En savoir plus sur le Ford Explorer
Il faut le dire : jusqu'à présent, Ford était un peu à la peine dans le domaine de la voiture électrique. Elle ne disposait que de deux modèles, la Mustang Mach-E et le F-150 Lightning, mais le succès n'était pas franchement au rendez-vous, avec des pertes assez colossales.
Un constat qui pourrait bientôt être mis au passé, puisque le Ford Explorer est enfin disponible à la commande. Le SUV électrique, présenté il y a pile un an, vient enfin de dévoiler ses derniers secrets, notamment ses prix. Voici tout ce qu'il faut retenir.
Extérieur : un SUV familial dans l'air du temps
Long de 4,47 m de long, le Ford Explorer est en plein dans le segment C des SUV, et rentre donc en concurrence frontale avec les Tesla Model Y, Renault Scénic E-Tech, Peugeot E-3008 et autres Volkswagen ID.4. L'Explorer reprend d'ailleurs la plateforme MEB de ce dernier, mais l'air de famille est difficile à retrouver.
Le Ford reprend un style assez épuré et dans l'air du temps. On note ainsi une absence de calandre (inutile sur une voiture électrique, au bénéfice de l'aérodynamisme), une ligne de caisse assez haute et des optiques reliées par un bandeau à l'avant comme à l'arrière.
Pour reprendre sur l'aérodynamisme, les jantes allant de 19 à 21 pouces sont toutes optimisées, même si le Cx (coefficient de pénétration dans l'air) n'est pas communiqué.
Habitacle : des rangements et un écran coulissant
À bord, Ford met l'accent sur deux mots : praticité et connectivité. Même si cela ne commence pas très bien : la banquette arrière annonce certes trois sièges avec une large trappe à skis, mais le coffre doit se contenter d’une capacité de 450 litres (montant jusqu'à 532 litres jusqu'au pavillon), sans frunk à l'avant.
Pour le coup, c'est assez peu pour la catégorie : le Scénic E-Tech propose 545 litres sous tablette, l'E-3008 annonce 520 litres dans cette configuration ; le Model Y, quant à lui, promet 854 litres jusqu'au toit, sans compter les 117 litres du frunk sous le capot.
Ford préfère communiquer sur les nombreux rangements, avec notamment la "MegaConsole" de 17 litres entre les sièges avant, comprenant porte-gobelets, charge par induction... ainsi qu'un séparateur servant également de gratteur pour enlever le givre des vitres en hiver – un détail que ne renierait pas Skoda.
Autre rangement, cette fois-ci secret : le "Private Locker", situé... derrière l'écran central ! Transition parfaite avec l'infodivertissement : cet écran, de 14,6 pouces, est en format portrait, et peut donc coulisser, passant d'une position inclinée (comme un MG Marvel R) à une position verticale. C'est dans cette position que le rangement secret se dévoile, par ailleurs.
Un écran bien évidemment connecté, avec des mises à jour à distance (OTA) possibles. La navigation comprend un planificateur d'itinéraire ainsi qu'un préconditionnement automatique lorsque l'Explorer approche d'un arrêt recharge. Toujours utile pour grappiller quelques minutes en moins d'arrêt.
Ford annonce qu'il s'agit du système maison SYNC Move, mais on se demande s'il ne s'agit pas du logiciel VW doté d'une surcouche, puisqu'il propose les mêmes fonctionnalités (et que l'Explorer est basé sur une plateforme du groupe allemand). Quoi qu'il en soit, Android Auto et Apple CarPlay sont bien évidemment de la partie.
Pour continuer sur cette lancée, un second écran de 5,3 pouces est disponible derrière le volant pour reprendre les informations de conduite, et s'avère être celui des Volkswagen, Audi, Cupra et Skoda basés sur la même plateforme. Ce n'est pas forcément une mauvaise chose, puisqu'il s'avère assez pratique et fonctionnel.
Dernier détail : parlons de l'originale barre de son, au sommet de la planche de bord, pouvant d'ailleurs être signée B&O sur les versions haut de gamme – de quoi profiter de 10 haut-parleurs et 480 W dans cette configuration.
Batterie, autonomie, consommation : une proposition très intéressante
Comme le Ford Explorer reprend la base d'un ID.4, on pourrait s'attendre à ce que les différentes batteries soient reprises. À première vue, cela s'avère être le cas, avec trois versions :
- une version propulsion de 125 kW (170 ch) associée à une batterie de 55 kWh, dont 52 kWh utilisables ;
- une version propulsion de 210 kW (285 ch) associée à une batterie de 82 kWh, dont 77 kWh utilisables ;
- une version à deux moteurs/quatre roues motrices de 250 kW (340 ch) associée à une batterie de 84 kWh, dont 79 kWh utilisables
Les mêmes configurations, donc, avec les mêmes moteurs – dont l'AP550 à l'arrière, garant de consommations faibles. Ce qui s'avère être une réalité, puisque l'Explorer affiche 13,9 kWh/100 km dans la configuration propulsion 285 ch et 15,7 kWh/100 km pour la version 4x4 de 340 ch, le tout prenant en compte les pertes à la recharge.
La version 170 ch arrivera en septembre 2024 et les chiffres ne sont pas encore communiqués.
Ces chiffres s'avèrent extrêmement étonnants, car beaucoup plus bas que les voitures du groupe VAG dotés des mêmes moteurs. En configuration propulsion, le Skoda Enyaq demande ainsi 15,1 kWh/100 km WLTP et le VW ID.4 réclame carrément 16,1 kWh/100 km WLTP.
De fait, les autonomies sont en hausse : l'Explorer annonce 602 km en configuration propulsion selon le cycle WLTP et 566 km WLTP en 4x4, contre respectivement 565 et 538 km WLTP pour l'Enyaq et 550 et 530 km WLTP pour l'ID.4.
C'est un très bon score dans la catégorie : l'E-3008 annonce 527 km WLTP avec une batterie de 73 kWh ; le Scénic E-Tech fera 625 km, mais avec une batterie de 87 kWh. Quant au Model Y, il fera au maximum 565 km WLTP en une charge avec une batterie de 80 kWh.
Niveau recharge, l'Explorer revient dans la moyenne : la version propulsion 285 ch peut se recharger de 10 à 80 % en 28 minutes avec une puissance max de 135 kW, tandis que la version 4x4 peut grimper à 170 kW, de quoi gagner deux petites minutes par rapport à la propulsion (26 minutes, donc).
Ford ne donne pas de chiffres concernant la version d'entrée de gamme, mais l'ID.4 équivalent peut grimper jusqu'à 115 kW, avec une recharge de 10 à 80 % en une trentaine de minutes également.
Prix / équipements : bien placé
Pour la commercialisation de son Explorer électrique, Ford a choisi de faire simple, avec deux versions.
- de série, on retrouve l'accès mains-libres, l'aide au stationnement, le régulateur adaptatif, les jantes 19 pouces, les sièges/volant chauffants et l'écran 14,6 pouces avec connectivité illimitée ;
- le "Pack Premium" vous fera bénéficier des jantes 20 pouces, des phares matriciels, du hayon électrique, du système son B&O et de l'éclairage d'ambiance pour 3 600 euros supplémentaires
Les options sont également réduites : sièges ergonomiques (800 euros), jantes 21 pouces (1 200 euros), pompe à chaleur (1 150 euros) et un pack "Aide à la conduite", regroupant le parking automatique, la caméra 360°, l'affichage tête-haute et le dépassement automatique pour 1 800 euros.
Bref, entrons dans le vif du sujet : pour la version propulsion 170 ch, Ford vous demandera 43 900 euros, puis 46 900 euros pour la version 286 ch (& ses 602 km d'autonomie), et enfin 53 900 euros pour la version 4x4.
Vous l'aurez remarqué, les deux premières versions sont sous les 47 000 euros ce qui, cumulé à la fabrication du Ford Explorer en Allemagne, à Cologne, le rendent compatibles avec le bonus écologique français. Il faut donc retirer 4 000 euros à ces deux versions.
Notons par ailleurs que Ford utilise l'astuce reprise par Tesla, Renault, BMW et Mini, et considère que le "Pack Premium" est une option et non une finition. Il faut savoir que les 47 000 euros max pour bénéficier du bonus s'entend désormais hors options, ce qui fait que même un Explorer "Pack Premium" (hors 4x4) reste compatible avec le bonus.
Là aussi, c'est bien placé ; seul le Renault Scénic E-Tech le bat dans la catégorie bien spécifique des "voitures électriques compatibles bonus avec plus de 600 km d'autonomie". Reste le Tesla Model Y qui, même malgré sa récente hausse de prix, reste concurrentiel grâce à son espace intérieur gigantesque et ses recharges rapides (et économiques) sur les Superchargeurs de la marque.
Conclusion : une théorie alléchante
Vous l'aurez compris : moderne, technologique, étonnamment sobre et bien placé en termes de prix, Ford semble avoir fait fort avec cet Explorer électrique. Seul le volume de coffre, un peu faible pour la catégorie, pourrait éventuellement faire tiquer.
Une bonne première impression, donc, qu'il faudra confirmer avec un essai routier au long cours. Reste que cela donne un bon signe pour les prochaines Ford électriques, et elles s'avèrent nombreuses, avec le e-Tourneo Courier, le Puma "Gen-E" et d'autres surprises qui devraient prochainement arriver.