Il y a des jours, on préfèrerait ne pas se lever si c’est pour entendre ce genre d’inepties. Comme celle qui nous vient du PDG de Ford ces dernières heures, après un échange avec les journalistes du site américain Motor1. Le grand patron y évoque avec fierté le lancement de la saison 2024 de Ford Performance, la division sports mécaniques du constructeur, et notamment la nouvelle Mustang GT3. Soit.
Lors de l’événement de lancement, il semblerait que Jim Farley ait fortement insisté sur le fait que Ford continue à mettre un V8 sous le capot de sa Mustang. Lui. Qu’il n’a pas prévu d’arrêter de sitôt. Et que le succès de la mythique « pony car » est notamment lié à cette motorisation thermique, que ce soit sur la route ou sur la piste. Soit encore.
Sauf qu’en fait tout ça ne cachait rien d’autre qu’un pic à la concurrence. Et aux voitures électriques !
Non, une voiture électrique ne « compense » pas une thermique
En fait c’est surtout une petite phrase de Jim Farley qui a commencé à orienter son discours d’une manière plus contestable. Lorsqu’il a dit ça : « La Mustang Mach-E nous permet de vendre des véhicules thermiques pour encore longtemps ».
Voilà en réalité la raison pour laquelle le PDG n’a pas décidé de remiser son imposant moteur thermique : c’est que de son point de vue, le fait de vendre des voitures électriques à côté, notamment le Mustang Mach-E, lui permet de compenser les émissions rejetées par les modèles à combustion interne.
Une drôle de manière de penser, évidemment totalement fausse, qui aurait très bien pu être appliquée à l’exemple du Ford F-150 qui lui aussi a son alter-ego électrique, le F-150 Lightning. Sauf que l’actualité, c’était ici la Mustang. Et aussi une manière de tacler la concurrence. Notamment Dodge.
Le tacle à la gorge de Dodge
Sur le segment des muscle-cars, ces voitures typiquement américaines souvent lourdement motorisées à base de V8, Ford et Dodge ont toujours joué des coudes. Sauf qu’il y a quelques jours, c’est une Dodge Charger 100 % électrique qui a été dévoilée et dont les photos ont fait le tour du monde entier. De quoi anéantir les plus fervents admirateurs de ce modèle qu’on ne peut oublier dans l’une des courses poursuite les plus mémorables du cinéma, dans Bullitt en 1968, poursuivi par Steve McQueen en… Ford Mustang !
Cette nouvelle Dodge Charger a quand même de quoi faire saliver : des puissance de 455 et 590 chevaux (et sans doute plus encore), des moteurs reprogrammables pour rester fidèle aux évolutions chères aux muscle-cars, les feux « stages », ou encore un son artificiel pour ne pas froisser les amoureux du grommellement du huit cylindres.
Jim Farley semble donc prêt à recueillir les orphelins du V8 laissé par Dodge qui se tourne vers une motorisation sans émission, et continuer à leur offrir ce que leur marque fétiche ne leur donne plus. « Et si nous sommes les seuls sur la planète à fabriquer une voiture de sport V8 abordable pour tout le monde dans le monde, qu’il en soit ainsi ! » a-t-il lancé. On en reparle dans 10 ans ?
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