Pourquoi les voitures électriques pulvérisent les thermiques sur cette route réputée comme difficile

Le 23 juin 2024 s'est déroulé la 102° édition de la course de côte à Pikes Peak, aux États-Unis. Une course réputée pour être parmi les plus difficiles au monde, et qui fut remportée par... un pick-up électrique de 1 600 ch, le Ford F-150 Lightning SuperTruck. Ce n'est pas la première fois qu'une voiture électrique remporte Pikes Peak, car cette motorisation y a un avantage majeur face aux thermiques. La voici.

La compétition automobile a toujours joué un rôle crucial dans la communication des marques, et l’électrification du secteur ne semble pas changer la donne. La preuve avec la 102° édition de la course de côte de Pikes Peak, dans le Colorado, qui a eu lieu le 23 juin 2024.

Une course remportée par un pick-up électrique, le Ford F-150 Lightning SuperTruck. Cela peut paraître étonnant, mais ce n’est pas la première fois qu’une voiture électrique remporte cette mythique course de côte. Parmi les raisons principales : un avantage majeur de cette motorisation par rapport à une voiture thermique.

Plusieurs records battus par des électriques cette année

Ne nous y méprenons pas : ce F-150 Lightning SuperTruck n’a pas grand-chose à voir avec le F-150 Lightning « de série ». Les photos parlent d’elles-mêmes, avec un aileron démesuré et des jupes avant impossibles à utiliser au quotidien, mais un coup d’œil sur la fiche technique enfonce le clou : ce SuperTruck développe… 1 600 hp, soit 1 622 ch.

Des spécificités qui ont porté leurs fruits, puisque Ford annonce dans un communiqué avoir remporté la première place de la course, avec les 19,99 km de la course avalés en 8’53″553. Notons également que Rivian avait fait le déplacement avec un R1T de série, fraîchement mis à jour, plutôt dans un but de communication que de performance pure et simple.

Ce R1T « Quad » à quatre moteurs, développant 1 025 hp et passant de 0 à 60 mph (97 km/h) en moins de 2,5 s, s’est pourtant bien défendu, avec un temps de 10’53’’883, soit un gain de 30 secondes par rapport à l’ancienne version, faisant de lui le pick-up le plus rapide de sa catégorie dans l’exercice – notons que le Tesla Cybertruck était absent.

Autre record battu : celui du SUV le plus rapide, décroché par la… Hyundai Ioniq 5 N. La voiture électrique de sport, qu’on a testé et adoré, était sur place avec une version « de série », avec un temps de 10’49’’267, et deux versions « Time Attack », modifiées pour l’occasion, qui ont récolté des temps de 9’30’’852 et 9’55’’551.

Un avantage évident

Une année 2024 riche, mais qui ne fut pas la première à voir une voiture électrique s’imposer. En 2023 déjà, Ford avait remporté la mise avec son SuperVan 4.2, encore plus rapide que le SuperTruck avec un exercice expédié en 8’47’’682. Encore mieux : en 2018, la Volkswagen ID.R, une barquette radicale, s’était contentée de 7’57’’148 !

Chose intéressante : derrière ces trois records se cachent un seul et même conducteur, le Français Romain Dumas. Pourquoi les voitures électriques semblent tout rafler à Pikes Peak ? Parce qu’elles ont un avantage non négligeable sur les motorisations thermiques dans cet exercice.

Pour rappel, Pikes Peak est une course de côte extrême. Durant les 19,99 km de la course, les participants passent d’une altitude de 2 862 m au départ à 4 300 m à l’arrivée, soit un dénivelé de 1 440 m. Or, plus on monte en altitude, plus l’oxygène est rare, ce qui n’arrange pas les voitures thermiques, puisque leurs moteurs brûlent un mélange d’air et d’essence.

Un mélange plus pauvre en oxygène, c’est moins de puissance à la sortie, chose qu’évitent en toute logique les moteurs électriques. Les voitures électriques font face à d’autres défis, notamment en termes de gestion de la température de la batterie, soumise à des contraintes très fortes, mais cela peut permettre de faire des progrès qu’on retrouvera dans nos prochaines voitures de série, notamment lors des charges rapides.