Test du Dell Inspiron Chromebook 7000 14 2-en-1 : Chrome OS est-il prêt pour le haut de gamme ?

 
Les fabricants proposent de plus en plus des Chromebook haut de gamme, mais Chrome OS est-il prêt pour cette gamme tarifaire ? Voici notre test du Dell Inspiron Chromebook 7000 14 2-en-1, l’un des représentants de cette nouvelle génération.
Le Dell Inspiron Chromebook 7000 14 2-en-1

Pour le patron d’Android, Chrome OS fait partie du futur des ordinateurs et Google fait désormais plus d’effort pour s’implanter sur le marché français. Il faut dire que le système a effectivement bien évolué au cours des dernières années avec l’arrivée des applications Android, puis des applications Linux. Encouragés par l’exemple du Pixelbook, les fabricants ne se contentent plus de proposer des appareils bon marché, et chassent maintenant le haut de gamme.

La machine testée ici, le Dell Inspiron Chromebook 7000 14 2-en-1 (on ne répétera plus un nom aussi long et lourd à l’avenir), est une incarnation de cette montée en gamme, avec un prix qui reste raisonnable, autour des 700 euros et l’utilisation d’un processeur Intel Core i3 de 8ème génération.

Fiche Technique

CaractéristiquesDell Inspiron Chromebook 7000 14 2-en-1
Écran14 pouces IPS Full HD tactile compatible Stylet EMR
ProcesseurIntel Core i3-8130U
Puce graphiqueIntel UHD Graphics 620
RAM4 Go de DDR4
Stockage128 Go de stockage eMMC
Connectique2 USB Type-C (USB 3.1), 1 USB Type-A (USB 3.1), 1 jack 3,5mm
BiométrieNon
Wi-FiWi-Fi 5 (Intel Dual Band AC 7265) 2×2
Bluetooth4.0
Batterie56 Wh
Dimensions325,9 mm x 230,1 mm x 16,8 – 17,7 mm
Poids1,8 kg
Prixà partir de 699 euros

Cet exemplaire nous a été prêté par la marque.

Design

Avec un poids de 1,8 kg et ses dimensions, le Dell Inspiron n’est clairement pas un ultraportable comme on a l’habitude d’en tester sur FrAndroid. Il se fera sentir dans votre sac et entre vos mains. Ce poids s’explique notamment par la qualité de fabrication apparente de l’appareil : ça respire le solide avec un corps totalement fait d’un aluminium qui semble particulièrement épais. Les bords de l’écran ne sont pas particulièrement fins pour les standards de 2019 et la dalle est elle aussi assez épaisse, renforçant l’image d’un ordinateur imposant.

Si ce format ne dérange pas trop quand il s’agit d’un PC portable, il est plus problématique pour le mode tablette. Comme son nom l’indique, on a en effet ici un convertible où l’écran peut passer derrière le clavier. La machine intègre d’ailleurs un stylet EMR (la même technologie que Wacom) plutôt pratique pour prendre des notes ou dessiner. Reste que par son design, cet Inspiron ne se prête pas vraiment à être utilisé comme une tablette, il est beaucoup trop encombrant et lourd comparé à ce qui se fait ailleurs.

Le stylet fait de moi un artiste en herbe

Clavier et touchpad

Notre machine de test propose un clavier Qwerty, mais la version commercialisée en France est évidemment proposée avec un clavier Azerty. Il est forcément un peu plus délicat de s’adapter à ce format, même si ce n’est pas mon premier clavier Qwerty, et donc d’évaluer à quel point le clavier est agréable ou non. On peut toutefois commenter certains points concernant ce clavier. D’abord, les touches proposent une longueur de frappe agréable, avec des touches suffisamment larges aidées par la taille de l’ordinateur.

La disposition des touches du clavier est différente de ce que propose Windows

Chromebook oblige, Google a inventé son propre format de clavier se différenciant de ce que propose Microsoft avec Windows ou Apple avec MacOS. Les touches fonctions disparaissent (F1 à F12), remplacées par des raccourcis pensés pour Chrome, permettant d’aller à la page précédente ou suivante, ou de la rafraîchir. On a également le droit à des raccourcis système plus classiques, pour régler la luminosité ou le volume sonore de la machine.

Google est peut-être allé trop loin avec certaines modifications. La firme a ainsi remplacé le verrouillage des majuscules (entre Maj gauche et Tab) par un bouton lançant le moteur de recherche du système. Si vous avez l’habitude d’utiliser cette touche, préparez-vous à être bien souvent perturbé par le moteur de recherche. La touche « suppr » manque aussi à l’appel, avec les touches permettant de changer de pages ou d’atteindre la fin d’un document. Tout cela reste toutefois une question d’habitude, Chrome OS est un système différent qui demande un clavier différent. Dommage de perturber les nouveaux venus pour ça, alors que les claviers Apple et Windows semblent beaucoup plus proches. Le bouton recherche aurait par exemple pu remplacer la touche Windows.

Rien à redire sur le touchpad

Rien à dire en revanche sur le touchpad, à la fois agréable et de bonne taille. Chrome OS propose de régler le défilement des pages par un glissement de haut en bas, ou de bas en haut, selon votre préférence.

La connectique

Le Dell Inspiron propose une connectique plutôt complète par rapport à ce qui se fait ailleurs en 2019. On a ici deux ports USB Type-C pouvant servir pour de l’USB 3.1, l’alimentation ou encore brancher un écran externe. On a également un port USB 3.1 au format classique (USB Type-A), un port micro SD et un port casque 3,5 mm. Ce dernier resserre particulièrement le jack inséré, au point où il devient difficile de débrancher son casque sans tirer un coup sec.

Écran

Machine 2-en-1 oblige, le Dell Inspiron intègre un écran tactile, ici de 14 pouces IPS pour une définition Full HD 1920 x 1080 pixels. On est sur une dalle assez classique, ni particulièrement mauvaise, ni particulièrement brillante. L’écran offre des prestations suffisantes pour du traitement de texte aussi bien qu’un usage multimédia.

Les couleurs tirent trop vers le bleu

D’après les résultats de notre test avec une sonde colorimétrique et le logiciel CalMan de Portrait Displays, l’écran est capable d’afficher tout pile l’espace de couleur sRGB (100,4% de couverture). La dalle affiche une température moyenne des couleurs de 6390K, c’est excellent puisque l’on vise ici les 6500K (la température de la lumière blanche du soleil). En revanche le taux de contraste de 1249:1 et la luminosité maximale de 333 cd/m² sont en retrait comparés à ce que propose la concurrence. Enfin, et c’est classique pour des écrans sur cette gamme de prix, les couleurs tirent trop vers le bleu avec un DeltaE2000 moyen mesuré comparé au DCI-P3 de 4,34 et un pic à 10,57 au niveau du bleu.

Chrome OS en 2019

La grande particularité de cette machine est donc de tourner sous Chrome OS (en version 74), le système d’exploitation pour ordinateur et tablette de Google, à la place d’un classique Windows, ou d’une plus rare distribution GNU/Linux. Google a fait beaucoup d’efforts pour faire évoluer son système et lui retirer cette image de « juste Chrome et pas grand-chose de plus sans connexion ». Commençons par dire qu’il est très rare dans mon quotidien de ne pas avoir accès à Internet sur un ordinateur portable en 2019, et que le problème ne se pose donc plus autant qu’il y a quelques années. Quoi qu’il en soit, la machine est maintenant capable d’exécuter des applications hors-ligne, notamment Android, nous y reviendrons, mais aussi nativement pour Chrome OS, ou des applicatifs pensés pour Linux.

Le bureau par défaut de Chrome OS

Malgré l’arrivée des applications Android, il manque encore beaucoup de logiciels pour ordinateurs (que l’on ne retrouvera pas sur le Play Store). Pour mon travail, je n’ai pas pu installer le correcteur orthographique Antidote, ou encore le logiciel de retouche Affinity, pourtant tous les deux essentiels au quotidien.

Reste que l’on n’arrive toujours pas à trouver un confort d’utilisation sur ce système qui soit le même que sur Windows ou MacOS. Un système d’exploitation, c’est aussi un ensemble de petites fonctions pratiques, de raccourcis, de détails. L’interface de Chrome OS est particulièrement propre et moderne, mais manque de richesse. Par exemple sous Windows, un clic sur la date permet d’afficher un calendrier et les prochaines entrées de son agenda. Sur Chrome OS, un tel clic se contentera de vous ouvrir les paramètres du système pour régler la date et l’heure.

La gestion des fenêtres n’est également pas aussi efficace que sous Windows : impossible de réduire une fenêtre étendue en tirant simplement sur la barre de titre. Heureusement, la possibilité de mettre deux fenêtres prenant chacune la moitié de l’écran est bien là, mais ne vous suggérera pas d’autres fenêtres comme le fait Windows 10. On pourrait aussi mentionner des détails un peu moins importants comme l’absence de raccourci pour accéder rapidement aux émojis.

Terminons cette liste des manques par l’absence de toute option d’identification biométrique sur l’appareil. Il faudra donc se connecter grâce à son mot de passe Google ou un code pin. Chrome OS propose également une connexion grâce à son smartphone Android, mais cette méthode n’a jamais fonctionné dans mon cas.

Deux applications côte à côte.

L’utilisation d’un compte Google est obligatoire, la firme ne propose pas comme Microsoft de créer un compte hors connexion sur son système. Dans l’esprit de la marque, c’est ce qui permet de tout synchroniser pour éviter de perdre le moindre paramètre (pour Chrome et les applications Chrome OS) en cas de plantage de sa machine. Il est toutefois possible de se connecter grâce à une session invitée, équivalente du mode Incognito de Chrome en quelque sorte.

Un système sécurisé et moderne

Derrière ces quelques problèmes, Chrome OS est aussi un système particulièrement plaisant. Déjà, le système dégage un sentiment de modernité par son interface à la fois sobre et ancrée dans l’air du temps en utilisant des éléments de Material Design. On est loin d’un Windows 10 à l’esthétique incohérente où l’on peut retrouver des éléments d’interface datant de 20 ans sinon plus. Chrome OS est un système dans lequel il est agréable de naviguer.

Ensuite, par sa nature, Chrome OS se montre plus sécurisé que Windows. Ses faibles parts de marché n’en font pas encore une cible de choix pour les personnes mal intentionnées, c’est aussi une plateforme qui devrait se montrer plus robuste face aux virus, au point d’ailleurs de n’intégrer aucun antivirus et de ne pas en avoir besoin.

Chrome OS est un système particulièrement fluide, on attend peu ou pas en chargeant des applications ou en naviguant dans le système. Seulement la première connexion à sa session parait un peu longue. Enfin, le système reçoit très régulièrement des mises à jour de la part de Google, et il n’y a ici aucun problème de fragmentation puisque la firme gère directement ses mises à jour.

Les applications Android

Le Chromebook de Dell, comme toutes les machines récentes sous Chrome OS, intègre le Google Play Store et une compatibilité avec les applications Android. Cela donne au système une riche bibliothèque d’applications éprouvées sur smartphones, et un peu sur tablette.

Le Google Play Store

C’est déjà l’un des problèmes, la plupart des applications Android restent optimisées pour le smartphone aujourd’hui. Par défaut, le Play Store s’ouvre même avec le format qu’il aurait sur smartphone (une fine fenêtre verticale), symptomatique.

L’application Chrome OS YouTube et l’application Android

Il est parfois compliqué de faire la différence entre les applications Android, et les applications Chrome OS derrière lesquelles se cachent parfois de simples liens. Par exemple, le Google Play Store existe en double : un lien vers le site web, et l’application permettant de télécharger ou gérer les mises à jour des apps Android. Dommage également que les applications de Google ne soient pas préinstallées : on préférerait utiliser l’application YouTube pour Android, plutôt qu’un simple lien vers le site officiel du service.

Performances

Avec un Intel Core i3-8130U (série U, ultra basse consommation) et 4 Go de RAM, cet ordinateur est considéré comme une machine performante dans l’écosystème des Chromebooks encore largement composé de machines Intel Atom ou avec des puces ARM bas de gamme. Ici, le Dell Inspiron est parfaitement capable de répondre aux tâches basiques d’une machine bureautique, un usage idéal pour un Chromebook, avec un peu de multimédias (lecture de films, musiques).

Chrome OS ne propose pas vraiment de jeux, mais le Play Store est bien là. Impossible de faire tourner des jeux PC, réservés à Windows, ou Fortnite, puisque Epic ne propose pas son jeu pour Chrome OS ou sur le Play Store.

Arena of Valor et ses boutons gigantesques sur l’écran 14 pouces du Chromebook

Concernant les jeux Android, Arena of Valor est réglé par défaut avec les paramètres graphiques au minimum. Le jeu tourne, mais il faut absolument utiliser l’écran tactile, impossible de contrôler le personnage avec le clavier ou avec une manette Dual Shock 4 branchée. Autant vous dire qu’avec un écran 14 pouces et les mêmes contrôles tactiles que sur un smartphone, tous les boutons sont gigantesques.

Même son de cloche pour PUBG Mobile, qui détecte le clavier et la manette, mais dont les associations de touches proposées ne correspondent pas au jeu (le joystick gauche ne sert à rien, le joystick droit déplace bien la vue, la souris ne sert pas, le clavier permet de diriger le personnage).

Bref ce n’est pas avec cette machine que l’on aura une expérience de jeu plaisante, sauf à attendre Google Stadia, le service de cloud gaming de la marque.

Autonomie

C’est l’un des atouts de cette machine qui allie la faible consommation de Chrome OS avec une batterie plutôt volumineuse. Cela donne une machine que l’on n’aura aucun mal à utiliser toute la journée pour de la bureautique ou des vidéos en streaming.

On a été particulièrement et agréablement surpris par l’autonomie en veille de la machine. Elle ne semble tout simplement pas consommer de batterie, et on n’aura donc aucun mal à la laisser trainer en veille quelques jours, le temps d’un week-end, sans se retrouver à sec.

Dell propose un chargeur de 65W USB-C un peu volumineux avec son Inspiron. La machine a en tout cas le mérite de se recharger de façon complètement standard par de l’USB Type-C Power Delivery. On pourra donc sans problème utiliser le même chargeur pour son smartphone par exemple.

Prix et disponibilité

On retrouve le Dell Inspiron Chromebook 14-7486 à moins de 750 euros sur Amazon ou sur le site du fabriquant.

Disponible à moins de 750 euros sur Amazon

Nos photos


Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.

Notre avis

Design
6
Dell propose ici une machine qui semble robuste, avec des finitions premium. Dommage que l'ordinateur soit si lourd et encombrant au vu des composants d'ultraportable intégrés. Dommage pour l'absence de biométrie et le clavier Chrome OS qui casse les habitudes.
Écran
8
Un écran LCD IPS Full HD classique pour un ordinateur à ce prix. On aime le fait qu'il soit compatible tactile, pour les applications Android, avec support du stylet EMR Wacom.
Logiciel
7
Chrome OS propose en 2019 une expérience bureautique et web assez solide. Si votre utilisation consiste essentiellement à du traitement en ligne et du streaming de vidéo, vous serez heureux. Le système est fluide et moderne, mais manque encore de fonctions pratiques que l'on retrouve chez les concurrents.
Performances
7
Le Core i3-8130U avec 4 Go de RAM permet d'utiliser Chrome OS de manière confortable. Ce processeur n'est pas fait pour les jeux vidéo, mais ce n'est pas ce qu'on demande à ce Chromebook.
Autonomie
9
L'autonomie de ce Chromebook est excellente et permettra de travailler sans problème pendant plus de 10 heures en mêlant bureautique et navigation web. On a aussi une très faible consommation en veille, et un chargeur USB Type-C 65W standard fourni avec la machine.
Note finale du test
7 /10
Ce Chromebook de Dell illustre bien les évolutions du système d'exploitation de Google. Le système est devenu plus complet, et mieux adapté aux ordinateurs portables, tout en recevant le support de beaucoup d'applications grâce au Play Store.

On retient donc que si l'on attend encore des améliorations de Chrome OS, ce Chromebook de Dell est une très bonne machine si l'on comprend les compromis à réaliser. On a ici un appareil doué pour le web et la bureautique, avec un bel écran et une bonne autonomie, mais qui ne fera pas tourner de jeux sophistiqués et avec trop peu de logiciels compatibles pour le travail.

À 700 euros, cela semble être un peu cher payé, mais c'est aujourd'hui le prix pour un Chromebook bien équipé, performant, avec une bonne autonomie et un bel écran.

Points positifs
Dell Inspiron Chromebook 7000 14 2-en-1

  • Excellentes finitions

  • Bel écran tactile compatible stylet

  • Autonomie au top

  • Clavier et touchpad de bonne qualité

Points négatifs
Dell Inspiron Chromebook 7000 14 2-en-1

  • Une tablette trop lourde pour être pratique

  • Manque encore de logiciels

  • Quelques étrangetés logicielles et ergonomiques

  • Un appareil à compromis

  • Pas de biométrie

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