Facebook et la désinformation : la firme a momentanément caché un rapport embarrassant

Ou comment ne pas ternir l'image déjà écornée de l'entreprise...

 
Sur le premier semestre 2021, le lien le plus consulté sur Facebook aux États-Unis est une fake news « antivax ». C’est ce que révéle un rapport interne que Facebook a choisi de diffuser sur le tard… pour ne pas nuire à son image.
Un rapport dérangeant a été temporairement mis de côté par Facebook pour préserver son image // Source : Unsplash – Solen Feyissa

Régulièrement accusé de ne pas agir suffisamment pour endiguer la désinformation sur sa plateforme, a fortiori en période de pandémie, Facebook faisait récemment l’objet d’une critique acerbe de Joe Biden. Le président américain estimait en juillet que Facebook et d’autres applications « tuaient » des gens en laissant les fausses informations médicales pulluler sur leurs services. Une critique contre laquelle Mark Zuckerberg s’était vertement dressé, arguant que Facebook aidait au contraire à sauver des vies.

L’attitude de Facebook à l’égard de la désinformation est pourtant ambiguë. La firme est par exemple régulièrement montrée du doigt, en France comme ailleurs, pour laisser se tenir sur sa plateforme des lives « antivax », aux relents souvent conspirationnistes. C’est dans ce contexte qu’on apprend du New York Times que Facebook a temporairement mis de côté un rapport établissant que le lien le plus consulté sur son service, lors du premier semestre, et outre-Atlantique, est justement une fake news anti-vaccination.

Cet article de presse intitulé « Un docteur en bonne santé meurt deux semaines après reçu le vaccin contre le Covid-19 ; les CDC enquêtent » suggérait il y a quelques mois une relation de cause à effet entre la vaccination anti-Covid et le décès d’un médecin en Floride. Il avait été vu par 54 millions de comptes Facebook aux États-Unis, précise BFMTV.

Facebook publie sur le tard, mais publie quand même… en signe de bonne foi

Émanant de Facebook lui-même, le rapport, momentanément dissimulé, aurait dû être publié plus tôt cette année. D’après le NY Times, les cadres du groupe ont toutefois mis leur veto sur cette diffusion « par peur que cela ne donne une mauvaise image de l’entreprise », lit-on dans le quotidien new-yorkais, qui a consulté des mails envoyés en interne par de hauts responsables de la firme.

« Nous avons envisagé de publier le rapport plus tôt cette année, mais comme nous savions l’attention qu’il susciterait (…) il y avait des corrections au système que nous voulions apporter », a notamment commenté un porte-parole de Facebook.

Attendu initialement sur le premier trimestre 2021, ce rapport intitulé « Les contenus les plus largement visionnés : ce que les gens voient sur Facebook », a quand même été publié ce mercredi. Au travers de cette diffusion tardive, Facebook estime malgré tout faire un effort de transparence. « Cet effort (…) est un élément clé de notre engagement profond en faveur de la transparence », a notamment indiqué Anna Stepanov, directrice Produit de Facebook. Comme le souligne BFM, la firme s’est engagée à publier chaque trimestre ce type de bilans. Ils s’ajouteront aux statistiques de modération de contenus que le groupe partage déjà depuis quelques années.


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