48 600 $ perdus par voiture électrique : en immense difficulté, Ford prend une décision lourde de sens

 
Suite aux pertes abyssales de sa division dédiée à la voiture électrique, Ford change son fusil d’épaule et compte, comme d’autres marques, adopter la technologie des prolongateurs d’autonomie. Voici ce qu’il faut savoir.
Ford F-150 Lightning // Source : Ford

Il y a quelques années, beaucoup de marques ont mis beaucoup d’argent sur le développement de la voiture électrique, avec des objectifs, disons, optimistes. La réalité est en train de les rattraper.

En témoigne Ford, qui a présenté les résultats de 2024 dans un communiqué dédié. Sa division en charge de l’électrique, baptisée Model e, a vu ses pertes s’établir à 5,1 milliards de dollars en 2024. De quoi faire réfléchir, et la marque aurait trouvé une stratégie.

Des résultats encore en baisse

105 000 : c’est le nombre de Ford électriques vendues en 2024 (incluant les Mustang Mach-E, F-150 Lightning et le duo européen Explorer/Capri). Des résultats en baisse par rapport à 2023, avec un EBIT (Bénéfice avant intérêts et impôts) déficitaire à hauteur de 5,1 milliards de dollars (4,9 milliards d’euros) ; l’équivalent de 48 600 dollars perdus par voiture électrique vendue.

Ford Mustang Mach-E 2025
Ford Mustang Mach-E // Source : Ford

Ford se défend en invoquant la guerre des prix menée par les constructeurs chinois et Tesla, sans oublier des investissements dans la prochaine génération de voitures électriques. Reste que la situation n’est pas brillante, avec 4 000 emplois supprimés en Europe et une baisse de la production de l’Explorer, sans oublier l’annulation pure et simple d’un SUV 7 places 100 % électrique.

Le prolongateur d’autonomie à la rescousse

De quoi faire réagir Ford. Jim Farley, le PDG du groupe américain, a ainsi confirmé à Bloomberg l’arrivée de voitures électriques à prolongateurs d’autonomie (EREV) dans les années à venir, probablement sur ses pick-ups et ses gros modèles de SUV.

Leapmotor C10 REEV (pour illustration) // Source : Leapmotor

L’occasion de faire un rappel sur cette technologie. Il s’agit d’une voiture motorisée par un moteur électrique, alimenté par une batterie, mais dans laquelle un moteur essence fait office de générateur. Ce dernier ne fait jamais tourner directement les roues, mais recharge la batterie en roulant. L’idée : augmenter l’autonomie.

Cette technologie remporte un franc succès en Chine, et fait concurrence aux électriques pures et aux hybrides rechargeables – où le moteur thermique peut faire tourner les roues. Plusieurs marques, comme Xiaomi ou Xpeng, ont ainsi prévu de l’implanter dans leurs futurs modèles. En Europe, Leapmotor vient de lancer son C10 équipé de cette motorisation, promettant 950 kilomètres d’autonomie cumulée.

Ford Puma Gen-E // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Reste que ces Ford « à prolongateurs » ne devraient pas arriver avant 2027, peu ou prou au même moment où le fameux projet de voitures électrique à 30 000 dollars, développée par une équipe « skunkworks », devrait voir le jour. Entre-temps… rien, ou si peu. Le Puma Gen-E arrivera en Europe dans les prochains mois, mais aucune autre nouvelle voiture électrique ne semble prévue. En 2025, Jim Farley promet de travailler sur la réduction des coûts et sur l’augmentation des profits ; sera-t-il suffisant ?


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