Pourquoi ce simple autocollant empêche Fiat de vendre ses Topolino électriques sans permis

 
L’Italie est très à cheval sur le « made in Italy » et le fait savoir. Après avoir interdit Alfa Romeo d’appeler sa voiture électrique « Milano » à cause de sa fabrication en Pologne, sa douane vient de bloquer 134 Fiat Topolino. La raison ? Un minuscule autocollant du drapeau italien, alors que la petite voiture sans permis est assemblée au Maroc.
Fiat Topolino // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Décidément, le gouvernement italien ne laisse rien passer à Stellantis (groupe, entre autres, de Peugeot, Citroën, Fiat et Jeep). Souvenez-vous : il y a quelques semaines, le lancement de l’Alfa Romeo Milano, la première voiture électrique de la marque, fut rapidement douché. Son nom a été jugé incompatible avec sa fabrication en Pologne, obligeant Alfa Romeo à capituler : ce sera Junior.

Une histoire similaire est en train de s’opérer sur le port de Livourne, en Toscane. Au total, 134 Fiat Topolino ont été saisies par la douane, d’après La Repubblica, pour une raison cocasse : un petit autocollant du drapeau italien sur les portes, jugé illégal du fait de la fabrication de la voiture électrique sans permis au Maroc.

« Des signes trompeurs »

La douane, citée dans l’article du quotidien italien, est claire : « [les Fiat Topolino] ne sont pas italiennes, elles ne peuvent pas arborer le drapeau national sur le côté, elles violent la loi ». Voilà qui est dit.

Fiat Topolino // Source : Fiat

La Fiat Topolino rejoint donc l’Alfa Romeo Junior dans le viseur de l’article 517 du Code Pénal italien, qui stipule que « l’importation et l’exportation à des fins de commercialisation, ou la commercialisation ou la commission d’actes qui ne sont pas sans équivoque destinés à la commercialisation de produits portant des indications d’origine ou de provenance fausses et trompeuses » constituent un délit.

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À l’origine du problème : la Topolino, comme la Citroën Ami et l’Opel Rock-e (ses jumelles techniques), est fabriquée à Kénitra, au Maroc. Une incompatibilité avec l’affichage du drapeau italien, donc, d’après la loi.

Une défense moyenne de Stellantis

Face à ce blocage, Fiat répond et estime « qu’il a opéré dans le plein respect des règles, en communiquant de manière transparente le pays de production de la Topolino, sans aucune intention trompeuse à l’égard des consommateurs ».

De plus, selon la marque, « l’autocollant en question avait pour seul but d’indiquer l’origine entrepreneuriale du produit. En effet, le design de la nouvelle Topolino, voiture historique de Fiat depuis 1936, a été conçu et développé à Turin par une équipe de professionnels du Centro Stile FIAT de Stellantis Europe S.p.A., une société italienne ».

Fiat Topolino // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Sur ce point, la défense est assez bateau : certes, l’équipe de style Fiat a pu retravailler les panneaux de carrosserie, mais n’oublions pas que le développement du trio Citroën Ami/Opel Rocks-e/Fiat Topolino a été quasi intégralement sous-traité à des entreprises tierces, notamment Capgemini – la valeur ajoutée de Fiat est donc minime.

Cependant, comme Alfa Romeo, Fiat plie, et annonce que, « pour résoudre tout problème, il a été décidé d’intervenir sur les véhicules saisis en retirant les petits autocollants, sous réserve de l’autorisation des autorités ».

Fiat Topolino // Source : Fiat

Un nouveau chapitre de la grogne entre le gouvernement italien et Stellantis, sur fond de politiques nationalistes d’un côté et d’annonces de délocalisations de l’autre.


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