Réduire la production actuelle de voitures électriques à des SUV de plus de 2 tonnes serait mensonger : quelques constructeurs osent de nouvelles pistes. Citroën l’a bien prouvé en 2020 avec son Ami, une voiture sans permis 100 % électrique aussi économe à l’achat qu’à l’utilisation.
Une stratégie qui a rencontré son public, avec 50 000 commandes en quatre ans, et qui donne des idées à Stellantis, maison mère de Citroën. Après avoir créé un clone chez Opel, la Rocks-e, le groupe a donné la recette à Fiat, qui vient de lancer sa propre version : la Topolino.
Une petite voiture que nous avions déjà prise en main il y a quelques semaines, mais qui continuait de nous titiller : mais à quoi sert-elle ?
Notre vidéo
Fiche technique
Modèle | Fiat Topolino |
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Dimensions | 2,41 m x 1,36 m x 1,52 m |
Puissance (chevaux) | 8 chevaux |
Niveau d’autonomie | Conduite manuelle (niveau 0) |
Vitesse max | 45 km/h |
Prise côté voiture | Type 1 |
Fiche produit Voir l’essai |
Cet essai a été réalisé dans le cadre d’un prêt organisé par Fiat France.
L’objectif : une semaine à son volant
Pour y répondre, un objectif, très simple : remplacer tous mes moyens de transports franciliens par cette fameuse Topolino durant toute une semaine. Adieu métro, RER, Vélib’, VTC et même marche à pied : durant huit jours, je ne me déplacerai qu’avec la petite Fiat, et ce dans tous les environnements.
L’idée : me faire une idée plus précise des forces et des faiblesses de la Fiat Topolino, et déterminer dans quels usages cette voiture sans permis brillait le plus. Faire ses courses, partir au travail, aller voir des amis, déjeuner chez mes parents, à la ville comme à la campagne : c’est parti pour huit jours et 230 kilomètres à son volant.
Dans Paris : star prise au piège
Terriblement mignonne
Parlons un peu de moi pour débuter : vivant à Créteil, dans la banlieue parisienne, et travaillant en plein centre de Paris, je préfère de loin utiliser les transports en commun pour me déplacer – pour être tout à fait honnête, je ne possède même pas de voiture.
Circuler dans Paris était donc une première pour moi. Chaque matin, le rituel était le même : la voir dans mon parking restait une source de joie, même après une semaine à la voir au quotidien.
Car il faut bien le dire : la Topolino est adorablement craquante. Avec son vert jade – pardon, son Verde Vita – et sa bouille délicieusement néo-rétro, rappelant les illustres Fiat 500 (dont le surnom officiel en italien est… Topolino, nom local de Mickey Mouse), la petite fait mouche.
L’habitacle continue le spectacle. Certes, on retrouve quasiment pièce pour pièce la planche de bord pour le moins dénuée de l’Ami, mais quelques détails enjolivent l’ensemble, comme la sellerie blanche et la Dolcevita Box traversante derrière le volant, dont l’élégant tissu et les boucles en (faux) cuir apportent une touche de sophistication – bonus, cette dernière cache un espace de rangement.
Et j’étais loin d’être le seul à partager cet avis. Durant les huit jours à son volant, absolument tous les passants me regardaient. Les enfants me pointaient du doigt avec un grand sourire, les grands-mères venaient entamer la discussion… Bref, la Fiat Topolino fait de vous une star, et est à déconseiller si vous voulez rester discrets.
« Dans Paris, à vélo, on dépasse les autos »
Des passants qui avaient d’autant plus de temps de contempler la carrosserie en plastique… puisque j’étais bloqué dans la circulation. Si un trajet habituel entre mon domicile et le travail me prend entre 40 et 45 minutes en métro, je n’ai pas fait un seul trajet en Topolino sous l’heure, allant parfois jusqu’à 1h15. Alors que j’évitais autant que possible les horaires de pointe.
Un fait dont la Topolino n’a rien à voir. Au contraire, elle a plutôt tendance à briller en conditions urbaines. Certes, son moteur ne dépasse pas les 8 ch (6 kW), mais il n’a aucun mal à déplacer les 487 kg à vide de la bête. La petite Fiat est même plutôt vive au feu vert – jusqu’à 45 km/h bien entendu, sa vitesse maximale.
De plus, son gabarit minuscule (2,53 m de long pour 1,40 m de large) et son rayon de braquage absolument imbattable de 7,2 m la rendent hyper agile, lui permettant de se faufiler dans des endroits où une voiture « traditionnelle » n’irait pas.
Non, le problème, c’est la circulation à Paris. C’est assez simple : dans la capitale embouteillée du matin au soir, n’importe quel autre moyen de transport sera bien plus pratique et rapide qu’en voiture, Topolino ou pas Topolino.
Ajoutons tout de même un petit bémol : la visibilité à l’intérieur de la Fiat – et ce, peu importe la ville dans laquelle on évolue. La configuration de l’habitacle fait qu’on est assis quasiment sur les roues arrière, bien loin du pare-brise, quasiment vertical. Un souci de visibilité arrive donc, ce à quoi les concepteurs ont répondu en installant un toit vitré (non ouvrable) pour voir, notamment, l’état des feux de signalisation.
Une solution souvent pratique, et qui a le mérite d’inonder l’habitacle de lumière, mais non sans défauts. La première, c’est que des angles morts persistent, et il faut également souligner que l’habitacle a une certaine tendance à se transformer en serre lorsque le soleil pointe le bout de son nez.
Ajoutons à cela une absence de rétroviseur intérieur, tandis que ceux sur les portes sont plus jolis qu’utiles. En bref : en ville, il faut sans cesse se contorsionner pour avoir une vision de ce qui arrive à côté et derrière soi.
Un seul cas me vient à l’esprit dans laquelle la petite Fiat électrique pourrait tirer son épingle du jeu à Paris : si on a des problèmes pour se déplacer. Si les escaliers du métro sont compliqués à grimper, si faire du vélo est difficile, alors la Topolino peut être un bon compromis, d’autant plus que la porte conducteur s’ouvrant « à l’envers » facilite grandement l’accès à bord. Autrement, votre pass Navigo vous sera bien plus utile.
Les « longs » trajets : pas sa tasse de thé
Une théorie intéressante
Jetons un œil à la fiche technique : la Fiat Topolino dispose d’une batterie de 7 kWh (dont 5,4 kWh réellement utilisables), lui offrant une autonomie de 75 km selon la norme WMTC (l’équivalent du WLTP pour les quadricycles).
Ce qui tombe bien, puisque mes parents habitent à 50 km de chez moi, dans les Yvelines. L’occasion est trop belle : partons déjeuner chez eux en Topolino !
Si l’autonomie ne devrait poser aucun souci, quelques contraintes viennent rendre le trajet moins rapide qu’à l’accoutumée : de par sa catégorie « quadricycle léger », la Topolino n’a (bien évidemment) pas droit aux autoroutes, mais les voies rapides lui sont également interdites. En d’autres termes, dans mon cas, il va falloir éviter le périphérique.
Une mise en pratique éreintante
Pour aller chez mes parents, il faut compter une bonne heure en voiture « normale » par l’autoroute, et 1h45 en transports. Arrêtons là le suspens : avec la Fiat, l’aller comme le retour auront duré… 2h20. 2h20 qui m’auront paru très longues.
Les défauts de la Topolino ressortent de façon assez cruelle. Si les trajets d’une heure max sont tenables, deux paramètres viennent chahuter le conducteur : le confort et le bruit ambiant.
Niveau confort, un simple coup d’œil aux sièges vous rendra vite compte que le confort n’a pas forcément été une priorité lors de leurs conceptions. Un constat qui se révèle cruellement vrai, d’autant plus que la position de conduite est loin d’être idéale, avec un volant fixe, me devant faire choisir entre des bras trop tendus ou des jambes trop repliées.
Le bruit ambiant est également un sujet. C’est assez étonnant de dire cela d’une voiture électrique, mais la Topolino est bruyante. Aucune isolation phonique ne fait manifestement partie du voyage, et on entend aussi bien les bruits extérieurs que ceux provenant du moteur de la transmission. En d’autres termes : ça siffle sec, et ça attaque les oreilles.
En revanche, si je suis arrivé chez mes parents éreinté, la Topolino a tenu ses promesses, avec 22 km restants après 49 kilomètres au volant – soit 71 km au total. Niveau recharge, aucun problème : tirez le câble au niveau de la porte gauche avec une prise secteur à son extrémité, branchez-la à n’importe quelle prise, patientez quatre petites heures et vous êtes de nouveau prêts à partir.
Une entorse à la règle
Je ne vais pas vous le cacher : cet aller-retour m’aura un peu refroidi. Durant cette semaine d’essai, je devais me rendre chez Volvo en Suède pour assister à un crash-test et découvrir les secrets du « méga-casting », avec bien entendu un avion à Charles de Gaulle.
Si je me faisais une joie à l’idée d’aller à l’aéroport avec la Topolino avant le début de l’essai, l’expérience décrite ci-dessus m’a convaincu de laisser la Fiat dans mon parking et de filer à Roissy en VTC – je décollais tôt et revenais tard, et un Créteil-Roissy se fait en moins de 40 minutes à ces heures par l’A86, contre minimum 1h30 en Topolino. Je n’ai pas eu le courage.
La campagne, ça vous gagne
Un réel intérêt
Mais bref, revenons à mon expédition chez les parents. J’ai passé le week-end chez eux, de quoi rouler avec la Topolino dans un environnement bien moins urbain que le reste de la semaine.
Alors, quand je parle de campagne, ressaisissons-nous : mes parents habitent dans une ville de 10 000 habitants, proches de plus grandes villes et de commerces à foison. Seulement voilà : le réseau de transports en commun, comme très souvent dès qu’on quitte les hypercentres, est loin d’être dense et complet.
Et c’est là que j’ai compris à quoi servait la Fiat sans permis. Si j’étais un peu sceptique après mes mésaventures parisiennes et le « long » trajet, rouler dans les Yvelines avec la Topolino m’a ouvert les yeux : oui, elle avait un vrai intérêt.
Avec elle, vous êtes au sec, l’habitacle étonnamment spacieux vous permet d’emmener un passager sans vous gêner l’un l’autre, faire des courses est tout à fait envisageable, tandis que vous profiterez d’un semblant de sécurité par rapport à un deux-roues, qu’il soit motorisé ou non.
Avec la Topolino, vous avez un début de liberté : vous pouvez aller où vous voulez, quand vous voulez, sans être limité par l’infrastructure de transports en commun ou la météo. Le tout pour une somme que je qualifierais de raisonnable.
Une proposition économique (ou presque)
Alors, j’entends bien que sortir 9 890 euros (ramenés à 8 990 euros une fois le bonus écologique de 900 euros déduit) pour une voiture sans (presque) aucun équipement de confort ou de sécurité, avec un châssis tubulaire visible aux soudures parfois douteuses, ça peut faire réfléchir, mais voyons le problème sous un autre angle : les autres voitures sans permis sont juste hors de prix.
Une Aixam thermique vous coûtera au minimum 10 499 euros, tandis que l’électrique s’offre à partir de 11 999 euros. Chez Ligier, c’est 10 799 euros en thermique et 11 199 euros en électrique, avec à chaque fois des prestations finalement assez équivalentes à la petite Fiat.
Mais là où la Topolino fait fort, c’est au niveau de la location longue durée (LLD), puisqu’elle est proposée à partir de 59 euros sans apport par mois sur 36 mois et 15 000 kilomètres. Ajoutez à cela un coût d’énergie absolument dérisoire et vous avez une proposition particulièrement économique.
De fait, la plus grande rivale de la Fiat, c’est sans doute la Citroën Ami, sa sœur jumelle. L’Ami propose des versions encore plus dénudées, lui permettant de s’afficher dès 7 090 euros bonus déduit, et même 49,99 euros par mois en LLD sans apport sur 36 mois & 15 000 km.
Les versions (un peu) plus présentables de l’Ami sont facturées 7 490 euros, mais les montants de LLD sont étonnamment plus élevés que la Topolino, avec 61,92 euros par mois dans les mêmes conditions. La Fiat tire donc son jeu sur la LLD, tandis que son côté adorablement mignon pourra — peut-être – faire passer la pilule du surcoût lors d’un achat comptant.
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