Garmin SatIQ : tout comprendre au suivi GPS précis et endurant « Auto Select »

 
Certaines montres Garmin proposent un nouveau mode GNSS. La technologie SatIQ promet le parfait équilibre entre précision du tracé et autonomie. Explications, test et avis.
La cartographie Garmin sur la epix (Gen 2) // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

On dénombre plusieurs systèmes de positionnement par satellites dans le monde, chacun étant connu sous une abréviation. La constellation de satellites la plus célèbre est américaine et est à la source d’un bel abus de langage : le GPS, pour Global Positioning System. Parmi les autres systèmes opérationnels aujourd’hui, citons également la constellation européenne Galileo, mais également GLONASS (russe), QZSS (japonaise) et BeiDou (chinoise).

Les montres, compteurs de vélo et autres téléphones peuvent aujourd’hui se connecter à plusieurs constellations, voire recevoir plusieurs fréquences par satellites. Les plus curieux pourront comprendre toutes ces nuances grâce à notre dossier dédié à la géolocalisation des smartphones et montres connectées.

Nous nous concentrons ici sur une nouvelle fonctionnalité Garmin, censée basculer intelligemment entre différents modes de géolocalisation afin de garantir une bonne précision tout en préservant l’autonomie.

Garmin SatIQ, qu’est-ce que c’est ?

Les montres Garmin offrent différents niveaux de précision de géolocalisation, en fonction des constellations auxquelles elles se connectent. Pour être exhaustifs, prenons les deniers modèles haut de gamme de la marque en exemple. Ce sont celles qui bénéficient du maximum d’options. Voici les modes GNSS proposés sur ces modèles :

  • GPS (la montre s’appuie uniquement sur la constellation GPS) ;
  • Tous les systèmes (la montre communique avec les constellations GPS, Galileo, GLONASS, QZSS et BeiDou) ;
  • Tous les systèmes + multibandes (la montre reçoit plusieurs fréquences par satellite pour un maximum de précision) ;
  • Auto Select (Garmin SatIQ, la fonctionnalité que nous allons vous expliquer aujourd’hui).

Plus on descend dans la liste, plus le mode est précis… et moins l’autonomie est préservée. C’est justement là que la nouvelle fonctionnalité SatIQ — la dernière de la liste — est censée intervenir.

Les paramètres GNSS Garmin, ici sur l’epix (Gen 2) // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

La technologie SatIQ s’occupe en effet de basculer automatiquement entre le mode GPS simple, le mode tous systèmes et le mode multibandes, en fonction des situations. Si la montre comprend que l’environnement dans lequel elle se situe est assez découvert pour permettre un niveau de prévision suffisant en GPS simple, elle sélectionnera ce mode. À l’inverse, si l’utilisateur s’engage dans des environnements plus complexes pour la montre, cette dernière passe en mode tous les systèmes + multibandes — dans la ville entre les immeubles ou en montagne entouré de parois rocheuses, par exemple.

Le postulat est simple : pourquoi utiliser le mode GNSS le plus consommateur (multibandes) sur certaines portions assez dégagées pour permettre une précision quasi équivalente avec un mode bien moins consommateur (GPS simple) ? C’est donc sur la qualité de réception du signal GNSS que le mode SatIQ s’appuie, avec une idée en tête : être au juste équilibre entre autonomie et précision.

Garmin explique à ce sujet que le mode multibande « n’est utilisé qu’environ 15 % du temps pendant une activité ». Le nouveau mode SatIQ permettrait ainsi d’atteindre théoriquement la précision du mode multibande durant toute la course tout en subissant une perte d’autonomie limitée — sur 15 % du temps dans cet exemple.

Attention : avec SatIQ, seule la montre décide. Tout se fait en arrière-plan. Une fois l’activité terminée, il n’est d’ailleurs pas possible de visualiser quels changements de modes GNSS ont été effectués et à quel moment.

La cartographie des pistes et des remontées mécaniques, pour illustration là encore // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Pour résumer, si rester en mode multibandes vous offrira le tracé le plus précis possible, le mode SatIQ a pour objectif de se rapprocher de cette précision, tout en économisant de la batterie. Ce mode est donc à conseiller aux personnes qui cherchent à maximiser l’autonomie de leur montre Garmin sans sacrifier la précision GNSS. Ceux qui n’ont pas envie de se prendre la tête apprécieront également cette fonctionnalité : plus besoin de réfléchir au tracé de sa course et de changer de mode GNSS au préalable.

Montres Garmin compatibles

À l’heure où nous écrivons ces lignes, début janvier 2023, voici les montres compatibles ou prochainement compatibles (parfois en version alpha ou bêta pour le moment) avec la fonctionnalité Garmin SatIQ :

Vous l’aurez compris, les montres Garmin étant compatibles avec le mode GNSS « Tous les systèmes + multibandes » le sont ainsi avec le mode SatIQ. À noter que les compteurs de vélo Garmin Edge 1040 offrent, eux aussi, ce nouveau mode SatIQ.

Notre avis sur Garmin SatIQ

C’est bien beau tout ça, mais est-ce que cela fonctionne si bien que ça ? Nous avons basculé notre Garmin epix (Gen 2) en mode SatIQ pendant quelques semaines, sur des portions que nous avons l’habitude d’emprunter en mode multibandes.

Nous sommes tout à fait satisfaits de la précision des tracés enregistrés avec le mode SatIQ. Nous retrouvons la faible marge d’erreur à laquelle le mode multibande nous avait habitués lors de nos tests des fēnix 7, Forerunner 955 et Forerunner 255. La fonctionnalité SatIQ offre le même niveau de justesse que le mode multibande dans les passages compliqués que nous parcourons régulièrement — très certainement parce que, justement, la montre doit basculer en précision multibandes dans ces environnements. Autrement, les tracés de nos courses dans les environnements plus dégagés nous semblent tout aussi précis qu’à l’accoutumée. Pour dire, nous avons naturellement laissé le mode SatIQ enclenché lors de nos sorties longues dans les montagnes.

Pour aller plus loin, nous nous sommes amusés à emprunter quatre fois le même chemin, en utilisant un mode GNSS différent à chaque fois, dans le but de les comparer. Les quatre courses ont été effectuées d’affilée : les signaux GNSS ont donc bénéficié de la même météo.

Le tracé en question présente un environnement très compliqué pour n’importe quelle montre : trois kilomètres dans les rues parisiennes et un kilomètre et demi plus facile au bois de Vincennes. Nous avons fait notre maximum pour suivre le même tracé à chaque course : placement sur le trottoir, passages piétons… le tout en tenant une allure constante — entre 5:20 et 5:30 du kilomètre.

Un exemple de notre comparaison entre les 4 modes GNSS. GPS en bleu, tous les systèmes en vert, multi-GNSS + multibande en orange, SatIQ en violet

Nous avons également fait attention à commencer et à arrêter de courir au même endroit pour les quatre courses, et justement, on remarque rapidement que le mode « GPS uniquement » est le plus éloigné des quatre tracés, au départ comme à l’arrivée. Dans les deux cas, à l’inverse, le mode multibandes s’en sort le mieux et nous place exactement là où nous étions. Le mode SatIQ n’est vraiment pas loin et est plus précis que le mode « Tous les systèmes ». La hiérarchie semble donc respectée, pour le moment. Les quatre traces sont légendées et disponibles ici.

GPS Only4,39 km
All Systems4,52 km
All Systems + Multiband4,51 km
SatIQ4,51 km

Nous savons la première rue du tracé très compliquée pour les montres, et cela n’a pas loupé. Le mode « GPS uniquement » est totalement dans les choux, mais les modes multibandes et SatIQ nous font aussi passer dans les immeubles ici et là — rien d’anormal. Par la suite, le mode SatIQ est étrangement plus précis que le mode multibandes. Il faut dire que, dans cet environnement compliqué, la fonctionnalité SatIQ a sûrement dû basculer en mode multibandes — nous avons ainsi affaire à un combat assez égal.

Le passage sur la coulée verte, entre immeubles, végétation et petits tunnels, ne pardonne pas : les écarts sont flagrants. Seul le mode « Tous les systèmes » s’en sort avec les honneurs. La suite offre un constat clair : l’écart du mode « GPS uniquement » saute aux yeux, alors que les trois autres modes sont dans un mouchoir de poche… et très proches du tracé réellement effectué. Si l’un fait mieux ici, l’autre offre un virage plus précis 50 mètres plus loin. Reste que, là encore, le mode SatIQ est le plus précis globalement, et ce, de la sortie de la coulée verte au bois Vincennes. La toute fin du tracé est tout de même remportée par le mode multibandes.

Pour illustration, la cartographie intégrée de la Garmin fēnix 7 // Source : Maxime Grosjean pour Frandroid

Nous avons été le plus objectif possible dans ce test, mais il ne permet clairement pas à lui seul de départager les différents modes. Reste que, sans détailler rue par rue et virage par virage, la conclusion est claire : la bataille est entre le mode multibandes et le mode SatIQ. Autrement dit, la précision du mode SatIQ nous semble, après plusieurs semaines d’utilisation, largement proche, voire égale à celle du mode multibandes.

Autonomie

Terminons sur le principal : le potentiel gain d’autonomie permis par le mode SatIQ. Nous n’avons pas trouvé d’estimation fournie par Garmin, mais la marque rappelle la différence d’autonomie entre les modes GNSS, en prenant la fēnix 7X Solar Sapphire en exemple :  89 heures en mode « GPS uniquement », 63 heures en mode « Tous les systèmes » et 36 heures seulement pour le mode « Multibandes ».

Nous avons voulu estimer le gain d’autonomie avec un test pratique. Là encore, cela n’a rien de scientifique, mais le résultat nous permet d’établir une bonne base quant à l’utilité de mode SatIQ. Deux tests ont été réalisés : le premier avec le mode SatIQ, le second avec le mode multibandes.

Nous avons utilisé les mêmes paramètres sur notre epix (Gen 2), à savoir la mesure de la SpO2 la nuit et le mode Always on Display activé, la journée comme pendant les activités sportives. Nous n’avons pas utilisé la cartographie intégrée pour nos sorties vélo ou course à pied, dans le but de ne pas épuiser la montre et fausser les résultats. Les routes et les lieux empruntés dans les deux tests étaient exactement les mêmes ou très similaires. Surtout, le temps d’utilisation des GNSS (autrement dit le temps passé à enregistrer des activités sportives en extérieur) est le même pour les deux tests.

Mode MultibandesMode SatIQ
Temps d’utilisation GNSS7 h 50 mn7 h + 50 mn en multibandes
Autonomie4 jours 4 heures

4 jours et 18 heures

Avec environ 8 heures de GNSS et une utilisation quotidienne, le mode multibandes offre une autonomie de 100 heures pour la epix (Gen 2), contre 114 heures en mode SatIQ.

C’est essentiellement la différence qui compte ici. Elle est de l’ordre de 14 %, ce qui représente un sacré gain. Nous mettrons à jour cet article si besoin dans le futur, notamment si nous remarquons d’autres améliorations de l’autonomie au long terme. Pour l’instant comme vous l’aurez compris, ce mode permet une précision très proche de celle du mode multibandes, tout en offrant quelques heures d’utilisation supplémentaires. Pourquoi s’en priver ?


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