Rien ne va plus pour Ford, qui n’arrive pas à vendre ses voitures électriques et qui prend une décision radicale en Europe

 
Le constructeur américain Ford subit de plein fouet la concurrence chinoise et voit ses ventes de voitures électriques chuter. À tel point qu’il a pris la décision de supprimer pas moins de 4 000 emplois en Europe, mais aussi de ralentir la production de certains modèles, pourtant dotés d’un rapport qualité / prix intéressant.
Ford Capri // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Le marché automobile n’est pas vraiment à la fête en ce moment, notamment en Europe. Les ventes de voitures neuves (toutes motorisations confondues) sont en baisse, et les voitures électriques voient leur croissance diminuer dans de nombreux pays avec une légère baisse (- 2,6 %) globalement en Europe même si c’est l’inverse en France, avec une croissance de 6 %. Mais malheureusement, aucun constructeur, ou presque, n’est épargné par cette tendance globale en Europe, qui dure depuis plusieurs mois.

Une décision très lourde

C’est évidemment le cas de Volkswagen, dont la situation est particulièrement tendue, mais également de Renault, qui accuse aussi une forte chute de ses ventes. Ce n’est pas tout, car une autre marque rencontre aussi de grosses difficultés. Il s’agit de Ford, qui a beaucoup de mal à vendre ses voitures électriques, malgré une gamme désormais bien étoffée. En fait, ce n’est pas réellement nouveau, puisqu’en juillet dernier, la firme américaine avait même annoncé revenir sur son objectif de ne vendre que des autos zéro-émission (à l’échappement) en Europe en 2030.

Car déjà à cette époque, les chiffres de ventes de sa division « Model e » n’étaient pas au beau fixe. Et c’est encore pire à l’heure actuelle, comme le rapporte un article publié par le site américain Bloomberg. À tel point que Ford a pris une décision radicale, celle de supprimer pas moins de 4 000 emplois en Europe. Une mesure choc pour la firme basée à Dearborn, aux États-Unis, qui avait déjà licencié 3 800 personnes sur le Vieux Continent l’an dernier.

Ford Explorer // Source : Ford

Ce nouveau plan social concernera environ 14 % des effectifs européens, tout particulièrement en Allemagne et au Royaume-Uni, où respectivement 2 900 et 800 salariés seront licenciés. Cela ne se fera cependant pas du jour au lendemain, puisque cette vague de suppression de postes se prolongera jusqu’à la fin de l’année 2027. Pour rappel, Ford possède 28 000 employés sur le Vieux Continent, sur 174 000 à l’échelle mondiale. Et ce alors que l’Europe représente un marché phare pour le constructeur.

Ce n’est pas la seule mesure qui a été annoncée par la firme à l’ovale bleu, qui a aussi pris la décision de réduire la production de certains modèles électriques. C’est le cas du nouvel Explorer, que nous avions pu essayer un peu plus tôt, mais aussi du Capri, qui vient tout juste d’arriver sur le marché. Les deux SUV sont produits au sein de l’usine de Cologne, en Allemagne, et ont du mal à trouver preneurs, sans doute pénalisés par la concurrence chinoise grandissante.

Une situation compliquée

Les constructeurs venus de l’Empire du Milieu sont de plus en plus nombreux à tenter leur chance chez nous, affichant des prix particulièrement attractifs. Même si cela est en train de changer, avec la hausse des droits de douane décrétée par l’Union européenne afin de faire en sorte de réduire leur part de marché. Mais l’arrivée en masse de marques chinoises n’est pas la seule cause des difficultés de Ford. Et le gouvernement allemand n’y est pas pour rien.

Le constructeur américain explique avoir tenté de discuter avec ce dernier, afin de demander « des investissements publics dans les infrastructures de recharge » ainsi que des « incitations significatives pour aider les consommateurs à passer aux véhicules électriques ». Or, l’Allemagne a pris la décision de supprimer le bonus écologique l’an dernier, ce qui a eu pour effet de faire dégringoler les ventes de voitures électriques (- 28 % sur un an). Car ces dernières restent encore trop chères pour la plupart des automobilistes, malgré les baisses de prix.

Ford Capri // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Le constructeur pourrait cependant continuer à réduire ceux de ses voitures, alors qu’il mise notamment sur des petites batteries, comme ce sera le cas sur son futur Puma électrique. On sait en effet qu’un accumulateur de petite taille coûte moins cher, puisque cet élément représente environ 40 % du prix total d’une voiture électrique. Ford mise également sur la chimie LFP (lithium – fer – phosphate), moins onéreuse que le NMC (nickel – manganèse – cobalt). Mais cela sera-t-il suffisant pour sauver les meubles ?


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