Si vous aviez été tenté par le DJI Neo l’année dernière, mais rebuté par ses limitations, voici une excellente nouvelle. DJI revient avec le Flip, un drone qui reprend le concept de son prédécesseur en corrigeant pratiquement tous ses défauts. Exit les problèmes de retour au point de départ hasardeux et le contrôle peu intuitif au smartphone. Le Flip embarque des moteurs plus puissants (similaires à ceux du DJI Mini 3) et peut désormais affronter le vent. Il est également compatible avec les télécommandes RC-N3 et RC-2 à écran, qui offrent un contrôle bien plus précis.
Le drone conserve évidemment ses fonctions phares pour les créateurs de contenu : décollage depuis la paume de la main, suivi automatique et figures pré-programmées. Mais il y ajoute des capacités photo/vidéo sérieusement revues à la hausse, avec un nouvel objectif équivalent 24 mm stabilisé sur gimbal, la possibilité de filmer en 4K60p (même en HDR ou D-LOG M) et de photographier en 48 MP (RAW ou JPEG). Une belle évolution qui ne s’accompagne d’aucune contrainte réglementaire, le drone restant sous la barre fatidique des 250 grammes.
DJI FlipSpécifications techniques
Modèle | DJI Flip |
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Fiche produit |
Ce test a été réalisé avec un drone prêté par DJI.
DJI FlipSolide et pliable
Le DJI Flip surprend d’emblée par sa conception innovante qui marque une évolution significative dans la gamme du constructeur chinois. Empruntant le meilleur du Neo et le look de l’Avata, ce nouveau drone se démarque par son design pliable, une première pour DJI dans cette catégorie de drones.
Avec un poids plume de 249 grammes, batterie et carte SD comprises, le Flip arbore une silhouette distinctive avec ses quatre cerceaux protecteurs d’hélices. Ces protections ne sont pas qu’une simple fantaisie esthétique : leurs rayons ont été spécifiquement conçus pour protéger les doigts lors des manipulations, notamment pendant les décollages et atterrissages manuels.
L’atout majeur du Flip réside dans sa transportabilité. Son système de pliage permet de le réduire à un format ultra-compact, passant de 233 × 280 × 79 mm en position dépliée à seulement 136 x 62 x 165 mm une fois plié. Cette prouesse technique facilite son transport dans n’importe quel sac. Les utilisateurs optant pour le pack Fly More bénéficieront d’ailleurs d’un sac de transport dédié compact et résistant.
La télécommande fournie avec le pack de base est la RC-N3, un modèle sans écran qui nécessite d’utiliser son smartphone pour piloter le drone. Elle s’avère moins confortable que la RC-2 qui accompagne notre drone de test, laquelle intègre un large écran tactile et offre une excellente lisibilité, même à l’extérieur. L’ensemble des commandes est disposé de manière intuitive, rendant le pilotage naturel dès les premiers vols.
Les finitions reflètent le savoir-faire habituel de DJI, avec des matériaux robustes, malgré la légèreté de l’ensemble. La robe blanche immaculée est rehaussée par des finitions soignées, notamment au niveau de la batterie qui s’intègre harmonieusement au design. Chaque élément, des protections jusqu’aux ports de connexion, témoigne d’une attention méticuleuse portée aux détails.
DJI FlipUn capteur de 48 MP qui a fait ses preuves
Le DJI Flip marque un bond en avant considérable par rapport au Neo en héritant directement du capteur et du processeur d’image du DJI Mini 4 Pro. Ce capteur de 48 mégapixels au format 1/1,3 pouce est associé à une optique lumineuse ouvrant à f/1,7. Sur le terrain, la différence avec le DJI Neo est flagrante : les clichés gagnent massivement en détails, en netteté et en précision colorimétrique. La bonne dynamique de ce capteur offre par ailleurs une marge de manœuvre considérable pour récupérer des informations dans les ombres comme dans les hautes lumières, même dans des scènes à fort contraste.
En photographiant en RAW plutôt qu’en JPEG, on exploite pleinement le potentiel des 48 MP. La retouche ultérieure sur smartphone ou ordinateur révèle alors toute la richesse des données capturées : les textures sont mieux préservées, les dégradés subtils et la dynamique impressionne, même face au soleil. Le capteur exploite intelligemment le pixel binning (regroupement de pixels 4-en-1) pour optimiser la sensibilité en basse lumière, tout en permettant de conserver la pleine résolution quand les conditions sont favorables. Les clichés produits ont alors une définition de 12 MP.
DJI FlipUn drone très réactif
Comme son prédécesseur, le DJI Flip reste dans la catégorie C0 (moins de 250 g) et peut donc être piloté sans certification, moyennant un simple enregistrement gratuit sur le site de l’aviation civile.
Pour aller plus loin
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L’application DJI Fly intègre toujours une carte des zones de vol autorisées pour éviter toute mauvaise surprise.
Le drone propose deux philosophies de pilotage distinctes. La première, héritée du Neo, mise sur l’autonomie avec le décollage depuis la main et les figures automatiques. Pour cela, il suffit d’allumer le drone et d’appuyer sur le bouton de sélection de figures. Une voix synthétique confirme le mode enclenché.
Si ces fonctionnalités sont séduisantes sur le papier, elles présentent quelques limitations pratiques. Le drone est particulièrement bruyant lorsqu’il évolue à proximité, ce qui peut gêner les personnes alentour.
Plus problématique encore, l’absence de détection d’obstacles sur les côtés, l’arrière et le dessus rend les figures automatiques (Dronie, Cercle, Fusée, Spotlight, Spirale, Boomerang) risquées en environnement complexe. Une simple branche non détectée pendant un mouvement circulaire peut immobiliser l’appareil, parfois dans des endroits difficiles d’accès. En outre, le DJI Flip peut être piloté avec un smartphone en Wi-Fi (via l’app DJI Fly), ce qui est à déconseiller tant les commandes tactiles n’ont rien d’intuitif et qu’il est difficile de réaliser de simples figures en vol.
Le pilotage avec la télécommande change tout
La seconde approche, avec radiocommande (RC-N3 ou RC-2), révèle le véritable potentiel du Flip. Finies les limitations du pilotage au smartphone : l’appareil se montre vif et réactif, capable de changements de direction rapides et de freinages précis. Les trois modes de vol (Ciné, Normal et Sport) permettent d’adapter la réactivité aux besoins. Équipé vraisemblablement des mêmes moteurs que le Mini 4 Pro, le Flip peut théoriquement atteindre 57,6 km/h en conditions optimales.
Cependant, son aérodynamisme moins travaillé — protection intégrale des hélices oblige — le pénalise face au vent et il peine à atteindre les 30 km/h en mode sport. Dans le vent, le Flip dérive aussi assez facilement, ce qui peut être gênant lorsqu’on souhaite réaliser des hyperlapses.
Une transmission solide (sans obstacles)
Le système de transmission O4 du DJI Flip égale les performances des modèles haut de gamme de la marque, comme le Mini 4 Pro, l’Air 3 et l’Air 3S. Cette technologie assure une liaison stable et robuste jusqu’à 3 kilomètres sans obstacle, avec un retour vidéo HD fluide et détaillé. En cas de coupure de transmission, le drone revient à son point de départ de manière fiable.
Toutefois, il est crucial d’adapter la distance de vol aux conditions météorologiques. Si la portée théorique de 3 kilomètres est atteignable par temps calme et en terrain dégagé, il est prudent de maintenir une marge de sécurité confortable, particulièrement en présence de vent contraire. Un drone parti avec le vent favorable consommera significativement plus d’énergie pour revenir face au vent. Il est donc recommandé de conserver une réserve d’autonomie suffisante et de limiter la distance d’éloignement en conditions venteuses.
DJI FlipAutonomie : 20 minutes de vol
L’autonomie du DJI Flip s’aligne sur celle du Mini 4 Pro, avec une batterie intelligente de capacité similaire. Dans les faits, DJI annonce 31 minutes de vol, un chiffre qui doit, comme toujours, être relativisé selon les conditions d’utilisation. En vol stationnaire sans vent, on atteint effectivement près de 25 minutes, mais en conditions réelles, avec des déplacements dynamiques et un peu de vent, il est plus réaliste de tabler sur 20 minutes.
Le drone intègre une gestion intelligente de la batterie qui prévient suffisamment tôt du niveau critique, et déclenche si nécessaire un retour automatique au point de départ. Par prudence, il est recommandé d’anticiper le retour dès que la jauge atteint 60% — par défaut le drone vous préviendra à 50 % — particulièrement si le vent souffle dans le sens opposé au trajet retour. Le Flip, comme tous les drones de cette catégorie, peut rapidement épuiser sa batterie en luttant contre des conditions défavorables.
La recharge s’effectue via USB-C et demande environ 70 minutes par batterie pour une charge complète (avec un chargeur PD 30 W). DJI propose un nouveau hub de charge parallèle permettant de recharger jusqu’à quatre batteries simultanément, une option particulièrement pertinente pour les sessions de vol prolongées. Pour les utilisateurs intensifs, le pack « Fly More » incluant deux batteries supplémentaires permet d’enchaîner plus d’une heure de vol sans interruption.
DJI FlipQualité vidéo et modes créatifs
Le DJI Flip hérite des capacités vidéo du Mini 3 Pro avec son capteur CMOS 1/1.3″ de 48 MP et son optique grand-angle lumineuse f/1,7. L’appareil filme jusqu’en 4K à 60 images par seconde, avec la possibilité d’enregistrer en 1080p 100p pour des ralentis spectaculaires. C’est un peu moins bien que le Mini 4 Pro qui grimpe à 100 images / sec en 4K.
Le format D-Log M est disponible pour les vidéastes souhaitant maximiser la plage dynamique en post-production.
En plein jour, les images sont remarquablement détaillées, avec des couleurs naturelles et une netteté constante sur l’ensemble du champ. La stabilisation sur 3 axes fait des merveilles, livrant des séquences parfaitement fluides, même dans des conditions venteuses modérées.
Le Flip propose une suite complète de fonctions automatisées pour faciliter la création de contenu, notamment les modes de suivi intelligents :
- ActiveTrack : suivi dynamique avec maintien automatique de la distance
- Spotlight : verrouillage sur le sujet avec pilotage libre
- Point of Interest : orbites personnalisables
Le système de suivi, bien qu’optimisé par l’IA selon DJI, montre quelques limitations pratiques. Le verrouillage du sujet n’est efficace qu’à moins de 5 mètres, et le drone peut occasionnellement perdre sa cible. Si les résultats ne sont pas parfaits du premier coup, plusieurs tentatives permettent généralement d’obtenir les séquences souhaitées.
Le drone intègre aussi des mouvements préprogrammés Quickshots (Dronie, Helix, Rocket, Circle, Boomerang…), ainsi que la possibilité de réaliser des timelapses.
Pour maximiser la qualité des vidéos capturées, l’idéal reste de filmer en mode D-LOG M plutôt que normal. La finesse de l’image est alors spectaculaire et il suffit ensuite de convertir l’image avec l’application mobile Lightcut pour retrouver une colorimétrie parfaite. Pour rappel, cette application gratuite permet de réaliser des montages vidéos automatiques — à l’aide de l’IA — ou manuels très rapidement. L’app se connecte au drone et en récupère par Wi-Fi les sections utiles des fichiers vidéo présents sur la carte microSD.
Pour aller plus loin
H.265, 4:2:2, 10 bits, UHD ou 60p : tout comprendre aux formats et à la compression vidéo
La vitesse de transmission est exemplaire, avec 30 Mo /sec la plupart du temps avec un iPhone.
DJI FlipUne qualité photo au top
À l’instar du Mini 4 Pro, le DJI Flip exploite pleinement son capteur CMOS 1/1.3″ de 48 MP pour la photographie. Les clichés peuvent être capturés en JPEG et RAW, avec une résolution maximale de 8064 × 6048 pixels en mode 48 MP, ou en 12 MP (4032 x 3024 pixels) par défaut grâce au pixel binning qui améliore le rendu en basse lumière.
L’appareil propose une gamme complète de modes de prise de vue :
- Single Shot : capture classique avec possibilité d’utiliser le retardateur
- AEB (Auto Exposure Bracketing) : 3 photos avec différentes expositions, idéal pour le HDR
- Burst : rafales jusqu’à 6 images par seconde
- SmartPhoto : optimisation automatique de la scène via l’intelligence artificielle
- HDR : fusion automatique de plusieurs expositions
Les fonctions panoramiques sont particulièrement bien pensées avec quatre options :
- Sphere : création d’une vue 360° complète
- 180° : assemblage horizontal sur 180 degrés
- Wide : panorama grand-angle
- Vertical : assemblage vertical pour les sujets en hauteur
En plein jour, les photos présentent un excellent niveau de détail, avec une balance des blancs naturelle et une gestion maîtrisée du contraste. Le mode 48 MP est particulièrement utile pour les paysages détaillés ou lorsqu’un recadrage important est envisagé en post-traitement. Le format RAW offre une latitude appréciable pour ajuster l’exposition, les couleurs et la netteté.
En conditions plus difficiles, le mode SmartPhoto analyse la scène pour optimiser automatiquement les réglages, et compense efficacement les contre-jours ou les scènes fortement contrastées. La plage dynamique étendue du capteur, couplée au mode HDR, permet de conserver les détails tant dans les ombres que dans les hautes lumières. Bref, on ne rate jamais de photos avec le DJI Flip.
La stabilisation mécanique sur 3 axes de la nacelle garantit des photos parfaitement nettes, même en conditions venteuses modérées. Cette stabilité est particulièrement appréciable pour les panoramas.
DJI FlipPrix et disponibilité
Le DJI Flip est décliné en trois configurations. La version de base à 439 € inclut la télécommande RC-N3 sans écran, nécessitant l’utilisation d’un smartphone. Le pack intermédiaire à 639 € propose la télécommande RC-2 avec écran intégré 5,5 pouces HD, tandis que le pack Fly More Combo à 779 € ajoute à cette dernière configuration deux batteries supplémentaires, une station de charge quadruple, une sacoche résistante aux intempéries et des hélices de rechange. Notez qu’aucune version n’inclut de chargeur Power Delivery, un accessoire à prévoir en supplément.
Face à ses concurrents directs, le Flip maintient un avantage tarifaire certain, particulièrement dans sa version de base. Le DJI Mini 4 Pro, proposé à partir de 799 €, justifie son surcoût par une vitesse de vol presque doublée, un système complet de détection d’obstacles et une meilleure résistance au vent.
Pour une utilisation occasionnelle, la version de base à 439 € constitue un point d’entrée attractif, malgré la contrainte du smartphone. Les créateurs réguliers apprécieront le confort de la RC-2 dans le pack intermédiaire, tandis que les utilisateurs intensifs trouveront leur compte dans le pack Fly More. Néanmoins, les vidéastes plus exigeants, particulièrement sensibles aux limitations du Flip en termes de détection d’obstacles et de performances en conditions difficiles, gagneront à investir dans le Mini 4 Pro, dont les capacités étendues justifient le supplément de prix.
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