Lorsque Citroën a présenté son Ami, quelques semaines avant le confinement de 2020, la marque voulait mettre un grand coup de pied dans le segment des voitures sans permis. Leur arme : une voiturette 100 % électrique, certes spartiate, mais à des prix jamais vus : 6 990 euros comptant, ou carrément 19,99 euros par mois en location.
Le succès fut au rendez-vous, avec 48 000 commandes depuis son lancement. Le groupe Stellantis, toujours avide de succès à moindre coût, a donc décliné la Citroën Ami chez Opel, où elle s’appelle la Rocks-e (uniquement disponible en Allemagne, en Suisse et aux Pays-Bas)… et arrive donc chez Fiat, avec cette craquante Topolino, dévoilée en juillet 2023 (où nous étions).
Si la plastique diffère de la française et de l’allemande, qu’en est-il à la conduite ? Pour le savoir, nous sommes partis l’essayer dans Paris. Voici ce que nous en avons pensé.
Fiche technique
Modèle | Fiat Topolino |
---|---|
Dimensions | 2,41 m x 1,36 m x 1,52 m |
Puissance (chevaux) | 8 chevaux |
Niveau d’autonomie | Conduite manuelle (niveau 0) |
Vitesse max | 45 km/h |
Prise côté voiture | Type 1 |
Fiche produit |
Cet essai a été réalisé dans le cadre d’un évènement organisé par la marque.
Design : une ligne absolument craquante
Ce qui est étonnant sur cette Topolino, c’est qu’elle réussit à avoir des panneaux de carrosserie différents de la Citroën Ami, chose refusée à l’Opel Rocks-e. Fiat est la marque numéro 1 de Stellantis au monde, peut-être a-t-elle le droit de se permettre des choses refusées à d’autres…
Bref, concentrons-nous sur le résultat. Dire que cette Fiat Topolino plaît aux gens relève de l’euphémisme : impossible de compter le nombre de sourires, doigts tendus et pouces en l’air durant notre courte escapade parisienne à son volant. Le style Fiat a décidé de la jouer rétro, avec deux paires de projecteurs ronds à l’avant, comme la mythique Fiat 500 des années 50.
Combinez à cela des feux arrière oblongs, là aussi dans la continuité de l’ancêtre, d’adorables enjoliveurs de roues, des inserts « chromés » sur les boucliers et les rétroviseurs, un porte-bagage à l’arrière et ce « Verde Vita », délicieusement vintage, pour obtenir un cocktail incroyablement rafraîchissant.
Les dimensions, en revanche, restent identiques à celles de la Citroën Ami : comptez 2,535 m de long pour 1,400 m de large et 1,530 m de haut.
Habitacle : spartiate, mais des détails appréciables
En ouvrant les portes (identiques, donc à ouverture « classique » côté passager et vers l’avant côté conducteur), on se rend compte que l’habitacle pour le moins spartiate de la Citroën Ami a quasiment été repris pièce pour pièce.
On retrouve donc les deux sièges évidés, avec le passager décalé vers l’arrière pour maximiser l’espace aux épaules des deux occupants, et une planche de bord plus que sommaire. Face au conducteur, un volant en mousse et un petit compteur indiquant le minimum : vitesse, autonomie restante, jauge (approximative) de l’état de la batterie, quelques voyants et basta.
Les fonctionnalités se résument à une platine comprenant une petite barrette sur laquelle attacher une pince pour fixer son smartphone, ainsi qu’une prise USB-C et six boutons. Trois pour choisir le rapport (marche avant/arrière/neutre, qui n’étaient pas là sur les premières Ami), rejoints par les warnings, la ventilation et le désembuage.
Dit ainsi, on pourrait croire que l’ambiance est loin d’être chaleureuse, mais des petits détails rendent la vie plus sympa. La sellerie blanche (aux surpiqûres turquoise) et les plastiques blancs amènent un peu de gaieté, tandis que le toit vitré et les vitrages généreux permettent, en parallèle, de faire rentrer un maximum de lumière.
Il faut également parler de la « Dolcevita box », cette sorte de boudin qui court le long de la planche de bord… qui s’avère être un espace de rangement, refermable par des pressions. Le dessin et les motifs sont plaisants, et cela permet de mettre quelques objets à l’abri des regards.
De manière générale, l’espace à bord de cette petite Topolino est assez bluffant. Deux adultes peuvent y tenir aisément, tandis que cette « Dolcevita box », cumulée aux contre-portes et à l’espace devant le passager, permettent de caser jusqu’à 64 litres de rangement. Sans compter qu’on peut facilement glisser des vestes ou des sacs derrière les sièges. Bref, l’espace est pour le moins optimisé.
Conduite : mêmes causes, mêmes conséquences
La théorie…
Passons outre cette adorable plastique et plongeons-nous dans la technique. Sur ce chapitre, la Fiat Topolino n’innove en rien et reprend à la lettre la fiche technique de la Citroën Ami.
Nous avons donc face à nous un quadricycle léger sans permis (catégorie L6, pour les intimes) motorisé par un moteur 48 volts à l’avant de 6 kW (un peu plus de 8 ch) et 44 Nm de couple, de quoi l’emmener à 45 km/h en 10 secondes. Ni autoroute, ni voies rapides, ni périphérique au programme, donc. Mais il est possible de la conduire dès 14 ans, avec le permis AM.
La batterie ? 7 kWh de capacité, dont 5,4 kWh réellement utilisables. L’autonomie selon la norme WMTC, réservée aux scooters et quadricycles, est annoncée à 75 km en une charge.
Cette capacité réduite permet tout de même de se charger rapidement : comptez moins de quatre heures pour une recharge complète depuis une prise domestique en 2,3 kW, présente directement dans la Topolino (un peu à la manière d’un aspirateur, l’enrouleur en moins).
Une copie conforme de la fiche technique de la Citroën Ami, et le reste suit, avec un châssis tubulaire et des liaisons au sol absolument identiques. Du moins en théorie.
… et la pratique
Chose qui s’est parfaitement retrouvée en pratique, durant notre excursion parisienne. Si les performances sont largement suffisantes pour évoluer dans le trafic de la capitale, on ne peut que constater la fermeté des suspensions de la petite Topolino – constat que les sièges, très peu rembourrés, ne peuvent pas vraiment sauver.
Ce qui n’est pas forcément un problème : la Fiat sans permis est conçue pour les petits trajets, qui s’avèrent être parfaitement jouables malgré le confort relatif. Ce qui est un peu plus embêtant, c’est la visibilité : les rétroviseurs sont minuscules, et il ne faut surtout pas hésiter à tourner la tête pour voir ce qui est derrière nous.
Autre souci : comme les sièges sont extrêmement reculés dans l’habitacle, on a parfois de la peine à voir ce qui est un peu en hauteur, et le toit vitré ne peut pas tout résoudre. De fait, on se retrouve assez fréquemment à se contorsionner pour voir si le feu rouge est toujours rouge.
Quelques bizarreries sont à relever : la Topolino (comme l’Ami) dispose de deux clefs (une pour déverrouiller, une pour démarrer), il n’y a pas de verrouillage centralisé, et pas non plus de retour de clignotant ; en d’autres termes, il continuera d’être enclenché, même après avoir remis le volant droit.
Pour aller plus loin
Essai de la Citroën Ami : nouvelle 2 CV ou green washing ?
Reste que les trajets se font en toute facilité. L’agilité de la Topolino permet en plus de se faufiler un peu partout, et l’absence de direction assistée n’est pas très grave, étant donné les 487 kg à vide de la bête.
Prix, concurrence et disponibilité : la surprise de la location
La plus grande concurrente de la Fiat Topolino, c’est bien entendu la Citroën Ami. Pour s’en démarquer, les équipes marketing de Fiat ont tenté une autre approche.
Ainsi, quand la Citroën se décline en différentes versions, dont une dépouillée de tout élément de style (enjoliveurs, stickers, vide-poches de couleur) à 7 990 euros (hors bonus de 900 euros), Fiat ne propose qu’une seule et unique version de sa Topolino, facturée 9 890 euros (hors bonus).
Certes, c’est un écart de 1 900 euros, mais Fiat propose une version mieux équipée (avec tous les guillemets nécessaires) ; pour arriver à une telle présentation sur l’Ami, il faudrait au minimum taper dans la finition supérieure à 8 390 euros hors bonus (sachant que la gamme monte jusqu’à 9 190 euros hors bonus).
L’écart se réduit, donc, et encore plus lorsqu’on passe sur de la location longue durée (LDD). Fiat propose ainsi sa Topolino à 58,90 euros par mois sur 36 mois et 15 000 km (soit 5 000 km par an) sans apport. Si l’Ami débute à 19,99 euros par mois, c’est sur 48 mois, sur 10 000 km par an… et avec un apport conséquent de 3 591 euros.
Si on enlève l’apport et qu’on passe à 36 mois (toujours sur 10 000 km annuels, le kilométrage minimum chez Citroën), on navigue alors entre 95,23 euros et 115,75 euros selon les finitions de l’Ami. En passant à 10 000 km/an, la Fiat se « contente » de 107,44 euros par mois, toujours sans apport.
Ah, et une version « Dolcevita », faisant disparaître les portes et remplaçant le toit vitré par une toile, est disponible au même prix. Parfait pour une voiture de plage.
La concurrence ? Fiat évoque bien évidemment les scooters 50 cm³, qu’ils soient thermiques ou électriques, certes plus économiques, mais moins sécurisants et moins pratiques. Quant aux autres voitures sans permis (type Ligier ou Aixam), elles sont quasi systématiquement au-delà des 10 000 euros en thermique, sans même parler des électriques, dans une autre dimension, comme la Ligier Myli.
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