Decathlon muscle son jeu
Decathlon poursuit son petit bonhomme de chemin sur le sentier des vélos électriques avec une offre toujours plus fournie et polyvalente. En témoigne le vélo cargo de type longtail présenté en novembre 2021. Son site en ligne, lui, fait aussi office de plateforme de vente pour d’autres marques comme NEOMOUV.
Parmi les cycles branchés phares de Decathlon, un certain Elops 900 E. Ce modèle destiné à la ville cherche à toucher les bourses modestes tout en proposant une intéressante panoplie d’équipements, le tout pour des utilisateurs avant tout urbains. Nous l’avons testé sur une centaine de kilomètres.
Fiche technique
Modèle | Decathlon Elops 900 E |
---|---|
Puissance du moteur | 250 watts |
Nombre d’assistances | 3 |
Autonomie annoncée | 70 km |
Temps de recharge annoncé | 300 min |
Batterie amovible | Oui |
Bluetooth | Inconnu |
GPS | Non |
Écran | Oui |
Poids | 24,5 kg |
Couleur | Bleu |
Poids maximal supporté | 125 kg |
Phares | Oui |
Feu arrière | Oui |
Prix | 1 299 € |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé à partir d’un modèle prêté par la marque.
Design
Design efficace, poids élevé
À 1299 euros, le Decathlon Elops 900 E est considéré comme un vélo électrique d’entrée de gamme. Il faut donc faire preuve d’un minimum d’indulgence envers certains détails esthétiques, à l’image des câbles de freins qui viennent jouer les trouble-fêtes au niveau du guidon et des quelques pliures de soudures dispatchés sur le cadre en aluminium.
L’Elops 900 E n’en reste pas moins élégant et agréable à l’œil, tout particulièrement dans son coloris bleu marine, affublé d’un effet mat du plus bel effet. Le look global ne fait pas d’extravagance et joue la carte de la simplicité, en digne représentant des vélos hollandais – autant avec le cadre fermé qu’avec le cadre ouvert.
Gardez à l’esprit que ce modèle fait partie des poids lourds du marché : 25,4 kg (taille M), qui sont principalement concentrés à l’arrière, où se trouvent à la fois le moteur et la batterie. Faire basculer la roue avant s’avère donc un jeu d’enfant lorsque vous souhaitez insérer votre bolide dans un ascenseur – sa grande taille l’empêche de le rentrer roues à terre.
Compte tenu de sa taille élancée, privilégiez un grand salon, une cour et un local à vélo pour le mettre en sécurité. Dans un appartement de taille modeste, il risque de prendre de la place. À ce propos, son faible rayon de braquage n’est pas des plus pratiques pour faire demi-tour dans un petit, voire même un moyen espace. Difficile aussi de complètement faire pivoter la roue dans un ascenseur, d’où la nécessité de la faire basculer.
L’avantage de Decathlon, c’est qu’il est tout à fait possible de vous rendre dans l’une de ses enseignes pour le voir en chair et en os, et même le prendre en main dans un magasin. Une initiative que l’on encourage pour vous faire un meilleur avis sur son design, son poids et son ergonomie globale.
Un confort bien calibré
En termes de confort, l’Elops 900 E fait partie des bons élèves et opte pour une petite panoplie d’équipements des plus agréables. Le principal atout est la fourche suspendue, une Suntour Nex d’un débattement de 63 mm. Cela permet de ne pas trop brusquer ni vous, ni l’avant du vélo, au passage d’un nid de poule ou d’un trottoir un peu surélevé.
Plus globalement, elle offre une sensation plus agréable lorsque vous roulez sur des revêtements abîmés. Équiper un vélo électrique d’une fourche suspendue est une bonne initiative de la part de Decathlon. Cet accessoire est épaulé par une selle relativement large qui accueille convenablement votre fessier.
À titre personnel, je n’ai pas remarqué de gêne particulière, sauf peut-être sur des trajets frôlant l’heure. Mais globalement, l’association fourche suspendue/selle fonctionne. Ce binôme est épaulé par des roues de 28 pouces équipées de pneus de type ballon. Ces derniers ont la particularité d’absorber les aspérités de la route pour un meilleur confort.
Decathlon vous conseille d’ailleurs de les gonfler avec une pression comprise entre 3,5 et 4 bars, afin d’optimiser l’autonomie et éviter les crevaisons. Pensez donc à vérifier de temps à autre la pression de vos pneus.
Enfin, les poignées de notre protagoniste du jour se dotent de petites excroissances offrant leur hospitalité à vos éminences thénar – toute la zone qui se situe en dessous de votre pouce. C’est du détail, mais du détail qui compte.
Équipements : soyez rassurés
Comme l’Elops 120 E testé en 2021, le 900 E n’est clairement pas avare en équipements. Et rien que pour ça, Decathlon marque des petits points comparés à d’autres marques parfois un peu pingres sur les bords. Ici, rien de particulier ne manque.
Garde-boue efficace, porte-bagages arrière avec élastiques bien serrés (attention toutefois aux objets fragiles), béquille, réflecteurs et sonnette. Cette dernière est juste trop éloignée de la poignée : votre pouce ne tombe pas dessus naturellement et il est nécessaire de déplacer sa main pour y accéder – au risque de lâcher la poignée de frein.
La lumière avant (20 LUX) est quant à elle directement intégrée au cadre. Cela a le mérite de pepser son look, mais le phare ne suit pas la direction de votre guidon lors d’un virage. La zone que vous êtes censés regarder reste donc dans l’obscurité. Plus globalement, n’hésitez pas à installer une lumière plus puissante.
Le porte-bagages arrière a les épaules pour supporter un siège bébé (normé à 27 kg). Attention en revanche : la béquille, elle, n’est pas en mesure de supporter le poids d’un bébé lorsque le vélo est à l’arrêt. Pensez à bien tenir votre vélo ou à prendre votre enfant dans vos bras dans ce cas de figure.
À l’avant, et si vous le souhaitez, un panier peut être ajouté : une référence semble être compatible, celui de 12 litres disponible à 25 euros.
Technologies embarquées
Ne vous attendez pas à une pléthore de fonctionnalités avancées disponibles depuis une application… car aucune application n’est au programme. Pour cela, il faut plutôt jeter son dévolu sur la version connectée de l’Elops 900 E, sobrement intitulée Decathlon Elops 920 E Connect et mieux taillé contre les vols grâce à son GPS intégré.
Notre monture à nous n’a rien de tout ça et se contente d’un petit écran, où quatre boutons suffisent pour le paramétrer et gérer les informations affichées. Le bouton on/off sert, comme vous vous en doutez, à éteindre et allumer le vélo. Mais pas que. Il permet aussi de changer un petit bout d’interface.
Outre la vitesse, l’écran peut aussi afficher soit le kilométrage global, soit le kilométrage depuis votre dernière charge, soit les kilomètres restants à parcourir avant de tomber en rade de batterie. Une barre de pourcentage est aussi de la partie.
Les boutons « + » et « -» influent sur le niveau d’assistance. Un appui plus long sur le bouton « + » allume par ailleurs les phares. À ce propos, au moment d’activer vos phares, l’écran jouit d’un boost de luminosité. Problème : en journée, vous n’avez nullement besoin de vos phares. L’écran manque donc de visibilité lorsqu’il est frappé par le soleil.
Conduite
Adapté à la ville… pour une conduite plan-plan
Le Decathlon Elops 900 E est le vélo électrique urbain par définition. De par sa conception, vous serez naturellement amené à opter pour une tenue de conduite droite. Il n’est pas question ici d’un cycle dynamique où la conduite sportive est de mise. Il s’agit de bien différencier ces deux postures.
Vous pouvez par ailleurs vous faufiler entre une file de voitures – en cas d’absence de piste cyclable – avec une certaine aisance, grâce à une largeur de guidon décente : 63 centimètres, soit 2 centimètres de moins que le Nakamura E-Crossover V, le Pure Flux One ou le Moustache 27.3. La vigilance reste de mise.
Comme on aime le répéter, chaque vélo électrique a ses propres aptitudes : il convient à chaque fois de s’y adapter et de dompter sa monture en douceur, sans se précipiter, pour définitivement se sentir à l’aise dessus. Cet Elops 900 E reste tout du moins classique dans sa conception : la conduite est peut-être un poil plan-plan, mais efficace.
À haute vitesse, la maniabilité et stabilité de l’Elops 900E sont somme toute classiques. À basse vitesse, c’est une autre paire de manches. Mais nous allons le voir dans la suite de ce test.
Moteur, capteur et transmission
Le Decathlon Elops 900 E s’appuie un moteur placé sur le moyeu de la roue arrière, associé à un capteur de rotation. On retrouve ce type de capteur sur des vélos électriques en entrée de gamme, car moins onéreux. Son principe est simple : lorsque le pédalier tourne, il le détecte et le transmet au moteur qui délivre une assistance électrique.
Généralement, un petit temps de latence est observé entre les premiers coups de pédale et l’arrivée de l’assistance. C’est pourquoi le comportement électrique d’un VAE avec un capteur de rotation paraît moins naturel, a contrario d’un capteur de couple qui mesure la puissance que vous mettez dans les pédales. L’assistance est alors proportionnelle.
L’idée derrière un capteur de rotation est d’envoyer toute la puissance possible lorsque l’utilisateur pédale. C’est tout, ou rien. Il n’y a pas d’entre-deux. L’avantage : l’effort peut être inexistant. Vous pouvez rouler à 22 km/h en utilisant un faible rapport de vitesse – en moulinant dans le vide, donc – et toujours profiter de l’assistance.
Plus concrètement, l’Elops 900 E n’est pas le plus dynamique des vélos électriques. Son couple de 35 Nm est correct, mais aurait mérité mieux. En face, Le Momentum Model T opte pour un couple de 40 Nm… avec un capteur de force. Mais à un prix légèrement plus élevé (200 euros de plus).
Il n’empêche, l’Elops 120 E vendu 400 euros moins chers propose exactement le même couple. On était donc en droit d’attendre mieux avec la gamme du dessus. En l’occurrence, ce n’est pas le cas. Conséquences : le 900 E peut rencontrer des petites difficultés pour gravir des côtes moyennes notamment. Il m’est arrivé de stagner à plusieurs reprises à 20 ou 21 km/h.
Aussi, le moteur perd légèrement en puissance une fois la batterie bien entamée : à 15 km restants, le vélo oscillait entre 23 et 24 km/h maximum. L’accélération paraît également moins punchy. Disons que l’Elops 900 E sert avant tout à vous emmener d’un point A à un point B. Niveau fun et sensations, il vaut mieux se tourner vers d’autres modèles plus chers.
Du côté de la transmission, le système fourni par Shimano comprend 7 vitesses. Je n’ai jamais déraillé avec. En revanche, la vitesse 1 paraît trop rigide. On l’aurait aimée plus lâche pour faciliter les départs. Cela peut provoquer un petit déséquilibre au démarrage, bien que l’assistance est transmise relativement vite pour partir de l’avant.
Nous avons aussi remarqué une petite anomalie sur la vitesse 5, qui peut avoir du mal à s’enclencher. Un petit cliquetis se fait entendre, vous poussant à baisser de rapport pour revenir sur la vitesse 5. Rien de très grave en somme.
Trois modes d’assistances sont disponibles : le mode 1 vous limite à 15 km/h, le mode 2 à 20 km/h et le mode 3 à 25 km/h, comme le veut la loi. J’ai personnellement utilisé le mode 3 la grande majorité du temps. C’est aussi lui que vous allez probablement configurer, sauf si souhaitez conserver votre autonomie.
Le petit plus : un mode « Marche » est activable via le mode 1 en appuyant 5 secondes sur le bouton « + » de la commande déportée. Cela peut être pratique si vous circulez sur le trottoir, pied-à-terre et vélo à la main.
Freins
Les freins à disque mécaniques – modèle Auriga de Tektro – sont corrects pour ce prix, mais manquent tout de même de mordants pour freiner de manière appuyée. Disons qu’il faut un poil plus anticiper les situations pour mieux réagir en amont. Ces freins n’ont rien de médiocre pour autant : la sécurité est assurée.
Mais il est vrai que des freins à disque hydrauliques ne jouent clairement pas dans la même cour. Sauf que des concessions sont à faire pour tirer le prix des vélos électriques vers le bas. En tout cas, cela constitue tout de même une montée en gamme par rapport à l’Elops 120 E, muni de freins à patins.
Autonomie
Si le prix des vélos électriques est le principal frein à l’achat, l’autonomie n’en reste pas moins un critère important aux yeux des consommateurs. Avec un cycle pouvant parcourir 20 kilomètres, vous n’irez pas très loin. Avec un modèle capable d’abattre une distance de 50 kilomètres, c’est déjà mieux. Et c’est exactement ce que propose cet Elops 900 E.
Cinquante kilomètres pour un VAE vendu 1299 euros : la satisfaction peut être au rendez-vous. Surtout, le vélo calcule avec une excellente justesse vos parcours et le nombre de kilomètres restants. Cela se joue à quelques centaines de mètres près, d’après nos relevés de parcours recensés tout au long du test.
Si l’Elops 900E vous indique qu’il ne reste que 10,4 kilomètres d’autonomie, vous pouvez totalement lui faire confiance. Forcément, le gabarit de l’utilisateur, la typologie du terrain emprunté ou encore la pression des pneus peuvent jouer sur l’ensemble. De notre côté, les 50 km ont été atteints avec un cycliste de 61 kilos sur des trajets parfois pentus, mais pas trop.
D’un poids de 2,64 kg, la batterie jouit d’une capacité de 417 Wh, mais est surtout amovible. Toujours pratique si vous laissez votre vélo dans un local par exemple : il suffit de l’extraire de son emplacement puis de l’emporter avec vous. Pour ce faire, une petite clé vous est donnée pour déverrouiller ou verrouiller l’accumulateur.
La recharge s’effectue quant à elle en environ 3h30. C’est relativement long, mais cela peut correspondre à une matinée ou une petite après-midi de travail si vous souhaitez la recharger en journée.
Prix et disponibilité
Le Decathlon Elops 900 E est disponible sur le site officiel de la marque au prix de 1299 euros. Un prix « raisonnable » comparé au tarif moyen des vélos électriques (2079 euros en 2020), qui peut cependant être tempéré avec les multiples aides à l’achat attribuées par l’État, les régions, les collectivités territoriales et les villes.
Le modèle est disponible en deux tailles : S/M pour les personnes mesurant entre 155 et 175 centimètres et L/XL pour celles mesurant entre 175 et 195 centimètres.
[…] Pour en savoir davantage, n’hésitez pas à lire notre test complet sur le Decathlon Elops 900 E. […]
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