Pourquoi la Russie menace de bloquer YouTube

Que seraient nos vies sans YouTube...

 
Le gendarme des télécommunications russe menace la plateforme de vidéos détenue par Google de suspension si les deux chaînes allemandes de RT ne sont pas rétablies.
Source : Pexels/Szabó Viktor

Une épreuve de force entre YouTube et la Russie est lancée, apprend-on auprès de l’AFP. Ce mercredi 29 septembre, le gendarme des télécommunications russe, Roskomnadzor, menace de bloquer YouTube sur le territoire russe si Google n’accepte pas de lever la suspension des chaînes YouTube du média RT (Russia Today) en Allemagne.

Tout est parti d’un avertissement de YouTube à l’égard de la chaîne principale de RT DE (pour RT Allemagne). La plateforme a suspendu pour une semaine la chaîne, jugeant que cette dernière n’avait pas respecté sa politique à l’égard de la désinformation autour du Covid-19. En clair, il était reproché à RT Allemagne d’avoir diffusé de « fausses informations » sur le Covid-19.

Contournement du ban

L’histoire aurait pu s’arrêter là si RT Allemagne n’avait pas utilisé sa seconde chaîne YouTube pour continuer à publier ses contenus, habituellement réservés à sa chaîne principale. Google a considéré que RT DE « a essayé de contourner l’application de la loi en utilisant une autre chaîne, et en conséquence, les deux chaînes ont été résiliées pour avoir enfreint les conditions d’utilisation de YouTube » a déclaré un porte-parole de YouTube auprès de Deutsche Welle.

En conséquence, les deux chaînes ont été supprimées par YouTube le 28 septembre 2021.

Dans la foulée, la rédactrice en cheffe de RT DE, Margarita Simonyan, a publié une série de tweets pour réagir à ce bannissement de la plateforme. Elle y confirme qu’il s’agit d’une suppression « sans possibilités de restauration ».

Celle qui est labélisée par Twitter comme représentant directement la Russie a considéré qu’une « guerre des médias » avait été « déclarée par l’Allemagne à la Russie. » Elle a ensuite invité son pays à bannir une série de médias allemands en Russie, ainsi que YouTube.

Les médias allemands visés également

Du côté allemand, le porte-parole du gouvernement Steffen Seibert joue l’apaisement, et précise que l’Allemagne n’a rien à voir avec la suspension des chaînes de RT.

Le ministère des Affaires étrangères russe n’a pas la même version. Il juge que Berlin a « encouragé » la sanction contre RT et déclare auprès de RadioFreeEurope :

Compte tenu de la nature de l’incident, qui s’inscrit pleinement dans la logique de la guerre de l’information déclenchée contre la Russie, l’adoption de mesures symétriques de représailles contre les médias allemands en Russie semble non seulement appropriée, mais également nécessaire,

Relation Google-Kremlin déjà tendue

Ajoutons que le torchon brûle déjà depuis quelque temps entre la Russie et la plateforme de vidéos américaine. Le jour même où la menace de suspendre YouTube a été proférée, un tribunal russe a condamné Google à 6,5 millions de roubles d’amende (77 157 euros) pour non-suppression de contenus jugés « interdits » par l’État russe.

Également, le 19 septembre dernier, juste avant les législatives dans le pays, Google et Apple ont cédé à des pressions de Moscou pour supprimer des contenus évoquant le célèbre opposant au Kremlin, Alexeï Navalny. Des sources au sein d’Apple et Google avaient précisé que les entreprises avaient cédé face au risque que leurs employés en Russie soient inquiétés.


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