Après plusieurs années à chercher sa voie, Google lance finalement avec les Pixel 6 un nouveau porte-étendard d’Android voulant rivaliser avec les meilleurs smartphones du marché. Étonnamment par contre, leur prix est relativement contenu pour cette gamme de produits. Avec un prix de départ de 649 euros, le Pixel 6 a-t-il vraiment fait beaucoup de compromis ? C’est ce qu’on va voir dans ce test complet.
Ce test a été réalisé avec un Pixel 6 qui a été offert à la rédaction par Google.
Fiche technique
Modèle | Google Pixel 6 |
---|---|
Dimensions | 74,8 mm x 158,6 mm x 8,9 mm |
Interface constructeur | Android Stock |
Taille de l’écran | 6,4 pouces |
Définition | 2400 x 1080 pixels |
Densité de pixels | 411 ppp |
Technologie | OLED |
SoC | Google Tensor G1 |
Puce graphique | Google GPU |
Stockage interne | 128 Go |
Appareil photo (dorsal) |
Capteur 1 : 50 Mp Capteur 2 : 12 Mp |
Capteur photo frontal | 11,1 Mp |
Définition enregistrement vidéo | 4K |
Wi-fi | Wi-Fi 6 (ax) |
Bluetooth | 5.2 |
5G | Oui |
NFC | Oui |
Capteur d’empreintes | Oui |
Type de connecteur | USB Type-C |
Capacité de la batterie | 4614 mAh |
Poids | 207 g |
Couleurs | Noir, Gris |
Indice de réparabilité ? |
6,4/10 |
Prix | 649 € |
Fiche produit |
Notre test en vidéo
Un design original et massif
Si vous aimez que votre smartphone ne ressemble à aucun autre, le Pixel 6 est peut-être fait pour vous. Avec sa grande bande horizontale protubérante qui enveloppe le dos du téléphone, on reconnait tout de suite le modèle avant même de voir le logo de Google apposé dessus.
Nous ne sommes pas ici pour noter la beauté d’un design, c’est très subjectif et chacun aura ses propres préférences, mais il faut préciser une chose : on s’habitue facilement. À la rédaction de Frandroid, plusieurs personnes étaient plutôt rebutées par le design de cette nouvelle gamme au départ, avant de se laisser séduire peu à peu. Il faut dire que Google nous aide : les finitions sont impeccables.
Parlons de cette bande accueillant les modules photo justement. Elle n’est finalement pas si proéminente (bien moins que sur le modèle Pro) et ses bords arrondis qui viennent épouser les courbes du téléphone lui donnent vraiment l’impression d’être une continuité de l’appareil et non une excroissance contrainte. De plus, le fait qu’elle traverse la largeur de bord en bord offre une excellente stabilité au Pixel 6 lorsqu’il est posé à plat. Contrairement au Xiaomi Mi 11 Ultra, cette bande proéminente ne rajoute pas pour autant du poids sur le haut du téléphone et ne crée donc pas de déséquilibre lorsqu’on le tient en main.
Le poids est bien réparti, certes, mais il est aussi bien présent. Avec 207 grammes sur la balance et des dimensions de 158,6 x 74,8 x 8,9 mm, il n’est clairement pas ce que l’on peut appeler un smartphone compact. En cela, il contraste vraiment avec le Pixel 5. Il faut aimer les gros gabarits proches des formats XL qu’on a pu voir par le passé. Le format est d’ailleurs assez proche d’un Pixel 4 XL, de même que la sensation en mains avec ses bordures en aluminium à la fois doux et chaud dans la paume et ses angles bien arrondis. En ce sens, il est beaucoup moins agressif en main que le Pixel 6 Pro dont les tranches sont plus émoussées en raison de l’écran incurvé.
Des bordures encore présentes
Sur la face avant du Pixel 6, pas de grande surprise ou de détail fancy, c’est certainement là qu’a été fait le plus gros sacrifice pour tirer le prix vers le bas. Ici, pas d’écran incurvé sur les côtés, l’écran est plat, percé d’une petite bulle centrée en haut. Cela ne dérangera surement pas grand monde, mais l’objectif est très légèrement décentré dans cet orifice. Il faut s’y attarder pour le remarquer, mais pour quelqu’un particulièrement attentif à la symétrie comme votre serviteur, c’est un point qui peut faire grincer des dents.
Beaucoup s’attarderont plutôt sur les bordures d’écran, assez épaisses et non uniformes (5 mm en haut et en bas, 3 mm à droite et à gauche). À cause de cela, l’aspect premium est beaucoup moins marqué que sur le Pixel 6 Pro.
Notons que le revêtement anti-traces à l’avant est plutôt efficace et que l’écran est protégé par du Gorilla Glass 7 Victus. À l’arrière, c’est du Gorilla Glass 6, attrapant plus facilement les traces de doigt. Cela ne se voit pas trop sur le modèle « gris océan », mais davantage sur le noir.
L’ergonomie pourrait être meilleure
Terminons le tour du propriétaire en signalant le retour d’un véritable haut-parleur d’appels, celui sous l’écran du Pixel 5 n’ayant pas fait ses preuves. Sur la tranche inférieure, on retrouve le port USB-C et le haut-parleur principal, sous l’écran se loge un capteur d’empreintes optique (assez peu réactif il faut l’avouer) et tous les boutons se trouvent sur la tranche droite. On regrette ce placement qui pousse forcément à positionner le bouton ON/OFF un peu haut, ce qui le rend donc un peu difficile d’accès.
Enfin, soulignons la présence d’une certification IP68, garantissant une résistance à l’eau et à la poussière dans une certaine mesure. Celle-ci est souvent absente sur cette gamme de prix pour tirer les tarifs vers le bas.
Un très bon écran
Pour l’écran du Pixel 6, Google a opté pour une dalle Amoled de 6,4 pouces en Full HD+ (1 080 x 2 400 pixels), soit une densité de 411 PPP. Le taux de rafraichissement monte pour sa part à 90 Hz pour plus de fluidité, mais à défaut de technologie LTPO, on n’a pas le côté adaptatif du Pixel 6 Pro. Cela influe plutôt sur l’autonomie que sur la qualité d’image, donc nous ne nous attarderons pas dans cette partie.
La qualité d’écran est globalement très bonne. Avec ses 757 cd/m² mesurés par notre sonde, le Pixel 6 est donc lisible même en plein soleil à partir du moment où vous êtes bien en face de l’écran. On reste loin cependant des 1015 cd/m² mesurés sur l’iPhone 13 Pro par exemple, qui permet pour sa part de lire l’écran sans le moindre effort même avec un angle de vision important.
La colorimétrie est également très bonne avec un delta E de 2,53 seulement sur l’espace DCI-P3. Il couvre par ailleurs 82 % du spectre DCI-P3 selon notre sonde. On a connu mieux, mais c’est déjà un bon score. À l’œil nu, vous ne devriez donc pas voir de différence par rapport à ce gamut pourtant exigeant.
Dans l’ensemble, j’ai trouvé l’écran très beau, contrasté et lumineux, mais la luminosité automatique assez peu réactive. Plusieurs fois au cours de ma semaine de test il m’est arrivé de ressentir le besoin de la régler manuellement. C’est là plus un problème logiciel qu’un problème d’écran cependant.
Android 12 : c’est beau, mais pas toujours intuitif
Égérie de cette version, les Pixel 6 tournent bien évidemment nativement sous Android 12, avec la mise à jour de sécurité du 5 novembre 2021 (oui, en octobre). On connait Google : les mises à jour de sécurité mensuelles des Pixel sont régulières et garanties cette fois-ci pendant au moins 5 ans. Pour ce qui est des mises à jour majeures de l’OS en revanche, c’est un minimum de 3 ans. Rien ne change donc par rapport aux précédentes générations malgré la présence d’une puce maison. C’est toujours mieux que la concurrence Android néanmoins : Samsung par exemple, pourtant bon élève, ne garantit que 4 ans de mises à jour de sécurité.
Sur Android 12, Google rajoute désormais sa propre interface : Pixel Experience. On y trouve d’excellentes idées, comme la barre de recherche située tout en bas de l’écran, sous le dock d’applications de l’écran d’accueil, la fonction « En écoute » pour proposer un Shazam-like sur l’écran de verrouillage, le double-tap paramétrable à l’arrière du téléphone (pour prendre une capture d’écran, lancer une application ou Google Assistant, mettre en pause le contenu multimédia, etc.) ou encore un mode une main très pratique similaire à celui d’iOS, qui nécessite seulement de glisser son doigt vers le bas sur la barre de navigation.
Une grande partie de ces fonctionnalités n’est cependant pas activée par défaut et pas vraiment mise en avant. Pour en profiter, il faut aller dans les paramètres, dans la section Système, puis dans la partie « Gestes ». Ce n’est clairement pas pour Monsieur et Madame Tout-Le-Monde… Qui va fouiller dans le menu Système de son téléphone, surtout avec des paramètres aussi austères et parfois mal classés ?
On peut également reprocher à cette mouture quelques bugs disgracieux qui viennent ombrager cette version. On espère que des mises à jour viendront corriger tout cela.
L’intelligence artificielle au cœur d’Android 12
De nouvelles fonctionnalités de machine learning viennent en revanche s’installer bien en vue dans le système pour faciliter la vie sur des cas d’usage bien précis. Lorsqu’une conversation affiche des mots étrangers par exemple, Android vous proposera de traduire les messages en question pour faciliter la discussion. Directement dans le clavier Gboard, vous trouverez également une option Google Translate pour traduire vos propres messages dans la langue de votre choix. Si vous avez un·e correspondant·e à l’étranger, c’est un excellent moyen de faciliter la communication, quelle que soit l’application de messagerie utilisée.
On peut également citer le nouvel algorithme particulièrement efficace permettant de changer la couleur d’accentuation du système en fonction du fond d’écran choisi. Cela donne beaucoup de dynamisme au système et donne une impression de nouveauté plus régulièrement.
Une perte de rapidité
Dans sa démarche de compléter son système, Google a néanmoins perdu de vue la question de la rapidité d’accès à certaines options. Les paramètres rapides deviennent donc plus difficiles à lire, avec des textes tronqués qui défilent. Par ailleurs, certaines tuiles servent à ouvrir une pop-up, comme l’option « Internet » qui ne permet plus directement de couper ou relancer le WiFi, mais ouvre un menu pour sélectionner son réseau. C’est un clic de plus qu’avant pour le même résultat.
Le Power Menu qui permettait d’accéder à ses cartes de paiement NFC et à ses objets connectés domestiques était également une grande idée sur Android 11, mais il n’est plus disponible ici, remplacé par un raccourci vers Google Assistant. Ces options doivent donc se retrouver dans le menu des paramètres rapides, obligeant ainsi à réduire les options disponibles ici et à allonger le nombre de manipulations à réaliser pour changer la luminosité d’une ampoule par exemple.
Un gain de fluidité
Malgré ces gestes en trop, Android 12 arriverait presque à rendre cela plaisant. Entre la fluidité exemplaire du système qui ne connait jamais le moindre hoquet et les animations extrêmement léchées, on se surprend parfois à scroller sans but, ouvrir et fermer le volet de notifications et autres gestes mus uniquement par le plaisir visuel.
L’accessibilité au premier plan
S’il y a un point qui n’est pas enterré au fin fond des paramètres du Pixel 6, c’est l’accessibilité. Bien placé dans les options du téléphone, on retrouve un menu dédié qui propose de nombreuses options pour faciliter l’usage aux personnes souffrant de handicaps. De nombreux menus permettent ainsi d’améliorer la lisibilité du système, de proposer des sous-titres automatiques, la lecture des textes en synthèse vocale, une amplification du son ou encore l’association d’appareils auditifs.
Le Google Tensor pour le quotidien
La fluidité exemplaire du Pixel 6 est permise entre autres choses par le nouveau SoC des Pixel 6. Alors que la marque avait pour habitude jusque là de se reposer sur les puces de Qualcomm, cette année diffère avec le Google Tensor. Il s’agit d’une puce gravée en 5 nm, avec un GPU Mali-G78 à 20 cœurs et un CPU à 8 cœurs. Son architecture diffère cependant d’un Snapdragon 888 par exemple.
On retrouve les quatre cœurs A55 à très faible consommation, mais au lieu d’avoir 3 cœurs « moyen » A78 et 1 cœur Cortex-X1 pour les performances, Google a opté pour 2 cœurs Cortex-X1 très puissants et 2 cœurs A76 (mais en 5 nm et non en 7 nm comme à l’origine). La volonté de Google est de permettre de mieux gérer les tâches gourmandes ponctuelles pour revenir rapidement à un état de « veille » et ainsi moins chauffer et moins consommer. On reparlera évidemment de la consommation plus tard, attardons-nous d’abord sur les performances.
Les benchmarks du Pixel 6
Modèle | Google Pixel 6 | Samsung Galaxy S21 Ultra | Xiaomi 11T Pro |
---|---|---|---|
AnTuTu 9 | 727865 | N/C | 646840 |
AnTuTu 8 | N/C | 630500 | N/C |
AnTuTu CPU | 189171 | 165456 | 145947 |
AnTuTu GPU | 295509 | 265244 | 283226 |
AnTuTu MEM | 101918 | 119987 | 103764 |
AnTuTu UX | 141267 | 79813 | 113903 |
PC Mark 2.0 | N/C | 15282 | N/C |
PC Mark 3.0 | 10354 | N/C | 13525 |
3DMark Slingshot Extreme | N/C | 7660 | N/C |
3DMark Slingshot Extreme Graphics | N/C | 10053 | N/C |
3DMark Slingshot Extreme Physics | N/C | 4179 | N/C |
3DMark Wild Life | 6545 | 5565 | 5857 |
3DMark Wild Life framerate moyen | 39.20 FPS | 33 FPS | 35.10 FPS |
GFXBench Aztec Vulkan/Metal high (onscreen / offscreen) | 45 / 32 FPS | 36 / 27 FPS | N/C |
GFXBench Car Chase (onscreen / offscreen) | 59 / 66 FPS | 51 / 60 FPS | N/C |
GFXBench Manhattan 3.0 (onscreen / offscreen) | 90 / 159 FPS | 116 / 152 FPS | N/C |
Lecture / écriture séquentielle | 1387 / 247 Mo/s | 1988 / 1307 Mo/s | 1750 / 770 Mo/s |
Lecture / écriture aléatoire | 36943 / 43893 IOPS | 80528 / 74811 IOPS | 55367 / 52736 IOPS |
Si l’on compare les performances brutes du Pixel 6 (Google Tensor) face au Galaxy S21 Ultra (Exynos 2100) et au Xiaomi Mi 11T Pro (Snapdragon 888), on se rend compte que les trois smartphones restent peu ou prou dans le même ordre de grandeur et il arrive même sur certains tests à dépasser ses concurrents.
Concernant la mémoire en revanche, on note un recul important malgré l’utilisation d’un stockage UFS 3.1. Il ne dispose en outre que de 8 Go de mémoire vive LPDDR5, contre 12 Go pour ses concurrents.
En jeu et au quotidien
Cette absence de RAM ne m’a pas pour autant semblé problématique. Sur un test de mémoire, le Pixel 6 garde plus d’une vingtaine d’applications en mémoire instantanée. Autant dire que cela ne devrait pas poser de problème à qui que ce soit.
En jeu, c’est un peu moins flagrant. Fortnite ou Arena of Valor par exemple sont limités à 30 FPS. Si c’est souvent un choix par défaut de l’éditeur de jeu sur les puces qu’ils ne connaissent pas, cela reste dommage de ne pas pouvoir pleinement profiter de la puissance du téléphone. Par ailleurs, même sur les 30 FPS, on note quelques petites chutes de framerate sur le plus célèbre des battle royale en qualité épique. Certes, cela reste ponctuel et la faute revient au moins tout autant à Epic Games qu’à Google pour l’optimisation, mais le résultat est là.
Un son un peu mou, mais clair
Le Pixel 6 est doté de deux haut-parleurs. Comme d’habitude, celui dédié aux appels sert également à l’effet stéréo, mais se montre un peu moins puissant que le haut-parleur principal. La différence est néanmoins assez faible pour que l’on ne s’y attarde pas.
Si la différence est faible cependant, ce n’est pas tant que le haut-parleur secondaire est puissant. L’enceinte principale du Pixel 6 s’avère un peu faiblarde comparativement aux smartphones concurrents. Même avec le volume poussé au maximum, ce n’est clairement pas avec ce smartphone que vous sonoriserez une soirée ou que vous dérangerez les voisins.
Il reste néanmoins de bonne qualité et, même à fond, on ne note pas de distorsion particulière. Manque de puissance oblige, ne vous attendez pas à des basses profondes, mais les fréquences sont globalement bien détaillées et l’effet de spatialisation est également au rendez-vous.
Suffisant pour regarder des vidéos ou écouter des podcasts et des musiques plutôt chantantes, le Pixel 6 vous demandera donc de passer plutôt par un casque ou des écouteurs pour profiter des chansons avec de grosses instrus. Rappelons à toutes fins utiles que Google, comme la plupart des acteurs du secteur, a supprimé le port jack de ses smartphones depuis plusieurs années déjà.
Un appareil photo toujours aussi impressionnant
Comme chaque année, c’est évidemment sur la photo que le Pixel 6 est le plus attendu et à son prix, on pourrait imaginer que des concessions ont été faites à ce niveau. Du point de vue de la fiche technique, le Pixel 6 ne semble pourtant faire l’impasse que sur le téléphoto, réservé au modèle Pro.
- Grand-angle : capteur (1/1,31″) de 50 Mpx, photosites de 1,2 µm, objectif à ouverture f/1,85, 82°.
- Ultra grand-angle : capteur de 12 Mpx, photosites de 1,25 µm, objectif f/2,2, 114°.
- Caméra frontale : capteur de 8 Mpx, photosites de 1,12 µm, objectif f/2, 84°.
- Vidéo : jusqu’à 4K 60 FPS.
En plein jour, sans surprise, le Pixel 6 est difficile à prendre en défaut. En ce mois d’octobre plutôt gris, il a été difficile de chercher à mettre le Pixel 6 au défi sur un contre-jour total, mais même sur un ciel blanc, il n’a aucun mal à apporter du contraste et trouver du détail dans les nuages. Son capteur de 50 Mpx (fusionnés en 12 Mpx) est très efficace aussi bien pour capter la lumière que les détails. Il faut également bien ressortir les couleurs sans exagérer comme on peut le voir sur certains smartphones : le résultat reste naturel en toutes circonstances.
Difficile de dire si c’est la taille du capteur et l’ouverture de l’objectif qui permettent cela ou s’il s’agit d’un algorithme de Google, mais même sans faire appel au mode portrait, on arrive facilement à détacher son sujet du fond et du premier plan avec un flou très naturel. Tout est là !
En intérieur, même avec une lumière plus difficile, le Pixel 6 reste très consistant et propose également de très bonnes photos, même quand la lumière vient un peu à manquer.
Le mode nuit pour voir comme de jour
De nuit, c’est toujours aussi bon, ou presque. On perd naturellement un peu en netteté sur les cibles éloignées (l’inverse aurait été absolument exceptionnel), mais le Pixel 6 continue de proposer un très bon résultat sur des cibles proches et retranscrit avec fidélité l’ambiance générale de la scène sans faire apparaître de bruit. Les couleurs restent également fidèles à ce que l’on voit, sans trop pousser sur les jaunes et les sources lumineuses vives restent bien gérées, y compris à l’arrière-plan, ce qui est un exercice extrêmement difficile pour ce genre d’appareil.
Il reste néanmoins du travail à réaliser sur la qualité des lentilles. On tombe ici dans les travers de l’iPhone, à savoir des lens flares et autres artefacts lumineux qui viennent ponctuer certains clichés de nuit. On ne s’en rend pas forcément compte au premier regard, mais si vous souhaitez utiliser vos photos de nuit, il faudra peut-être appliquer une rapide retouche pour les faire disparaître.
Le mode nuit vient quant à lui apporter énormément de lumière à la scène et ce n’est pas exagérer que de dire que c’est… le jour et la nuit. Le Pixel 6 est capable d’aller récupérer des détails incroyables dans des zones que l’on pensait totalement bouchées. On n’est pas loin de la magie.
L’ultra grand-angle perfectible
Sur l’ultra grand-angle, la qualité générale de jour est également très bonne tant que l’on ne zoome pas dans les angles de la photo où la qualité se dégrade fortement. De nuit en revanche, il a beaucoup plus de mal à s’en sortir et on sent nettement l’impact de l’ouverture plus réduite. Les couleurs sont moins justes et ont tendance à baver. On perd donc en netteté. Mais c’est là un comportement plutôt habituel pour un objectif secondaire.
Portrait et mouvement
La nouveauté est à trouver dans le mode mouvement. Il propose une pose longue, plutôt efficace qui permet de réaliser facilement des filés et autres effets plutôt artistiques. Le mode panoramique avec mouvement est pour sa part beaucoup plus gadget. Il est censé maintenir le sujet net et appliquer un flou de mouvement autour. L’effet est plutôt réussi… une fois sur dix. Capturer le cliché parfait nécessite presque toujours de s’y reprendre à de multiples reprises. Non seulement on perd généralement en piqué sur le sujet, mais les algorithmes ont du mal à bien détourer votre cible. En bref, ça fait son effet en petit sur l’écran de votre smartphone, mais pour peu que l’on s’attarde un peu sur le cliché, on voit rapidement toutes les imperfections.
C’est un peu ce que l’on peut reprocher au mode portrait également. Comme toujours avec Google, le bokeh est très marqué et permet de très bien détacher le sujet pour un beau résultat. Si vous tentez de photographier quelqu’un avec des mèches folles ou des lunettes en revanche, il faudra peut-être demander à votre sujet de se grimer en conséquence pour éviter les mauvais détourages. Le Pixel reste tout de même dans la fourchette haute pour cet exercice.
Selfies
Pour les selfies, Google est toujours à la pointe. De jour comme de nuit, en mode portrait ou non, le piqué est bon et la gestion de la colorimétrie également.
Gomme magique
Ce n’est pas vraiment un point de l’appareil photo, mais de l’application Google Photos. La gomme magique permet de nettoyer une photo et en enlever les éléments indésirables. Le premier mot qui vient lorsqu’on essaye la fonction est « époustouflant ». Après, on zoome et on se dit que c’est juste pas mal, mais que ça reste très pratique.
L’idée est que Google repère directement les éléments que vous pourriez vouloir supprimer d’une photo et le fait en outre très rapidement. En deux clics et quelques rapides secondes, votre photo peut donc être nettoyée et prête à être postée sur Instagram. Dans l’idéal, il faut zoomer un peu et repasser un petit coup manuellement et, là encore, Google fait fort. Pas besoin d’être précis, passez votre doigt rapidement sur la zone gênante et votre Pixel 6 s’occupera de trouver les bons contours.
On obtient un résultat très proche de ce que propose Photoshop sur PC encore plus facilement. Ça reste donc impressionnant.
Batterie : une très bonne autonomie
Le Google Pixel 6 intègre une batterie de 4614 mAh, ce qui est dans la moyenne actuelle. Google a cependant promis que sa nouvelle puce et ses algorithmes d’intelligence artificielle permettent d’améliorer l’autonomie du téléphone. Qu’est-ce que cela donne dans les faits ?
Sur notre test d’autonomie mixte automatisé SmartViser, le Pixel 6 a tenu 14 heures et 49 minutes, ce qui en fait un téléphone… tout juste dans la moyenne. À titre de comparaison, le OnePlus 9 Pro a tenu 15h17 et le Galaxy S21 Ultra 16h20. Mais il y a un « mais » !
Notre protocole mixte comprend notamment du jeu, pas optimisé pour la puce Google Tensor. Et c’est là que Google fait fort. Sur un usage qui ne fait pas appel à outrance au GPU ou à d’ énormes puissances de calcul, le Pixel 6 consomme très peu. Comprenez par là que pour vos usages les plus habituels (messageries, réseaux sociaux, navigation web, streaming vidéo, etc.) ne vont pas particulièrement consommer.
Sur une journée complète, j’ai ainsi pu passer plus de 10 heures devant mon écran pour finalement aller me coucher avec 15 % de batterie restante. Sur ma journée de test la plus intensive, durant laquelle j’ai réalisé les benchmarks du Pixel et les tests d’écran (avec la luminosité au maximum), le téléphone a tenu plus de 6 heures avec l’écran allumé sur la journée avant d’être rebranché à 1h du matin avec 33 % de batterie restante. Si la plupart des téléphones me permettent désormais de tenir une grosse journée, voire une journée et demie avec mon usage, le Pixel 6 est l’un des rares à m’avoir permis de tenir 2 journées complètes.
Toujours est-il que dès que vous faites un peu trop de photo avec traitement IA, de vidéo ou de jeux, on voit rapidement la courbe d’autonomie s’infléchir vers le bas pour revenir dans la moyenne de ce que l’on voit habituellement.
Pour la recharge, Google opte pour un chargeur 30 W. À une époque où les plus rapides affichent une recharge à 120 Watts, c’est un peu faible. En 30 minutes, il n’aura récupéré que 39 % de sa batterie là où certains téléphones affichent une recharge complète sur cette durée. Comptez tout de même bien 2h pour une recharge complète.
Réseau et communications
Étonnamment pour son prix, le Pixel 6 ne fait l’impasse sur aucune des dernières normes. Sur sa fiche technique, on retrouve du WiFi 6E (802.11ax) HE160 avec MIMO, du Bluetooth 5.2, du NFC et bien sûr de la 5G sub-6 (le modèle mmWave étant pour le moment réservé à Verizon et AT&T). Précisons que le Pixel 6 ne supporte qu’une seule SIM physique. Si vous souhaitez du dual SIM, il faudra passer par une eSIM pour la seconde.
Pour ce qui est des communications voix, le Pixel 6 n’est pas extraordinaire… il fait ce qu’on lui demande, sans plus. Comprenez par là que les appels sont intelligibles dans les deux sens et qu’il n’y a aucune difficulté à communiquer, mais que d’autres nous ont habitués à mieux encore. La voix est un peu compressée aussi bien pour nous que pour notre interlocuteur ; rien de grave, mais on a connu plus clair. La réduction de bruits ambiants est quant à elle assez faible. Même sans parler, votre interlocuteur saura rapidement que vous êtes dans une rue pour peu qu’elle soit un peu animée.
Pour ce qui est du GPS, le Pixel 6 donne rapidement une position approximative efficace et la met à jour très régulièrement. Si vous êtes en intérieur, la précision n’est pas parfaite (de l’ordre de quelques mètres, sur le trottoir d’en face par exemple), mais dès lors que vous sortez ou même que vous vous approchez d’une fenêtre, vous aurez une très bonne géolocalisation, avec une boussole bien calibrée.
Prix et date de sortie
Le Google Pixel 6 est commercialisé le 25 octobre 2021 au tarif de 649 euros, sur le Google Store et chez les revendeurs en ligne habituels (Fnac/Darty, Boulanger, opérateurs…). Seule la version 128 Go est disponible en France avec deux déclinaisons de couleur : Gris Océan et Noir Carbone. On aurait apprécié plus de choix au niveau de l’espace de stockage pour les grands consommateurs de jeux, de photos et de vidéos.
Jusqu’au 27 octobre, un casque Bose Headphones 700 (d’une valeur de 299 euros) est offert avec le téléphone.
Bonjour, afin de gagner du temps en recharge quel chargeur conseillez vous ? j'utilise un chargeur Oppo 30watt et c'est pas top du tout ! merci de votre aide....
Bonjour comme quasiment toujours dans vos tests, vous ne mentionnez pas la fonctionnalité <b>double SIM</b> (ou pas, si elle existe) réelle ou avec une e-sim pour la 2e carte. Par exemple chez Samsung Galaxy, la gestion de la double SIM est juste parfaite : on attribue des sons différents selon la SIM 1 ou 2 (qui sont 2 SIM physiques) pour la sonnerie et pour les sms, et on peut installer un 2e instance de whatsapp. <b>Est-ce le cas aussi sur ce Pixel 6 </b>? Merci...
Bonjour comme quasiment toujours dans vos tests, vous ne mentionnez pas la fonctionnalité <b>double SIM</b> (ou pas, si elle existe) réelle ou avec une e-sim pour la 2e carte. Par exemple chez Samsung Galaxy, la gestion de la double SIM est juste parfaite : on attribue des sons différents selon la SIM 1 ou 2 (qui sont 2 SIM physiques) pour la sonnerie et pour les sms, et on peut installer un 2e instance de whatsapp. <b>Est-ce le cas aussi sur ce Pixel 6 </b>? Merci...
Reçu le pixel 6. C'est beau et rapide mais j'ai des bugs bloquant : Quelqu'un a réussi à utiliser le NFC pour payer ou dans les transport ? J'ai des erreurs tout le temps. La gestion des profils gsuite professionnels ne fonctionne pas. Le lecteur d'empreintes est lent et peu efficace. J'hésite à renvoyer...
Reçu mon Pixel 6 ce jour. Il repart demain ... Venant d'un pixel 5, le poids est qd meme important .. soit .. j'avais bien lu les 200g de la bete .. j'aurais pu m'en contenter sans probleme si je n'avais pas trouvé le capteur d'empreinte sous l'ecran d'une lenteur et d'une fiabilité epouvantable par rapport a mon Pixel 5 ... qui est certe derriere le tel mais rapide comme l'eclair !! Donc on verra le 7 l'annee prochaine ;-)
Pour le support logiciel, j'ajouterai que les pixels bénéficient d'une disponibilité quasiment immédiate des mises à jour quand il faut attendre plusieurs mois chez les autres constructeurs avec des montées en versions qui se font parfois dans la douleur (Android 11 chez Samsung et Oneplus pour ne citer qu'eux, j'ai personnellement déchanté avec un S10). Chez Samsung particulièrement, c'est la sensation de jongler entre deux écosystèmes, celui de Google et celui de Samsung qu'ils peinent à imposer (compte Samsung + compte Google, Bixby vs Google assistant, health vs. fit, etc.) C'est principalement cet aspect soft qui me fait prendre un Pixel.
<blockquote>"Par ailleurs, son prix ultra agressif en fait clairement le meilleur rapport qualité-prix entre 500 et 800 euros"</blockquote> J'ai des doutes, quand même, à la lecture de ce test... Si on compare le Pixel 6 au Galaxy S20 FE 5G, par exemple, on note que le FE a pour lui : - un poids moins élevé malgré des dimensions identiques (190 g vs 207 g), - un écran un peu plus grand (6.5" vs 6.4" en 20:9) donc des bordures plus fines, - un écran 120 Hz (contre 90 Hz pour le Pixel), - de la reconnaissance faciale pour le déverrouillage (via la caméra), - un capteur d'empreintes "réactif", - 3 caméras (capteur principal, ultra grand angle et zoom x3) contre 2 seulement pour le Pixel, et un ultra grand angle qui est davantage grand angle, - un port microSD, - des fonctionnalités logicielles de OneUI comme DeX, Secure Folder, etc., - un meilleur support du processeur par les applications (pas de limite à 30 FPS dans les jeux, notamment), - peut-être une meilleure qualité pour la capture de vidéos ? Ça n'a pas l'air terrible sur le Pixel. Le Pixel 6 a l'avantage sur : - les performances, similaires au Snapdragon 888 contre le 865 du FE (mais je doute que la différence soit vraiment sensible en conditions réelles), - une batterie un peu plus grosse et donc peut-être un peu plus d'autonomie, - un support logiciel plus long (le S20 FE est sorti il y a un an), - peut-être de meilleures photos ? Sauf pour le zoom x3. J'attends un comparatif. - de la charge rapide un peu plus rapide en théorie (30W vs 25W) bien que la pratique ne semble pas d'accord, - du Gorilla Glass Victus (contre Gorilla Glass 3 sur le FE). De plus, on trouve le S20 FE pour sensiblement moins cher ces jours-ci, entre 400 et 600 euros au gré des promos. L'avantage du Pixel 6 n'est pas évident.
Tout à fait d'accord. Je n'ai jamais eu de Pixel, j'avais envie d'essayer. Là, je ne sais plus trop. Les YouTubers tech ont aussi des discours très différents sur le smartphone (Mr Grrrr, par exemple, n'a pas été super convaincu par les améliorations photo ni par les nouvelles fonctions apportées (dont le fameux [et un peu fumeux ?] "magic eraser"). Sur la batterie, c'est le jour et la nuit selon les tests mais un point où tout le monde est d'accord, c'est sur la recharge, vraiment leeenteeee. Autant, je reste dubitatif sur les charges ultra-rapides des smartphones chinois (30 minutes de 0 à 100%, j'ai du mal à concevoir que ça n'abîme pas la batterie relativement rapidement) autant 2h pour recharger complètement le smartphone, c'est long, troooop long. Finalement, Samsung avec son chargeur 25W (non fourni) a peut-être la meilleure formule (1h11 de 0 à 100% pour le S21) même si leurs hauts de gamme se déchargent trop rapidement. Globalement, sur le Pixel 6, deux reproches reviennent régulièrement par ailleurs. Le mauvais placement de l'appareil photo qui oblige à laisser des traces de doigt sur l'objectif (c'est moins le cas sur le Pro mais qui est en rupture de stock partout). Et l'écran à la luminosité trop faible (pas mieux que le Pixel 5 qui avait été mal noté par Dxomark). Le poids me gêne aussi un peu. Bref, je vais peut-être rester chez Samsung et attendre bien sagement One Ui 4.0.
Indem, je t'invite à lire mon commentaire concernant d'autres aspects de leur test
Je suis entrain d'éplucher les différents tests et je vois des choses bien différentes... Mis à part l'autonomie qui n'est pas toujours jugée de la même manière. Ce qui est concevable vu que chacun à son utilisation propre, c'est plutôt certaines mesures qui me font tiquer. Chez Les Numériques, on peut lire ceci "Nous avons relevé un pic à seulement 484 cd/m², une valeur sous notre moyenne" Chez Frandroid on mesure 757 cd/m², l'écart est énorme. Est-ce la luminosité auto qui crée un tel écart? Idem concernant le rafraichissement. Chez Les Numériques on nous dit "il conserve la technologie Oled avec un taux de rafraîchissement à 90 Hz adaptatif" Chez Frandroid, on nous dit qu'il n'y a pas de rafraichissement adaptatif, et je pense qu'ils ont raison, cette fonctionnalité semble réservée au Pixel 6 Pro. Il serait intéressant d'en savoir plus...
Tu avais ton puxel 3 depuis combien de temps ? Tous les constructeurs ont une garantie de 2 ans et ca peut arriver qu'on rencontre des problemes une fois les 2 ans passé.
De mon côté, Google c'est fini, et c'est pas faute d'en avoir été un fervent défenseur...j'avais déjà eu des problèmes avec le pixel 1 mais voici ma terrible expérience avec le Pixel 3 et le SAV de Google. Mise a jour Android 12 sortie le 19, je valide et l'installe le 20. Il reste allumé jusqu'au 22 au soir, moment où il s'éteint (plus de batterie) et le 23 au matin : il ne charge plus, du tout, tout reste à 0%. Réponse de Google après des heures de manips : "votre téléphone est hors garantie (de 3 mois), envoyez le en réparation", devis : 370 euros. Merci, salut. Adieu Google.
C'est dommage pour les trois mois mais je suis sûr qu'avec n'importe quel autre marque ça aurait été pareil.
vos confrères de chez les numériques ont un tout autre discours sur les performances de la puce qu'ils considèrent comme la meilleure du marché. Pareil en photo ils disent que leurs tests montrent que de nuit il est devant.
Super test, un plaisir à lire, merci beaucoup ! 🙂
Quoi ? 9/10 ? Et le Z Fold 3 n'a eu qu'un petit 8/10, vraiment scandaleux. Go vous renommer Frpixel ! :)
Très déçu personnellement. Pas de Google Photo illimité. Et un prix pas top pour ce type de produit.
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix