Pour ses nouveaux vélos électriques Rockrider E-ACTV, Decathlon a d’abord misé sur son milieu et haut de gamme. L’E-ACTV 500 a ouvert le bal au printemps 2024 avec son moteur Yamaha S2, suivi de l’E-ACTV 900 au bloc Owuru à transmission continue intégrée. Débarquant avant ce printemps 2025, l’entrée de gamme Rockrider E-ACTV 100 mise sur un style proche du 500, mais avec une autre motorisation : à l’arrière, et avec un simple capteur de rotation.
Car à moins de 1 000 euros, Decathlon fait logiquement des concessions : des freins mécaniques, une petite batterie, un dérailleur 6 vitesses maison. En revanche, on note un style soigné, une suspension avant, des pneus typés tout-chemin, et un équipement décent.
La proposition de ce VTC électrique français est-elle suffisante pour séduire ceux qui cherchent un modèle premier prix sans trop faire de compromis ? Et peut-il prétendre à étouffer la concurrence, notamment de Nakamura ? Frandroid a parcouru plus de 100 km au guidon de cette nouveauté. Voici notre test. complet.
Fiche technique
| Modèle | Decathlon Rockrider E-ACTV 100 |
|---|---|
| Vitesse max | 25 km/h |
| Puissance du moteur | 250 watts |
| Nombre d’assistances | 3 |
| Autonomie annoncée | 70 km |
| Temps de recharge annoncé | 270 min |
| Batterie amovible | Oui |
| Bluetooth | Oui |
| GPS | Non |
| Écran | Non |
| Poids | 23 kg |
| Couleur | Gris |
| Poids maximal supporté | 120 kg |
| Phares | Oui |
| Feu arrière | Oui |
| Fiche produit |
Ce test a été réalisé à partir d’un modèle prêté par la marque.
Un tube côté style ?
Proche visuellement de son grand frère E-ACTV 500, le Rockrider E-ACTV 100 reprend le cadre à l’épais tube diagonal. Un peu too much pour certains puristes, mais il affiche ainsi une impression de robustesse au premier coup d’œil. Ici en version à cadre bas, il arbore une peinture brillante flatteuse pour un vélo électrique de ce prix. Attention toutefois, nous avons déjà remarqué quelques rayures sur notre exemplaire de test qui a à peine 200 km au compteur.
Facile à enjamber, ce VTC électrique Decathlon taille plutôt petit comme ses grands frères. En effet, la taille S/M correspond à notre grand gabarit qui peut rouler en position plutôt active. Taillé comme un tout-chemin, l’E-ACTV 100 inclut un équipement correct. L’éclairage est lié à la batterie, les garde-boues sont inclus, même si on les trouve trop bringuebalants.
Où est la béquille ?
Côté guidon, on trouve même un support SP Connect, parfait si l’on possède une coque smartphone adaptée. Les poignées à repose-paume généreuses sont toutefois un peu cheap, avec un plastique qui ne donne guère de signe de durabilité dans le temps. Cela reste peu choquant, contrairement à l’absence de béquille, que Decathlon ose laisser en option ! Il faut ainsi rajouter au minimum une quinzaine d’euros pour en profiter.
Le Rockrider E-ACTV 100 respecte fidèlement la promesse, puisque nous l’avons mesuré à 22,9 kg, soit le chiffre annoncé. La petite barre centrale de renfort sur le cadre fait office de poignée dans certaines situations, quand le terrain devient trop difficile.
Une console peu ergonomique
Parmi les concessions de ce VTC électrique, nous notons l’absence d’écran. Sur la gauche du guidon, on ne trouve qu’un boîtier doté du minimum : bouton d’allumage, celui de l’éclairage, +/- pour les modes. Leur positionnement et le toucher est quelconque, forçant à détourner les yeux de la route à chaque manipulation. Mais la console a le mérite d’être simple à comprendre.
Outre l’ergonomie, le rétroéclairage des voyants est trop diffus ou trop faible par temps ensoleillé. Parfois, on ne voit pas le mode en cours, mais la jauge de batterie à 5 voyants reste elle bien visible. Par contre, de nuit, aucun souci de visibilité.
Un VTC basique mais bien connecté
Heureusement, le Rockrider E-ACTV 100 dispose d’une application, dont le support smartphone facilite l’utilisation (il faut la coque adéquate, autour de 30 euros, que nous avions par chance). L’appli Decathlon Ride offre un compteur augmenté – vitesse, kilométrage, durée, heure jauge précise de batterie en pourcentage et autonomie restante.
Il est possible d’enregistrer ses trajets, automatiques lorsque les Bluetooth et GPS sont activés, avec de nombreuses infos à la clé. Plus secondaires, les infos du vélo comme le kilométrage total, la version du logiciel ou l’état de la batterie sont consultables dans les paramètres.
Plutôt agile, mais pas très polyvalent
Disons-le tout de suite, on peut s’amuser un peu au guidon de ce vélo tout-chemin électrique. Le poids se ressent certes un peu avec de l’inertie en courbes, mais ce Rockrider reste assez agile sur les sentiers battus. Nous l’avons même emmené en forêt, où il montre ses limites en raison de pneus maison Rockrider peu adaptés, mais il se débrouille pas mal tout de même !
Autre point limitant le cadre d’utilisation, le dérailleur Microshift 6 vitesses estampillé « Btwin » est trop juste. On aimerait une première vitesse plus petite et une 6e permettant de ne pas trop mouliner au-delà de 35 km/h. Aussi, la transmission a tendance à se dérégler facilement, nécessitant deux interventions en 1 semaine. Ce n’est pas de bon augure pour un usage long terme.
Un moteur arrière sans capteur de couple
Peu polyvalent, le dérailleur est associé à un moteur arrière d’origine inconnue, développant 45 Nm de couple. Une valeur assez élevée qui se vérifie en pratique. Gros bémol : l’absence de capteur de couple, puisque cet E-ACTV 100 ne propose qu’un simple capteur de rotation. Ce qui est somme toute normale vu son prix (999 euros).
Ce capteur déclenche l’assistance après un quart de tour (seulement, car il existe pire) de pédalier et peut donc fonctionner sans effort à 25-26 km/h. On oublie un peu ce système au bout de quelques kilomètres si l’on a l’habitude de mettre un peu de puissance dans les pédales, avec une réponse moteur vive au démarrage avec le mode maximal Boost (3 sur 3).
Le vélo grimpe même quelques pentes raides, surprenant même un couple de Néerlandais à nos côtés lors de notre ascension du Mont-Valérien (8 % de moyenne pour tester les limites). Précision : le moteur émet un léger bruit de fonctionnement, noyé le plus souvent dans le tumulte de la circulation.
En mode « Normal » (2 sur 3), ce bruit s’estompe et le couple suffit pour le plat à 23 km/h et un léger faux-plat montant. Le mode minimal éco limite le pédalage à 15-20 km/h sur le plat, que l’on n’utilise ainsi qu’en mode balade ou en descente.
Un confort décent, des freins mécaniques bridés
Relativement performant, le Rockrider E-ACTV 100 prodigue un amortissement correct. La fourche avant de 60 mm de débattement se débrouille habilement sur les gros obstacles, graviers et chemins de terre. Sans suspension arrière, il ne faut pas en demander trop, mais vu le tarif, on en a pour son argent ! Le confort reste celui d’un semi-rigide, avec un tube de selle fixe, dont l’assise est assez large pour tous les fessiers.
Enfin, il faut faire avec des freins à disques mécaniques, moins performants que leurs homologues hydrauliques. Sans progressivité et avec une distance d’immobilisation supérieure, les Tektro ont tendance à lâcher du lest après quelques gros freinages et vibrer au-delà de 40 km/h. Vigilance, donc.
Une autonomie correcte
A l’inverse du haut de gamme E-ACTV 900, l’E-ACTV 100 offre une belle autonomie malgré une petite batterie. Soyons honnête, nous n’en attendions pas beaucoup, surtout que Decathlon affiche 30 à 70 km en théorie. Pourtant, en pratique, la batterie de 356 Wh offre davantage malgré une température assez fraîche (10°C en moyenne). La raison est peut-être à trouver du côté de notre tempérament sportif, ajoutant légèrement de la poussée musculaire en plus de l’électrique.
En mode Boost, bien que sous la pluie et 10 petits degrés, le VTC Decathlon a dépassé les 40 km avant d’être à court d’énergie en environnement purement urbain. Sur un parcours plus polyvalent – dénivelés, forêt – et principalement en mode Normal, l’autonomie approche les 55 km. Bonne surprise donc, alors qu’aucune perte de puissance n’est notable à faible charge. L’assistance cesse cependant à 2 %, où le vélo devient donc uniquement musculaire. On peut y faire quelques kilomètres car le moteur ne possède pas trop de résistance au pédalage, mais les 23 kg se font sentir.
Une batterie pratique pour une recharge nomade obligatoire
La bonne surprise continue lors de la manipulation de la batterie, cachée derrière son cache couleur cadre (certes avec un gros jeu, et sans joints en silicone pour imperméabiliser comme sur l’E-ACTV 900). Un tour de clé, et l’on peut retirer facilement le bloc du cadre. La batterie possède une petite poignée, même si le poids est limité à 2,5 kg. Légère et pratique, il fallait cela car le Rockrider E-ACTV 100 ne propose pas de prise extérieure !
On est donc obligé de recharger en « nomade », avec le chargeur livré, d’une longueur classique (2m50). Avec une puissance théorique de 84 W, Decathlon promet un plein en 4h30. Comptez plutôt 5 heures, soit 1h par voyant affiché (20 %) sur la jauge de la batterie permettant le suivi de charge.
Tarif plancher et beau SAV
Pour beaucoup de clients, l’argument de ce vélo électrique n’est pas l’autonomie, le style ou les capacités, mais le prix. En effet, avec un tarif plancher de 999 euros, Decathlon décoche une offre très intéressante. Elle vient ainsi conclure le renouvellement et la simplification de la gamme des VTC électriques.
Exit les anciens Riverside RS 100E et Rockrider E-ST 100, ce Rockrider E-ACTV 100 devient le petit frère de l’E-ACTV 500 à moteur central Yamaha (1 999 euros) et de l’E-ACTV 900 à moteur Owuru (2 699 euros). En étant exigeant, peut-être devrait-il exister une nouvelle version intermédiaire vers 1 500 euros pour contenter certains ?
L’E-ACTV 100 est disponible à partir du 3 mars 2025, en plusieurs configurations
- Cadre bas en blanc « gris perle » ou cadre haut « gris anthracite »
- Deux tailles S/M (150 à 172 cm) et L/XL (172 à 195 cm)
Bref, ce modèle est accessible, et profite de toutes les qualités de l’offre Decathlon que proposent les autres vélos de la gamme : une garantie à vie sur le cadre, la potence et le cintre. Le reste est garanti 2 ans, hors pièces d’usure, comme le moteur et la batterie. Attention, la marque indique « 500 cycles de charge sans perte d’autonomie », ce qui est faux car la capacité diminue au fil des cycles. 500 cycles correspondent plutôt à une perte minime de l’autonomie.
Autre avantage de ce VTC électrique Rockrider, la puissance du SAV Decathlon avec son réseau de 400 magasins en France, capable de proposer une prise en charge en cas de pépin, en plus d’un vélociste traditionnel pour les pièces classiques (pneus, freins, dérailleur, etc).
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