Les voitures électriques Fisker abandonnées par le constructeur vont pouvoir continuer à fonctionner

 
Déclaré en faillite depuis le mois de juin dernier, Fisker ne peut désormais plus assurer les réparations des voitures électriques en circulation. Mais pas question pour les propriétaires de se laisser abattre, alors que ces derniers ont décidé de s’unir pour s’assurer de la disponibilité des pièces de rechange pour leur SUV Ocean.

Le feuilleton Fisker n’est pas encore terminé, loin de là. Et pour cause, si le constructeur a officiellement été déclaré en faillite depuis le mois de juin, il lui reste encore pas mal de choses à régler avant de disparaître définitivement du paysage automobile.

Une étonnante solidarité

La firme doit désormais éponger ses dettes, puisqu’elle doit pas moins de 850 millions de dollars prêtés par deux groupes de détenteurs d’obligations. Elle doit écouler l’intégralité de son stock, qu’elle espère pouvoir revendre à la société de location American Lease. Et bonne nouvelle, la justice américaine l’autorise à le faire, ce qui devrait lui permettre de récupérer jusqu’à 46,25 millions de dollars. Mais qu’en est-il des clients, qui se retrouvent quant à eux lésés ? Car cela fait déjà plusieurs mois que Fisker ne prenait plus en charge l’assistance pour ces derniers.

De plus, le constructeur ne pouvait plus procéder aux réparations, faute de pièces suffisantes. Les propriétaires de l’Ocean se retrouvent désormais totalement livrés à eux-même. Mais pas question pour ces derniers de se laisser faire, surtout quand on connaît le prix du SUV électrique. Pour mémoire, ce dernier était affiché à 52 999 dollars aux États-Unis. Un tarif conséquent, qui avait cependant été revu à la baisse à seulement 20 000 dollars afin d’inciter les automobilistes à sauter le pas, ce qui n’avait visiblement pas été suffisant.

Que vont maintenant devenir les clients ayant fait confiance à la firme fondée par Henrik Fisker en 2016 ? Et bien ces derniers ont décidé de s’unir, afin de ne pas se retrouver sur le bord de la route. Dans tous les sens du terme. Comme le rapporte le site américain LA Times, un groupe de propriétaires a décidé de s’associer au sein d’une association, baptisée Fisker Owners Association. L’objectif : faire valoir leurs droits, et surtout trouver des manières de réparer les exemplaires en panne.

Et ce alors que les pièces neuves se font rares et sont donc très difficiles à trouver. D’autant plus que les problèmes techniques et les bugs sont quant à eux très nombreux sur le SUV électrique rival de la Tesla Model Y. Quelques mois plus tôt, un conducteur français s’était en effet retrouvé coincé dans sa voiture et avait dû être libéré par les pompiers. Au total, pas moins de 3 000 propriétaires se sont associés dans cette démarche de grande envergure, soutenus par un avocat chargé de défendre leurs droits.

La guerre des pièces de rechange

Ce denier indique que « notre priorité absolue est de nous assurer que ces véhicules pour lesquels les gens ont payé cher, il y a quelques mois encore… ne soient pas de très coûteux morceaux de métal dans un an ». Ainsi, les membres de l’association veulent s’assurer de la disponibilité des pièces de rechange pour leur véhicule, qui est encore très jeune puisque les premières livraisons n’ont démarré qu’en 2022 seulement. Autant dire que c’est encore un peu tôt pour envisager une mise à la casse. Mais comment faire pour trouver des éléments neufs ?

Et bien tout simplement en utilisant les véhicules en stock et n’ayant pas été vendus comme donneurs. Sur le papier, l’idée est maline. Mais en pratique, les choses sont un peu plus compliquées Car ces autos devraient être récupérées par Américan Lease, comme le rappellent les journalistes de Numerama. Il est cependant encore envisageable que l’entreprise et l’association trouvent un terrain d’entente, mais rien n’a encore été dit à ce sujet. Mais ce n’est pas le seul souci auquel doit faire face l’organisation de propriétaires.

Fisker Ocean // Source : Frandroid

En effet, elle bataille également pour avoir un accès au code source du logiciel, qui a déjà été obtenu par American Lease. Ce dernier permet d’apporter des modifications sur le système embarqué dans les voitures et de le maintenir à jour, même après la disparition officielle du constructeur. En attendant, un conducteur a quant à lui développé une application faite maison, afin de compenser certains soucis, comme l’absence de clé physique pour la voiture. Reste désormais à savoir comment cette affaire se concluera, alors qu’un rappel était également en cours pour des soucis liés à des fuites d’eau et à des poignées de portes défectueuses.


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