Direction l’Irlande pour tester le DJI Air 3, histoire de voir comment ce drone se frotte aux conditions venteuses du pays, aux mille nuances de vert de sa campagne ou aux lumières intenses de son littoral, et, évidemment, son climat capricieux. Pendant un mois, j’ai porté à l’épaule l’Air 3, aux côtés de mon Canon 6D Mark II, et l’ai dégainé autant que la météo le permettait, souvent par grand vent, pour réaliser près de 1000 photos et vidéos avec le drone. Un test long et exhaustif, qui m’a permis de bien cerner le DJI Air 3 et sa nouvelle télécommande RC2.
Pour la première fois, DJI équipe un modèle de la série Air d’un second objectif, un atout et un privilège jusqu’ici réservé à la gamme premium Mavic et qui ouvre le champ des possibles en termes de créativité et d’aspects pratiques. L’intégration de ce téléobjectif fait reposer sur le DJI Air 3 des contraintes mécaniques plus importantes, notamment un besoin de stabilité accru en vol, qui va de pair avec un gabarit plus imposant et quelques grammes en plus. De ce point de vue, il est peu probable que la série Mini (< 250 g) hérite d’un second objectif et l’écart se creuse donc en peu plus avec la gamme Air. Au contraire, il semble se réduire avec la gamme Mavic, tant les images produites par l’Air 3 sont étonnantes. Il reste toutefois au Mavic 3 Pro des fonctions pro, comme l’enregistrement vidéo en format brut Apple ProRES — qui ne présente guère d’intérêt pour le vidéaste amateur — et bien entendu une optique à ouverture variable signée Hasselblad.
Fiche technique
Modèle | DJI Air 3 |
---|---|
Fiche produit |
Le drone testé a été prêté par le constructeur.
Une belle qualité de fabrication
En comparaison du Air 2S, le DJI Air 3 est un drone plus imposant, tant au niveau du corps que de ses bras. Ses performances accrues et sa meilleure résistance au vent nécessaire avec son téléobjectif y sont certainement pour beaucoup. Pour autant, avec 720 grammes et 32 x 25 x 10 cm plié, le DJI Air 3 s’emmène facilement avec soi.
Son poids dépassant les 250 grammes, un certificat d’aptitude est nécessaire pour le piloter. Une rapide formation en ligne (gratuite) sur le site alphatango de l’aviation civile, puis un test de connaissances en ligne (et de bon sens) requièrent une demi-journée environ. En outre, le DJI Air 3 est conforme à la certification C1 qui entrera en vigueur en 2024.
La qualité d’assemblage est au-dessus de tout soupçon, chaque élément étant impeccablement intégré. La nacelle est protégée avec un cache en plastique qui est un peu difficile à emboîter au tout début. Le corps du drone est flanqué de multiples capteurs et objectifs pour la détection des obstacles, de LED clignotantes de positionnement et d’un système d’éclairage intérieur pour atterrir plus facilement de nuit.
Le logement de la batterie est situé à l’arrière et juste en dessous, la trappe pour la carte microSD et le connecteur USB-C (charge, transfert de fichiers). Attention, DJI ne communique aucune certification IP et l’utilisation sous la pluie est donc sujette à caution. Pas de quoi s’inquiéter outre mesure, car, tout au long de ce test, des averses inattendues ont émaillé les vols du Air 3, sans que cela ne pose de problème.
De très bons objectifs
Le DJI Air 3 est donc équipé de deux objectifs, un grand-angle équivalent 24 mm (f/1,7) et un télé équivalent 70 mm (f/2,8), empruntés respectivement aux DJI Mini 3 Pro et Mavic 3 Pro. Si le grand-angle de 24 mm du DJI Air 3 cadre un poil moins large que le 22 mm du Air 2S, il laisse entrer plus de lumière (f/1,7 contre f/2,8) et permet donc d’obturer plus vite, au profit d’images plus nettes. L’ajout d’une focale d’équivalence 70 mm — empruntée au Mavic 3 Pro — est une excellente nouvelle à bien des égards. Tout d’abord, ce petit télé permet de filmer plus près sans approcher le drone du sujet, ce qui est pratique dans bien des cas.
Cette focale évite de faire parcourir au drone plusieurs centaines de mètres supplémentaires, un point essentiel lorsque la transmission radio n’est pas optimale, que l’autonomie commence à faiblir ou à l’approche d’une zone où il n’est pas souhaitable/autorisé de voler. Filmer de plus loin est aussi une aubaine pour ne pas déranger les animaux, qui ne se sauvent ainsi pas à l’approche du drone. J’en suis témoin : le mouton irlandais préfère le 70 mm. Ensuite, cette focale offre une compression de champ intéressante, ainsi qu’un effet parallaxe séduisant en vidéo, lorsque le drone tourne autour du sujet (l’arrière-plan tourne alors nettement plus vite).
Pardonnez le côté terne de l’image, le ciel était désespérément bouché ce jour-là (70 mm, 4K60, D-LOG M) // Source : Tristan Jacquel pour Frandroid
Le DJI Air 3 est le premier drone de la série Air à recevoir un second objectif est c’est clairement un atout pour la créativité. Cependant, l’utilisation simultanée des deux objectifs n’est pas prévue : il faut utiliser l’un ou l’autre lorsqu’on filme et faire son choix avant de de filmer. Pour changer d’objectif, il est nécessaire d’arrêter l’enregistrement.
Deux capteurs identiques
Bonne nouvelle, c’est le même capteur qui est associé aux deux objectifs de 24 et 70 mm, ce qui garantit une parfaite homogénéité colorimétrique entre les deux focales, tant en photo qu’en vidéo. Ce capteur est le même que celui qui équipe le DJI Mavic 3 Pro (70 mm) et le DJI Mini 3 Pro, soit un capteur CMOS au format 1/1,3″, au ratio 4/3, et à la définition de 48 MP. Il est certes plus petit que celui du DJI Air 2S (1’’) mais technologiquement plus évolué — il est empilé — et utilise la technique du pixel binning (plusieurs photosites sont combinés pour créer un pixel) pour accroître sa dynamique.
Cela permet d’améliorer la sensibilité ainsi que la plage dynamique, et d’offrir des possibilités de zoom numérique intéressantes. Nous y reviendrons, mais ce petit capteur est franchement bluffant.
Une télécommande inédite
Le DJI Air 3 est proposé avec deux télécommandes au choix, la DJI RC-N2 qui nécessite d’y arrimer un smartphone pour en utiliser l’écran avec l’app DJI Fly, ainsi que la nouvelle DJI RC2, équipée d’un écran LCD de 5,5 pouces. Cette seconde télécommande est disponible avec le pack Fly More (+ 349 €), qui comprend un jeu de 2 batteries supplémentaires et un dock de charge à 3 emplacements. L’écran de la télécommande RC2 offre une luminosité de 700 cd/m² au maximum, ce qui est un peu juste en plein soleil pour avoir une perception valable des couleurs et de la composition d’image, mais suffisant pour piloter le drone dans de bonnes conditions.
La vidéo reçue du DJI Air 3 est au format 720p60 et peut être éventuellement exploitée pour une diffusion en direct via le protocole TRMP. La RC2 dispose d’un stockage de 32 Go, dont une dizaine sont occupés par le système d’exploitation et l’app DJI Fly. Un logement pour carte microSD est toutefois présent si l’utilisateur souhaite enregistrer la vidéo de contrôle reçue du drone, ou bien télécharger les photos et vidéos dans la télécommande. L’autonomie de la télécommande est bien suffisante, avec environ 4 heures à pleine luminosité. Elle se recharge en un peu plus d’une heure avec un chargeur 20 W.
Délai très raisonnable avant décollage
La télécommande RC2 nécessite environ 25 secondes pour démarrer et charger l’app DJI Fly et, à supposer que le drone ait capté suffisamment de satellites pour son signal GPS, il peut décoller immédiatement. Si l’on ajoute à ce temps celui nécessaire pour sortir le drone d’un fourre-tout, ôter la coque de protection de la nacelle, déplier ses bras et le positionner à un endroit propice au décollage, il faut tabler sur une minute au minimum avant de pouvoir voler.
Une vidéo de contrôle enregistrée avec la télécommande DJI RC2 (720p60, 8 bits) // Source : Tristan Jacquel pour Frandroid
En pleine campagne, j’ai souvent dû attendre 20 à 30 secondes supplémentaires pour que le GPS compte suffisamment de connexions et que l’appareil enregistre avec précision les coordonnées de son point de départ. Comptez donc 1 min 30 s avant de pouvoir faire décoller le DJI Air 3 en étant certain qu’il pourra revenir automatiquement à son point de départ.
Depuis septembre 2023, un nouveau firmware permet d’afficher le point d’atterrissage et l’itinéraire de retour en réalité augmentée, directement dans l’image. Une ombre du drone est même incrustée dans l’image lorsque la caméra est orientée vers le sol, sur la zone d’atterrissage. C’est également très pratique en mode manuel pour retrouver le point de départ.
Niveau de bruit
Un drone est par définition bruyant — façon essaim d’abeilles — et l’Air 3 ne fait pas exception avec 81 dB. Mais si l’on respecte la législation qui oblige à voler à 50 mètres de tout public, il reste peu probable que l’Air 3 dérange qui que ce soit. En ce qui concerne les animaux, c’est une autre histoire et cela dépend beaucoup de l’espèce. Certains restent stoïques et d’autres déguerpissent, tout du moins lorsqu’on filme avec le 24 mm. Avec le 70 mm, je n’ai jamais fait fuir le moindre animal.
Autre source de bruit, le ventilateur interne du DJI Air 3 se met rapidement en action et génère un bruit de 50 dB à 50 cm. Pour éviter ce désagrément, mieux vaut extraire la carte du drone pour en copier le contenu, plutôt que de mettre le drone sous tension et le brancher à son ordinateur.
Une distance de contrôle accrue
Le DJI Air 3 est le premier drone DJI à bénéficier de la nouvelle technologie de transmission DJI O4 tri-bande et voit sa distance de contrôle maximale passer de 12 à 20 km. Outre que la législation française impose une limite de 8 km et oblige à piloter son drone en le gardant en vue, ces distances sont purement théoriques, l’Air 3 n’étant pas capable d’effectuer un vol de 40 km (2×20) avec une charge de batterie. En pratique, pas de miracle, les ondes radio peinent à traverser certains reliefs du paysage. Il m’est arrivé de perdre la connexion à 500 mètres seulement, car une petite colline gênait la transmission. D’où l’importance de régler le drone pour qu’il revienne à son point de départ en pareilles circonstances (ce qu’il n’a pas manqué de faire). Lorsqu’aucun obstacle ne s’interposait entre la télécommande RC2 et l’Air 3, j’ai pu le piloter généralement sans mal jusqu’à 3 km (j’ai de bons yeux), tout en recevant un flux vidéo HD 60p sans saccades. Impressionnant.
Vitesse et résistance au vent
Le DJI Air 3 dispose de trois modes de pilotage : Cinéma, Normal et Sport. En mode cinéma ses déplacements sont doux et sa vitesse horizontale maximale est de 20 km/h environ. En mode normal, le drone est nettement plus nerveux dans ses mouvements et peut atteindre 42 km/h. En mode sport enfin, il flirte avec les 70 km/h, avec une concession importante toutefois : l’évitement automatique d’obstacles ne peut plus être utilisé.
Les conditions de vent étaient assez périlleuses ce jour-là, pourtant le DJI Air 3 n’a pas bronché (24 mm, 4K60, D-LOG M) // Source : Tristan Jacquel pour Frandroid
Ces performances sont identiques à celles du DJI Air 2S, à l’exception de la résistance au vent qui passe de 36 à 42 km/h désormais, vraisemblablement à la faveur du poids supérieur du Air 3. Ce drone est vif et réagit au doigt et à l’œil. La douceur et la progressivité des joysticks de la télécommande sont à saluer.
Évitement d’obstacles
Le Air 3 est le premier drone de la gamme Air à être équipé de la technologie de contournement d’obstacles APAS 5.0, jusqu’ici réservée aux modèles Mavic 3. En plus de la détection d’obstacles à l’avant, à l’arrière, au-dessus et au-dessous du Air 2S, le DJI Air 3 observe également ce qui se passe sur ses flancs et jusqu’à 30 mètres de distance. En cas de proximité d’un obstacle, la télécommande affiche immédiatement une trace lumineuse orange ou rouge selon la distance et adapte immédiatement la vitesse du drone en vol libre, ou bien sa trajectoire en mode suivi, par exemple.
La nacelle s’oriente davantage vers le haut
En comparaison du DJI Air 2S, la nacelle de l’Air 3 a considérablement évolué. Plus imposante avec ses deux objectifs, elle bénéficie d’une plus grande latitude d’inclinaison, puisqu’en plus de filmer jusqu’à 90° vers le bas, elle peut le faire jusqu’à 60° vers le haut. C’est pratique pour photographier et filmer en contre-plongée. La stabilisation de la nacelle est performante et les 720 grammes du DJI Air 3 l’aident grandement à bien se stabiliser lorsque le vent forcit. En un mois de test, jamais je n’ai eu à me plaindre de problèmes d’assiette en filmant, malgré quelques alertes « vent fort » sur l’écran de la télécommande.
Le drone est un excellent moyen de découvrir des paysages invisibles depuis terre (24 mm, 4K60, D-LOG M) // Source : Tristan Jacquel pour Frandroid
J’y suis particulièrement attentif en milieu marin, où une ligne d’horizon de travers se voit comme le nez au milieu de la figure. Il arrive toutefois que la nacelle se dérègle un peu et nécessite un recalibrage avec l’app. Cela ne prend qu’une minute.
Tracking et automatismes
L’app DJI Fly offre plusieurs fonctions d’assistance en vol, pour aider l’utilisateur à trouver le bon cadrage ou à ne pas perdre son sujet. En dessinant à l’écran la zone où se trouve le sujet, on accède immédiatement aux fonctions Focus, Tracking et POI. La première permet de conserver le sujet au centre de l’image, quels que soient les mouvements du drone et n’implique d’ailleurs pas de filmer simultanément. Le mode Focus est ainsi très utile pour trouver le cadrage adapté à une photo par exemple. Le mode Tracking permet de suivre un sujet en mouvement, en se positionnant derrière, devant, à gauche ou à sa droite.
Sur cette vidéo, le drone parvient à évaluer les rotations du sujet et se repositionne pour le filmer uniquement de dos (24 mm, 4K60, D-LOG M) // Source : Tristan Jacquel pour Frandroid
Cela fonctionne très bien, à condition de filmer d’assez près, sans quoi le sujet peut être perdu. Le mode POI (Point of Interest) fait voler le drone en cercle autour du sujet, à une vitesse définie par l’utilisateur.
Le mode POI permet de faire automatiquement le tour du sujet défini, selon une vitesse ajustable par l’utilisateur (24 mm, 4K60, D-LOG M) // Source : Tristan Jacquel pour Frandroid
Enfin, le mode MasterShots réalise automatiquement une demi-douzaine de mouvements chorégraphiés autour du sujet, à charge pour l’utilisateur d’éditer le fichier vidéo obtenu avec un logiciel tiers, pour exploiter l’une ou l’autre des séquences. Notez qu’il est possible de créer des waypoints (points sur le parcours) avec la télécommande afin de reproduire ensuite automatiquement un itinéraire avec le DJI Air 3. Cela peut être pratique pour filmer un même sujet avec différentes conditions de lumière, en fonction de la journée ou des saisons, par exemple, ou bien pour créer des vidéos hyperlaspes.
Un temps de vol en nette hausse
L’autonomie du DJI Air 3 est en nette amélioration vis-à-vis du Air 2S, avec 46 minutes (au maximum) au lieu de 31, soit une progression supérieure à 50 %. Ces valeurs sont néanmoins à relativiser, puisque DJI mesure l’autonomie de ses drones en mouvement linéaire à vitesse moyenne, au niveau de la mer, sans vent, système de détection d’obstacle inactif et en enregistrant en 1080/24 p seulement. En vol stationnaire, l’autonomie est de 42 minutes au maximum (sans vent).
Un simple survol de pré salé en Irlande, avec quelques moutons peints (24 mm, 4K60, D-LOG M) // Source : Tristan Jacquel pour Frandroid
Tout au long du mois qu’a duré le test du Air 3, j’ai observé une autonomie maximum d’environ 30 minutes, dans des conditions de vent souvent délicates (bord de mer), en pilotant majoritairement le drone en mode Normal et en filmant en 4K/60 p (processeur sollicité au maximum). En vol stationnaire, l’autonomie réelle est de 40 minutes.
Vidéo
Le DJI Air 3 filme en 16/9 en 1080p ou en 4K, avec des cadences de 24, 25, 30, 48, 50 ou 60 images par seconde, ainsi qu’en ralenti en 1080p120 et 4K100. Deux codecs sont disponibles pour l’enregistrement, l’AVC et le HEVC. C’est le drone qui détermine le débit de données, compris entre 37 et 150 Mbps selon la résolution, la cadence et le codec choisis par l’utilisateur.
Cette vidéo en mode 8 bits en 4K60 n’a pas été retouchée // Source : Tristan Jacquel pour Frandroid
Un mode vertical fait son apparition, afin de produire des vidéos 1080p ou 2,7 K à destination d’Instagram, Tiktok et consorts. L’atout du DJI Air 3 en comparaison des drones d’entrée de gamme du fabricant, c’est la possibilité d’enregistrer en plus du mode 8 bits, en mode 10 bits D-LOG M. Dans ce dernier mode, le drone produit une vidéo avec bien plus d’informations dans les zones de basses et hautes lumières, mais il faut se livrer à un petit exercice de post-traitement avec un ordinateur, une tablette ou un smartphone et appliquer un filtre, téléchargeable sous la forme d’un fichier LUT (Look Up Table) sur le site de DJI (attention à bien sélectionner la LUT du Air 3 et pas celle d’un autre drone).
Les vidéos ne sont jamais aussi belles que lorsque le drone filme en mode D-LOG M // Source : Tristan Jacquel pour Frandroid
Il existe de nombreuses applications permettant d’appliquer ce filtre correctif, comme VideoLUT ou LumaFusion et tous les outils de montage vidéo (Première, Resolve, Final Cut Pro…). Bref, un petit clic et l’on accède à une image encore plus riche, propice à des réglages colorimétriques fins. Notez que DJI recommande l’app mobile Light Cut pour effectuer des montages automatiques grâce à l’IA.
Même lorsque la lumière n’est pas extraordinaire, le DJI Air 3 délivre une image hyper précise // Source : Tristan Jacquel pour Frandroid.
Pendant mon voyage, j’ai rapidement été convaincu par le bénéfice du mode D-LOG M et ai pratiquement filmé dans ce seul mode, en 4K60 tant la haute cadence apporte un surcroît de définition à couper le souffle, notamment à basse altitude lorsque le paysage défile vite. En comparaison avec les DJI Air 2S et Mini 3 Pro, le DJI Air 3 produit des vidéos aux zones sombres jamais bouchées et nourries de détails qu’on peut faire ressortir en post-prod. De la même manière, les zones éventuellement surexposées (écume sur l’eau, ciel clair…) sont pleines de détails que l’on peut récupérer sans mal. La plage dynamique des deux capteurs est excellente !
Photo
L’autre surprise du DJI Air 3, c’est la qualité de ses photos. Même si les capteurs embarqués sont plutôt petits (1/1,3’’), leur dynamique est donc épatante et les deux blocs optiques offrent une définition appréciable. Pour s’en convaincre, il faut absolument délaisser le mode JPEG, qui ne rend pas du tout hommage aux performances du capteur, réduit les nuances de couleurs et ajoute aux photos des contours durs et trop contrastés. En photographiant en fichier RAW (12 ou 48 MP) puis en convertissant l’image en JPEG sous Lightroom, les clichés dévoilent une quantité de détails étonnants, notamment dans les zones surexposées et sous-exposées (encore plus qu’en vidéo D-LOG M).
La subtilité des couleurs et les fines variations de tons sont franchement admirables. Il y a bien parfois quelques aberrations chromatiques sur les éléments les plus contrastés et lumineux (en zoomant déraisonnablement), mais elles sont supprimées en un clic avec n’importe quelle application de conversion RAW-JPEG (Lightroom, Photomator…).
Très rapidement, j’ai pris le pli de ne shooter qu’en RAW 48 MP et de générer après retouches des images de 24 MP — par économie de stockage — soit la résolution de mon boîtier Canon. Et, surprise, les JPEG générés pèsent bien plus lourd que ceux de mon reflex, signe que les images du drone regorgent de détails.
Réglages photo
Deux modes de prises de vue sont proposés : automatique et pro. Dans le premier cas, le drone ajuste l’exposition de l’image automatiquement, l’utilisateur ayant simplement le choix de faire éventuellement varier l’exposition par 1/3 d’EV (-3/+3 EV). Il est possible d’afficher un histogramme d’exposition ainsi que des alertes sur l’image de surexposition, mais la plupart du temps les photos sont bien exposées et les légers problèmes d’exposition sont compensables en un rien de temps depuis les fichiers RAW (avec une app tierce donc). En mode manuel, la sensibilité ISO et la vitesse d’obturation (1/8000 à 8 s) peuvent être définies manuellement, ainsi que l’exposition là encore par tiers d’EV. Faute de diaphragme mécanique, l’ouverture des deux objectifs ne peut varier et le seul moyen d’obtenir de plus faibles vitesses d’obturation en vidéo (pour un look plus cinéma) nécessite d’utiliser les filtres ND optionnels de l’Air 3.
Modes panorama et bracketing d’exposition
Les modes Panorama ou Sphère produisent des images gigantesques, jusqu’à 70 MP, par assemblage (automatique) de plusieurs clichés. Là encore, mieux vaut shooter en RAW pour préserver un maximum de détails, puis laisser le drone générer la photo finale. Les prises de vue successives prennent jusqu’à une minute voire davantage, selon le mode choisi (panorama, sphère, vertical…) et l’image finale fait son petit effet (voir ci-dessous).
Plus intéressant pour les photographes amateurs, le mode AEB (Automatic Exposition Bracketing) permet de réaliser automatiquement plusieurs clichés exposés de manière différente, afin de les mélanger ensuite pour obtenir une plage dynamique élargie, lorsque les conditions d’éclairage sont extrêmes (coucher de soleil, contre-jour…). En mode 12 MP, il est possible de prendre entre 3 et 5 clichés successifs, tandis qu’en 48 MP, le DJI Air 3 se limite à 3 clichés, avec des écarts d’exposition de 0,7 EV.
Pour exploiter cette fonction, il faut toutefois utiliser un logiciel spécifique pour fusionner les clichés (Lighroom par exemple). Enfin, le DJI Air 3 peut photographier à intervalles de 2/3/5/7/10/15/20/30/60 secondes pour créer des vidéos hyperlapses.
Stockage
Le DJI Air 3 dispose d’un stockage intégré de 8 Go et d’un emplacement pour une carte microSD jusqu’à 256 Go. L’enregistrement vidéo en 4K60 nécessite de 750 Mo à 1,1 Go par minute et une carte de 256 Go permet de stocker jusqu’à 4 heures de rushes en UHD. En mode 4K30 ou 1080p60, cette durée passe à 8 heures environ et double encore en 1080p30. Quant aux photos, les images RAW de 48 MP pèsent chacune environ 100 Mo. Autrement dit, le stockage interne a le mérite d’exister et de dépanner en cas d’oubli de carte, mais il n’est pas suffisant. Au terme du mois qu’a duré le test du DJI Air 3, j’ai utilisé un peu plus de 210 Go, pour un millier de photos RAW et vidéos 4K60, en utilisant tous les jours le drone.
Un Pack Fly More intéressant
Le Pack Fly More comprend une sacoche de transport à bandoulière et revêtement en nylon, dans laquelle le DJI Air 3, la télécommande RC2 et socle tri-batteries peuvent pendre place, chacun dans un compartiment adapté. À l’intérieur, une petite poche frontale permet de glisser d’éventuels accessoires et pourquoi pas un smartphone. La doublure intérieure du rabat est flanquée d’une poche transparente idéale pour ranger les hélices de rechanges fournies avec le drone et quelques cartes microSD.
Un dernier plan fixe du DJI Air 3 (4K60, D-LOG M) // Source : Tristan Jacquel pour Frandroid
La station de recharge des batteries est livrée sans chargeur et il appartient à l’utilisateur de s’en procurer un. L’idéal est certainement d’opter pour un modèle capable de délivrer 100 W, le temps de charge par batterie étant alors d’une heure seulement. La station fonctionne intelligemment et recharge en priorité la batterie la plus faible, puis la suivante. En un mois de voyage, j’ai pu éviter d’utiliser une seconde batterie dans la mesure où mon road trip m’amenait à rouler souvent et à recharger le drone pendant ce temps. Pour autant, si la météo avait été plus favorable — deux couchers de soleil visibles en un mois, j’ai connu mieux en juillet — il est évident qu’une ou deux batteries m’auraient été bien utiles.
Prix et disponibilité
Le DJI Air 3 est proposé à 1099 € avec la télécommande RC-N2, à 1349 € avec cette même télécommande et le pack de 2 batteries supplémentaires Fly More, et à 1549 € avec ce même pack et la télécommande RC2. La télécommande RC2 est vendue seule à 369 €.
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix