Test du Fujifilm X-T50 : la puissance d’un capteur 40 MP dans un boĂ®tier compact

Un Fujifilm X100 VI Ă  objectif interchangeable

Le Fujifilm X-T50 se positionne comme un appareil hybride compact et performant, visant à séduire les photographes amateurs exigeants. Avec son capteur APS-C de 40 MP et son design rétro, ce Fuji X100VI à objectif interchangeable, promet de conjuguer qualité d'image et plaisir d’utilisation. Nous l’avons testé avec le nouveau Fujinon XF16-50mmF2.8-4.8, spécialement développé pour son capteur 40 MP.
Fujifilm X-T50

En bref
Fujifilm X-T50

8 /10
Points positifs du Fujifilm X-T50
  • Excellent capteur APS-C 40 MP
  • IBIS efficace (7 stops)
  • Bruit faible jusqu'Ă  ISO 6400
  • Autofocus performant (une fois domptĂ©)
  • Simulations de films Fuji
  • Commandes physiques intuitives
  • Design compact et rĂ©tro
  • BoĂ®tier lĂ©ger
  • Objectif 16-50 mm du kit compact et rĂ©sistant aux intempĂ©ries
Points négatifs du Fujifilm X-T50
  • Le système autofocus pourrait ĂŞtre plus simple
  • Tout petit dĂ©clencheur (mais on s'habitue)
  • Pas de bouton vidĂ©o dĂ©diĂ©
  • Pas de rĂ©sistance aux intempĂ©ries (rĂ©servĂ©e au X-T5)
 
Fujifilm X-T50
Le Fujifilm X-T50 // Source : Tristan Jacquel

Face aux attentes croissantes des photographes amateurs en termes de qualitĂ© d’image, de polyvalence et de portabilitĂ©, le X-T50 semble avoir plusieurs atouts dans sa manche. Son capteur APS-C de 40 MP — une première dans la catĂ©gorie des petits hybrides APS-C — promet des images riches en dĂ©tails. La stabilisation intĂ©grĂ©e (IBIS) et les simulations de films Fujifilm, apprĂ©ciĂ©es des utilisateurs, viennent complĂ©ter une fiche technique allĂ©chante.

Fujifilm X-T50Spécifications techniques

Ce test a été réalisé avec un appareil prêté par le fabricant.

Fujifilm X-T50Un compact rétro haut de gamme

Le Fujifilm X-T50 est une version plus compacte et moins experte du Fujifilm X-T5, auquel il emprunte le capteur X-Trans de 40 MP et le processeur XProcessor 5, un couple que l’on retrouve sur le très pro Fujifilm X-H2 et le très hype Fujifilm X100 VI. La marque est la seule à proposer actuellement un capteur APS-C d’une telle résolution, ce qui constitue un atout non négligeable face aux concurrents tels que le Canon R7 et le Sony A6700.

Caractéristique Fuji X-T50 Canon R7 Sony A6700
Type de capteur APS-C APS-C APS-C
RĂ©solution 40 MP 33 MP 26 MP
Système AF Détection de phase et contraste Dual Pixel CMOS AF II Fast Hybrid AF
Vitesse rafale (mécanique) 8 ips 15 ips 11 ips
Vitesse rafale (Ă©lectronique) 20 ips (crop 1,25x) 30 ips (crop 1,6x) 11 ips
Vidéo 6K à 30p, 4K à 60p 4K à 60p 4K à 60p
Codage couleur vidéo F-Log, F-Log2 Canon Log 3 S-Log3, HLG
Écran Inclinable, 1,84 MP Orientable, 1,62 MP Inclinable, 1,04 MP
Viseur (EVF) 3.69 MP, 0,62x 2.36 MP, 0,72x 2.36 MP, 0,7x
Stabilisation Oui (IBIS) Oui (IBIS) Oui (IBIS)
Prix approximatif 1499 € 1449 € 1699 €

Le X-T50 présente plusieurs avancées comparativement au X-T30 II qu’il remplace. Son capteur X-Trans passe de 26 MP à 40 MP et gagne une IBIS (In Body Image Stabilization) de 7 Stops.

Pour aller plus loin
Stabilisation optique, capteur, hybride, Ă©lectronique… tout comprendre pour Ă©viter les photos et vidĂ©os floues

De quoi prendre des photos plus grandes et définies ou profiter d’une meilleure latitude de recadrage, tout en réduisant drastiquement le risque de flou dû aux micro-mouvements de l’utilisateur.

Fujifilm X-T50Design et prise en mains

Fuji a légèrement modifié le design du X-T50 comparativement au X-T30/II, avec 2 mm de plus en profondeur et 5 mm en largeur. Pour autant, le X-T50 reste un boîtier hyper-compact, avec un petit grip sur lequel on ne peut poser que le majeur et l’annulaire. Est-ce un problème ? Pas vraiment, car l’ergonomie globale de l’appareil incite à l’utiliser posé dans la paume gauche, de façon à pouvoir tapoter sur son écran tactile orientable. Il n’y a guère que pour les clichés pris au-dessus du niveau de la tête et à bout de bras — plutôt rares — qu’il faudra saisir fermement ce petit grip pour assurer la prise de vue. En comparaison du X-T30 II, le grip est désormais plus rond à l’avant et sa partie postérieure un peu moins droite, ce qui facilite un appui ferme et sûr du pouce.

Pas de molette PASM

Au lieu d’une seule molette PASM (Programme, PrioritĂ© Ă  l’Ouverture, PrioritĂ© Ă  la Vitesse, Manuel), Fujifilm intègre plusieurs cadrans physiques sur le boĂ®tier de l’appareil photo pour ajuster directement des paramètres tels que la vitesse d’obturation, l’ouverture, la compensation d’exposition, et la sensibilitĂ© ISO.

Ce design est inspirĂ© des appareils photo argentiques d’antan et apprĂ©ciable pour son ergonomie et son approche tactile, car il permet des ajustements rapides et intuitifs, sans avoir Ă  naviguer dans les menus Ă  l’Ă©cran.

Le Fujifilm X-T50 et l’objectif Fujinon 16-50 mm F/2.8-4.8 // Source : Tristan Jacquel

Sur la droite, on trouve une roue avec des vitesses d’obturation jusqu’au 1/4000e de seconde et une position auto (marquée d’un A rouge) pour laisser l’appareil décider lui-même de la vitesse. Le choix de l’ouverture s’effectue directement sur le fut de l’objectif associé, qui dispose aussi d’une position automatique (également un A rouge). Pour le mode tout automatique, un bouton est présent tout contre la roue des vitesses.

Mini déclencheur et roue de simulations de films

Tout Ă  cĂ´tĂ© se trouvent le petite roue d’ajustement d’exposition (par 1/3 d’IL) et un bouton fonction programmable. Le dĂ©clencheur se trouve juste au-dessus, cerclĂ© par la bague de mise sous tension. Comme sur le X-T30, ce dĂ©clencheur en mĂ©tal est tout petit — on s’y habitue — et compatible avec les câbles de dĂ©clenchement mĂ©canique.

Fujifilm X-T50
La roue des simulations de films du Fujifilm X-T50 // Source : Tristan Jacquel

Sur la gauche, la roue dévolue aux modes panorama, vidéo ou bracketing a disparu, non au profit d’une roue des sensibilités ISO comme sur le X-T5, mais pour une roue inédite, dédiée aux simulations de films Fuji (on y reviendra). Cette roue est combinée au verrou du flash intégré, lequel se déploie au-dessus de la griffe TTL.

Quant l’ajustement manuel de la sensibilité ISO, il reste possible sans jouer avec l’écran, par le biais d’une roue affleurante sur la face avant, au sommet du grip. On y accède très naturellement lorsqu’on tient l’appareil.

Test Fujifilm X-T50
L’Ă©cran LCD du Fuji X-T50 // Source : Tristan Jacquel

À l’arrière, les boutons sont bien distribués et il y en a peu. La partie postérieure du grip accueille le bouton Q d’accès rapide des principaux réglages à l’écran ; on le touche facilement d’un simple mouvement du pouce vers la droite. Fuji a reconduit le joystick du X-T30, qui facilite la navigation dans les nombreux menus de l’appareil.

La batterie et le logement pour la carte SD ne trouvent sous l’appareil.

Connectique du Fuji X-T50

La connectique du X-T50 est logĂ©e sur le flanc gauche, derrière une trappe aimantĂ©e. S’y trouvent une entrĂ©e micro mini-jack 3,5 mm, le port USB-C (charge/transfert d’images/mode webcam) et la sortie micro-HDMI. La batterie et le logement pour la carte SD se trouvent sous l’appareil.

Test Fujifilm X-T50
La connectique du Fujifilm X-T50 // Source : Tristan Jacquel

Le X-T50 est Ă©quipĂ© de contrĂ´leurs Wi-Fi et Bluetooth, avec des fonctions de transfert de fichiers, de contrĂ´le de prise de vue Ă  distance et d’enregistrement des coordonnĂ©es GPS avec un smartphone.

Fujifilm X-T50Un écran inclinable réactif

Le Fujifilm X-T50 est Ă©quipĂ© d’un viseur Ă©lectronique (EVF) Ă  Ă©cran OLED de 2,36 MP, avec une magnification de 0,62x. Il affiche donc une image relativement petite, mais guère moins que ses concurrents directs.

La dĂ©finition est convenable, tout comme la colorimĂ©trie, mais mieux vaut rĂ©server l’usage de cet EVF aux conditions de forte luminositĂ©, lorsque l’Ă©cran LCD est difficilement lisible.

Cet Ă©cran de 3 pouces de diagonale s’incline de 90° vers le bas et de 45° vers le haut. Deux petites saillies permettent de le dĂ©ployer facilement avec le doigt ou l’ongle.

Fujifilm X-T50
L’Ă©cran inclinable est pratique pour les photos Ă  hauteur de taille // Source : Tristan Jacquel

Fujifilm X-T50Un nouveau zoom compact pour la version kit

Le zoom Fujinon XF 16-55 mm f/2.8-4.8 R LM WR est le nouvel objectif vendu en kit avec le Fuji X-T50.

Pour aller plus loin
Objectifs photo : tout comprendre aux différentes optiques pour votre appareil photo

Cette optique, commercialisée depuis le printemps 2024, a été spécifiquement conçue pour tirer parti des appareils photo équipés du capteur de 40 MP (XT-50, XT-5 et X-H2). Il n’est ainsi pas stabilisé, la réduction des secousses reposant sur l’IBIS du capteur. Ce Fujinon est équipé de 11 lentilles réparties en 9 groupes (dont 3 asphériques et 3 lentilles ED) et d’un diaphragme à 9 lamelles.

Image de test Fujifilm X-T50
Le zoom Fujifilm Fujinon XF 16-50 mm f2.8-4.8 R LM WR // Source : Tristan Jacquel

Cet objectif semble intéressant à plus d’un titre. Tout d’abord c’est un zoom interne dont la longueur est fixe à 7 cm, quelle que soit la focale choisie ; il ne s’allonge donc pas. Il est traité pour résister aux intempéries et à la poussière — ce qui n’est pas le cas du X-T50 — peut fonctionner jusqu’à -10° C et ne pèse que 240 grammes. L’ensemble X-T50 et Fujinon XF 15-50 mm flirte ainsi avec les 640 grammes, ce qui en fait un excellent couple pour voyager léger et être porté autour du cou.

Image de test Fujifilm X-T50
Eq. 75 mm, F/4.8, 15s, ISO125, Provia. // Source : Tristan Jacquel

Sa couverture focale de 16 à 50 mm — soit 24 à 75 mm en équivalence plein format — le qualifie pour une large variété de cadrages, du paysage ou l’architecture à 24 mm, au portrait à 75 mm, en passant pas la photo de rue à 35 mm et la focale passe-partout de 50 mm. Ces deux dernières longueurs focales sont d’ailleurs indiquées sur la bague de zoom ce qui évite de tâtonner. La course de la bague est moelleuse et précise.

Image test Fujifilm X-T50
Eq. 44 mm, f/5, 1/280s, ISO250, Acros. // Source : Tristan Jacquel

Deux autres bagues sont présentes : l’une pour la mise au point manuelle à course lente et infinie, et l’autre crantée pour changer l’ouverture du diaphragme. Dans ce dernier cas, il faut activer l’interrupteur à la base du fut.

Image test Fujifilm X-T50
Eq. 60 mm, f/4.5, 1/400s, ISO250, Astia. // Source : Tristan Jacquel

Le diaphragme Ă  neuf lames produit des bulles de bokeh relativement rondes, avec un double liserĂ© en pĂ©riphĂ©rie pour les plus proches de l’objectif. Tout cela est plutĂ´t harmonieux.

Le Fujinon XF 16-50 mm f2.8-4.8 R LM WR est donc une option intĂ©ressante pour exploiter le Fuji X-T50. Tous les clichĂ©s de cet article ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s avec lui. Notez qu’il n’est pas sujet au focus breathing et que sa longueur focale ne change pas pendant la mise au point lors des vidĂ©os.

Fujifilm X-T50Qualité photo

Revenons au X-T50. Ă€ l’Ă©vidence, le capteur X-Trans de 40 MP est son atout maĂ®tre. Outre sa rĂ©solution très Ă©levĂ©e pour un format APS-C — l’Ă©quivalent de 90 MP en plein format — c’est sa marge dynamique et sa colorimĂ©trie qui interpellent. Et cela est sans doutĂ© liĂ© Ă  sa structure particulière.

Test Fujifilm X-T50
Eq. 75 mm (recadrage Ă  eq. 156 mm), f/5, 1/90s, ISO 125, Astia // Source : Tristan Jacquel

Contrairement Ă  la plupart des fabricants, Fujifilm n’utilise pas une disposition Bayer (un motif de photosites 2×2 rĂ©pĂ©tĂ©) pour ses capteurs photo, mais sa propre disposition X-Trans, basĂ©e sur un motif 6×6.

Pour aller plus loin
Tout comprendre des capteurs de vos appareils photo et smartphones

Dans le motif X-Trans, les pixels verts sont disposés de manière irrégulière, contrairement au motif Bayer où ils forment une grille régulière. Les pixels rouges et bleus sont également répartis différemment. Cela permet de ne pas recourir au moindre filtre et d’obtenir ainsi des images plus nettes. En outre, Fuji a adopté la technologie BSI (Back-Side Illuminated) pour améliorer la sensibilité à la lumière et réduire le bruit, particulièrement dans des conditions de faible luminosité.

Test Fujifilm X-T50
Eq. 75 mm, f/4.8, 1/150s, ISO 400, Provia // Source : Tristan Jacquel

Si l’on recherche un piqué d’enfer à chaque image, on risque d’être déçu, car outre que toutes les compositions ne se prêtent pas à un rendu ciselé, les qualités du capteur de 40 MP semblent ailleurs. Ses images sont tout simplement douces et naturelles, les différents plans en profondeur nourris d’une foule de détails, avec des couleurs riches et un excellent contraste.

Photo test Fujifilm X-T50
Eq. 32 mm, f/2.8, 1/5s, ISO125, Provia. // Source : Tristan Jacquel

En somme, l’inflation du nombre de pixels ne sert pas à rendre l’image plus tranchante, mais plus naturelle.

Marge dynamique et HDR

La dynamique du capteur est très bonne et cela dĂ©bride la crĂ©ativitĂ© ; on ose davantage photographier contre le soleil ou avec de forts Ă©carts de luminositĂ©. Il arrive que les noirs soient bouchĂ©s dans les conditions extrĂŞmes, mais on rĂ©ussit bien plus de photos que l’on en rate. On photographie en confiance.

Test Fujifilm X-T50
Eq. 24 mm, f/3.2, 1/110s, ISO 125, Velvia // Source : Tristan Jacquel

Et puis, si l’on prend soin de photographier en Jpeg+RAW, l’édition des fichiers bruts sous Lightroom (ou autre) permet de récupérer énormément d’informations dans les zones sombres et claires. Avec un fichier RAW, on débouche ainsi facilement les noirs dont on extrait des textures inattendues, par ailleurs exemptes de bruit aux plus basses sensibilités ISO. Le bruit de fond du capteur est ainsi très modéré.

Jpeg produit par le X-T50
Raw post-traité avec Lightroom

Les utilisateurs de Lightroom et possesseurs d’appareils (tablette, smartphone) capables d’afficher en HDR (P3/Rec.2020) ne devraient pas être déçus par le Fujifilm X-T50. Lorsque le mode de plage dynamique étendu est enclenché (DR400), l’appareil capte une quantité élevée de détails dans les hautes lumières et remplit les 4 stops supplémentaires qu’offre Lightroom en HDR.

Test Fujifilm X-T50
Beaucoup d’infos dans les hautes lumières dans Lightroom avec le X-T50, pour qui voudrait dĂ©velopper ses photos en HDR (avif, jxl…). // Source : Tristan Jacquel

Une montée en ISO sans trop de bruit

Le Fujifilm X-T50 propose une plage d’amplification ISO standard comprise entre 125 et 12 800 ISO, qui peut être étendue de 64 à 51 200 ISO en cas de besoin. Fuji a préréglé plusieurs modes auto, dont un qui permet à l’appareil de choisir des sensibilités comprises entre 125 et 800 ISO — plage sur laquelle le capteur offre certainement sa meilleure dynamique.

Pour aller plus loin
Triangle d’exposition : comment gĂ©rer l’ouverture, la vitesse et la sensibilitĂ© de vos photos

Le bruit est quasi imperceptible aux valeurs les plus basses et seulement décelable dès 800 ISO, si l’on zoome fortement dans l’image ou bien si elle est recadrée. Dès 6400 ISO, le bruit est visible, mais acceptable. En revanche, il est invasif dès 12 800 ISO.

Tout au long de ce test, j’ai comparé les images du Fujifilm X-T50 avec celles d’un Canon EOS 6D MkII (plein format) et d’un Olympus EM-10 MkIV (micro 4/3). Malgré une densité de pixels bien plus forte, le X-T50 bruite aussi peu que le Canon et beaucoup moins que l’Olympus.

Photo test Fujifilm X-T50
Eq. 32 mm, f/5.6, 1/2000s, ISO500, Provia. // Source : Tristan Jacquel

Une vraie science des couleurs

La qualité des jpeg du Fujifilm X-T50 est au-dessus de tout soupçon. En mode Fine, aucune trace de compression, ni de renforcement excessif de la netteté. Sans surprise, les jpeg sont parfaitement exploitables et « tirer » un peu dessus lors des retouches avec un ordinateur ou un smartphone, pour déboucher un noir un peu trop appuyé, est tout à fait possible. C’est moins facile avec les photos au format heif, plus contrastées que les jpeg et dont les noirs sont un peu trop profonds. Les images heif présentent toutefois l’avantage de peser moins lourd, mais leur compatibilité est moindre (codage 10 bits 4:2:2).

Photo Fujifilm X-T50
Eq. 48 mm, F/9, 1/2000s, ISO500, Nostalgic Negative // Source : Tristan Jacquel

Reste que les meilleurs rĂ©sultats en terme de prĂ©cision d’image sont obtenus après conversion des fichiers raw en jpeg avec un logiciel tiers.

Voici la taille moyenne des fichiers :

Format Taille max. moyenne
JPEG Fine 25 Mo
JPEG Normal 12 Mo
HEIF Fine (10 bits 4:2:2) 12 Mo
HEIF (10 bits 4:2:2) 7 Mo
RAW non compressé 85 Mo
Raw compressé (sans perte) 35-43 Mo
Raw compressé (avec perte) 28 Mo
Une carte de 128 Go peut contenir environ 2200 raw seuls ou bien 1700 raw et jpeg (qualité fine).

11 simulations de films couleur et deux n&b

Velvia, Provia, Astia, Acros… les célèbres pellicules argentiques de Fujifilm n’ont pas totalement disparu. Fuji les a transformées en profils de couleurs, directement applicables aux photos prises par le X-T50. L’appareil dispose d’une inédite roue de sélection de ces simulations de pellicules, qu’il suffit de tourner pour choisir parmi les 20 disponibles. Enfin presque, car la roue ne possède pas autant de crans et pour accéder à l’ensemble des simulations, il faudra passer par un menu à l’écran.

Cette roue est une bonne idĂ©e et trois positions peuvent ĂŞtre personnalisĂ©es. Le filtre Provia est celui par dĂ©faut et il sera appliquĂ©s Ă  toutes les photos en jpeg ou heic. Si l’on prend soin de photographier en jpeg/heic + raw, il sera possible d’appliquer a posteriori, depuis le X-T50, une simulation de son choix au fichier brut, dans l’appareil.

En outre, le bracketing de simulations est possible, pour enregistrer trois jpegs automatiquement. Fuji ayant noué un partenariat avec Adobe, les 20 simulations du X-T50 sont intégrées à Lightroom et applicables aux fichiers RAW (ARW) de l’appareil.

Toujours une simulation qui va bien

Force est de reconnaĂ®tre que toutes simulations sont rĂ©ussies ; on en trouve toujours une Ă  son goĂ»t selon le sujet photographiĂ©. Fuji possède une longueur d’avance sur la concurrence. 

Au-delà des simulations, le X-T50 offre de multiples réglages pour les fichiers jpeg/heic afin de créer des balances personnalisées, en ajustant zones claires et sombres, saturation, netteté, etc. On peut ainsi concocter ses propres recettes.

X-T50 simulations
Eq. 75 mm, f/6.4, 1/1400s, ISO500, Provia. // Source : Tristan Jacquel

Ce qui frappe avec presque tous les clichés, c’est l’homogénéité et la crédibilité des couleurs. Jamais le X-T50 ne rate une balance des blancs ; même en intérieur avec un éclairage artificiel, il compose des images convaincantes.

X-T50 simulations
Eq. 75 mm, f/5.6, 1/210s, ISO125, Provia. // Source : Tristan Jacquel

Si la scène est peu contrastée, la photo sera douce ; à l’inverse, la photo offrira des tons puissants, mais jamais exubérants.

Fujifilm X-T50Un autofocus Ă  apprivoiser

Le Fujifilm X-T50 utilise un système de mise au point automatique hybride, combinant la détection de phase et la détection de contraste, comme c’est le cas de la plupart des appareils de sa gamme. Intelligence artificielle, détection des chats, des oiseaux, des voitures, des yeux gauche ou droit du sujet… les modes autofocus sont légion.

X-T50 simulations
Eq. 62 mm, f/5.6, 1/640s, ISO250, Provia. // Source : Tristan Jacquel

Avant d’être certain de réussir le point à chaque coup, il faudra impérativement se familiariser avec tous ces modes, et, surtout, les attribuer aux touches de fonction de l’appareil. Sans quoi, le temps de naviguer dans le menu Q et d’activer le suivi IA plutôt que la détection des visages, par exemple, pourrait coûter bien des photos floues. Il est dommage que ces deux modes ne soient pas unifiés.

Fujifilm X-T50
Eq. 75 mm, f/4.8, 1/150s, ISO320, Nostalgic Negative // Source : Tristan Jacquel

Ai-je ratĂ© des photos Ă  cause de l’autofocus ? Oui, par ma faute : j’avais enclenchĂ© le mode IA pour des oiseaux au bord d’un Ă©tang et ai dĂ©cidĂ© de photographier un bulldog venant Ă  ma rencontre. Dans ces conditions, le X-T50 n’a pas su dĂ©tecter le chien qui s’approchait et si le premier clichĂ© Ă©tait Ă  peu près net, le point Ă©tait mauvais pour les suivants. C’est le lot de la photographie avec autre chose qu’un iPhone truffĂ© d’IA : il faut impĂ©rativement anticiper ce que l’on va faire. Mais alors les rĂ©sultats sont incomparables.

Fujifilm X-T50
Eq. 24 mm, f/2.8, 1/5s, ISO800, Velvia // Source : Tristan Jacquel

Une fois l’appareil apprivoisĂ©, l’autofocus donne de bons rĂ©sultats, pour peu qu’on utilise conjointement le joystick et la roue juste au-dessus pour choisir le mode le plus adaptĂ© Ă  la scène. La solution de facilitĂ© reste de tapoter Ă  l’Ă©cran pour choisir la zone de mise au point. Enfin si on a le temps.

Un focus peaking efficace

Le Fujifilm X-T50 est équipé d’un bon système de focus peaking ; en prenant la main pour faire le point avec la bague de l’objectif, les zones nettes sont alors soulignées à l’écran par une couleur vive (rouge, jaune, vert, bleu…) au choix de l’utilisateur. Compte tenu de la bonne qualité du viseur EVF, ce focus peaking est plutôt confortable et l’on peut sereinement mettre au point manuellement.

Le X-T50 intègre Ă©galement une fonction de focus stacking, pratique pour la photo de près et la macrophotographie. En somme, tous les modes autofocus intĂ©grĂ©s sont performants, le tout est de savoir lequel choisir au prĂ©alable et d’ĂŞtre un minimum patient dans leur apprentissage.

Un mode rafale suffisant

Le Fujifilm X-T50 offre une cadence de capture de 8 images/sec en mode obturateur mécanique et de 13 images /sec en mode électronique, sans recadrage. Au-delà, il faudra composer avec un recadrage de 1,29x, soit une résolution réduite de 40 MP à 31 MP et un « allongement » conséquent de la longueur focale.

Mode JPEG RAW compressé JPEG + RAW compressé
Obturateur Ă©lectronique (20fps, 1.29x Crop) 168 images 66 images 21 images
Obturateur Ă©lectronique (13fps) 163 images 46 images 24 images
Obturateur mécanique (8.0fps) 1000+ images 79 images 30 images

Compte-tenu du positionnement amateur de cet appareil, ces cadences semblent bien suffisantes. En outre, les performances du mode braketing (expo, balance des blancs, mode DR…) sont excellentes, avec de 3 Ă  9 images capturĂ©es.

La vitesse d’obturation mĂ©canique est limitĂ©e au 1/4000 s et celle Ă©lectronique peut grimper Ă  1/180 000s.

Autonomie du Fuji X-T50

Selon Fuji, l’autonomie du Fjifilm X-T50 serait de 305 clichĂ©s environ avec la batterie NP-W126S. Aucune de mes courtes sorties photo ne m’a permis de venir Ă  bout de la batterie, qui n’avait perdu qu’un tiers de sa capacitĂ© après 180 clichĂ©s compulsifs et 5 minutes de vidĂ©o en 4K60p. Pour une journĂ©e complète, une seconde batterie semble obligatoire. On peut aussi utiliser une batterie USB et charger l’appareil au travers de son port USB-C 3.2.

Eq. 75 mm, f/4.8, 1/100s, ISO800, Provia. // Source : Tristan Jacquel

La copie des fichiers vers un smartphone ou un ordinateur est assez rapide, mais on gagne Ă  extraire la carte SD et Ă  utiliser un lecteur externe pour les gros transferts. Avec mes appareils Apple, le temps de copie Ă©tait alors a minima deux fois plus court.

Fujifilm X-T50Vidéos 6,2K en log et HDR

Le mode vidĂ©o du Fujifilm X-T50 permet de filmer jusqu’en 6,2K 30p, avec un dĂ©bit max. de 360 Mbps et Ă©ventuellement en mode F-Log. Une qualitĂ© pro donc, propice Ă  une post-production de qualitĂ© avec un Ă©talonnage poussĂ© des couleurs. L’enregistrement en HDR HLG est Ă©galement proposĂ©.

Caractéristique Détails
Formats de fichier MOV, MP4
Codecs vidéo HEVC/H.265, MPEG-4 AVC/H.264
Codecs audio Linear PCM (24bit/48KHz), AAC
Codage couleur 8 bits, 10 bits 4:2:2 et 12 bits (HDMI)
RĂ©solutions 6.2K (6240×3510), DCI4K (4096×2160), 4K (3840×2160), Full HD (2048×1080 et 1920×1080)
Ratios d’aspect 16:9, 17:9
FrĂ©quences d’images standard 59.94p (4K max), 50p (4K max), 29.97p, 25p, 24p, 23.98p
FrĂ©quences d’images Ă©levĂ©es 240p, 200p, 120p, 100p (Full HD uniquement)
DĂ©bits binaires 360Mbps, 200Mbps, 100Mbps, 50Mbps

La capture ne s’effectue pas sur la totalitĂ© de la surface du capteur, mais sur celle correspondant Ă  la rĂ©solution 6,2K — avec mise Ă  l’Ă©chelle descendante en 4K et 1080p — ce qui engendre un recadrage de 1,23x. Si l’on filme avec une focale d’Ă©quivalence 24 mm, elle se transforme alors en 30 mm. Il existe toutefois un mode de capture 4K avec un moindre recadrage (1,14x), mais au prix d’une qualitĂ© d’image en deçà.

Pour aller plus loin
H.265, 4:2:2, 10 bits, UHD ou 60p : tout comprendre aux formats et à la compression vidéo

Je n’ai pas observĂ© de dĂ©formation d’image en 6K24p, mĂŞme en secouant le X-T50. Le rolling shutter est a priori faible.

Enfin, la chauffe du capteur et du processeur sont globalement maĂ®trisĂ©es, mais le X-T50 peut interrompre l’enregistrement en cas de surchauffe. Celle-ci est intervenue en 4K HQ après 40 minutes consĂ©cutives environ.

Bien que le X-T50 soit très capable en vidĂ©o, il ne dispose d’aucun bouton pour dĂ©marrer immĂ©diatement l’enregistrement. Il faut passer par l’Ă©cran et changer de mode Drive pour pouvoir filmer en utilisant le dĂ©clencheur.

Fujifilm X-T50Prix et date de sortie

Le Fujifilm X-T50 est disponible en coloris, noir, noir-argent et noir-gris foncĂ© au prix de 1499 euros sans objectif. Deux versions kit sont proposĂ©es, avec le zoom XC15-45mm Ă  1599 euros, ou bien avec le zoom XF16-50mm, utilisĂ© pour ce test, Ă  1899 euros. L’objectif seul est commercialisĂ© lui au prix de 799 euros.

Notre avis sur Le Fujifilm X-T50

Design
8
Le X-T50 reprend le design rétro emblématique de Fujifilm dans un boîtier compact et léger, idéal pour la photographie mobile. Bien que légèrement plus grand que son prédécesseur, le X-T30 II, il reste très portable. Son esthétique inspirée des appareils argentiques, avec ses multiples molettes et cadrans, lui confère un charme indéniable tout en offrant un contrôle intuitif des paramètres. Le petit grip redessiné assure une prise en main sûre malgré la taille réduite du boîtier.
Écran / affichage
8
L'écran LCD tactile de 3 pouces, inclinable à 90° vers le bas et 45° vers le haut, offre une bonne réactivité et une grande polyvalence pour les prises de vue sous différents angles. Cette flexibilité est particulièrement appréciable pour les photos à hauteur de taille ou au-dessus de la tête. Le viseur électronique OLED de 2,36 MP, bien que petit avec une magnification de 0,62x, est suffisant pour les situations lumineuses où l'écran LCD serait difficilement lisible. Sa définition et sa colorimétrie sont convenables, mais son usage reste plus adapté aux conditions de forte luminosité.
Confort / ergonomie
8
Inspirée des appareils argentiques, l'ergonomie du X-T50, avec ses molettes physiques et ses cadrans dédiés, permet un contrôle rapide et intuitif des paramètres essentiels comme la vitesse d'obturation, l'ouverture et la compensation d'exposition. Cette approche tactile, appréciée des photographes, offre une expérience de prise de vue plus immersive. Le grip, bien que petit, est optimisé pour une prise en main sûre. La disposition des boutons à l'arrière est bien pensée, avec notamment un joystick facilitant la navigation dans les menus. L'ajout d'une roue dédiée aux simulations de films Fuji est une nouveauté intéressante qui renforce l'identité de la marque.
Photo
8
Le capteur X-Trans CMOS de 40 MP est incontestablement la star du X-T50. Il produit des images douces, naturelles et riches en détails, avec une excellente gestion des couleurs et une dynamique impressionnante. La structure particulière du capteur X-Trans permet d'obtenir des images plus nettes sans recourir à un filtre passe-bas. Le bruit est bien maîtrisé, même à des sensibilités ISO élevées, grâce à la technologie BSI. La marge dynamique étendue permet de récupérer beaucoup d'informations dans les zones sombres et claires lors du post-traitement. Les simulations de films Fuji, directement accessibles via une molette dédiée, offrent une palette créative riche et des rendus couleur très convaincants. Dommage que l'IA de l'autofocus, qui détecte chats, oiseaux ou avions, ne sache pas basculer automatiquement en détection des visages et des yeux.
Vidéo
8
Le X-T50 offre des performances vidéo impressionnantes pour un appareil de sa catégorie, allant jusqu'à la 6.2K30p, avec des options professionnelles comme le F-Log et le HLG. La qualité d'image est excellente, avec un rolling shutter bien maîtrisé. Les modes 4K et 1080p bénéficient d'un suréchantillonnage qui améliore la netteté. L'absence de bouton dédié à l'enregistrement vidéo est cependant un point faible, obligeant à passer par le menu pour basculer en mode vidéo. La gestion de la chauffe est globalement bonne, mais des coupures peuvent survenir lors de longues sessions d'enregistrement en haute qualité.
Note finale du test
8 /10
Le Fujifilm X-T50 se révèle être un appareil photo hybride compact et performant, capable de séduire les photographes amateurs exigeants. Son capteur X-Trans APS-C de 40 MP, unique dans cette catégorie des compacts experts, produit des images d'une qualité remarquable, douces, naturelles et riches en détails, avec une excellente gestion des couleurs et une dynamique impressionnante.

L'ajout de l'IBIS et les simulations de films, marque de fabrique de Fujifilm, contribuent grandement à l'expérience utilisateur. Si l'autofocus demande un certain apprentissage pour être pleinement maîtrisé et que le viseur électronique est perfectible, l'ergonomie globale, inspirée des appareils argentiques, est un réel plaisir. Le nouveau zoom XF 16-55 mm f/2.8-4.8, compact et polyvalent, complète parfaitement le boîtier et s'avère être un excellent compagnon au quotidien.

Malgré son positionnement amateur, le X-T50 offre des performances vidéo de niveau professionnel, permettant des enregistrements jusqu'en 6.2K. Le Fujifilm X-T50 est un choix judicieux pour ceux qui recherchent un appareil compact, performant et polyvalent, capable de les accompagner dans toutes leurs aventures photographiques.

Points positifs du Fujifilm X-T50

  • Excellent capteur APS-C 40 MP

  • IBIS efficace (7 stops)

  • Bruit faible jusqu'Ă  ISO 6400

  • Autofocus performant (une fois domptĂ©)

  • Simulations de films Fuji

  • Commandes physiques intuitives

  • Design compact et rĂ©tro

  • BoĂ®tier lĂ©ger

  • Objectif 16-50 mm du kit compact et rĂ©sistant aux intempĂ©ries

Points négatifs du Fujifilm X-T50

  • Le système autofocus pourrait ĂŞtre plus simple

  • Tout petit dĂ©clencheur (mais on s'habitue)

  • Pas de bouton vidĂ©o dĂ©diĂ©

  • Pas de rĂ©sistance aux intempĂ©ries (rĂ©servĂ©e au X-T5)

Les derniers articles