui devrait évidemment faire très mal au constructeur, mais qui pourrait cependant être réduit.

En effet, il devait finalement passer à 21,3 %, tout comme pour les voitures électriques produites en Chine par BMW et Mini, en raison d’un réajustement prévu par Bruxelles. Mais cette petite baisse ne devrait cependant pas changer grand-chose pour Cupra, qui risque d’être contraint de revoir le prix de son SUV électrique à la hausse. Et cela ne sera pas sans conséquences, comme l’a affirmé le patron de la marque, Wayne Griffiths, relayé par Reuters.

Ce dernier se montre particulièrement inquiet de cette mesure décrétée de manière unilatérale par l’Union européenne, et craint qu’elle soit destructrice pour la jeune marque qui a pris son indépendance de Seat en 2018. Le PDG, qui a dévoilé hier le nouveau Terramar a déclaré que cette hausse des droits de douane pourrait avoir un impact direct sur les ventes de son Tavascan. Le patron a même dit que le Cupra Tavascan pourrait être « éliminé » à cause des droits de douane.

Et si les ventes ne répondent pas aux attentes prévues, la marque pourrait sombrer. Le patron a ajouté que cette situation « met toute la structure financière de l’entreprise en danger« .

Des ventes en baisse ?

Car inévitablement, le prix de sa voiture électrique risque de fortement grimper, afin d’éviter à Cupra d’avoir à réduire ses profits. Pour mémoire, le SUV électrique est actuellement affiché à partir de 46 999 euros mais n’est déjà plus éligible au bonus écologique de 4 000 euros en raison de son assemblage en Chine. Avec des taxes en hausse, ce tarif devrait l’être aussi, sauf que cela risque de dissuader de nombreux automobilistes, alors que ces derniers trouvent encore les voitures zéro-émission (à l’échappement) trop chères.

Les ventes pourraient donc baisser, et cela posera un grave souci à la marque espagnole. Car cette dernière compte énormément sur son Tavascan pour atteindre ses objectifs de réduction de ses émissions de CO2. Et elle doit vendre le plus d’exemplaires possibles pour abaisser sa moyenne, dans le cadre de la réglementation CAFE. Si les objectifs ne sont pas atteints, la marque écopera d’une lourde amende, puisque celle-ci est fixée à 95 euros par gramme dépassé et par voiture vendue. De plus, qui dit immatriculations insuffisantes dit baisse de la production.


Et cela risque de menacer de nombreux emplois au sein de sa base espagnole, sans donner plus de détails pour le moment. Une situation totalement ubuesque, alors que cette mesure était initialement prévue pour protéger l’industrie automobile européenne. Elle a finalement l’effet inverse, comme l’ont déjà dénoncé d’autres constructeurs du Vieux Continent, fermement opposé à la hausse des droits de douane. Mais cela n’a pas suffi pour dissuader Bruxelles de faire entrer cette décision en vigueur.


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