Après le lancement du drone FPV DJI Avata 2, le fabricant chinois — qu’on imaginait donner dès cet été des successeurs aux DJI Air 3 et au Mavic 3 — a décidé de surprendre son monde avec le Neo. Ce minuscule appareil (13x16x5 cm ) n’est ni un drone d’acrobatie ni un drone conventionnel. Avec seulement 135 grammes, c’est en tout cas le plus léger et petit jamais développé par DJI. Mieux, il a été conçu pour fonctionner sans télécommande traditionnelle — elle est optionnelle — mais avec un simple smartphone et même… de façon autonome.
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L’atout majeur du DJI Neo est de pouvoir décoller depuis la main de son utilisateur après en avoir identifié le visage, pour le filmer immédiatement selon plusieurs scénarios intégrés (suivi, cercle, fusée…). Le DJI Neo filme en 4K et produit des fichiers de taille modérée, très rapidement transférés dans votre smartphone. Il sait aussi se comporter comme un drone plus conventionnel pour filmer des paysages ou des monuments avec sa télécommande optionnelle… avec toutefois quelques limitations.
DJI NeoFiche technique
Modèle | DJI Neo |
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Fiche produit |
Le drone testé a été prêté par le constructeur.
DJI NeoUn mini Avata
Le DJI Neo a des allures de mini Avata. Tout comme son grand frère, sa nacelle orientable verticalement (+60 à -90°) n’est pas stabilisée mécaniquement et l’image est stabilisée horizontalement jusqu’à 45°, grâce aux technologies RockSteady et HorizonBalancing. Ses hélices sont protégées par des cages circulaires, ainsi que des grilles pour permettre le décollage et l’atterrissage dans la main sans risque.
Une paire de capteurs se trouvent d’ailleurs sous le drone pour détecter la main et enclencher l’atterrissage. Ces protections d’hélice protègent également le DJI Neo des collisions avec son environnement, qui ne manqueront pas d’arriver, puisque ce drone ne dispose d’aucun sytème de détection des obstacles.
Le DJI Neo dispose de deux boutons, situés sur son dos. Le premier à l’arrière permet sa mise sous tension et l’autre, tout près de la nacelle, de changer de mode de suivi avant un décollage depuis la main. Le port USB-C (charge/transferts) est logé sur la queue et la batterie se fixe sous le ventre.
Le DJI Neo ne dispose pas de lecteur de carte microSD, mais d’une mémoire interne de 22 Go pour l’enregistrement des photos et des vidéos.
Conséquence du micro-gabarit du DJI Neo, ses mini-hélices (5 cm) tournent très vite et produisent un son strident, avec des variations d’intensité importantes lorsqu’il corrige son assiette à cause du vent, accélère ou freine franchement. Bref, il ne passe pas inaperçu.
DJI NeoObjectif grand-angle et capteur 1/2 pouce
Le DJI Neo est équipé d’un objectif à focale fixe de type grand-angle, d’équivalence 24 mm ouvrant à f/2,8, associé à un capteur CMOS de 1/2’’ de 12 MP. Il est probable que bloc optique et capteur soient empruntés aux drones DJI Mini 2SE et Mini 4K, qui partagent des caractéristiques similaires. Le Neo peut filmer en 4K 30p et prendre des photos Jpeg de 12 Mpixels.
Ce capteur est grosso modo du calibre de ceux qu’on trouve dans les smartphones, inférieur donc à ceux des modèles Mini 4 Pro, Air 3 ou Mavic 3, plus grands et plus dynamiques. Pour autant, ce capteur de 1/2 » est adapté à la création de contenus à destination des réseaux sociaux.
DJI NeoPas de télécommande requise
Le DJI Neo est certifié C0 est peut donc être piloté sans besoin de certification, comme c’est le cas des drones de plus de 250 gr. La seule obligation légale est de l’enregistrer gratuitement sur le site de l’aviation civile, ce qui ne prend que quelques minutes. Rappelons néanmoins quelques règles : on ne peut pas voler n’importe où et n’importe comment. En France, on ne vole pas au-dessus des centre-villes, ni au-dessus de certaines zones réglementées, et surtout pas de nuit. Pas de panique, si vous vous apprêtez à décoller d’une zone non autorisée, le Neo vous préviendra.
Pour anticiper toute déconvenue, il suffit de consulter la carte intégrée à l’application DJI Fly, voire d’utiliser une application tierce (Drone-Spot par exemple).
Initialisation et vol autonome
Le DJI Neo a beau pouvoir voler sans télécommande, il faudra tout d’abord l’initialiser avec un smartphone et l’app DJI Fly. Un tutoriel invite ensuite à faire décoller le drone depuis la paume et à tester le mode suivi. Il suffit de placer le drone face à soi dans la paume de la main, bras tendu, puis d’appuyer sur le bouton Mode. Une voix (en anglais) confirme le mode enclenché et l’imminence du décollage. Le drone s’élève alors et vous suit tout en filmant.
Pour interrompre l’enregistrement, il suffit de se rapprocher du drone et de placer sa main dessous pour qu’il la détecte et s’y pose.
Six autres modes automatiques sont sélectionnables en appuyant sur le bouton mode du Neo :
- Dronie : le drone recule et monte, caméra fixée sur le sujet.
- Cercle : le drone tourne autour du sujet.
- Fusée : le drone monte avec la caméra dirigée vers le bas.
- Spotlight : le drone tourne en gardant le sujet dans le cadre.
- Spirale : le drone monte en tournant en spirale autour du sujet.
- Boomerang : le drone suit une trajectoire ovale autour du sujet, montant en s’éloignant et descendant
Dans tous les cas, le drone revient vers son point de départ pour être récupéré facilement avec la main.
Contrôle par smartphone
On peut aussi utiliser son smartphone pour piloter le DJI Neo, avec l’application DJI Fly, dont l’interface bascule alors en mode vertical, pour afficher un bouton de décollage/atterrissage et des deux zones de contrôle pour diriger l’appareil. On peut également régler les paramètres de chaque mode, en spécifiant par exemple la résolution vidéo, la hauteur de survol, la distance de contournement de l’utilisateur, etc. Le mode Spotlight peut être basculé en mode photo et il faut alors s’immobiliser 3 secondes face au drone pour être photographié.
L’expérience de pilotage n’est pas transcendante. D’une part la portion de l’écran dédiée au retour vidéo est petite — même sur un smartphone de 6,7’’ — et il est difficile de bien positionner ses doigts sur l’écran, car on n’a pas les repères tactiles des joysticks d’une vraie télécommande. En outre, on ne peut pas régler la vitesse de vol et le Neo se traîne à une petite dizaine de km/h, ce qui peut être problématique lorsqu’il doit effectuer un large cercle autour d’un sujet contre le vent.
Autre aspect, la connexion WiFi se dégrade rapidement et peut être perdue au moindre obstacle. Le Neo rentre alors automatiquement à son point de départ… enfin presque, mais on y revient. En somme, si le pilotage au smartphone dépanne, il est sans commune mesure avec celui offert par la télécommande optionnelle DJI RCN3.
Contrôle par télécommande
Le DJI Neo est compatible avec les télécommandes RCN3, le casque Goggles 3 couplé à la télécommande à gyroscope RC Motion 3 ou à celle d’acrobaties manuelles DJI FPV 3 ; en somme, avec la plupart des télécommandes compatibles avec la transmission OccuSync 4. Les possesseurs du DJI Avata 2 pourront donc utiliser éventuellement le DJI Neo avec leur casque Goggles.
Toutefois, DJI ne propose pas de pack du Neo avec les télécommandes de l’Avata 2, mais seulement un bundle Fly More avec deux batteries supplémentaires et la télécommande RCN3. Cette dernière est une copie conforme de la RCN2, mais plus légère d’environ 50 gr. Pour l’utiliser, il faudra y installer son smartphone avec l’app DJI Fly. On bénéficiera alors d’une distance de vol maximum infiniment plus élevée qu’en WiFi avec le seul smartphone, en pratique de plusieurs kilomètres — même si le drone ne peut parcourir un telle distance avec une charge de batterie.
Expérience de vol
Le DJI Neo se pilote facilement avec la RCN3, mais ses qualités dynamiques sont très inférieures à celles d’un Mini. En mode Normal, le drone se traîne à 14 km/h et pointe au maximum à 20 km/h en mode sport, ce qui suffit pour suivre une personne qui marche ou court, mais s’avère juste pour suivre un cycliste ou un animal par exemple. Lorsqu’il s’agit de grimper, le Neo plafonne à 8 km/h, soit 10 km/h de moins qu’un Mini 4 Pro. Bref, ce n’est pas une bête de guerre et le moindre vent contraire le met au supplice de tenir sa vitesse. Toutefois, la résistance au vent est correcte.
Le Neo dérive aussi très facilement à cause de son poids plume et même lorsque le vent est modéré. En cas de très fort vent latéral, la stabilisation électronique peut s’avérer insuffisante pour maintenir l’horizon à plat (ce qui n’est pas le cas d’un Mini). Les phases de descente sont parfois un peu périlleuses, la caméra ne parvenant pas toujours à filmer à 90° sous le drone, ce qui gêne pour anticiper l’endroit où le drone va se poser. Fort heureusement, le Neo incruste dans l’image une croix qui indique l’endroit où il va atterrir précisément.
Un retour au point de départ aléatoire
Comme toujours chez DJI, la fonction RTH (Return to Home) permet au drone de revenir automatiquement à son point de départ, à la demande de l’utilisateur ou bien si la liaison radio est interrompue. En l’absence de système de détection d’obstacles, il est judicieux de vérifier à quelle hauteur le Neo s’élève automatiquement avant d’entamer son retour, car il prend le chemin le plus court et pas l’itinéraire parcouru jusque là. Ce paramètre s’ajuste dans l’app DJI Fly, jusqu’à 120 mètres.
Autre aspect important, comme l’autonomie est limitée, il est conseillé de vérifier la force du vent sur le chemin du retour… avant de devoir revenir au point de départ. Si le vent pousse le drone à l’aller, mieux vaut le savoir et éviter de descendre sous 60 % de batterie, car le Neo pourrait s’épuiser à lutter contre le vent au retour. Je me suis d’ailleurs fait un peu peur lors du premier vol, avec une grosse minute d’autonomie restante, après avoir connu des problèmes de liaisons radio à cause de grands arbres.
Autre sujet d’inquiétude avec le RTH : sa précision. Autant un Air 3 revient à son point de départ quasiment au centimètre près, autant le Neo est complètement aux fraises et se positionne à 4 ou 5 mètres du bon endroit. Lorsqu’il est parti d’une plateforme au bord de l’eau ou du milieu d’une clairière, c’est un vrai souci. Si je n’avais repris la main pour le poser, le Neo aurait plongé dans la Loire et cogné les cimes de grands arbres.
Espérons que ce défaut est à mettre au compte de la version bêta du firmware du Neo et qu’il sera réglé avec la version commerciale en septembre. En l’état actuel, mieux vaut reprendre la main à l’approche du point d’atterrissage lorsque le RTH est enclenché, pour éviter que le drone ne descende à la verticale au travers d’obstacles qu’il ne peut détecter.
DJI NeoUne autonomie limitée
DJI annonce 17 minutes de vol et 18 si l’on retire les grilles de protection des hélices. Comme toujours, ces valeurs sont mesurées en volant à vitesse réduite, sans vent de face et en filmant en 1080p et non en 4K. Pour une fois, cela colle à l’utilisation typique de ce drone, qui vaut surtout par son mode automatique avec décollage de la main et figures imposées. On peut donc compter sur un bon quart d’heure de vol et une douzaine de décollages environ avec une charge de batterie. En revanche, si on utilise le Neo comme un Mini avec la télécommande RCN3, il ne faut pas espérer pouvoir voler plus de 10 minutes.
Le temps de charge de la batterie dans le Neo est d’environ 1 heure avec un chargeur PD de 60 W (non fourni). La station de charge du pack Fly More recharge trois batteries en deux heures.
DJI NeoDes vidéos jusqu’en 4K
La qualité vidéo est convenable, sans atteindre les sommets de qualité du Mini 4 Pro. Le Neo égale toutefois ce que proposent les meilleurs smartphones du marché. Deux résolutions de capture sont proposées : 1080p 30 ou 60 ips et 4K 30 ips (8 bits / Rec.709). Le débit de données est de 50 Mbps environ, ce qui permet d’enregistrer environ 45 minutes en 4K dans la mémoire interne, et 10 de plus en 1080p60. Il y a un peu de bruit dans les zones sombres, même à la plus faible sensibilité du capteur (100 ISO), mais cela ne se voit que sur un grand moniteur et pas sur un smartphone.
Pour Instagram, les performances vidéo du DJI Neo sont donc plus que suffisante — et largement au niveau des meilleurs smartphones du marché. Pour qui voudrait peaufiner la qualité d’image, le mode pro — uniquement avec la télécommande RCN3 — permet d’ajuster à sa guise certains paramètres, par exemple de fixer la sensibilité ISO ou de corriger l’exposition par tiers d’IL (stop).
Montage vidéo facilité
Le transfert des vidéos depuis le Neo vers un smartphone est très rapide, le débit atteignant jusqu’à 30 Mo/sec. Dans ces conditions, il faut compter environ 3 minutes pour transférer 4 Go, soit une vidéo de 12 minutes environ. L’édition des vidéos est possible avec l’application Photo de la plupart des smartphones, mais DJI propose l’app Lightcut, qui permet de réaliser des montages vidéo à l’aide de l’IA. Gratuite, cette app impressionne par sa facilité d’utilisation et produit des vidéos d’une minute environ, avec des effets de transitions intéressants et de la musique libre de droits.
DJI NeoDes photos de bonne qualité
Les photos prises par le DJI Neo ont une résolution de 12 Mpixels, ce qui devrait suffire à alimenter des stories Instagram ou des posts de blogs, tant qu’on ne les recadre pas pour zoomer sur les détails à l’arrière-plan. Apparaissent alors des artéfacts de compression, notamment dans les feuillages ou autour des lignes (murs, fenêtres…). Un mode pro est disponible avec la télécommande RCN3, qui permet de choisir manuellement la sensibilité ISO et d’ajuster l’exposition par tiers de stops. En mode automatique, les clichés sont toutefois très bien exposés.
La section photo du Neo reste basique, en comparaison des Mini Pro, Air ou Mavic et l’on ne trouve ni mode panorama, ni bracketing ou timelapse. En somme, on fait des photos avec le DJI Neo comme on ferait des photos avec un smartphone, sans se soucier de rien, mais avec toujours de bons résultats. La mémoire interne permet de stocker éventuellement 2500 photos environ.
DJI NeoPrix et date de sortie
Le DJI Neo est disponible seul au prix de 199 euros, avec une batterie, des hélices de rechange, un tournevis pour les remplacer et un câble USB-C. Le pack Fly More est proposé à 349 euros, avec 2 batteries supplémentaires, une station de recharge et la télécommande RCN3.
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