« Nous perdons de l’argent sur chaque voiture vendue » : cette marque de Stellantis est en grande difficulté

 
Née en 2014, la jeune marque DS Automobiles traverse une crise sans précédent. La firme française ne vend pas assez d’autos, et cela n’a que peu à voir avec la voiture électrique. On vous explique tout.
DS 3 E-Tense // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Le marché automobile est en difficulté en ce moment, c’est un fait indéniable. Et malheureusement, tous les constructeurs sont plus ou moins concernés, même s’ils ne sont pas tous logés à la même enseigne. Mais dans tous les cas, ce n’est pas uniquement de la faute de la voiture électrique, comme nous l’avions expliqué précédemment.

DS en difficulté

Parmi les marques qui traversent une grosse zone de turbulences, citons notamment Tesla, dont les ventes sont en chute libre, ainsi que Volkswagen, même si la firme allemande s’en sort mieux que le constructeur américain en Europe. Et qu’en est-il de DS ? Et bien tout n’est pas rose pour la jeune marque française, fondée en 2014. Celle-ci a toujours eu du mal à s’imposer sur le marché, et il semble que cela soit même de pire en pire.

C’est ce que confirme Le Journal de l’Automobile, qui dédie un article détaillé à l’entreprise. Pour mémoire, cette dernière est devenue une marque indépendante de Stellantis après avoir été crée comme ligne « premium » de Citroën. Un nouveau positionnement haut de gamme qui ne semble pas avoir réussi à porter ses fruits auprès de la clientèle. Si bien que DS Automobiles n’est même pas réellement rentable, comme l’a affirmé un distributeur.

DS N°8 // Source : DS

Ce dernier explique en effet que « nous perdons de l’argent sur chaque voiture vendue ». Le site nous apprend également que la rentabilité de la marque sera négative en 2024. Une situation catastrophique pour DS, qui pourrait donc être sur la sellette. Car pour mémoire, il se murmure que le groupe Stellantis pourrait envisager de supprimer quatre de ses marques. Et le constructeur français ferait partie de la liste, puisqu’elle est cannibalisée par Alfa Romeo et Lancia.

Les trois ont représenté seulement 1 % des ventes totales du groupe franco-italien en 2024. Autant dire que DS a tout intérêt à tout faire pour remonter la pente et sortir la tête de l’eau. Or, ce n’est pas gagné, car les chiffres de ventes sont particulièrement faibles en Europe, son seul marché après le retrait de Chine en 2020. Ainsi, ses immatriculations ont reculé de 27 % dans le monde en 2024, tous modèles confondus.

Des ventes en chute libre

Résultat, seules 40 971 autos ont été immatriculées sur l’ensemble de cette année. De ce fait, elle a écoulé 20 000 voitures de moins qu’Alfa Romeo, dont la gamme est encore plus réduite. Autant dire que la situation est donc très inquiétante pour DS Automobiles, qui est largement en retrait par rapport aux constructeurs allemands. Et non, ce n’est pas vraiment de la faute des voitures électriques, qui ne sont de toute façon pas nombreuses au sein de la gamme.

Pour mémoire, la firme commercialise la DS 3 E-Tense, que nous avions pu essayer et a récemment levé le voile sur sa nouvelle N°8. Dans le futur proche, la DS 4 électrique, également très attendue, n’a pas donné de ses nouvelles depuis un petit bout de temps, avant un remplaçant du DS 7, qui pourrait bien être multi-énergies. En comparaison, Peugeot possède déjà un catalogue bien rempli, qui va de la e-208 à la e-5008. Mais ce n’est pas la raison de la dégringolade de DS.

DS N°8 // Source : DS

Selon un autre distributeur, la marque subit en fait « une stratégie tarifaire prise il y a quelque temps, totalement décorrélée du marché ». Il faut dire que les prix sont très élevés du fait de son positionnement haut de gamme, ce qui dissuade les clients.

De plus, la marque « dépend for­tement du marché des entreprises, bien moins rentable que celui des particu­liers. Ces derniers représentent, en effet, seulement 30 % des immatriculations ». De quoi attaquer 2025 avec plus de craintes que d’espérance, alors que la nouvelle N°8, certes à l’intéressante autonomie de 750 km, ne devrait pas attirer les clients dans les concessions avec un prix d’entrée à 59 200 euros


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