Le Decathlon LD 920 E ne nous est clairement pas inconnu. Début 2023, Frandroid a pu le prendre en main le temps d’une matinée, à Lille, aux côtés des ingénieurs de l’entreprise française. À l’époque, ce modèle exclusivement urbain nous avait tout bonnement bluffés dans sa version quasi définitive.
Ce modèle haut de gamme conçu en collaboration avec E2Drives – l’entreprise belge qui fournit le moteur et la boîte automatique – est disponible à la vente depuis août 2023. Nous avons pu l’essayer durant une semaine, afin de le tester en profondeur et effectuer au moins un cycle d’autonomie complet.
Que vaut ce cycle électrifié vendu 2999 euros ? Réponse dans notre essai complet.
Fiche technique
Modèle | Decathlon LD 920 E |
---|---|
Vitesse max | 25 km/h |
Puissance du moteur | 250 watts |
Nombre d’assistances | 4 |
Autonomie annoncée | 150 km |
Temps de recharge annoncé | 270 min |
Batterie amovible | Oui |
Bluetooth | Oui |
GPS | Oui |
Écran | Oui |
Poids | 26,5 kg |
Couleur | Noir |
Phares | Oui |
Feu arrière | Oui |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé à partir d’un modèle prêté par la marque.
Design
Si vous avez lu notre essai du Decathlon LD 500 E, alors vous remarquerez probablement des similitudes esthétiques avec ce LD 920 E. En effet, cette nouvelle gamme de vélos électriques urbains partage les mêmes codes visuels, avec un style et des lignes plus modernes plaisantes à observer.
Comparativement à son cousin, ce LD 920 E est visuellement – et pas que – plus imposant, la faute à sa généreuse batterie directement intégrée dans le cadre. En termes de capacité énergétique, celle de notre protagoniste du jour est clairement plus opulente. Cela joue donc sur sa taille, et par extension sur le gabarit global du cycle.
Pour les plus tatillons – et à 2999 euros, vous pouvez l’être un minimum -, vous pourriez facilement tiquer sur les grossières pliures de soudure visibles un peu partout. Rien de rédhibitoire pour autant : il s’agit ici de détails visuels mais tout de même notables. Vous êtes en tout cas prévenus.
Le Decathlon LD 920 E est décliné en deux versions : un cadre bas en trois tailles, un cadre haut lui aussi disponible en trois tailles. De quoi toucher un large public et convenir au maximum de personnes possibles. Ci-dessous, voici à quelles tailles correspond chaque version :
Cadre bas : S, M et L
- S : entre 1,55 m et 1,64 m
- M : entre 1,65 m et 1,74 m
- L : entre 1,75 m et 1,84 m
Cadre haut : M, L et XL
- M : entre 1,65 m et 1,74 m
- L : entre 1,75 m et 1,84 m
- XL : entre 1,85 m et 1,95 m
Qui dit bon gabarit, dit bien souvent poids élevé. Et ce Decathlon LD 920 E n’est pas un poids plume, bien au contraire : comptez 26,5 kg sur la balance en taille L. Ce qui en fait un vélo très lourd à porter sur un ou plusieurs étages. Privilégiez les ascenseurs, ou bien des espaces sécurisés pour le ranger facilement.
Son « rayon de braquage » fait partie des bons points : aucun câble ni quelconque élément ne vient entraver la manœuvre. Il est donc facile de faire demi-tour avec dans un endroit exigu, comme un petit hall d’immeuble ou un couloir étroit.
Un attirail d’équipements complet
Decathlon nous a-t-il déjà déçus en matière d’équipements ? Pas vraiment. Et ce BTWIN LD 920 E ne déroge pas à la règle, avec un panel d’accessoires aussi complet que pratique.
- Porte-bagages arrière : supporte 27 kg, mais uniquement compatible avec la bagagerie de Decathlon ;
- Phare avant très efficace dans des rues peu éclairées ; intégré au guidon, il suit le regard de ce dernier lorsque vous entreprenez un virage ;
- Garde-boue tubulaire très bien fixé et suffisamment enveloppant pour protéger vos jambes ;
- Béquille stable et rassurante ;
- Poignées ergonomiques confortables au possible ;
- En bonus, un bloqueur de roue arrière pour sécuriser votre engin.
Le seul (faux) bémol est la sonnette – la même que sur l’Elops LD 500 E -, très mignonne mais trop timide pour se faire entendre. Néanmoins, Decathlon nous a confirmé qu’elle sera remplacée par un meilleur modèle dès les premières livraisons. C’est un bon point.
Un écran moderne, une application complète
Les équipes de Decathlon ont mis un point d’honneur à développer non pas un vélo électrique classique, mais bien un VAE connecté. Premièrement, il convient de féliciter la marque tricolore pour son travail relatif à l’écran : il est moderne, grand, coloré et bien pensé pour apporter une expérience de navigation pertinente. C’est très appréciable.
Sur la partie gauche du guidon, une petite commande déportée permet de naviguer dans l’interface. Cette commande est composée d’un joystick et deux boutons « haut » et « bas ». Ces derniers permettent uniquement de modifier votre mode d’assistance (Eco, Tour et turbo). Chaque mode d’assistance a son code couleur propre à lui (vert, jaune, rose/violet).
Le joystick, lui, va plus loin : une poussette vers le haut ou le bas change votre RPM (Round Per Minute) – nous reviendrons dessus plus tard. Une poussette latérale modifie l’interface d’affichage. Par défaut, c’est la vitesse qui apparaît en premier. Viennent ensuite le pourcentage de batterie restante, l’autonomie restante en km et la dernière distance (en km) parcourue. L’heure est aussi indiquée, chose rare pour le souligner.
Sur notre modèle d’essai, la langue affichée était de l’anglais. Il est heureusement possible de la switcher en Français au premier allumage. Il aurait aussi peut-être été intéressant de proposer en complément un compteur kilométrique global pour connaître le nombre de km effectués depuis vos débuts.
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En bonus, un port USB-C a été intégré à la base de l’écran : vous pouvez ainsi recharger votre téléphone en roulant s’il est accroché à un support dédié par exemple. La commande déportée est aussi munie d’un bouton « phare », ainsi que d’un klaxon ô combien inutile tant son effet sonore frôle le ridicule, en plus d’être faible.
Une application mobile avec localisation GPS
À noter qu’une application mobile est disponible : il s’agit de Decathlon Mobility. Avec, vous retrouverez sur l’interface principale votre historique de trajets (itinéraires, distance parcourue, durée, vitesse moyenne, jour, heure), mais aussi un récapitulatif complet de vos calories dépensées, vos allures, les distances et la quantité de CO2 économisée. Bref, il y a de quoi combler les férus de données.
Évidemment, la fonction la plus intéressante n’est autre que la localisation GPS, qui s’est avérée précise. Avec, vous pourrez suivre votre vélo à la trace en cas de vol par exemple. Une zone d’alerte peut aussi être paramétrée : si vous quittez cette zone, vous recevrez une notification. La détection de chute est aussi de mise dans les paramètres.
À noter que la fonction GPS repose sur un abonnement « Connectivité » offert pendant un an. Ensuite, il vous sera facturé… 2 euros par mois, soit une somme relativement dérisoire pour profiter d’un tel avantage.
A contrario de l’écran, l’application mobile n’est peut-être pas la plus « accomodante » d’un point de vue purement graphique. Disons qu’elle fait dans la simplicité et la sobriété, ce qui n’est absolument pas rédhibitoire non plus.
Une conduite grisante
Le Decathlon LD 920 E est un vélo électrique définitivement urbain. Il n’est pas taillé pour les balades champêtres et autres sorties sur sentiers battus. En clair, il n’a pas les aptitudes d’un VTC électrique comme les Moustache J. all, Winora Yucatan X8 ou Gazelle Ultimate T10 HMB.
En effet, ni ses pneus de 28 pouces Vittoria E-Randonneur Tech, ni sa toute petite suspension avant – 30 mm de débattement – ne lui offrent de telles capacités généralement attribuées à des vélos tout chemin. Il reste néanmoins un excellent vélo électrique de ville, qui mise sur l’agilité et le surdynamise.
Une boîte automatique parfaitement calibrée
Il convient de rappeler le fonctionnement un peu particulier de ce VAE pas comme les autres. Le LD 920 E est composé d’un moteur central associé à une boîte automatique fournie par l’entreprise belge E2Drives. Cela s’appelle un système CVT, pour Continuous Variation Transmission, ou transmission à variation continue.
La particularité de ce moteur – nommé OWURU – est la suivante : vous n’avez nullement besoin de changer manuellement de vitesse. Le système le fait de lui-même, de manière automatique, selon votre allure, la typologie de terrain et votre effort, pour vous dénicher le régime idéal. En pratique, c’est tout bonnement impressionnant.
D’un, le LD 920 E jouit d’une réactivité exemplaire, l’une des meilleures que l’on ait pu tester. De deux, son dynamisme est percutant, mais ne vous brusque pas. Rappelons que le moteur revendique un couple de 65 Nm.
Résultats : l’accélération et les reprises reposent sur une linéarité parfaitement maîtrisée, mais suffisamment puissante pour vous propulser à 25 km/h en moins de 3 secondes top chrono. La calibration de ce système a été extrêmement bien pensée et exécutée, afin d’apporter un équilibre unique qui vous procure un véritable plaisir de conduite.
Pour couronner le tout, Decathlon vous donne l’opportunité de gérer votre RPM, soit le Round Per Minute. Il s’agit du nombre de tours du pédalier effectué en une minute. Plus votre RPM est bas, plus de la résistance sera appliquée à votre pédalage. Inversement, plus le RPM est haut, moins il y en aura. J’ai à titre personnel trouvé mon RPM idéal entre 60 et 65.
Pour le gérer, il suffit d’utiliser le joystick précédemment cité : le RPM varie entre 40 et 90. Cela apporte une belle polyvalence, puisqu’il suffit de faire grimper votre RPM en cas de dénivelé positif important, ou au contraire de le baisser si vous faites face à une route plate ou descendante, et que vous souhaitez goûter à un plus gros « braquet ».
L’ensemble de ce petit manège fonctionne à la perfection. Nous n’avons jamais été gênés sur une côte de 14 % de plusieurs dizaines de mètres. L’effort est minime, mais l’effet grisant est réel. En fait, vous avez cette impression que rien ne peut vous arrêter – en ville, entendons-nous bien – tant la combinaison moteur/CVT/RPM est bien faite.
Cela en fait un vélo électrique vraiment bien taillé pour l’urbain, puisque sa réactivité permet de s’extraire très facilement d’une situation délicate, ou de doubler d’autres cyclistes sur une très courte distance. Bref, le conseil le plus sage que nous pourrions vous faire est d’aller l’essayer en magasin pour vous rendre compte de ce qu’il a vraiment dans le ventre.
Un moteur qui vibre ? Pas tout à fait, et surtout, pas de panique
Nous sommes au moins deux journalistes spécialisés dans les vélos électriques à avoir perçu une sorte de vibration au niveau du moteur durant les accélérations, tout particulièrement à une vitesse de 17 km/h et plus. Ce vrombissement notable n’a en fait rien avoir avec le moteur.
Decathlon, et plus précisément l’ingénieur en chef du vélo, nous a confirmé que son origine était liée à la matière du carter de chaine. Cela ne concerne pas tous les vélos. Si vous êtes confrontés à ce phénomène, il n’y a dans un premier temps aucune raison de paniquer. Ensuite, vous pouvez normalement vous rendre dans un magasin Decathlon pour que l’enseigne change le carter avec un nouveau modèle.
Un confort moyen
Le confort n’est pas le fort du Decathlon LD 920 E. Certes, une toute petite suspension Headshock de 30 mm de débattement a été ajoutée sur la fourche, mais cela reste un poil insuffisant pour véritablement gommer les plus grosses aspérités de la route. Disons que pour des petites irrégularités, ça fait l’affaire. Pour le reste, c’est plus complexe.
Globalement, le vélo transmet de nombreuses vibrations et à-coups dès lors que vous roulez sur des pavés ou des passages de trottoirs, qui plus est à une vitesse de 25 km/h. Par ailleurs, il est difficile de parfaitement utiliser le fameux joystick sur une route pavée, tant les vibrations sont nombreuses.
Decathlon indique avoir installé une selle B’TWIN 60° avec une mousse à mémoire de forme. À voir combien de temps il faut pour qu’elle se forme à votre fessier. De notre côté, en une semaine, l’expérience fut quelque peu délicate et une gêne s’est manifestée même sur des trajets de 10 kilomètres. Pas l’idéal.
Des très bons freins, mais attention au sol mouillé
Avec ses freins à disque hydrauliques B’TWIN by TEKTRO AIR280, le Decathlon LD 920 E freine bien, très bien même. Sur sol sec, je me suis parfaitement senti en sécurité pour des arrêts d’urgence, ou tout simplement pour freiner progressivement.
En revanche, sur sol mouillé, c’est une autre affaire : sur des freinages un poil brusques, la roue arrière se bloque facilement… et chasse beaucoup. J’ai failli au moins à deux reprises perdre le contrôle du véhicule sur un revêtement détrempé.
Dans ce cas, nous vous conseillons de réduire votre vitesse moyenne et d’anticiper encore plus les situations dangereuses. Rouler à vive allure n’a aucun sens si vous ne pouvez pas vous arrêter correctement. C’est un danger pour vous et les autres usagers de la route.
Une autonomie confortable, mais il y a un mais
Sur le papier, Decathlon nous promet une autonomie minimale de 80 km, et ce grâce à une généreuse batterie de 702 Wh. Dans les faits, nous avons pu rouler environ 60 km avant de devoir passer par la case recharge. Ce qui reste tout de même honorable et confortable au quotidien.
En revanche, Decathlon bride le mode d’assistance dès lors que vous chutez à 20 % d’autonomie restante. En effet, le mode « Turbo » laisse place au mode « Tour », de manière définitive. Dans ce cas de figure, il n’est pas possible de switcher de nouveau sur le mode le plus puissant. C’est un poil frustrant, mais légitime aux yeux de Decathlon.
Effectivement, cela permet au Decathlon LD 920 E de limiter sa consommation énergétique et de pousser le curseur de l’autonomie un poil plus loin. Ce mécanisme avait aussi été mis en place sur le longtail R500 Elec, avant que le groupe tricolore ne fasse marche arrière après des retours clients négatifs.
Cela a peut-être plus de sens de retirer cette contrainte sur un longtail, qui a vraiment besoin de sa puissance maximale eu égard à son gabarit et aux charges (marchandises, enfants) qu’il transporte. Sur un modèle urbain qui supporte votre poids uniquement, le mode « Tour » reste suffisamment puissant pour vous déplacer sans effort considérable.
Néanmoins, ce LD 920 E nous a réservé une dernière petite mauvaise surprise : sous les 10 %, le mode « Tour » disparaît au profit du mode « Eco ». Une nouvelle fois, la puissance de l’engin faiblit logiquement. Clou du spectacle : alors que l’écran indiquait un total de 5 % restants (soit 7 km), un message d’alerte est apparu. « Batterie critique », coupant de facto l’assistance électrique.
Il m’a fallu terminer les 3 derniers kilomètres de mon trajet à la force de mes jambes, pour le plus grand plaisir – ou pas – de mes cuisses. Il est vraiment dommage que Decathlon bride progressivement l’assistance du vélo, jusqu’à l’arrêt forcé total de cette dernière. Vous êtes prévenus.
L’ingénieur en chef du vélo nous a néanmoins expliqué que tout ce processus était normal et volontaire de la part de Decathlon. En fait, les 5 % restants servent surtout à faire fonctionner le variateur, nous précise-t-on. « Si le variateur est coupé, on peut rouler, mais en pédalant dans le vide », explique Decathlon.
Par ailleurs, Decathlon lorgne sur le marché allemand. Chez nos voisins d’outre-Rhin, la réglementation exige que l’éclairage d’un vélo électrique doive être en mesure de fonctionner au moins deux heures après l’assistance soit coupée. De ce fait, les fameux 5 % restants servent aussi à alimenter les phares du cycle. Si ce n’est pas le cas, ce modèle ne respecterait pas la loi allemande.
Une batterie facile à extraire
La batterie jouit d’une petite languette en caoutchouc qui facilite son extraction après avoir inséré une clé dans un loquet. En sus, une poignée intégrée rend son transport à la main bien pratique. C’est une chose suffisamment rare pour le souligner.
Le vélo est fourni avec un chargeur 4A capable de recharger l’accumulateur en 4,5 heures, soit le temps d’une matinée ou après-midi de travail. Cette batterie est garantie pour 500 cycles de charge sans perte d’autonomie.
En d’autres termes, et en partant du postulat que l’autonomie atteint les 60 km de moyenne, il vous faudra parcourir 30 000 kilomètres avant qu’une usure se manifeste au niveau de la batterie. Vous avez de quoi voir venir.
Prix et disponibilité
Le Decathlon LD 920 E est disponible au prix de 2999 euros sur le site officiel de Decathlon. Une garantie à vie est appliquée au cadre, contre 2 ans pour le cintre, les éléments électriques et les pièces détachées.
Il est également possible de payer le vélo en 3, 4, 5, 10 ou 12 fois, avec des mensualités forcément différentes pour chaque formule – tous les détails sur le site officiel -, mais toujours sans aucuns frais. Pratique pour les portefeuilles moins garnis. Des aides à l’achat sont aussi disponibles un peu partout en France pour faire chuter la note finale.
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